FAUST Johann Wolfgang von Goethe FAUST Tomes 1 et 2
NOTICE SUR GŒTHE ET SUR GÉRARD DE NERVAL
PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION
PRÉFACE DE LA TROISIÈME ÉDITION
PRÉFACE DE LA QUATRIÈME ÉDITION
DÉDICACE
FAUST 1
PROLOGUE SUR LE THÉÂTRE
PROLOGUE DANS LE CIEL
PREMIÈRE PARTIE
DEUXIÈME PARTIE
INTERMÈDE
TROISIÈME PARTIE
FAUST 2
AVERTISSEMENT SUR LE SECOND FAUST ET SUR LA LÉGENDE
PROLOGUE
EXAMEN ANALYTIQUE
HÉLÈNE
ÉPILOGUE
LÉGENDE DE FAUSTE
Johann Wolfgang von Goethe
FAUST
Tomes 1 et 2
NOTICE
SUR GŒTHE ET SUR GÉRARD DE NERVAL
Jean-Wolfgang Gœthe, né le 28 août 1749, à Francfort-sur-le-Mein, mort à Weimar, le 22 mars 1832, d’une famille bourgeoise riche et considérée, fut dès sa jeunesse plein d’ardeur pour l’étude des plus belles littératures, passa trois ans à Leipzig, 1765-1768, où l’école froide et correcte de Gottsched et de Gellert régnait en souveraine, mais où la publication du Laocoon de Lessing (1767) exerça une grande influence sur son esprit, avide du beau et du vrai. À Strasbourg, 1769-1771, son imagination put se déployer plus librement, dans la compagnie de Lenz, de Wagner, de Stilling et surtout de Herder. C’est là qu’il étudia avec enthousiasme la Bible, Shakspeare, l’art allemand du moyen âge : « Je n’ai pas passé auprès de Herder, écrivait-il plus tard, une seule heure qui n’ait été pour moi instructive et féconde. » Après avoir terminé d’une manière brillante ses études de droit, il revint à Francfort, pour aller s’établir, en 1775, à Weimar, où l’appelait son ami le grand-duc Charles-Auguste. C’est alors que, dans tout le feu de son génie, il commença à produire et à publier plusieurs de ses œuvres qui allaient le placer au premier rang. En 1772, il a donné Gœtz de Berlichingen , drame en cinq actes, où il peint en traits énergiques l’Allemagne confuse du XVIe siècle ; en 1774, il a publié les Souffrances du jeune Werther , roman dans lequel il nous montre les douleurs des âmes amollies du XVIIIe siècle, l’état de l’Allemagne morale à la veille des grandes révolutions qui se préparent. Le livre eut un immense succès en Allemagne et dans toute l’Europe. Deux drames, Clavijo (1774), dont le sujet est emprunté aux Mémoires de Beaumarchais, et Stella (1775), se rattachent à la même inspiration que Werther. À la même époque de sa vie, Gœthe jette les ébauches de plusieurs ouvrages qu’il termina dans un âge plus avancé, et publie ces Lieds qui renouvellent la poésie lyrique de son pays ( le Calme de la mer, l’Innocence, le Sentiment d’Automne, le Lied nocturne du Voyageur ), ces ballades d’un art si délicat et si parfait ( le Roi de Thulé, le Chant du Comte prisonnier , etc.). — À Weimar, les dissipations de la cour n’étouffent pas son génie, mais rendent ses productions plus rares ; il n’a publié, de 1775 à 1786, que des opéras sans grande valeur, une jolie comédie, le Frère et la Sœur , quelques pièces lyriques. Mais son voyage en Italie, 1786, devint pour lui une source nouvelle d’inspirations : il écrivit à Florence les scènes les plus belles de Torquato Tasso , il termina à Rome Iphigénie ; il méditait Faust, Egmont, Wilhelm Meister, Hermann et Dorothée. Iphigénie en Tauride (1787) est l’une des grandes pages de l’art moderne, qui s’inspire de l’antique, mais qui est animé du souffle chrétien ; on a dit que le Comte d’Egmont (1788), la plus belle tragédie de Gœthe, était une des plus pathétiques créations du drame moderne ; Torquato Tasso (1790) est une peinture de caractère d’une expression admirable. Il avait déjà publié quelques scènes de Faust , qui fut l’œuvre de toute sa vie. Au milieu de ces travaux littéraires, l’âme de Gœthe, entraînée par une insatiable curiosité, de plus en plus éprise des merveilleuses beautés de la nature, s’occupait avec passion d’histoire naturelle et même d’anatomie. La Métamorphose des plantes est l’un des premiers fruits de ces études ; il y démontre déjà, ce que de Gandolle croira plus tard découvrir, qu’un principe unique régit l’organisation des plantes. — La Révolution française troubla l’esprit généralement si calme et si impartial de Gœthe : il n’y vit d’abord qu’une explosion fortuite des passions humaines ; il accompagna le duc de Brunswick dans la campagne de Valmy, et put comprendre alors qu’ une ère nouvelle commençait pour le monde . Il écrivit alors la Campagne de France et le Siège de Mayence ; mais il était bien plus occupé de versifier le Reineke Fuchs ou Roman du Renard , satire politique et sociale, qui fut populaire en Allemagne. — Alors commence pour le poëte l’une des périodes les plus heureuses et les plus fécondes de sa vie, celle qui a été illustrée par son amitié avec Schiller (1794-1805). Gœthe avait de l’antipathie pour les productions de Schiller, qui avaient répandu sur l’Allemagne , écrivait-il, un torrent de paradoxes sociaux et dramatiques . Mais, à Iéna, une discussion philosophique sur les transformations des plantes rapproche par hasard les deux grands poëtes, et leur amitié, désormais étroite, exerce dès lors la plus féconde influence sur leur génie. Gœthe s’associe à la publication de Schiller intitulée : Les Heures ; il écrit ses Élégies romaines , ses Épigrammes vénitiennes , ses ballades les plus dramatiques, des idylles gracieuses ; il maîtrise la fougue de Schiller, qui compose alors ses plus belles tragédies ; lui-même, dont l’ardeur est ranimée, achève Wilhelm Meister , ce tableau si curieux de la vie humaine, semé d’épisodes charmants inspirés par la société du XVIIIe siècle ; et il publie Hermann et Dorothée , sorte d’idylle épique, comme disent les Allemands, où la pensée est si pure, si élevée, où les malheurs de la guerre sont déplorés si vivement, où d’excellentes figures bourgeoises, pleines de vie, offrent tant d’intérêt. Vers la même époque, Gœthe publiait avec Schiller les Xénies , critiques mordantes contre les médiocrités envieuses et les esprits rétrogrades. La Fille naturelle , drame en cinq actes, qui avait la prétention de peindre la Révolution française, n’est pas l’une de ses meilleures productions ; il n’a pas été heureusement inspiré. C’est alors qu’il traduisit le Neveu de Rameau , qui n’avait pas encore été publié en français et qu’il y ajouta des notes curieuses sur les écrivains français du XVIIIe siècle. La mort de Schiller, 1805, fut un coup terrible pour Gœthe : il avait perdu , disait-il, la moitié de lui-même . Il termina le drame de Démétrius , que son ami avait laissé inachevé, puis se replongea dans l’étude, qui lui était devenue plus nécessaire que jamais. — Il termine alors la première partie de Faust , prépare la Théorie des couleurs , publie les Affinités électives , œuvre remarquable par les analyses psychologiques, mais trop subtile pour être populaire. Gœthe n’avait pas cessé de vivre à Weimar auprès de son généreux ami, le grand-duc ; il avait été conseiller privé, président des finances ; il était presque un homme politique, au milieu des grands événements dont l’Allemagne était surtout le théâtre. Il accompagna le prince à Erfurt et fut admis auprès de Napoléon, qui s’entretint longtemps avec lui, lui donna la croix de la Légion d’honneur et le quitta en lui disant : « Vous êtes un homme, monsieur Gœthe. » Il continuait en même temps ses recherches scientifiques, qu’il aimait avec une sorte de passion ; la
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