Charles Dickens - David Copperfield (Édition intégrale)

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David Copperfield (Édition intégrale): краткое содержание, описание и аннотация

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David naît à Blunderstone, peu après la mort de son père, et vit heureux avec sa jeune mère Clara et leur bonne servante Peggotty. Cette douce idylle est brutalement interrompue lorsque, au retour de vacances passées à Yarmouth chez les Peggotty, il découvre que sa mère s'est remariée avec Mr Murdstone, qu'il ne connaît que de vue . Ce beau-père sinistre et cruel, qu'encourage sa sœur, Miss Jane Murdstone, vieille fille acariâtre, exige une totale soumission et, à cette fin, maltraite aussi bien la mère que l'enfant. Lors d'une scène où il utilise froidement le fouet afin de soi-disant " façonner " (" form ") son caractère, David lui mord la main et est aussitôt envoyé à Salem House, institution que dirige Mr Creakle, à l'ignorance crasse et la cruauté féroce. Parmi ses camarades se trouvent le laborieux mais joyeux Tommy Traddles qui, à chaque bastonnade, dessine des squelettes, et le brillant James Steerforth , " figure à la Byron " , qui le prend sous sa protection et lui inspire aussitôt une immense admiration.
David Copperfield est l'un des romans les plus universellement connus de Charles Dickens.

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« Non, mon cher monsieur Copperfield, une telle idée est bien loin de ma pensée, mais vous êtes plein d’une discrétion au-dessus de votre âge, et vous pourriez me rendre un service que j’accepterais avec reconnaissance. »

Je priai mistress Micawber de me dire comment je pourrais lui être utile.

« J’ai mis moi-même l’argenterie en gage, dit mistress Micawber : six cuillers à thé, deux pelles à sel et une pince à sucre. Mais les jumeaux me gênent beaucoup pour y aller, et ces courses là me sont très-pénibles quand je me rappelle le temps où j’étais avec papa et maman. Il y a encore quelques petites choses dont nous pourrions disposer. Les idées de M. Micawber ne lui permettaient jamais d’agir dans cette affaire, et Clickett (c’était le nom de la servante) ayant un esprit vulgaire, prendrait peut-être des libertés pénibles à supporter si on lui témoignait une si grande confiance. Monsieur Copperfield, si je pouvais vous prier… »

Je comprenais enfin mistress Micawber, et je me mis entièrement à sa disposition. Je commençai, dès le soir même, à déménager les objets les plus faciles à transporter, et j’accomplissais presque tous les matins une expédition de cette nature avant d’aller chez Murdstone et Grinby.

M. Micawber avait quelques livres sur un petit bureau, qu’il appelait la bibliothèque, on commença par là. Je les portai l’un après l’autre chez un étalagiste, sur la route de la Cité, dont une partie était habitée presque exclusivement, dans ce temps là, par des bouquinistes et des marchands d’oiseaux, et je vendais les livres le plus cher que je pouvais. Mon acheteur vivait dans une petite maison derrière son échoppe ; il s’enivrait tous les soirs, et sa femme le grondait tous les matins. Plus d’une fois, quand je me présentais de bonne heure, je l’ai trouvé dans un lit à armoire, le front ensanglanté ou l’œil poché, suite de ses excès de la veille, (je suis porté à croire qu’il était violent quand il avait bu,) et il cherchait en vain de sa main tremblante à réunir, dans les poches de ses habits jetés par terre, l’argent qu’il me fallait, tandis que sa femme, ses souliers en pantoufles et un enfant sur les bras, lui reprochait tout le temps sa conduite. Quelquefois il perdait son argent, et me disait de revenir plus tard ; mais sa femme avait toujours quelques pièces de monnaie qu’elle lui avait prises dans sa poche quand il était ivre, je suppose, et elle soldait le marché secrètement dans l’échoppe, quand nous étions descendus ensemble.

On commençait à me bien connaître aussi dans la boutique du prêteur sur gages. Le premier commis qui fonctionnait derrière le comptoir, me montrait beaucoup de considération et me faisait souvent décliner un substantif ou un adjectif latin, ou bien conjuguer un verbe, pendant qu’il s’occupait de mon affaire. Dans ces occasions, mistress Micawber préparait d’ordinaire un petit souper recherché, et je me rappelle bien le charme tout particulier de ces repas.

Enfin la crise arriva. M. Micawber fut arrêté un jour, de grand matin, et emmené à la prison du Banc-du-Roi. Il me dit en quittant la maison que le Dieu du jour s’était couché pour lui à jamais, et je croyais réellement que son cœur était brisé, le mien aussi. J’appris pourtant plus tard qu’il avait joué aux quilles très-gaiement dans l’après-midi.

Le premier dimanche après son emprisonnement, je devais aller le voir et dîner avec lui. Je devais demander mon chemin à tel endroit, et avant d’arriver là, je devais rencontrer tel autre endroit, et un peu avant je verrais une cour que je devais traverser, puis aller tout droit jusqu’à ce que je trouvasse un geôlier. Je fis tout ce qui m’était indiqué, et quand j’aperçus enfin le geôlier (pauvre enfant que j’étais), je me rappelai que, lorsque Roderick Random était en prison pour dettes, il y avait vu un homme qui n’avait pour tout vêtement qu’un vieux morceau de tapis, et le cœur me battit si fort d’inquiétude que je ne voyais plus le geôlier.

M. Micawber m’attendait près de la porte, et une fois arrivé dans sa chambre, qui était située à l’avant dernier étage de la maison, il se mit à pleurer. Il me conjura solennellement de me souvenir de sa destinée et de ne jamais oublier que si un homme avec vingt livres sterling de rente, dépensait dix-neuf livres, dix-neuf shillings et six pence, il pouvait être heureux, mais que s’il dépensait vingt et une livres sterling, il ne pouvait pas manquer de tomber dans la misère. Après quoi, il m’emprunta un shilling pour acheter du porter, me donna un ordre écrit de sa main à mistress Micawber de me rendre cette somme, puis remit son mouchoir dans sa poche, et reprit sa gaieté.

Nous étions assis devant un petit feu ; deux briques placées en travers dans la vieille grille empêchaient qu’on ne brûlât trop de charbon, quand un autre débiteur, qui partageait la chambre de M. Micawber, entra portant le morceau de mouton qui devait composer notre repas à frais communs. Alors on m’envoya dans une chambre située à l’étage supérieur, chez le capitaine Hopkins, avec les compliments de M. Micawber, pour lui dire que j’étais son jeune ami, et demander si le capitaine Hopkins voulait bien me prêter un couteau et une fourchette.

Le capitaine Hopkins me prêta le couteau et la fourchette en me chargeant de faire ses compliments à M. Micawber. Je vis dans sa petite chambre une dame très-sale et deux jeunes filles pâles, avec des cheveux en désordre. Je ne pus m’empêcher de faire en moi-même la réflexion qu’il valait mieux emprunter au capitaine Hopkins sa fourchette et son couteau que son peigne. Le capitaine était réduit à l’état le plus déplorable, il portait un vieux, vieux pardessus sans par-dessous, et des favoris énormes. Le matelas était roulé dans un coin, et je devinai (Dieu sait comment), que les jeunes filles mal peignées étaient bien les enfants du capitaine Hopkins, mais que la dame malpropre n’était pas sa femme. Je ne quittai pas le seuil de la porte, je n’y fis qu’une station de deux minutes au plus, mais je redescendis aussi sûr de tout ce que je viens de dire que je l’étais d’avoir un couteau et une fourchette à la main.

Il y avait dans ce dîner de bohémiens quelque chose qui n’était pas désagréable après tout. Je rendis la fourchette et le couteau à leur légitime possesseur, et je retournai à la maison pour rendre compte de ma visite à mistress Micawber. Elle s’évanouit d’abord en me voyant, après quoi elle fit deux verres de grog pour nous consoler pendant que je lui racontais ma journée.

Je ne sais comment on en vint à vendre les meubles pour soutenir la famille, je ne sais qui se chargea de cette opération, en tous cas, je ne m’en mêlai pas. Tout fut vendu, et emporté dans une charrette, à l’exception des lits, de quelques chaises et de la table de cuisine. Nous campions avec ces meubles dans les deux pièces du rez-de-chaussée, au milieu de cette maison dépouillée, et nous y vivions la nuit et le jour, mistress Micawber, les enfants, l’orpheline et moi. Je ne sais pas combien de temps cela dura ; il me semble que ce fut long. Enfin mistress Micawber prit le parti d’aller s’établir dans la prison, où M. Micawber avait une chambre particulière. Je fus chargé de porter la clef de la maison au propriétaire qui fut enchanté de rentrer en possession de son appartement, et on envoya tous les lits à la prison, à l’exception du mien. On loua pour moi une petite chambre dans les environs, avec une mansarde pour l’orpheline, à ma grande satisfaction ; nous avions pris, les Micawber et moi, l’habitude de vivre ensemble, à travers tous nos embarras, et nous aurions eu beaucoup de peine à nous séparer. Ma chambre était un peu mansardée, et elle donnait sur un grand chantier ; je me crus en paradis quand j’en pris possession en réfléchissant que la crise des affaires de M. Micawber était enfin terminée.

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