Bernard Fripiat - Au commencement était le verbe… Ensuite vint l'orthographe

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L'orthographe, ses règles obscures et ses exceptions vous font souffrir ?
Rassurez-vous, c'est voulu !
Comment pourrait-il en être autrement dans un pays à l'histoire si tumultueuse ? Comme la France, notre orthographe a traversé les siècles en empruntant des voies détournées, sans craindre détours et autres pirouettes.
Il fallait un Belge comme Bernard Fripiat pour raconter cette histoire avec un humour et une irrévérence qui déculpabiliseront les pires cancres. En une centaine de pourquoi, il explique l'origine de chaque difficulté et raconte la folle épopée d'une orthographe que le monde entier nous envie…
Historien passionné par la langue française, Bernard Fripiat anime depuis vingt ans des stages d orthographe en entreprise. Auteur dramatique, il est également comédien et chroniqueur radio. En 2013 il a publié
(éd. Gunten). Biographie de l'auteur

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123. POURQUOI ÉCRIVONS-NOUS « EU » ET « GAGEURE » ?

Une gageure comme une autre !

Au Moyen Âge, les sons u et v ne se distinguaient pas à l’écrit. « Nouvelle » s’écrivait nouuelle . On a placé un e avant bien des u pour indiquer qu’il s’agissait d’une voyelle et non de la consonne que nous écrivons maintenant v . Au XVII e siècle, il n’est pas rare d’écrire blesseur pour indiquer qu’il faut lire « blessure » et veu pour signaler que la prononciation est « vu ».

Lors de la rédaction de la troisième édition du Dictionnaire de l’Académie, en 1740, l’abbé d’Olivet joue de son influence pour ôter ce e. Seur devient sûr et veue vûe qui perdra son accent circonflexe en 1762. Il en ira de même pour alleure qui devient allure. « Gageure » et « eu » sont une fois de plus ce que nous pouvons appeler des vestiges. En effet, quand une orthographe est simplifiée, on garde toujours un reste des choix antérieurs, comme un témoignage isolé. C’est notre petit côté Pompéi !

124. POURQUOI LE J ET LE V SUIVENT-ILS LE I ET LE U DANS L’ALPHABET ?

Parce que les derniers arrivés sont toujours les plus mal placés !

Avant le XVIII e siècle, j et v comme i et u se distinguent à l’oral mais pas à l’écrit. Les sons i et j s’écrivent « i ». Les sons v et u s’écrivent « v » en tête de mot et « u » au milieu. Dans les premières grammaires, on parlait de « u voyelle » pour caractériser notre u et de « u consonne » pour désigner notre v . Il en était de même pour le i et le j .

En 1492, l’humaniste espagnol Antonio de Nebrija utilise le premier le j et le v dans ses écrits. Dès lors, l’imprimerie les utilisera pour les distinguer des i et u , mais ces lettres rencontreront une très grande résistance. Même le grammairien Ramus, pourtant partisan d’une écriture phonétique, les emploie en latin et les ignore en français.

L’Académie officialise ces lettres en 1762. De manière tout à fait normale, dans l’ordre alphabétique, elle les met juste après leur voyelle correspondante. Voilà pourquoi le j suit le i et le v le u ! Les académiciens, toujours prudents, ne les considèrent pas à l’origine comme des lettres à part entière : jusqu’en 1798, à l’intérieur d’un mot, elles ne comptent pas pour déterminer la place de ce mot dans l’ordre alphabétique.

125. POURQUOI N’AVONS-NOUS PAS VRAIMENT SIMPLIFIÉ L’ORTHOGRAPHE AU XVIII eSIÈCLE ?

Parce qu’a l’impossible, nul n’est tenu !

En 1740, l’abbé d’Olivet, académicien et principal rédacteur de la troisième édition du Dictionnaire , change un quart des mots et rédige probablement la seule préface progressiste jamais publiée par l’Académie. L’abbé d’Olivet instaure la plus grande simplification qui ait été faite. Il introduit le j et le v , les accents, supprime certaines lettres inutiles… Il sait qu’il va rencontrer des résistances, comme en témoigne sa préface.

Il hésite souvent à bousculer les habitudes bien ancrées, et s’en explique : « Par exemple, si nous avons conservé dans Méchanique, l’ h inutile que nous avons ôtée de Monacal ; c’est que l’usage le plus commun, en ôtant l’ h de Monacal, l’a laissée dans Méchanique. » Notons que ce h devenu masculin a aussi désormais disparu de « mécanique ».

C’est probablement la raison pour laquelle l’abbé d’Olivet conserve le c de « respect » et « aspect » alors qu’il l’enlève à object , ce qui nous dispense définitivement de le prononcer. Il a gardé celui de « satisfaction », que nous avons fini par articuler.

Forcément, ses critères pour sélectionner les mots que l’on peut modifier et ceux dont un changement d’orthographe perturberait trop nos habitudes relèvent de la subjectivité la plus totale.

Il n’empêche que, à contempler les résultats, monsieur l’abbé est le plus grand réformateur de notre langue. Et cela lui vaudra bien des critiques, dont celles de Victor Hugo. L’abbé avait en effet supprimé certaines lettres grecques situées au milieu des mots : autheur devint « auteur » ; thrésor, « trésor » et thrône , « trône ». L’auteur des Misérables le regrettera : « Les mots ont une figure. Bossuet écrit thrône, selon cette magnifique orthographe du XVII e siècle que le XVIII ea si sottement mutilée, écourtée, châtrée. »

Sacré Victor ! Comment voulez-vous que de telles attaques ne dissuadent pas les partisans d’une simplification ?

7

Comment l’orthographe est devenue officielle ?

Au siècle de la révolution industrielle et de la lente instauration de la démocratie ; le latin continue à perdre du terrain, mais lentement. Vers le milieu du siècle, les jésuites réintroduisent le latin parlé dans leurs établissements scolaires et tiendront bon jusqu’au début du XX e siècle.

Tout au long de ces années, le latin reste le cours fondamental. Les lycéens le connaissent. Le professeur de français enseigne également le latin et vice versa . Il est très pratique d’apprendre aux mêmes élèves le latin tempus et le français « temps », la conjugaison latine dicis, dicit, dicent et la française « tu dis, il dit, ils disent ». Selon l’historien de la langue André Chervel, jusqu’en 1880 l’enseignement est fait en fonction du latin. L’université française est d’obédience latine.

Néanmoins, il n’y a plus de compétition réelle. Le français est la langue de la France devenue État-nation.

Oublié le temps où Robert Estienne invitait ses domestiques à parler la langue de Cicéron et où Descartes traduisait en latin son Discours de la méthode .

126. POURQUOI FRANÇOIS DE CLOSETS ESTIME-T-IL QUE LES FRANÇAIS ONT GAGNÉ LEUR LIBERTÉ QUAND LE FRANÇAIS A PERDU LA SIENNE ?

Parce qu’il aime les paradoxes !

François de Closets fait allusion à une conséquence méconnue de la Révolution. Certes, cette dernière marque le point de départ d’une liberté dont nous continuons à jouir. Mais la Révolution a popularisé l’idée de nation, qui remplace celle d’un roi personnellement lié à ses sujets. Nous oublions souvent que notre Révolution essentiellement parisienne s’en est prise au pouvoir de l’Église, soutien du roi dont elle légitimait le pouvoir. Les missi dominici de la Révolution luttaient contre les curés de village qui avaient l’immense avantage de parler patois à une population qui ignorait souvent la langue française. Voilà pourquoi le nouveau pouvoir fit du français la langue de la nation et lutta contre les parlers locaux.

L’efficacité de ce combat nécessite d’enseigner la langue. La Révolution déboucha rapidement sur le pouvoir autoritaire de l’Empire. Dans un premier temps, Napoléon abandonne les écoles à l’Église qui rétablit l’enseignement du latin. Le tempérament de l’Empereur, personnellement peu soucieux de l’orthographe, l’incite à rationaliser les choses et à favoriser l’autorité. C’est son truc, il aime ça !

La nécessité de privilégier la langue nationale fera l’unanimité entre les différentes forces politiques durant tout le XIX e siècle. C’est à qui se montra le plus efficace dans sa défense. De Napoléon à la III eRépublique en passant par les Bourbons et Louis-Philippe, tous les régimes partageront cet objectif. Au début du XIX e siècle, les fonctionnaires sont censés appliquer l’orthographe de l’Académie. Ils doivent donc la connaître s’ils veulent réussir leur concours. Pour l’apprendre, ils auront besoin de manuels scolaires qui l’appliqueront. Lorsqu’ils lisent, ils s’attendent à ce que l’auteur et son imprimeur suivent l’orthographe communément apprise. De là datent les réflexions du genre : « On trouve plein de fautes dans les livres. » Aux XVI eet XVII e siècles, les imprimeurs imposaient des innovations qui finissaient par triompher. Une telle idée n’effleure même pas ceux du XIX e, qui ont intérêt à marcher au pas.

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