Колетт Вивье - La maison des petits bonheurs

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La maison des petits bonheurs: краткое содержание, описание и аннотация

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Sa voix devenait de plus en plus perçante, elle remplissait tout le département et, moi, j'en avais les oreilles cassées… Et puis, soudain, les gens se mettaient à chanter un chant si fort, d'une voix si belle, que tout mon mal s'en allait.

— Tais-toi donc, disais-je à Estelle, laisse-moi écouter!

Mais elle répétait:

— J'aurai zéro… zéro… zéro…

Tant et tant de fois que j'ai fini par me réveiller. Et c'était vrai, Estelle le disait bien, en agitant ses bras dans tous les sens; je l'ai secouée, elle a poussé un soupir.

— Ah! ce n'était qu'un rêve… Mais non, mais non, je ne les sais plus, les Alpes-Maritimes… leurs sous-préfectures, je ne les sais plus… je ne sais rien!

— Si, si, ai-je dit, tu vas voir!

J'ai couru regarder dans sa géographie, et c'était Grasse et Puget-Théniers. Alors, elle s'est rendormie, mais pas moi. Je suis restée sans bouger, les yeux ouverts, à regarder le jour se lever derrière les volets qui faisaient ti-toum et à entendre le chant des hommes; si bien qu'à la fin, j'en ai eu assez et… Allons, bon, le réveil sonne! Je cours me débarbouiller, sinon, Estelle me prendra encore mon tour!

MARDI SOIR.

Au courrier de trois heures, une lettre de maman. Mme Misère me l'a donnée à mon retour de l'école, et j'ai couru la porter à papa, chez M. Martinet. C'était tout juste quelques lignes que maman avait écrites dimanche:

«Bien arrivée. La pauvre Lotte est très malade. Je me sens loin de vous tous…»

«Je me sens loin de vous tous.» Maman, chère maman.

— Alors, comment ça va-t-il? a demandé M. Martinet.

— Hé, a dit papa, comme ça peut aller!

Et il s'est remis à raboter sa planche, après avoir rangé la lettre, très soigneusement, dans son portefeuille. Quant à moi, je suis rentrée aussi vite que je l'ai pu, et j'ai bien fait, parce que Riquet me guettait sur le palier, tout seul, tout triste:

— Oh, te voilà. Je veux mon goûter, Liline!

— Eh bien, et Estelle? Elle ne pouvait pas te le donner? C'est son jour!

Il a montré du doigt la porte de la chambre.

— Chut!.. Elle a dit qu'il ne fallait pas la déranger!

J'ai compris: la composition! Ah, cette Estelle, elle est enragée avec ça… Surtout, qu'à midi, ce n'est pas l'histoire des crêpes qui a arrangé les choses! Moi, d'abord, je trouve qu'elle n'aurait pas dû les faire, ces crêpes; maman ne l'avait pas dit, elle avait mis pour aujourd'hui:

Bifteck.

Pommes de terre frites.

Salade d'endives.

Mais mon Estelle avait les crêpes en tête et, dès qu'elle a été revenue de l'école, elle est redescendue en courant au marché, avec les 300 francs que papa lui avait donnés ce matin. Une fois remontée, elle s'est enfermée dans la cuisine. Je tape à la porte.

— Veux-tu que je t'aide?

— Non, non!

— Que je mette la table?

— Pas du tout, c'est mon jour!

Comme ça jusqu'à midi. Alors, papa rentre:

— Eh bien, Liline, la table n'est pas encore mise?

Il a bien fallu que je lui explique. Papa s'est précipité à la cuisine et j'ai aperçu, au milieu d'un nuage de fumée, Estelle, écarlate, agitant sa poêle.

— Pouah, quelle odeur! Et alors, cette table?

— Je viens, je viens!

Elle met la table, d'un air si solennel, que, Riquet et moi, nous riions sous cape! Mais papa commençait à s'énerver.

— Alors ça y est? Il est une heure moins dix!

Sans répondre, Estelle nous fait signe de nous asseoir, apporte des radis étalés sur un grand plat, repart à la cuisine et en revient bientôt avec la suite: les crêpes!.. Riquet bat des mains, papa ouvre des yeux ronds.

— Mais c'est le dessert!.. Et la viande? Et les légumes?

— Tiens, fait Estelle d'une voix pointue, avec cent francs, on ne peut pas tout avoir!

Et, là-dessus, elle explique:

Cinq œufs à 20 francs……………………. 100

Une livre de farine………………………….. 35

Un litre de lait………………………………… 42

En tout……………….. 177

Plus les radis: 30 fr., et le pain: 52 fr.; enfin, il lui reste 41 fr., et elle n'a encore rien acheté pour le dîner.

— Seulement, a-t-elle ajouté, vous allez vous régaler, il y a quatre crêpes pour chacun!

Papa a donné un grand coup de poing sur la table, si fort que nous avons tous sauté en l'air.

— Quatre crêpes! quatre crêpes! Tiens, j'ai envie de les envoyer au plafond, tes quatre crêpes! Non, a-t-on idée d'un déjeuner pareil: quelques radis et du dessert?

— Mais c'est très bon!

— C'est tres bon! (il imitait Estelle). Et ce que t'a dit ta mère, qu'est-ce que tu en fais?

Estelle a haussé les épaules.

— C'est moi qui dirige, aujourd'hui!

Pang, une gifle! Et, tandis qu'elle fond en larmes, arrive de la cuisine une odeur de brûlé…

— Mes crêpes! s'écrie la pauvre Estelle.

Trop tard! Elles étaient déjà noires, toutes racornies.

— Bah, dis-je pour arranger les choses, il en restera bien assez, avec celles qui sont sur la table!

Chacun se sert, on goûte… horreur… c'était tellement salé que ça emportait la bouche et que nous avons dû tout recracher! Voilà papa furieux, Estelle qui répète, tout en larmes:

— Je ne sais pas comment ça se fait… Je ne sais pas comment ça se fait…

Pendant ce temps-là, je vais sans bruit dans la cuisine et je fais à la hâte un grand plat de frites. Cette fois, papa s'est calmé, mais Estelle était blanche de rage et, quand papa a été parti, elle n'a jamais voulu faire la vaisselle et, à quatre heures, elle m'a déclaré qu'elle ne s'occuperait plus de rien du tout, puisque «c'était comme ça». J'ai protesté, elle a pleuré de plus belle et, finalement, elle m'a tant apitoyée avec sa composition qu'elle ne savait pas et tout le mal qu'elle s'était donné «pour recevoir une claque» que j'ai cédé: je la remplace, et je lui ai promis, en plus, de lui faire réciter ses départements.

Alors, elle m'a sauté au cou.

— Merci, merci, ma petite sœur chérie!

Et de m'embrasser à m'étouffer, et de me donner sa belle gomme bleue toute neuve. C'est très bien, mais, moi, j'ai un travail fou: ma rédaction pour demain, le dîner, les chaussettes à repriser, Riquet qui ne sait pas faire son verbe, Estelle et sa composition. A propos… j'en ai fait une ce matin, en calcul, mais elle est ratée, ratée… Comment voulez-vous que je m'intéresse à deux fontaines qui coulent et aux intérêts composés quand j'ai la tête pleine de tant de choses? J'ai tout mis faux, j'en suis sûre, mais, comme le dit Estelle, cela n'a pas tant d'importance pour moi que pour elle, puisque je ne suis jamais première.

MERCREDI 24, MIDI.

Je suis avant-dernière en calcul, oui, oui, trente-troisième sur trente-quatre, derrière la grosse Carmen, derrière Marie Collinet, derrière toutes les autres, sauf Lulu Taupin qui avait remis sa feuille blanche.

— Tu traverses une mauvaise passe, Aline, m'a déclaré Mlle Délice, il faudrait te secouer un peu.

J'ai baissé la tête; comment lui expliquer? Ce n'est pas commode de se plaindre! Papa, quand je lui ai dit ma place, a commencé par se fâcher.

— Tu n'as pas honte!

Mais il s'est repris tout de suite.

— Combien étais-tu, la fois d'avant?

— Quatorzième.

— Eh bien, au prochain trimestre, tu seras seconde, tu verras… tout ira bien… maman sera là!

Oui, oui, maman sera là, maman revient demain matin, au train de 8 heures 22! Quel bonheur! Papa a demandé un congé, exprès pour aller la chercher à la gare et, même, il a dit qu'en revenant il achèterait un gâteau à la crème! On dansait de joie, Riquet et moi, mais pas Estelle; elle restait là, morne, un vrai bonnet de nuit, tout ça parce qu'à la composition de géographie, ce matin, elle ne s'est pas rappelé le Cantal. Le beau malheur, comme s'il n'y avait que les compositions, dans la vie! Mais, pour elle, on dirait que si.

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