Bernard Fripiat - Au commencement était le verbe… Ensuite vint l'orthographe

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Au commencement était le verbe… Ensuite vint l'orthographe: краткое содержание, описание и аннотация

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L'orthographe, ses règles obscures et ses exceptions vous font souffrir ?
Rassurez-vous, c'est voulu !
Comment pourrait-il en être autrement dans un pays à l'histoire si tumultueuse ? Comme la France, notre orthographe a traversé les siècles en empruntant des voies détournées, sans craindre détours et autres pirouettes.
Il fallait un Belge comme Bernard Fripiat pour raconter cette histoire avec un humour et une irrévérence qui déculpabiliseront les pires cancres. En une centaine de pourquoi, il explique l'origine de chaque difficulté et raconte la folle épopée d'une orthographe que le monde entier nous envie…
Historien passionné par la langue française, Bernard Fripiat anime depuis vingt ans des stages d orthographe en entreprise. Auteur dramatique, il est également comédien et chroniqueur radio. En 2013 il a publié
(éd. Gunten). Biographie de l'auteur

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Nous imaginons mal les difficultés que rencontrent les premiers imprimeurs. Par exemple, il est de tradition d’écrire Dathenes . Geoffroy place l’apostrophe sans changer la majuscule et écrit D’athenes . Finalement, il se rend compte que d’Athènes est plus logique.

En 1533 paraît la Brève Doctrine , manuel qui promeut les accents et deviendra le code d’accentuation de l’imprimerie. Elle est imprimée comme un appendice adjoint à un livre de la reine Marguerite de Navarre, sœur de François I er. Un texte qui sera repris par les Accents de Dolet. Cette Brève Doctrine prône l’apostrophe devant le e élidé et le h muet : « l’homme ». Elle défend l’accent aigu (« assemblée », « journée »…), le grave sur le a , le circonflexe, le tréma et une petite nouvelle : la cédille.

Robert Estienne a quant à lui tendance à mettre un accent sur le e final qui se prononce é afin de ne pas confondre avec le e muet. Il ne l’utilise qu’en cas de confusion. Ainsi, il le met sur le participe masculin « porté » car on peut le confondre avec « porte » mais pas au féminin portee . Robert Estienne admet l’accent aigu car les Romains l’utilisent, mais une seule fois par mot car les compatriotes de Cicéron n’en mettent jamais plusieurs.

Au XVII e siècle, Corneille déclare à ses lecteurs : « Je n’ai pu souffrir que ces trois mots “reste”, “tempeste”, “vous estes” fussent écrits l’un comme l’autre, ayant des prononciations si différentes. » Il les écrira « reste », « tempête », « vous êtes ».

Corneille sera suivi par des disciples moins connus, comme Ménage et Mauconduit. Cela dit, ce dernier, dans son traité d’orthographe de 1669, redoute qu’un mot puisse comporter trois accents et donne l’exemple inadmissible de « précédé ».

En 1694, l’Académie ne suivra pas Corneille et aura tendance à refuser les accents.

En 1740, l’abbé d’Olivet, rédacteur de la troisième édition du Dictionnaire de l’Académie, les popularise. Hélas, l’imprimeur Coignard manque de ce genre de caractères. Remises en janvier, les notices de la lettre A ne sont toujours pas imprimées en août. Susan Baddeley et Liselotte Biedermann-Pasques, dans leur étude des préfaces du Dictionnaire , estiment que cette pénurie explique que les lettres capitales seront moins accentuées que les autres, et même l’absence d’accents à partir de la lettre M : les imprimeurs étaient à court de ces signes encore rares ! Tout cela ne sera régularisé que lors de la quatrième édition en 1762.

À l’époque de l’ordinateur, ces imprévus nous font sourire et nous semblent incroyables. Je vous invite à observer dans un musée les outils des imprimeurs. Vous comprendrez tout de suite.

Et l’accent grave là-dedans ? me demanderez-vous !

L’accent grave existe déjà dans les cases des imprimeurs qui l’utilisent pour marquer les finales latines invariables : sinè, maximè . Nous tardons à l’employer car le but de l’accent est de signaler que la lettre ne se prononce pas euh . En 1694, l’Académie en limite l’usage à distinguer « a » et « à », « la » et « là », « ou » et « où ».

La nécessité de distinguer les sons é et è mettra du temps à s’installer. Hélas, entre-temps, nous avons pris l’habitude d’écrire é certains sons qui se prononcent è . De plus, nous hésitons sur la prononciation du é et du è . En témoigne cette réflexion de d’Alembert qui, dans son Éloge d’Olivet , constate : « On marque d’un accent aigu les deux premiers “e” du mot téméraire, comme si les syllabes “te” et “me” dans ce mot se prononçaient de la même manière que les dernières syllabes de bonté et d’aimé. […] L’ e dans les deux premières syllabes du mot téméraire a beaucoup plus de rapport, quant à la prononciation, avec celle du premier “e” dans le mot fidèle, “e” qu’on marque d’un accent grave. »

Au XVIII e siècle, l’Académie officialise l’accent grave préconisé par Voltaire. Elle écrit « complète », « j’achète », « après », « décès », « règle », « succès » qui s’écrivait succez , et « fidèle » au lieu de fidelle . L’évolution de ce mot témoigne d’une longue hésitation. L’Académie conseille fidélle en 1694 et 1718. Elle accepte fidelle et fidèle en 1740, opte pour fidelle en 1762 et finit par trancher définitivement en 1798 pour « fidèle ». Si, par hasard, vous hésitiez sur l’orthographe de ce mot, ces atermoiements devraient vous consoler. D’autant que les Latins écrivaient fidelis avec un seul l .

En revanche, l’abbé d’Olivet qui dirige cette édition garde première par tradition.

Voilà le problème ! À chaque édition, l’Académie transformera en graves des accents aigus auxquels nous nous étions pourtant habitués. En 1835, elle en accepte beaucoup sauf pour les mots en ege , qui gardent l’aigu : collége, piége, manége qui devront attendre l’édition de 1877 : « collège », « piège », « manège »…

Le nom de la ville de Liège s’écrira encore avec un accent aigu dans la presse au début du XX e siècle. En 2000, l’Académie dissertera sur le mot « événement » dont elle accepte les deux orthographes (« événement » et « évènement »). Et, aujourd’hui, nous pouvons encore débattre de l’accent de « réglementation ».

La neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie n’en est encore qu’à la lettre Q : nous verrons bien ce que les habits verts décideront au sujet de ce mot !

122. POURQUOI AVONS-NOUS EU BESOIN D’UN CHAPEAU ?

Par raffinement !

On a vu que l’accent circonflexe est généralement le substitut d’un s devenu muet. Mais pourquoi cette forme, qu’on appelle familièrement le chapeau ?

Jules Renard, dans son Journal , le dit déjà : « L’accent circonflexe est l’hirondelle de l’écriture. » Mais cette hirondelle, d’où vient-elle ? De Grèce ! En grec, l’accent aigu figure la voix qui monte et le grave, celle qui descend. Quand la voix monte et descend dans la même syllabe, les Hellènes collaient les deux accents qui formaient un chapeau. En grec classique, l’accent circonflexe indique un mouvement de la voix comme celui que nous opérons dans l’interjection « ô ». Cet accent s’appelle perispomene , que le latin traduit en circumflexus , et que Louis Meigret appellera accent « circonflexe ».

Au XVIII e siècle, l’abbé d’Olivet tend à mettre un circonflexe lorsque la lettre qu’il surmonte est allongée : « hôpital ». Néanmoins, il ne le fait pas sur « axiome ». Il hésite sur « bête », « bêtise » et « bétail ». Il en justifie d’autres en souvenir d’une lettre, comme dans « rôle » ( roole ), « maître » ( maistre ), « âme » ( anme ), « voûte » ( vouste ). Dans le cas de « extrême », il n’y a jamais eu de consonne disparue. L’Académie a dû le mettre parce qu’elle le trouvait joli.

En 1740, l’abbé d’Olivet enlève le d à adjouter et écrit ajoûter , qui perdra son accent circonflexe en 1762.

Notons que cet accent, qui mettra tant de temps à s’installer, est aujourd’hui l’originalité de l’orthographe française et l’ennemi des partisans de la simplification, qui rêvent de l’occire.

L’abbé utilisera également l’accent circonflexe pour distinguer les homonymes : « goutte/goûte », « hotte/hôte », « jeune/jeûne », « malle/mâle », « patte/pâte ».

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