Charles Dickens - David Copperfield (Édition intégrale)

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David Copperfield (Édition intégrale): краткое содержание, описание и аннотация

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David naît à Blunderstone, peu après la mort de son père, et vit heureux avec sa jeune mère Clara et leur bonne servante Peggotty. Cette douce idylle est brutalement interrompue lorsque, au retour de vacances passées à Yarmouth chez les Peggotty, il découvre que sa mère s'est remariée avec Mr Murdstone, qu'il ne connaît que de vue . Ce beau-père sinistre et cruel, qu'encourage sa sœur, Miss Jane Murdstone, vieille fille acariâtre, exige une totale soumission et, à cette fin, maltraite aussi bien la mère que l'enfant. Lors d'une scène où il utilise froidement le fouet afin de soi-disant " façonner " (" form ") son caractère, David lui mord la main et est aussitôt envoyé à Salem House, institution que dirige Mr Creakle, à l'ignorance crasse et la cruauté féroce. Parmi ses camarades se trouvent le laborieux mais joyeux Tommy Traddles qui, à chaque bastonnade, dessine des squelettes, et le brillant James Steerforth , " figure à la Byron " , qui le prend sous sa protection et lui inspire aussitôt une immense admiration.
David Copperfield est l'un des romans les plus universellement connus de Charles Dickens.

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Le jour suivant me prouva que mistress Micawber n’avait pas parlé à la légère de la probabilité de leur départ. J’étais encore dans la première fermentation de mes idées nouvelles, quand ils prirent un petit appartement pour la semaine dans la maison que j’habitais, ils devaient partir ensuite pour Plymouth. M. Micawber se rendit lui-même au bureau dans l’après-midi pour annoncer à M. Quinion que son départ l’obligeait de renoncer à ma société, et, pour lui dire de moi tout le bien que je méritais, je crois. Sur quoi M. Quinion appela Fipp le charretier qui était marié, et qui avait une chambre à louer. M. Quinion la retint pour moi, à la satisfaction mutuelle des deux parties, dut-il croire, puisque je ne dis pas un mot ; mais mon parti était bien pris.

Je passai mes soirées avec M. et mistress Micawber, pendant le temps qui nous restait encore à loger sous le même toit, et je crois que notre amitié augmentait à mesure que le moment de la séparation approchait. Le dernier dimanche, ils m’invitèrent à dîner ; on nous servit un morceau de porc frais à la sauce piquante et un pudding. J’avais acheté la veille au soir un cheval de bois pommelé pour l’offrir au petit Wilkins Micawber et une poupée pour la petite Emma. Je donnai aussi un shilling à l’orpheline qui perdait sa place.

La journée se passa très-agréablement, quoique nous fussions tous un peu émus d’avance de notre séparation si prochaine.

« Je ne pourrai jamais penser aux embarras de M. Micawber, monsieur Copperfield, me dit mistress Micawber, sans penser aussi à vous. Vous vous êtes toujours conduit avec nous de la manière la plus obligeante et la plus délicate ; vous n’étiez pas pour nous un locataire, vous étiez un ami.

– Ma chère, dit M. Micawber, Copperfield (car il avait pris l’habitude de m’appeler par mon nom tout court), a un cœur sensible aux malheurs des autres, quand ils sont sous le nuage ; il a une tête capable de raisonner, et des mains… en un mot, une faculté remarquable pour disposer de tous les objets dont on peut se passer. »

J’exprimai ma reconnaissance de ce compliment, et je leur répétai que j’étais bien fâché de me séparer d’eux.

« Mon cher ami, dit M. Micawber, je suis plus âgé que vous et j’ai quelque expérience de la vie, et de… En un mot, des embarras de toute espèce, pour parler d’une manière générale. Pour le moment, et jusqu’à ce qu’il m’arrive une bonne chance que j’attends tous les jours, je n’ai pas autre chose à vous offrir que mes conseils. Cependant, mes avis valent la peine d’être écoutés, surtout… en un mot, parce que je ne les ai jamais suivis moi-même, et que… » Ici M. Micawber, qui souriait et me regardait d’un air rayonnant, s’arrêta, fronça les sourcils, puis reprit : « Vous voyez comme je suis devenu misérable.

– Mon cher Micawber, s’écria sa femme.

– Je dis, reprit M. Micawber en s’oubliant et en souriant de nouveau : devenu misérable. Mon avis est ceci : « Ne remettez jamais au lendemain ce que vous pouvez faire aujourd’hui. » La temporisation est un vol fait à la vie. Prenez l’occasion aux cheveux.

– C’était la maxime de mon pauvre papa, dit mistress Micawber.

– Ma chère, dit M. Micawber, votre papa était un très-brave homme, et Dieu me garde de dire un mot qui pût le rabaisser dans l’esprit de Copperfield. En tout cas, il n’est pas probable que… en un mot, nous ne ferons jamais la connaissance d’un homme de son âge ayant des jambes aussi bien tournées dans ses guêtres, ni en état de lire un livre aussi fin sans lunettes. Mais il a appliqué cette maxime à notre mariage, ma chère, avec tant de vivacité, que je ne suis pas encore remis de cette dépense précipitée.

M. Micawber jeta un coup d’œil sur mistress Micawber, puis ajouta : « Non pas que je le regrette, ma chère ; tout au contraire. » Et il garda le silence un moment.

« Vous connaissez mon second conseil, Copperfield, dit M. Micawber :

Revenu annuel, vingt livres sterling ; dépense annuelle, dix-neuf livres, dix-neuf shillings, six pence ; résultat : bonheur.

Revenu annuel, vingt livres sterling ; dépense annuelle, vingt livres six pence ; résultat : misère. La fleur est flétrie, la feuille tombe, le Dieu du jour disparaît, et… en un mot, vous êtes à jamais enfoncé comme moi ! »

Et pour rendre son exemple plus frappant, M. Micawber but un verre de punch d’un air de grande satisfaction, et se mit à siffler un petit air de chasse.

Je ne manquai pas de l’assurer que je ne perdrais jamais ces préceptes de vue, ce qui était assez inutile, car il était évident que les résultats vivants que j’avais eus sous les yeux avaient fait une grande impression sur moi. Le lendemain de bonne heure, je rejoignis toute la famille au bureau de la diligence, et je les vis avec tristesse prendre leurs places sur l’impériale.

« Monsieur Copperfield, dit mistress Micawber, que Dieu vous bénisse ! Je ne pourrai jamais oublier ce que vous avez été pour nous, et je ne le voudrais pas quand je le pourrais.

– Copperfield, dit M. Micawber, adieu ! que le bonheur et la prospérité vous accompagnent ! Si dans la suite des années qui s’écouleront je pouvais croire que mon sort infortuné vous a servi de leçon, je sentirais que je n’ai pas occupé inutilement la place d’un autre homme ici-bas. En cas qu’une bonne chance se rencontre (et j’y compte un peu), je serai extrêmement heureux s’il est jamais en mon pouvoir de vous venir en aide dans vos perspectives d’avenir. »

Je pense que mistress Micawber qui était assise sur l’impériale avec les enfants, et qui me vit debout sur le chemin, les regardant tristement, s’avisa tout d’un coup que j’étais réellement bien petit et bien faible. Je le crois parce qu’elle me fit signe de monter près d’elle avec une expression d’affection maternelle, et qu’elle me prit dans ses bras et m’embrassa comme elle aurait pu embrasser son fils. Je n’eus que le temps de redescendre avant le départ de la diligence, et je pouvais à peine distinguer mes amis au milieu des mouchoirs qu’ils agitaient. En une minute tout disparut. Nous restions au milieu de la route, l’orpheline et moi, nous regardant tristement, puis après une poignée de mains, elle prit le chemin de l’hôpital de Saint-Luc ; et moi, j’allai commencer ma journée chez Murdstone et Grinby.

Mais je n’avais pas l’intention de continuer à mener une vie si pénible. J’étais décidé à m’enfuir, à aller, d’une manière ou d’une autre, trouver à la campagne la seule parente que j’eusse au monde, et à raconter mon histoire à miss Betsy.

J’ai déjà fait observer que je ne savais pas comment ce projet désespéré avait pris naissance dans mon esprit, mais une fois là, ce fut fini, et ma détermination resta aussi inébranlable que tous les partis que j’ai pu contracter depuis dans ma vie. Je ne suis pas sûr que mes espérances fussent très-vives, mais j’étais décidé à mettre mon projet à exécution.

Cent fois depuis la nuit où j’avais conçu cette idée, j’avais roulé dans mon esprit l’histoire de ma naissance que j’aimais tant autrefois à me faire raconter par ma pauvre mère, et que je savais si bien par cœur. Ma tante y faisait une apparition rapide, elle ne faisait qu’entrer et sortir d’un air terrible et impitoyable, mais il y avait dans ses manières une petite particularité que j’aimais à me rappeler et qui me donnait quelque lueur d’espérance. Je ne pouvais oublier que ma mère avait cru lui sentir caresser doucement ses beaux cheveux, et quoique ce fût peut-être une idée sans aucun fondement, je me faisais un joli petit tableau du moment où ma farouche tante avait été un peu attendrie en face de cette beauté enfantine que je me rappelais si bien et qui m’était si chère ; et ce petit épisode éclairait doucement tout le tableau. Peut-être était-ce là le germe qui, après avoir couvé longtemps dans mon esprit, y avait graduellement engendré ma résolution.

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