Robert Wilson - La cabane de l'aiguilleur

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La cabane de l'aiguilleur: краткое содержание, описание и аннотация

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À la mort de sa mère, Travis Fisher est recueilli par sa tante, Liza Burack, à Haute Montagne. Malgré la Grande Dépression, la vie y est simple, rythmée par le travail à la fabrique de glace, les sermons à l’église baptiste et les sorties avec Nancy Wilcox. Travis en viendrait presque à oublier son statut d’inadapté. Mais il y a la mystérieuse Anna Blaise, elle aussi hébergée par les Burack. Qui est-elle vraiment ? Quel secret cache-t-elle dans sa chambre systématiquement close ?
Premier roman de Robert Charles Wilson,
contient déjà en germe les ingrédients qui feront le succès de l’auteur, notamment avec
 : une écriture intimiste au service de personnages attachants confrontés à une réalité qui leur échappe.

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— Je suis obligée, m’man.

— Faut-il que je demande où ? Et pourquoi ?

— Je croyais que tu avais une réunion.

— Rien à foutre de la réunion », dit sa mère, ce qui stupéfia Nancy. Faye Wilcox ne jurait jamais, au grand jamais. Les jurons, avait-elle appris à Nancy, relevaient du diable.

Il vint à l’idée de la jeune fille qu’étrangement, elle pouvait bien, d’une certaine manière, être devenue plus religieuse que sa mère. Du moins priait-elle plus souvent. Des prières tronquées, furtives, terre à terre. Mon Dieu, s’il Vous plaît, permettez-moi de m’en sortir . Elle croyait en Anna Blaise… n’était-ce pas en soi une sorte de foi religieuse ?

« M’man, ne va pas te mettre en retard.

— Je n’ai plus rien à faire là-bas. Plus maintenant. » Elle posa un regard maussade sur sa fille. « Tu y as veillé.

— Arrête, m’man.

— Ne me dis pas ce que j’ai à faire ! Je te dis ce que tu dois faire, moi ?

— Je ne veux pas me disputer.

— J’essaye. Dieu m’en est témoin. Mais tu t’es égarée si loin. C’est ce jeune Fisher ? On dit qu’il vit dans la fange en bordure du village. C’est là que tu vas ? Te vautrer dans sa fange ? Ou bien es-tu revenue à Greg Morrow ? Cette ordure qui ne sait dire que des obscénités. Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es. Quand on couche avec les cochons, on se lève avec les cochons. Si Martin était là…

— Si seulement…

— Pourquoi ? Pour qu’il voie ce que tu es devenue ? Mon Dieu ! Tu en es fière ? »

En vérité, elle ne se souvenait que vaguement de son père. Des souvenirs d’enfant : l’odeur du tabac à pipe et le froissement des journaux. Mais il avait été bon, gentil, conscient de la répugnance qu’inspirait à Nancy l’absolutisme maternel : il avait été quelqu’un auprès de qui chercher du réconfort en cas de besoin. Elle approchait des dix ans la dernière fois qu’elle l’avait vu.

« Il m’arrive de remercier le ciel qu’il ne soit plus de ce monde pour voir ça, dit sa mère.

— M’man, arrête. Tu sais bien qu’il n’est pas mort.

— Je ne sais rien de la sorte ! » Sa mère se leva de sa chaise à dossier droit. Elle avait perdu du poids, depuis quelques semaines, mais restait immense ; sa peau pendait en poches flasques. « Il est mort, bien entendu qu’il est mort ! Pourquoi sinon… Pourquoi sinon serait-il ?… »

Pourquoi sinon m’aurait-il quittée ? voulait-elle dire. Mais en réalité, il n’était pas mort. Nancy se souvenait très bien, trop bien des disputes, de l’impatience et de l’irritation que causaient chez sa mère le travail, le penchant pour la bouteille et la manière de parler de son père ; elle se souvenait aussi qu’il avait fini par se briser sur le récif de la vertu de son épouse, elle se souvenait qu’il lui avait fait ses adieux en secret, la serrant dans ses bras, lui disant qu’il l’aimait : « Nancy, ma fille, ce village est trop petit pour moi. » Les trains l’avaient emmené.

Cela l’avait accablée de chagrin, mais aussi emplie de fierté. Ce village, en effet, ce village corseté et collet monté (qui, jusque-là, lui avait semblé si grand), eh bien, oui, bien entendu, un village de ce genre ne pouvait le retenir ! Elle aurait dû le savoir. Corps et âme, son père était trop grand pour Haute Montagne.

Ce souvenir lui mettait toujours les larmes aux yeux. Elle cligna des paupières. « D’accord, m’man. Il est mort. D’accord. Je sais.

— Il faut vraiment que tu sortes ?

— Oui.

— Je prierai pour toi.

— Oui, m’man. »

L’argent filait à toute vitesse. Nancy s’arrêta devant la boulangerie en se demandant si elle devait acheter une miche de pain en plus des boîtes de conserve et du pétrole lampant. Le froid ne semblait pas gêner Anna, ce qui tombait bien, la cabane de l’aiguilleur n’en protégeant guère. Par temps de pluie, le toit fuyait à trois endroits différents.

C’est Susan Farris qui tenait le comptoir. Nancy hésita sur le seuil. Élève dans la classe supérieure à la sienne, Susan l’avait systématiquement exclue de la compagnie des filles les plus populaires de l’école. La haine plus ou moins instinctive que lui portait Susan semblait sortir de nulle part… encore qu’avoir déjà, à ce moment-là, travaillé à temps partiel à la boulangerie sous les ordres de Faye Wilcox pouvait l’expliquer en partie. Nancy n’imaginait pas sa mère en patronne particulièrement aimable ou clémente.

Elle tourna les talons, mais Susan l’avait aperçue. « Tiens, Nancy. » Sa voix mélodieuse dissimulait le tranchant du sarcasme. Susan avait des yeux très bleus, des cheveux blonds et une large bouche Scandinave rendue écarlate par du rouge à lèvres Tangee. « Tu veux quelque chose ?

— Une miche. De la veille.

— On en revient au pain de boulangerie ? Je croyais que ta mère faisait le sien.

— On est à court. »

Susan inséra machinalement un pain croustillant dans un sachet en papier et saisit la vente sur les épaisses touches noires de la caisse enregistreuse. Nancy tendit un billet de un dollar extrait de sa boîte de pastilles et prit la monnaie dans la main parfaitement manucurée de Susan. Elle examina les quelques pièces.

« Il manque dix cents », dit-elle.

Susan se retourna vers elle, les yeux plissés. « Tu dis ?

— La monnaie. Tu me dois dix cents. Tu m’as donné…

— Je t’ai rendu la monnaie sur un dollar, ma petite Nancy, ni plus ni moins. J’ai compté. »

Nancy tendit la main avec lassitude. « Recompte. Tu as dû te… »

Mais Susan l’écarta d’un coup, envoyant les pièces s’éparpiller sur les carreaux craquelés du sol et un quarter terne rouler sous le présentoir. Nancy se précipita pour tout ramasser. « Va te faire foutre, Susan Farris !

— Insulte-moi autant que tu veux, répondit celle-ci avec dédain. J’aurais honte, à ta place.

— Honte…

— Tu crois que personne ne sait à quoi sert cette nourriture que tu achètes ? Ce n’est pas un secret. Greg Morrow m’a raconté. »

Nancy se releva lentement.

« Et qu’est-ce que Greg Morrow t’a raconté, au juste ? »

Susan a souri. « Tu aimerais bien le savoir…

Ce n’est pas un jeu ! » Elle criait, elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle avait franchi une frontière cruciale et pénétré dans un pays aussi nouveau qu’étrange. « C’est important ! »

Le sourire de Susan s’évanouit. « Bon, ça va ! Ne réveille pas M. Lawrence, s’il te plaît ! Tu veux savoir ce que m’a raconté Greg Morrow ? Rien que la vérité, ma petite. Que tu n’en as pas fini avec ce garçon de ferme, Travis Fisher. Qu’il vit comme un clochard avec les autres clodos sous le pont de chemin de fer, et que tu lui apportes de la nourriture, et que toi et lui… là-bas, dans la boue et le froid… vous, vous… »

Nancy hocha sèchement la tête. « D’accord. » Inutile de forcer cette obscénité à sortir de la bouche sensible de Susan. C’était un mensonge, mais pas particulièrement pénible : après tout, il dissimulait une vérité bien plus étrange et bien moins compréhensible.

Nancy rangea sa monnaie incomplète dans la boîte à pastilles métallique. Elle repensa à ce que lui avait raconté Anna Blaise : un endroit différent. Relié à celui-ci, mais ailleurs. Nous avons toujours été parmi vous. Elle refréna alors un rire hystérique. « De toute manière, poursuivit Susan, je ne t’ai pas carotté la monnaie. » Elle ajouta dans un paroxysme d’irritabilité : « Ce n’était que dix cents, zut ! »

Nancy prit son pain et gagna la porte. Il pleuvait plus fort que jamais. Elle serra le sachet en papier sous son manteau. Une phrase de son père lui revint en mémoire. Elle ne se rappelait pas quand il l’avait prononcée, peut-être ne l’avait-il jamais fait, peut-être s’agissait-il d’un faux souvenir. Mais elle entendait distinctement sa voix en elle.

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