Колетт Вивье - La maison des petits bonheurs

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La maison des petits bonheurs: краткое содержание, описание и аннотация

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— Très bien, ai-je répondu froidement, et je suis sortie avec lui, d'un air très digne.

Mais, à la maison, qu'est-ce que je trouve? La salle à manger sens dessus dessous, l'armoire en désordre, les chaussettes dans tous les coins et, au milieu de ce fouillis, Estelle, rouge de colère, en train de secouer comme un prunier Riquet qui pleurait à chaudes larmes.

— As-tu fini de m'ennuyer, glapissait-elle, j'ai ma composition à repasser, moi!

— Tais-toi, a hurlé papa, tais-toi ou je…

Et, pang… une gifle pour elle et pour Riquet! Riquet s'est jeté dans mes bras.

— Tu restes là, dis, dis, tu ne pars plus? Estelle est méchante, papa aussi; je veux maman, ou bien toi!

J'ai essayé de lui faire comprendre que papa avait de la peine, que ça le rendait nerveux.

— Imagine que tu sois comme lui, que ton frère ait été écrasé.

— Mais, je n'ai pas de frère!

— Eh bien, ta sœur…

— Mais, puisque c'est un frère!

Je me suis mise à rire malgré moi et, après l'avoir bien embrassé, je l'ai installé devant son cahier, en lui promettant que j'allais lui expliquer son problème (il n'est pas plus doué que moi pour le calcul, le pauvre Riquet!). Mais avant tout, j'ai ramassé les chaussettes: il y en avait trois paires sous la table, et une autre derrière le poêle. Papa me regardait faire, un peu penaud.

— Tu comprends, Liline, c'est en cherchant ces chaussettes bleues, et rien à faire pour les trouver!

Sans mot dire, je vais à l'armoire, et je les aperçois du premier coup d'œil, bien rangées à leur place, à côté des chemises.

— Les voilà!

Papa s'est gratté la tête.

— Ça, par exemple! Je peux te jurer qu'elles n'y étaient pas, tout à l'heure: je ne suis tout de même pas aveugle et, si elles y avaient été, je les aurais vues!

Pauvre papa! Je l'ai embrassé; il a retenu ma joue contre la sienne.

— C'est bête, hein, ma Liline, mais je suis perdu quand maman n'est pas là… Heureusement que tu es une bonne fille!

Alors, quelque chose s'est gonflé dans mon cœur, et je lui ai dit, presque joyeusement:

— Je vais te les faire quand même, les pommes cuites!

MARDI 23, 5 heures du matin.

Je me suis levée tout doucement, parce que je n'avais plus sommeil, et je suis venue dans la cuisine. Mais que je suis fatiguée! Je croyais que ça me plairait de m'occuper de la maison, et puis, pas du tout, j'en ai assez, d'autant plus que papa est exigeant comme tout! Il grogne pour un rien; après, il le regrette, mais il a grogné quand même. De temps en temps, j'essaie de lui demander, comme fait maman:

— Cela va, chez M. Martinet?

Mais il hausse les épaules, et je devine qu'il s'en moque bien, de Martinet. Et encore, avec moi, il est patient, mais il ne peut pas supporter Estelle, qui se promène partout, le nez dans son livre de géographie, toute prête à m'attraper si je lui demande quelque chose.

— Estelle, tu ne voudrais pas mettre les verres sur la table pendant que je surveille le bifteck?

— Nord, chef-lieu Lille… mets-les toi-même et laisse-moi tranquille!

Voilà, c'est comme ça toute la journée! La composition n'est que demain, mais, dame, il fallait qu'elle s'avance, puisqu'aujourd'hui c'est à son tour de diriger la maison. Au fond, je crois qu'elle n'en a plus envie du tout; je lui ai offert de la remplacer, mais elle a refusé net: forcément, après la scène qu'elle a faite à maman, elle ne peut plus revenir en arrière, et c'est ce qui la rend furieuse!

Quant a Riquet, après le déjeuner, il est venu s'asseoir sur mes genoux, comme il le fait avec maman quand il a de la peine, et voilà, il avait eu deux mauvais points, parce qu'il avait déchiré son atlas.

— Et c'est pas moi, c'est Bourrit qui m'avait tiré le bras exprès pour que la page craque, parce que, ce matin, j'avais pas voulu lui prêter mon calot!

Et, là-dessus, une longue histoire de calot repris et volé à laquelle je n'ai rien compris du tout. Pauvre Riquet, il bafouillait, tant il était indigné, et on voyait qu'il avait le cœur gros.

— Bah, ai-je dit, je vais le recoudre, ton atlas!

Mais il est resté triste, et moi aussi; à chaque instant, j'ai envie de pleurer et je ne le peux même pas, parce que, dès que je pousse le moindre petit soupir, papa me regarde d'un air inquiet.

— Qu'est-ce que tu as? Tu ne vas pas pleurer, toi, ma Liline, qui es toujours de si bonne humeur?

Et je devine qu'il m'en veut un peu à l'avance. Alors, c'est entendu, je serai de bonne humeur! De temps en temps, seulement, je cours chez Violette et je lui raconte tout, pour me soulager; elle ne sait pas trop quoi me répondre, mais, au moins, elle m'écoute, et c'est quelque chose.

Et puis, voilà qu'hier, nous rentrions, papa et moi, quand M. Copernic entr'ouvre sa porte et nous fait signe d'entrer chez lui. Papa hésitait, mais je l'ai poussé par derrière, et nous nous sommes assis tous les trois autour de la table rouge. M. Copernic nous souriait, s'agitait sur sa chaise, toussotait avec embarras.

— Je viens d'apprendre, a-t-il dit enfin, que vous avez eu une très grande peine, monsieur Dupin. Je sais ce que c'est, j'ai perdu ma femme, il y a plus de trente ans; eh bien, maintenant encore, voyez-vous, chaque fois qu'on sonne à ma porte, — on y sonne rarement, il est vrai — oui, chaque fois je me dis: «C'est elle.» Alors, je comprends…

Sa voix tremblait. Moi, en général, je n'aime pas que les grandes personnes soient émues, ça me gêne pour elles et je leur en veux presque. Mais là, non; ça vient peut-être de ce que M. Copernic a si peu l'air d'une grande personne; on a toujours I'impression qu'il pourrait faire encore un tas de choses de quand il était petit, comme, par exemple, jouer à la marelle ou bien tricher au nain jaune. Mais juste au moment où je le croyais triste, il s'est mis à rire, tout d'un coup.

— Heureusement, il y a les enfants… la musique… Tenez, voulez vous que je vous joue quelque chose?

Papa a d'abord refusé: cela lui serait pénible, très pénible, d'écouter de la musique, le jour où I'on enterrait son frère. M. Copernic a bondi de sa chaise.

— Mais il y musique et musique!.. Il y a celle qui vous faisait danser à la fête de maman Petiot, et puis, il y en a une autre!.. Ecoutez!

Il a pris son violon, il s'est mis à jouer. Alors je ne sais pas ce qui m'a prise, non vraiment, je ne le sais pas. C'était des sons pas du tout comme d'habitude, bien plus longs, bien plus profonds. J'avais mis ma main dans celle de papa, je pensais à maman, à Riquet, à tante Lotte et, tout d'un coup, je me suis sentie si forte, si courageuse que j'en aurais pleuré. Qu'il y ait des choses comme ça qui puissent vous faire tant de bien, simplement parce qu'elles sont belles, ah, tout de même! Cela montait, cela redescendait, et moi avec, si bien que, lorsque le violon s'est tu, il m'a semblé que je tombais, et je devais faire une drôle de figure, parce que papa m'a regardée avec inquiétude.

— Qu'est-ce que tu as? Tu es toute blanche!.. Tu n'as pas mal au cœur, au moins?

J'ai fait non avec ma tête, je n'aurais pas pu parler. M. Copernic, lui, ne disait rien, mais il y avait du bonheur dans ses yeux, et, quand je me suis tournée vers lui, j'ai bien vu qu'il m'avait comprise. C'est étrange de connaître si peu quelqu'un et de se sentir si près de lui, brusquement.

La nuit, j'ai fait un rêve: je me trouvais avec Estelle au milieu du département des Alpes-Maritimes et, par terre, c'était rose, comme sur les cartes. Au loin, il y avait une ville, pareille à un gros point noir, et il en sortait de longues files de gens qui passaient devant nous, en silence. Estelle comptait à haute voix:

— 180 000 Niçois, 180 001… 180 002… Mais cela n'ira jamais jusqu'à 214 416, voyons, je me suis trompée, j'aurai zéro!

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