Bernard Fripiat - Au commencement était le verbe… Ensuite vint l'orthographe

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Au commencement était le verbe… Ensuite vint l'orthographe: краткое содержание, описание и аннотация

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L'orthographe, ses règles obscures et ses exceptions vous font souffrir ?
Rassurez-vous, c'est voulu !
Comment pourrait-il en être autrement dans un pays à l'histoire si tumultueuse ? Comme la France, notre orthographe a traversé les siècles en empruntant des voies détournées, sans craindre détours et autres pirouettes.
Il fallait un Belge comme Bernard Fripiat pour raconter cette histoire avec un humour et une irrévérence qui déculpabiliseront les pires cancres. En une centaine de pourquoi, il explique l'origine de chaque difficulté et raconte la folle épopée d'une orthographe que le monde entier nous envie…
Historien passionné par la langue française, Bernard Fripiat anime depuis vingt ans des stages d orthographe en entreprise. Auteur dramatique, il est également comédien et chroniqueur radio. En 2013 il a publié
(éd. Gunten). Biographie de l'auteur

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« Compter » et « conter » viennent du latin classique computare , qui signifiait « calculer ». Au fil des siècles, le u cesse de se prononcer et le p ne se prononce plus devant un t . Le e final de are cesse de se dire et le ar finit par se prononcer é . C’est pourquoi le verbe amare donnera notre « aimer ». Nos troubadours écrivaient conter et lui donnaient le sens de « conter » et de « compter ». Une prémonition ! Nos braves juristes, qui n’imaginaient pas que des saltimbanques puissent gagner de l’argent en contant fleurette, décidèrent de distinguer les deux termes. Ils ajoutèrent un p qui ne se prononçait pas. Voilà pourquoi vous avez dû apprendre à distinguer ces deux mots. Notons que ces messieurs ont rapproché du latin le mot qui leur semblait le plus noble. Des poètes, je vous dis !

Ce qui explique l’étrangeté du mot « comptine », dont le sens se rapproche plus de « conte » ! En faisant des totaux, les juristes ressentaient-ils la nostalgie de l’enfance ? Mystère !

53. POURQUOI ÉCRIVONS-NOUS « EXEMPLE » ET « SOIXANTE » ?

Pour amuser les étrangers !

Nos juristes s’inspirent du latin par goût. Eh oui ! Ils aiment ça ! Cette passion aura une grande influence ! À l’époque mérovingienne, le x latin tend à se prononcer s . Les troubadours écrivaient comme ils parlaient. Dans leurs manuscrits, il n’est pas rare de voir Alessandre à côté d’ Alexandre . Puis, la connaissance du latin nous incitera à remettre ce x .

Déjà au XII e siècle, nous avons transformé essemple en « exemple » à cause d’exemplum . Constatons que cette manière d’écrire influence notre prononciation ! Ce genre d’évolution explique que nous ne pouvons pas systématiquement nous fier au latin pour orthographier certains mots, comme « esclaves ».

Nous n’avons pas toujours adapté notre prononciation à notre écriture. Voilà pourquoi « soixante », que les troubadours écrivaient soissante , prend un x . L’analogie avec « six » l’a emporté, ainsi que l’étymologie : les Romains, quand LX ne leur suffisait pas, épelaient sexaginta .

54. POURQUOI METTONS-NOUS PARFOIS AI LÀ OU UN É SUFFIRAIT ?

Parce que le e compliquait tout !

Il est toujours difficile pour un étranger de savoir comment un e se prononce dans un mot français inconnu. Mais avant les accents, c’était encore pire : il fallait toujours se demander comment l’articuler.

La prononciation de ai ne souffre quant à elle d’aucune ambiguïté. Dès lors, lorsque l’étymologie latine l’autorisait, nos scribes médiévaux ne se privaient pas de l’employer. C’est ainsi que nous vîmes « fait » à cause du latin factum . Au XVI e, suivant leur exemple, Robert Estienne écrit « graisse », « maison », « palais », « saison »…

En règle générale, les mots écrits ainsi sont plus anciens, ou d’emploi plus courant, que ceux que l’accent grave est venu sauver de l’ambiguïté à la Renaissance.

55. POURQUOI DISONS-NOUS « UN RAPT » ?

Parce que nous prononçons comme nous écrivons… parfois !

À l’époque des troubadours, « rapt » s’écrit rat . Et c’est ainsi qu’ils le prononçaient. Les juristes préfèrent « rapt » à cause du latin raptus qui leur permet en plus de ne pas confondre avec le « rat » que les Romains appelaient mus et Walt Disney mouse .

Le rat romain devient une souris américaine !

56. POURQUOI ÉCRIVONS-NOUS « AUTOMNE » ?

Parce qu’il n’y a plus de saisons !

Les Romains écrivaient columna et autumnus exactement comme ils les prononçaient. Petit à petit, nous avons cessé de prononcer le n . Et les troubadours l’ignoraient. Férus de latin, nos juristes le remettent et écrivent colomne et automne . Nous n’avons pas tout gardé.

Pourquoi avons-nous conservé cette orthographe pour « automne » et non pour « colonne » ? La variété est dans la richesse !

57. POURQUOI METTONS-NOUS UN C À « ACQUÉRIR » ET À LA FEMME « GRECQUE » ?

Hommage à la beauté !

Cicéron disait et écrivait factum, noctem, sanctum, acquirere et revicare . Il prononçait acquirere comme nous dirions ac cuirire . Suppose-t-on, car Universal a perdu les enregistrements de Cicéron. Admirateurs zélés du grand orateur romain, nos juristes ajouteront un c à faict, nuict, sainct, acquerir et reuocquer . Nous les avons tous supprimés sauf pour « acquérir », qui possède un cqu en latin.

Pour l’anecdote, voici le débat qui sévit lors de la rédaction de la première édition du Dictionnaire de l’Académie française. Trois académiciens dissertent ainsi :

Perrault. Je ne voudrais point de « c » à « aquitter », le « q » tenant lieu de tout, comme à « coq ».

Doujat. Je crois qu’il faut écrire « acquitter ».

Régnier-Desmarais. C’est mon sentiment aussi, car ce mot se prononce avec plus de force que s’il n’y avait point de « c » comme à « aqueux ». [Pour info, un fruit est aqueux quand il comporte de l’eau.]

Finalement, « acquitter » triomphe.

Cette tendance à rajouter un c en hommage aux Romains durera longtemps. Encore au XVII e siècle, on écrivait magnificque parce que les Romains admiraient ce qui est magnificus. Faict également durera longtemps. D’ailleurs, les Anglais ont conservé le c dans fact ! Quant à nous, nous avons gardé une trace de cette habitude dans le féminin de « Grec », « Grecque », alors que la Turque n’a pas de c .

58. POURQUOI N’ÉCRIVONS-NOUS PAS KI OU KE ?

Ça nous ferait mal aux yeux !

Nous aurions pu. Conon de Béthune est un trouvère artésien qui naît au milieu du XII e siècle et meurt avant 1224. Chevalier, il partira en croisade et participera à la prise de Constantinople en 1204. Il fréquente la cour de Philippe Auguste et se paye de poésie. Alix, la reine mère, qui se pique elle aussi de poésie, lui reproche de s’exprimer dans des vers qui possèdent « un goût de terroir ». Le preux chevalier riposte dans un texte qui est probablement la première trace d’une opposition entre Paris et la province.

Dans ce texte, Conon accuse Alix et son fils d’avoir manqué de courtoisie en le reprenant. Concentrez-vous, je vous donne la traduction. Il reconnaît que son parler n’est pas celui de France, mais se comprend en français. Ils ne sont ni bien élevés ni courtois, ceux qui l’ont repris pour avoir employé un mot d’artois. En effet, il n’a pas été élevé à la cour. Voici le texte original :

La Roine ne fist pas ke cortoise
Ki me reprist, ele et ses fieus, li Rois
Encoir ne soit ma parole franchoise
Si la puet on bien entendre en franchois !
Ne chil ne sont bien apris ne cortois
S’il m’ont repris se j’ai dit mos d’Artois
Car je ne fui pas norris a Pontoise

Cette écriture comporte des passages simples. D’ailleurs, elle est facile à comprendre et nous aide à entendre la manière de parler des trouvères de l’époque. Conon met un t à soit . Cela indique que la consonne finale se prononçait : le t final se disait comme le th des Anglais. Aimet, chantet et vertut devaient tous se prononcer de la sorte. Cette articulation finira par disparaître. L’orthographe encoir nous fait savoir que le e final que nous écrivons à nouveau était déjà devenu muet. Apprécions la simplicité scripturale du ke et du ki qui ferait rêver bien des adolescents ! Le seul doublement de consonne de ce poème réside dans le verbe norris , mais les poètes de l’époque prononçaient les consonnes doublées différemment des simples : les rr roulaient allègrement !

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