Tonino Benacquista - Homo erectus

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Homo erectus: краткое содержание, описание и аннотация

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Et s’il existait, au cœur de Paris, une société secrète où les hommes puissent enfin confier leurs dérives sentimentales, leurs expériences rocambolesques, leurs fantasmes inavouables ?
C’est à cette société que ce roman de Benacquista inscrit ses lecteurs et surtout ses lectrices. « Pour certains, il s'agissait d'un rendez-vous réservé aux hommes, où il était question de femmes. D'autres, en mal de solidarité, y voyaient le dernier refuge des grands blessés d'une guerre éternelle. Pour tous, d'où qu'ils viennent et quoi qu'ils aient vécu, c'était avant tout le lieu où raconter son histoire. »

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Mais aussi une paire de bottines anciennes, mi-cuir mi-toile, et une écharpe en soie grise qui enveloppait tout le haut du corps.

— Si je ne vous ouvre pas, vous allez rester là toute la soirée ?

— S’il le faut.

— … ?

— Laissez-moi entrer. Oh quoi, c’est pas grand-chose.

— Qu’est-ce que je vous ai fait ?

— Rien du tout.

— Alors c’est quoi, l’embrouille ? Vous ne savez pas où aller ? Vous voulez un peu d’argent ?

— Mais non ! fit-elle en haussant les épaules. Vous me prenez pour qui ?

— Mettez-vous à ma place.

— À votre place, je m’aurais déjà laissée entrer. Qu’est-ce que vous avez à perdre ?

De toutes les phrases qu’elle avait prononcées, Denis s’arrêta sur celle-ci. Cette carcasse ankylosée, recroquevillée jour et nuit au fond d’un ravin, forcée d’avaler des trucs bleus, blancs et verts pour chasser la douleur de l’angoisse, cet être sans joie, sans énergie et sans illusion qu’il était aujourd’hui avait-il autre chose à perdre ?

— J’ai beau être dans le cirage, je sais encore repérer une situation grotesque. Je vais refermer cette porte, mais d’abord vous allez me promettre que vous ne sonnerez plus.

Elle marqua un temps et dit à contrecœur :

— Je ne sonnerai plus.

— Je vous en remercie, dit-il en refermant sans plus de violence.

Sur le chemin de la chambre, il croisa une créature repoussante et fit un bond en arrière. Cette chose indescriptible, hirsute, voûtée, rachitique, débraillée, était apparue entre un battant de l’armoire et l’entrée de la salle de bains. Avant de se recoucher, il s’efforça d’affronter le monstre en question et fit face au miroir.

C’était donc ça qu’il était devenu ?

Honteux de cette ombre de lui-même, Denis l’accabla à voix haute, Non mais regarde-toi, nom de Dieu ! et la traita avec le mépris que l’on réserve aux minables. Il eut la tentation de se raser, n’en trouva pas la force et retourna dans son lit, oubliant tout amour-propre comme on repousse une corvée. Par quel miracle cette fille bizarre n’avait-elle pas eu peur de ça ?

Il se pelotonna dans les couvertures, heureux qu’on lui foute la paix. Indignation, honte, colère, trop de sentiments à la suite pour un malade encore loin de sa convalescence. Et tant pis si cette fille bizarre emportait son mystère avec elle ; certains phénomènes ici-bas n’avaient aucune explication rationnelle, Denis payait cher pour le savoir.

Il tâtonna vers la table de chevet, saisit un tube, avala plusieurs comprimés avant l’heure habituelle. On l’avait dérangé dans sa retraite, il en était encore tout fébrile, l’oubli tarderait à venir. Il avait choisi la démission, pourquoi venait-on le contrarier ? Lui qui naguère s’était senti si bien dans ce monde, lui qui avait laissé une grande place à la fantaisie, lui qui avait aimé sa vie et qui avait osé le dire. Aujourd’hui, il remerciait Dieu de l’avoir conçu mortel.

À quoi elle ressemblait cette fille, déjà ? Des cheveux mi-longs, d’un brun plutôt clair semblait-il, et puis ? Et puis rien, un visage banal, une silhouette dans un imperméable, un personnage insignifiant comme on en croisait cent dès que l’on commettait l’imprudence de sortir de son lit.

Denis s’assoupit un trop court instant puis ouvrit grands les yeux, rattrapé par un doute. Et si ce personnage insignifiant n’avait pas emporté avec lui son mystère ?

Il quitta son lit à nouveau, se précipita vers la porte, regarda dans l’œilleton : la silhouette se découpait toujours dans l’obscurité du palier.

— Vous allez m’attirer des ennuis avec les voisins.

— Pensez-vous, je viens de discuter avec une dame très sympathique, porte droite, elle ne paraissait pas du tout surprise de me voir attendre. Elle a dit : « Il doit dormir, il prend une médication lourde. »

— …

— Cela étant, je donnerais n’importe quoi pour m’asseoir un moment et boire un grand verre d’eau.

— Vous plaisantez ?

— C’est tout ce que je demande.

— Vous êtes qui, bordel ?

— Marie-Jeanne Pereyres, dit-elle en fouillant dans son sac à main.

Elle tendit sa carte d’identité. Taille : 1,71 m. Née à Bois-le-Roi (Seine-et-Marne) . Sur la photo, elle avait les cheveux à peine plus longs et des lunettes rondes. À quelques années près, elle avait le même âge que Denis.

Si les antidépresseurs et les anxiolytiques n’avaient pas inhibé tout réflexe de peur, Denis se serait demandé si un malheur plus grave encore que sa dépression ne l’avait pas frappé. Cet étrange personnage venait peut-être le lui annoncer, il devait en avoir le cœur net.

— En admettant que je vous laisse vous asseoir un instant, vous allez enfin me dire ce que vous voulez ?

— Oui.

Elle put enfin franchir le seuil, posa sa valise dans un vestibule et découvrit un espace à l’abandon, étriqué, meublé d’un vieux canapé et d’une petite console recouverte d’emballages divers.

— Je peux allumer cette lampe ? demanda-t-elle pendant qu’il portait un verre sous le robinet.

Sans attendre la réponse, elle alluma, s’assit enfin, poussa un soupir de réconfort en se massant les chevilles. Elle but l’eau d’un trait et le remercia d’un sourire. Il débarrassa ce qui traînait sur la table, poussa divers objets dans le vestibule, remit un semblant d’ordre.

— Ne vous dérangez pas pour moi, dit-elle en défaisant les boutons de son imperméable.

— Gardez votre imper, et dites-moi ce que vous voulez, qu’on en finisse.

Fuyant le regard de Denis, elle hésita un instant. S’étant engagée à répondre, elle chercha la formulation la plus juste, la moins inquiétante. Elle choisit la plus simple.

— Je veux rester.

— … Pardon ?

— Je veux rester.

— Qu’est-ce que vous entendez par rester ? Rester ici ? Chez moi ?

— Oui, ici. Je prends très peu de place.

— Vous êtes en train de me dire que vous avez forcé ma porte pour vous installer chez moi ? C’est bien le cauchemar que je suis en train de vivre ?

— Ne le prenez pas mal. Cette médication lourde doit peut-être enrayer vos facultés de jugement.

Vidé du peu de forces qui lui restaient, Denis dut s’asseoir un instant à ses côtés. La médication lourd e lui jouait des tours. Il avait dû se tromper dans les doses, il avait dû confondre les comprimés bleus avec les blancs, il avait abusé des verts, il dormait déjà et le cauchemar allait s’estomper au premier réveil. La créature semblait pourtant faite de chair et d’os.

— Avant que je vous foute violemment dehors malgré la médication lourde, je vous laisse une chance de me dire ce que vous entendez par « rester ».

— Ce salon me suffit. Je peux dormir dans ce canapé. Je ne fais pas de bruit, je lis beaucoup. Si j’ai accès à la salle de bains une fois par jour, c’est bien. Je peux prendre mes repas dehors.

Tout à coup, l’accablement de Denis se mêla de tristesse, et cette tristesse entraîna avec elle un tas d’autres sentiments, tous contradictoires, tous trop violents pour un homme si las. Il ne put retenir une bouffée de larmes, éclata en sanglots et pleura, pleura comme un enfant frappé d’injustice.

Une éternité plus tard, il sécha ses larmes dans le mouchoir qu’elle lui tendait. Il poussa un long soupir d’épuisement.

— Je vais me recoucher, dit-il sur un ton presque doux. Je suis malade. Je suis fatigué. Je vais dormir très longtemps. Demain, quand je me lèverai, faites en sorte de ne plus être là.

Elle ne répondit rien et le vit s’éclipser dans la chambre. Denis s’effondra dans le lit et sombra dans le sommeil toute la nuit durant, puis toute la matinée.

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