Emily Bronte - Les Hauts de Hurlevent (Édition intégrale)

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Les Hauts de Hurlevent (Édition intégrale): краткое содержание, описание и аннотация

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Mr Earnshaw, père de famille, a deux enfants: un fils, Hindley, et une fille, Catherine. Parti en voyage à Liverpool pendant plusieurs semaines, le vieil Earnshaw revient avec sous son manteau un petit bohémien errant d'environ 6 ans, Heathcliff. Hindley et lui entrent rapidement en conflit et, à la mort du père, Hindley devient le maître de maison. Heathcliff est alors traité plus durement que jamais. La petite Catherine et lui se découvrent de tendres sentiments qui n'auront de cesse de s'approfondir au fil de leur adolescence. Rêvant tous deux d'un avenir plus glorieux que leurs vies respectives, les deux enfants s'échappent fréquemment dans la lande pour aspirer à de jours meilleurs.
" Les Hauts de Hurlevent " de Emily Brontë est reconnu comme l'un des plus grands classiques de la littérature du XIXe siècle, et il possède une place non négligeable dans la culture britannique et mondiale. Le roman est un des derniers ouvrages majeurs du romantisme européen en littérature.

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Quant à Mr. Earnshaw, il n’entendait pas la plaisanterie de la part de ses enfants ; il avait toujours été strict et grave avec eux. Catherine, de son côté, ne comprenait pas que son père fût plus irritable et moins patient dans son état maladif qu’il ne l’était au temps de sa vigueur. Ses maussades réprimandes faisaient naître en elle un malicieux plaisir à l’irriter. Elle n’était jamais aussi contente que quand nous la grondions tous ensemble et qu’elle nous défiait de son regard effronté, impertinent, et de ses réponses toujours prêtes. Elle tournait en ridicule les malédictions sacrées de Joseph, me taquinait, et faisait juste ce que son père détestait le plus, en montrant comment son insolence affectée, qu’il croyait réelle, avait plus d’effet sur Heathcliff que la bonté que lui-même lui témoignait ; comment le jeune garçon obéissait, à elle, en tout, et n’obéissait à lui que quand son obéissance s’accordait avec sa propre volonté. Après s’être conduite aussi mal que possible pendant toute la journée, elle venait quelquefois câliner le vieillard, le soir, pour se raccommoder avec lui. « Non, Cathy, disait-il, je ne veux pas t’aimer, tu es pire que ton frère. Va dire tes prières, mon enfant, et demande pardon à Dieu. Je crains que ta mère et moi n’ayons pas lieu de nous féliciter de t’avoir élevée ! » Cela la faisait pleurer, au début, puis, à force d’être repoussée, elle s’endurcit et elle riait quand je lui conseillais de dire qu’elle regrettait ses fautes et de demander pardon.

Mais enfin sonna l’heure qui mit un terme aux épreuves de Mr. Earnshaw ici-bas. Il mourut paisiblement, un soir d’octobre, assis au coin du feu. Un grand vent soufflait autour de la maison et rugissait dans la cheminée : c’était un bruit de tempête, d’ouragan, pourtant, il ne faisait pas froid. Nous étions tous réunis, moi un peu éloignée du foyer, occupée à tricoter, et Joseph à lire sa Bible près de la table (car les serviteurs se tenaient à l’ordinaire dans la salle quand leur travail était fini). Miss Cathy avait été souffrante à cause de quoi elle restait tranquille ; elle était appuyée contre la jambe de son père et Heathcliff était allongé par terre, la tête sur les genoux de Cathy. Je me rappelle que le maître, avant de s’assoupir, caressa ses jolis cheveux – il n’avait pas souvent le plaisir de la voir gentille – et dit : « Pourquoi ne peux-tu toujours être une bonne fille, Cathy ? » Elle leva la tête vers lui et répondit en riant : « Pourquoi ne pouvez-vous pas toujours être un bon homme, papa ? » Mais dès qu’elle le vit de nouveau fâché, elle lui baisa la main et dit qu’elle allait lui chanter une chanson pour l’endormir. Elle commença de chanter très bas, jusqu’au moment où les doigts de son père abandonnèrent les siens et où sa tête tomba sur sa poitrine. Je lui dis alors de se taire et de ne pas bouger de peur de l’éveiller. Nous restâmes tous muets comme des souris pendant une bonne demi-heure, et nous aurions continué encore plus longtemps si Joseph, ayant fini son chapitre, ne se fût levé en déclarant qu’il allait éveiller le maître afin que celui-ci dît ses prières et allât se coucher. Il s’approcha, l’appela par son nom et lui toucha l’épaule ; mais, comme le maître ne remuait pas, Joseph prit la chandelle et le regarda. Je devinai qu’un malheur était arrivé quand il reposa la lumière et que, saisissant les enfants chacun par un bras, il leur dit tout bas « de monter, de ne pas faire de bruit... ils pouvaient réciter leurs prières tout seuls ce soir... lui-même avait quelque chose à faire ».

« Je veux d’abord dire bonsoir à papa », répliqua Catherine en lui mettant les bras autour du cou avant que nous eussions pu l’arrêter. La pauvre enfant s’aperçut aussitôt de la perte qu’elle venait d’éprouver. Elle s’écria : « Oh ! il est mort ! Heathcliff ! il est mort ! » Et tous deux jetèrent un cri déchirant.

Mes lamentations se joignirent aux leurs, bruyantes et douloureuses. Mais Joseph nous demanda à quoi nous pensions de pousser de pareils hurlements sur un saint qui était au ciel. Il me dit de mettre mon manteau et de courir à Gimmerton pour chercher le docteur et le pasteur. Je ne voyais pas quels services ils pourraient rendre l’un ou l’autre, maintenant. J’y allai, néanmoins, par le vent et la pluie, et ramenai l’un d’eux, le docteur ; l’autre dit qu’il viendrait dans la matinée. Laissant Joseph expliquer ce qui s’était passé, je courus à la chambre des enfants. Leur porte était entrebâillée et je vis qu’ils n’étaient pas couchés, bien qu’il fût plus de minuit ; mais ils étaient plus calmes et je n’eus pas besoin de les consoler. Les petits êtres se réconfortaient l’un l’autre avec de meilleures pensées que je n’en aurais pu trouver. Jamais pasteur n’a dépeint le ciel aussi beau qu’ils le faisaient dans leur innocent babillage ; et, tandis que j’écoutais en sanglotant, je ne pouvais m’empêcher de souhaiter que nous y fussions tous réunis en sûreté.

Chapitre VI

Mr. Hindley revint pour les funérailles ; et, chose qui nous stupéfia et fit jaser les voisins de droite et de gauche, il nous revint avec une femme. Qui elle était, où elle était née, c’est ce dont il ne nous fit jamais part. Sans doute n’avait-elle ni dot ni nom qui la recommandassent, sans quoi il n’aurait pas dissimulé cette union à son père.

Elle n’était pas femme à apporter par elle-même beaucoup de trouble dans la maison. Tout ce qu’elle vit, du moment qu’elle eut franchi le seuil, parut la ravir, ainsi que tout ce qui se passait autour d’elle, hormis les préparatifs de l’enterrement et la présence des veilleurs funèbres. Je la jugeai à moitié stupide, d’après sa conduite en cette occasion. Elle courut à sa chambre, m’y entraîna, bien que j’eusse à habiller les enfants, et s’assit toute frissonnante, les mains jointes, demandant sans cesse : « Sont-ils partis ? » Puis elle se mit à décrire avec une émotion hystérique l’effet que lui produisait la vue du noir ; elle frémissait, tremblait, finit par se mettre à pleurer et, quand je lui demandai ce qu’elle avait, me répondit qu’elle ne savait pas, mais qu’elle avait si grand peur de mourir ! Je pensais qu’elle n’était pas plus menacée de mourir que moi-même. Elle était plutôt mince, mais jeune, avec des couleurs vives et des yeux qui étincelaient comme des diamants. J’avais remarqué, il est vrai, qu’elle s’essoufflait en montant l’escalier, que le moindre bruit soudain la faisait tressaillir, et qu’elle toussait parfois d’une façon inquiétante. Mais je n’avais pas idée de ce que signifiaient ces symptômes et ne me sentais pas portée à sympathiser avec elle. Nous ne nous attachons pas en général aux étrangers, ici, Mr. Lockwood, à moins qu’ils ne s’attachent à nous d’abord.

Le jeune Earnshaw avait beaucoup changé pendant ses trois années d’absence. Il avait maigri, avait perdu ses couleurs, parlait et s’habillait tout différemment. Le jour même de son retour il nous enjoignit, à Joseph et à moi, de nous cantonner à l’avenir dans la cuisine et de lui laisser la salle. Il aurait même voulu faire mettre un tapis et du papier dans une chambre disponible pour en faire un petit salon. Mais sa femme était si enchantée du dallage blanc, de la grande cheminée brillante, des plats d’étain, de la case aux faïences, du chenil, et du vaste espace dont on disposait dans cette salle où ils se tenaient d’habitude, qu’il jugea la réalisation de ce projet inutile à son bien-être et qu’il l’abandonna.

Elle manifesta aussi le plaisir qu’elle avait à trouver une sœur parmi ses nouvelles relations ; elle bavarda avec Catherine, l’embrassa, courut partout avec elle et lui fit quantité de présents, au début. Son affection se fatigua bien vite cependant et, quand elle devint maussade, Hindley devint tyrannique. Quelques mots, laissant paraître que Heathcliff déplaisait à sa femme, suffirent pour réveiller en lui toute sa haine pour le garçon. Il le repoussa de leur société dans celle des domestiques, le priva des enseignements du ministre, voulut qu’ils fussent remplacés par des travaux au dehors et exigea de lui le même labeur que d’un valet de ferme.

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