Arkadi Strougatski - Il est difficile d’être un dieu

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Il est difficile d’être un dieu: краткое содержание, описание и аннотация

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La planète Arkanor ploie sous la férule du tyrannique ministre de la Sécurité. Cette société semi-féodale qui persécute ses intellectuels, évoquant à la fois l’Espagne de l’Inquisition, l’Allemagne nazie et la Russie stalinienne, intéresse au plus haut point l’Institut d’histoire expérimentale de la Terre qui, elle, est peuplée depuis longtemps d’êtres bons et tout-puissants qu’on appelle les dieux. Doivent-ils intervenir pour miner le fascisme, ébranler l’obscurantisme ? En fait, l’histoire est une route à sens unique. Et il est difficile pour un dieu de se mêler sans rique de la misère des mortels.

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Au début, il n’avait pas oublié sa mission d’observateur. Il buvait des vins iroukaniens, estoriens, soaniens autant que le baron, mais chaque fois qu’on changeait de vin, il plaçait discrètement sous sa langue un cachet de kasparamide. Il avait encore gardé sa lucidité et notait machinalement les rassemblements de patrouilles grises aux carrefours et aux ponts, les postes de cavaliers barbares sur la route de Soan, où le baron se serait certainement fait tuer si Roumata n’avait pas connu leur dialecte. Il se rappelait parfaitement avoir été frappé à la pensée que les rangées immobiles d’étranges soldats, vêtus de longues coules noires, et alignés devant l’École Patriotique, étaient des moines. Que venait faire l’église là-dedans ? Depuis quand l’église d’Arkanar se mêlait-elle des affaires séculières ?

Il s’enivrait lentement, et puis d’un seul coup, il avait sombré. Quand, à un moment de lucidité, il avait aperçu devant lui une table de chêne fendue en deux, dans une pièce complètement inconnue, et les gentilshommes désargentés en train d’applaudir, il s’était dit qu’il était temps de rentrer chez lui. Mais il était trop tard. Une vague de frénésie et la joie répugnante, inconvenante d’être libéré de tout sentiment humain, s’étaient emparées de lui. Il était encore un Terrien, un observateur, l’héritier d’hommes de feu et de fer, qui ne s’épargnaient pas et n’épargnaient rien au nom d’un grand but. Il ne pouvait devenir Roumata d’Estor, descendant de vingt générations de guerriers fameux pour leurs pillages et leur ivrognerie. Mais il n’était plus révolutionnaire, non plus. Il ne se sentait plus d’obligations vis-à-vis de l’Expérience. Il ne se souciait que de ses obligations envers lui-même. Il n’avait plus de doutes. Il comprenait tout, absolument tout, savait nettement qui était coupable et ce qu’il voulait : sabrer à tours de bras, livrer au feu, précipiter l’ennemi du haut des marches du palais sur les lances et les fourches d’une foule hurlante.

Roumata se secoua et tira ses épées de leurs fourreaux. Les lames étaient ébréchées, mais propres. Il se rappelait s’être battu, mais avec qui ? Comment cela s’était-il terminé ? …

Ils avaient bu leurs chevaux pour finir. Les gentilshommes désargentés avaient disparu. Roumata — cela aussi il s’en souvenait — avait traîné le baron chez lui. Pampa don Baou était frais comme l’œil, complètement lucide et prêt à continuer les réjouissances, mais il ne pouvait plus tenir sur ses jambes. En outre, il était persuadé qu’il venait de quitter la charmante baronne pour partir en campagne contre son ennemi héréditaire, le baron Kaska, dont l’insolence passait les bornes. « Jugez-en vous-même, mon ami, ce vaurien a accouché par la hanche d’un gamin de six doigts, qu’il a appelé Pampa … » « Le soleil se couche », déclara-t-il en regardant la tapisserie qui représentait un lever de soleil. « Nous pourrions prendre du bon temps, toute la nuit, messeigneurs, mais les faits d’armes exigent le sommeil. Pas une goutte de vin en campagne. De plus la baronne serait mécontente. »

« Quoi ? Un lit ? Des lits en rase campagne ? Notre couche, c’est la couverture de notre cheval de bataille. » À ces mots, il avait arraché du mur la malheureuse tapisserie, s’en était enveloppé des pieds à la tête avant de s’écrouler dans un coin sous une lampe. Roumata avait dit à Ouno de placer à côté du baron un seau de saumure et un cuveau de marinades. Le petit garçon avait un visage mécontent et ensommeillé. « Ils sont pleins, grogna-t-il. Ils ont les yeux qui louchent … » « Tais-toi, idiot », lui avait dit Roumata, et quelque chose était arrivé ensuite, quelque chose de laid, qui l’avait fait s’enfuir dans ce terrain vague, à travers toute la ville, quelque chose d’affreux, d’impardonnable, de honteux …

Il s’en souvint en approchant de la maison et s’arrêta.

Repoussant Ouno, il avait grimpé l’escalier, ouvert brutalement la porte et s’était abattu à ses côtés, comme un maître. À la lumière de la veilleuse il avait vu son visage pâle, ses yeux immenses pleins d’effroi et de dégoût, et dans ces yeux, lui-même, titubant, la lèvre pendante et baveuse, les poings égratignés, les vêtements tachés, impudent et misérable goujat de bonne famille, et ces yeux l’avaient rejeté dans l’escalier, dans les rues obscures, et encore plus loin, le plus loin possible …

Serrant les dents, intérieurement glacé, il ouvrit doucement la porte et entra sur la pointe des pieds. Dans un coin, pareil à un gigantesque mammifère marin, le baron ronflait paisiblement. « Qui est là ? » s’exclama Ouno, somnolant sur un banc, une arbalète sur les genoux. « Chut, murmura Roumata. Allons à la cuisine. Un tonneau d’eau, du vinaigre, des vêtements propres, et vite. » Longtemps, rageusement, avec un plaisir intense, il se débarrassa de toute la saleté de la nuit. Ouno, silencieux contrairement à son habitude, s’affairait autour de lui. Au moment de l’aider à fermer ses ridicules culottes lilas agrémentées de boucles sur le derrière, il l’informa d’un ton maussade.

« Cette nuit, quand vous êtes parti, Kira est descendue et m’a demandé si vous étiez venu. Elle devait croire qu’elle avait rêvé. Je lui ai dit que vous n’étiez pas encore revenu de la garde depuis le soir … »

Roumata soupira profondément en se détournant. Il ne se sentait pas soulagé. Au contraire. « Je suis resté toute la nuit près du baron avec mon arbalète. J’avais peur qu’il ne monte là-haut, ivre comme il était …

— Merci, petit », dit Roumata avec difficulté.

Il mit ses souliers, passa dans l’entrée, se contempla quelques instants dans le sombre miroir métallique. La kasparamide était un remède souverain. Le miroir reflétait un élégant gentilhomme, aux traits un peu tirés après une fatigante veille, mais convenable au plus haut degré. Ses cheveux humides, retenus par le bandeau d’or, retombaient souplement et élégamment de chaque côté du visage. Roumata rajusta machinalement l’objectif. « Ils ont dû être témoins de belles choses, aujourd’hui, sur la Terre », pensa-t-il sombrement.

Cependant, le jour s’était levé. Le soleil se montra aux fenêtres poussiéreuses, les volets claquèrent, des voix endormies s’interpellaient dans la rue. « Vous avez bien dormi, frère Kiris ? » — « Grâce à Dieu, oui, frère Tika. La nuit est passée et Dieu merci. » — « Quelqu’un a tapé à nos fenêtres. Don Roumata, à ce qu’il paraît, a fait la fête cette nuit. » — « On dit qu’il a quelqu’un chez lui. » — « Est-ce qu’on fait la fête de nos jours ? Quand le roi était jeune, je me souviens, en se distrayant, ils ont, sans y prendre garde, mis le feu à la moitié de la ville. » « Que voulez-vous que je vous dise, frère Tika ? Remercions le Seigneur d’avoir pour voisin un gentilhomme comme celui-ci. Il s’amuse une fois par an et encore … »

Roumata se leva, monta à l’étage et, après avoir frappé, entra dans le cabinet. Kira était assise dans un fauteuil, comme la veille. Elle leva les yeux et le dévisagea, effrayée et inquiète. « Bonjour, ma petite fille. » Il lui baisa les mains et s’assit dans un fauteuil en face d’elle.

Elle le regarda d’un air inquisiteur et demanda :

« Tu es fatigué ?

— Oui, un peu, et je dois repartir.

— Tu veux que je te prépare quelque chose ?

— Non, merci. Ouno le fera. Parfume-moi mon col peut-être … »

Il sentait un mur de mensonge s’élever entre eux, de plus en plus épais … Et qui durera, pensa-t-il amèrement. Il ferma les yeux, pendant qu’elle humectait de différents parfums son col somptueux, ses joues, son front, ses cheveux. Elle dit :

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