Charles Dickens - David Copperfield (Édition intégrale)

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David Copperfield (Édition intégrale): краткое содержание, описание и аннотация

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David naît à Blunderstone, peu après la mort de son père, et vit heureux avec sa jeune mère Clara et leur bonne servante Peggotty. Cette douce idylle est brutalement interrompue lorsque, au retour de vacances passées à Yarmouth chez les Peggotty, il découvre que sa mère s'est remariée avec Mr Murdstone, qu'il ne connaît que de vue . Ce beau-père sinistre et cruel, qu'encourage sa sœur, Miss Jane Murdstone, vieille fille acariâtre, exige une totale soumission et, à cette fin, maltraite aussi bien la mère que l'enfant. Lors d'une scène où il utilise froidement le fouet afin de soi-disant " façonner " (" form ") son caractère, David lui mord la main et est aussitôt envoyé à Salem House, institution que dirige Mr Creakle, à l'ignorance crasse et la cruauté féroce. Parmi ses camarades se trouvent le laborieux mais joyeux Tommy Traddles qui, à chaque bastonnade, dessine des squelettes, et le brillant James Steerforth , " figure à la Byron " , qui le prend sous sa protection et lui inspire aussitôt une immense admiration.
David Copperfield est l'un des romans les plus universellement connus de Charles Dickens.

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Il y avait deux autres enfants, M. Micawber fils, âgé de quatre ans à peu près, et miss Micawber, qui avait environ trois ans. Une jeune personne très-brune, qui avait l’habitude de renifler, et qui servait la famille, complétait l’établissement ; elle m’informa, au bout d’une demi-heure, qu’elle était orpheline, et qu’elle avait été élevée à l’hôpital de Saint-Luc, dans les environs. Ma chambre était située sur le derrière, à l’étage supérieur de la maison ; elle était petite, tapissée d’un papier qui représentait une série de pains à cacheter bleus et aussi peu meublée que possible.

« Je n’aurais jamais cru, dit mistress Micawber en s’asseyant pour reprendre haleine, après être montée, son enfant dans les bras, pour me montrer ma chambre, je n’aurais jamais cru, avant mon mariage, quand je vivais avec papa et maman, que je serais obligée un jour de louer des appartements chez moi. Mais M. Micawber se trouve dans des circonstances difficiles, et toute autre considération doit céder à celle-là.

« Oui, madame, répondis-je.

« Les embarras de M. Micawber l’accablent pour le moment, dit mistress Micawber, et je ne sais pas s’il lui sera possible de s’en tirer. Quand je vivais chez papa et maman, je ne savais seulement pas ce que veut dire ce mot d’embarras, dans le sens que j’y attache maintenant ; mais experientia nous éclaire, comme disait souvent papa. »

Je ne puis savoir au juste si elle me dit que M. Micawber avait été officier dans les troupes de marine, ou si je l’ai inventé, je sais seulement que je suis convaincu, à l’heure qu’il est, sans en être bien sûr, qu’il avait servi jadis dans la marine. Il était, pour le moment, courtier au service de diverses maisons, mais il y gagnait peu de chose, peut-être rien, j’en ai peur.

« Si les créanciers de M. Micawber ne veulent pas lui donner du temps, continua mistress Micawber, ils en subiront les conséquences, et plus tôt les choses finiront, mieux cela vaudra. On ne peut tirer du sang d’une pierre, et je les défie de trouver de l’argent chez M. Micawber pour le moment, sans parler des frais que leur coûteront les poursuites judiciaires. »

Je n’ai jamais pu comprendre si mon indépendance prématurée faisait illusion à mistress Micawber sur la maturité de mon âge, ou si elle n’était pas plutôt si remplie de son sujet qu’elle en eût parlé aux jumeaux, faute de trouver personne autre sous la main, mais le sujet de cette première conversation continua d’être le sujet de toutes nos conversations pendant tout le temps que je la vis.

Pauvre mistress Micawber ! Elle disait qu’elle avait essayé de tout pour se créer des ressources, et je n’en doute pas. Il y avait sur la porte de la rue une grande plaque de métal sur laquelle étaient gravés ces mots : « Pension de jeunes personnes, tenue par mistress Micawber. » Mais je n’ai jamais découvert qu’aucune jeune personne eût reçu aucune instruction dans la maison, ni qu’aucune jeune personne y fût jamais venue, ou en eût jamais eu l’envie ; je n’ai pas appris non plus qu’on eût jamais fait les moindres préparatifs pour recevoir celles qui auraient pu se présenter. Les seuls visiteurs que j’aie jamais vus, ou dont j’aie entendu parler, étaient des créanciers. Ceux-là venaient à toute heure du jour, et quelques-uns d’entre eux étaient féroces. Il y avait un bottier, avec une figure crasseuse, qui s’introduisait dans le corridor, dès sept heures du matin, et qui criait du bas de l’escalier : « Allons ! vous n’êtes pas sortis encore ! Payez-nous, dites donc ! Ne vous cachez pas, voyez-vous, c’est une lâcheté ! Ce n’est pas moi qui voudrais faire une lâcheté pareille ! Payez-nous, dites donc ! Payez-nous tout de suite, allons ! » Puis, ne recevant pas de réponse à ces insultes, sa colère s’échauffait, et il lançait les mots de « filous et de voleurs, » ce qui restait également sans effet. Quand il voyait cela, il allait jusqu’à traverser la rue et à pousser des cris sous les fenêtres du second étage où il savait bien que M. Micawber couchait. En pareille occasion, M. Micawber était plongé dans le chagrin et le désespoir : il alla même un jour, à ce que j’appris par un cri de sa femme, jusqu’à faire le simulacre de se frapper avec un rasoir ; mais une demi-heure après il cirait ses souliers avec le soin le plus minutieux, et sortait en fredonnant quelque ariette, d’un air plus élégant que jamais. Mistress Micawber était douée de la même élasticité de caractère. Je l’ai vue se trouver mal à trois heures parce qu’on était venu toucher les impositions, et puis manger à quatre heures des côtelettes d’agneau panées, avec un bon pot d’ale, le tout payé en mettant en gage deux cuillers à thé. Un jour, je m’en souviens, on avait fait une saisie dans la maison, et en revenant par extraordinaire à six heures, je l’avais trouvée évanouie, couchée dans la cheminée (avec un des jumeaux dans ses bras naturellement), et ses cheveux à moitié arrachés, ce qui n’empêche pas que je ne l’aie jamais vue plus gaie que ce soir-là devant le feu de la cuisine, avec sa côtelette de veau, en me contant toutes sortes de belles choses de son papa et de sa maman, et de la société qu’ils recevaient.

Je passais tous mes loisirs avec cette famille. Je me procurais mon déjeuner, qui se composait d’un petit pain d’un sou et d’un sou de lait. J’avais un autre petit pain et un morceau de fromage qui m’attendaient dans le buffet, sur une planche consacrée à mon usage, pour mon souper quand je rentrais. C’était une fière brèche dans mes six ou huit shillings ; je passais la journée au magasin, et mon salaire devait suffire aux besoins de toute la semaine. Du lundi matin au samedi soir, je ne recevais ni avis, ni conseil, ni encouragement, ni consolation, ni secours d’aucune sorte, de qui que ce soit, aussi vrai que j’espère aller au ciel.

J’étais si jeune, si inexpérimenté, si peu en état (et comment eût-il pu en être autrement ?) de veiller moi-même à mes affaires, qu’il m’arrivait souvent, en allant le matin au magasin, de ne pouvoir résister à la tentation d’acheter des gâteaux de la veille, vendus à moitié prix chez le restaurateur, et je dépensais ainsi l’argent de mon dîner. Ces jours-là, je me passais de dîner, ou bien j’achetais un petit pain ou un morceau de pudding. Je me rappelle deux boutiques où on vendait du pudding, et que je fréquentais alternativement suivant l’état de mes finances. L’une était située dans une petite cour derrière l’église de Saint-Martin, qui a disparu maintenant. Le pudding était fait avec des raisins de Corinthe de première qualité, mais il était cher, on en avait pour deux sous une tranche qui n’aurait valu qu’un sou si la pâte en avait été moins exquise. Il y avait dans le Strand, dans un endroit qu’on a reconstruit depuis, une autre boutique où l’on trouvait de bon pudding ordinaire. C’était un peu lourd, avec des raisins tout entiers situés à de grandes distances les unes des autres, mais c’était nourrissant, et tout chaud à l’heure de mon dîner qui se composait souvent de cet unique plat. Quand je dînais d’une façon régulière, j’achetais un pain d’un sou et un cervelas, ou je prenais une assiette de bœuf de huit sous chez un restaurateur, ou bien encore j’entrais dans un misérable petit café situé en face du magasin, et qui portait l’enseigne du Lion avec quelque autre accessoire que j’ai oublié, et je me faisais servir du pain, du fromage et un verre de bière. Je me rappelle avoir emporté un matin du pain de la maison, et l’avoir enveloppé dans un morceau de papier comme un livre, pour le porter ensuite sous mon bras chez un restaurateur de Drury-Lane, célèbre pour le bœuf à la mode ; là je demandai une petite assiette de cette nourriture recherchée. Je ne sais pas ce que le garçon pensa de cette petite créature qui arrivait ainsi toute seule ; mais je le vois encore me regardant manger mon dîner, et appelant l’autre garçon pour jouir du même spectacle ; et je sais bien que je lui donnai un sou pour lui, et que j’aurais bien voulu qu’il le refusât.

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