Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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— Roz-Tagle est un spécialiste des causes perdues, fit Camila en guise d’explication. Enfin, c’est ce qu’il m’a dit, mais comme on commençait à être bien bourrés…

— Sympa.

— Bizarre, surtout : le matin quand on s’est réveillés, il m’a demandé si je ne m’appelais pas Catalina… Oui, dit-elle devant la moue interrogative de son ex, je n’ai rien compris non plus.

Les plumes de Caupolicán irisaient l’azur au-dessus d’elles.

— On a besoin d’un avocat, pas d’un malade, fit observer Gabriela.

— Ne t’en fais pas, assura Camila dans un nuage de fumée bleue. Ce serait plutôt le genre de type à se réveiller au gin tonic mais Esteban est un gosse de riche, il connaît tout le monde.

Gabriela repoussa la vapeur empoisonnée de la cigarette, perplexe.

— Tu crois qu’une affaire à La Victoria l’intéressera ?

— Tu lui demanderas, petit chat.

Le nom qu’elle lui donnait au lit… Camila observa l’étudiante sur le banc où elles se tenaient sagement assises — ses cheveux de jais répandus sur ses épaules, son petit nez, ses lèvres ourlées, sensuelles, quel dommage… Gabriela ne réagissait pas, l’esprit visiblement parti vers de lointains ailleurs. Son genre. Camila scalpa sa cendre d’une pichenette.

— Bon, tu veux ses coordonnées ou pas ?

5

Daddy et ses hommes s’escrimaient sous les voûtes de l’immeuble désaffecté, un masque d’hôpital sur la bouche. Delmonte venait d’arriver avec les nouveaux lots de cocaïne qui occupaient la conversation. El Chuque observait la scène à l’écart de la lampe à gaz, fasciné. L’immaculée conception de poudre blanche. Une impression surréelle pour le petit délinquant de la población .

Ce n’était pas la première fois qu’El Chuque assistait à la coupe ; à la livraison, si. Daddy grommelait sous le béton humide du plafond, le lot de coke arrivait quasi pur, il répétait que c’était pas leur boulot, surtout avec des abrutis pareils — ses hommes. Ils étaient quatre, vêtus d’une combinaison de chimiste, et la bouclaient adroitement, un œil sur la balance sensible, l’autre sur les sachets de poudre qui s’accumulaient sur la table de fortune. El Chuque ne savait pas d’où venait cette dope, juste que Daddy la lui refourguait en exclusivité.

El Chuque avait une bande à ses ordres qui, sous des oripeaux de cartoneros, s’éparpillait en essaim pour revendre la coke aux cuicos du centre-ville. Une drogue foutrement à la mode, qui attirait le gogo comme des mouches. Jusqu’alors, la bande se contentait de ramasser les cartons et de piquer le cuivre, une petite affaire qui leur rapportait à peine de quoi survivre. Ce salaud de ferrailleur les entubait carrément, prétextait des chutes brutales à la bourse des crevards, un profiteur de guerre qu’il enverrait bientôt au diable. Fini les cambriolages foireux, le kilo de cuivre à cent pesos : malgré les cicatrices qui barraient son visage, les filles lui courraient bientôt après. Il s’en enverrait jusque-là, consentantes ou pas, El Chuque ne faisait pas la différence.

— Putain, faut que je pisse quelque part, annonça Daddy.

— Pas sur ma gueule ! s’esclaffa une voix sous un masque.

Les autres pouffèrent, par habitude. Delmonte, dans une tenue de ville autrement plus élégante, ne fit même pas semblant de rire. Il s’adressait à Daddy avec un brin de condescendance alors qu’il faisait pourtant beaucoup moins peur…

— Je t’accompagne, annonça-t-il. De toute façon, faut que j’y aille.

Le vent du soir soufflait entre les piliers de l’immeuble abandonné. Les deux hommes s’éloignèrent, conversant comme de vieilles connaissances. C’était le cas.

— Ma sœur, au fait, ça va ?

— Ouais ouais… Faudra que vous veniez pour un barbecue un de ces jours, lança Daddy sans qu’on sache s’il en avait très envie.

— J’ai pas mal de boulot en ce moment, comme tu peux le voir. Allez, salut… Et embrasse Guadalupe de ma part.

— OK. Salut…

Delmonte s’éloignant, Daddy se soulagea entre les boîtes de conserve vides et les sacs plastique éventrés, avec un soupir de ravissement. El Chuque entendait son jet puissant inonder le sol bétonné… Personne ne lui avait prêté attention l’autre nuit, quand il avait escamoté un lot de coke au nez et à la barbe de Daddy et ses hommes. L’instinct du pickpocket avait repris le dessus. La tentation. Entre les doses coupées ou non, les différents sachets éparpillés et leur organisation d’amateurs professionnels, personne n’avait vu que le chef de bande avait glissé un paquet dans son froc… Oui, songeait-il dans la bise nocturne, un putain de bon pickpocket.

Daddy revint en remontant sa braguette d’un air satisfait, évalua la coupe à la lumière blanche de la lampe à gaz. Ses hommes suaient sous leur masque, malhabiles — ils en mettaient vraiment partout, heureusement qu’il y avait pléthore…

— Bon, au rythme où on va, y en a pour la nuit, grogna-t-il. Tiens, toi, prends déjà ce lot, lança-t-il au chef de bande, on verra le reste plus tard…

Ils recomptèrent ensemble les sachets de cocaïne, il y en avait cinquante, soit autant de grammes à écouler dans le centre-ville. Daddy se pencha sur la figure blême d’El Chuque, ses cicatrices boursouflées.

— Pas d’embrouille, crapaud, si tu sais pas compter, moi si…

Ses hommes ricanèrent de concert. L’adolescent sourit jaune. C’était moins une blague qu’une menace, et la lueur de concupiscence dans les yeux de Daddy le mettait mal à l’aise.

6

Le cabinet d’avocats se situait rue Carmen, à quelques numéros de l’ancienne peña , le mythique cabaret de chanson populaire où se produisaient Violeta Parra et Víctor Jara, rasé par la dictature — une lubie d’Esteban, qui n’en manquait pas.

La secrétaire était encore en congé, son associé parti Dieu sait où, et Edwards était seul dans son bureau, en état de choc ; il avait espéré cent fois se tromper, que son imagination lui jouait des tours, mais les photos qu’il avait sous les yeux ne laissaient aucun doute… Par quelle circonvolution de l’Histoire se retrouvait-il aujourd’hui face au visage de ces hommes surgis du passé ?

Tout le monde l’appelait Edwards mais son vrai nom était Juan Edwards Manuro. Son père Arturo, officier et chauffeur du général Prats, avait été tué lors d’un attentat ciblé à Buenos Aires, où l’ancien chef des armées fidèle à Allende s’était réfugié après le coup d’État. Edwards n’avait jamais connu son père, sa naissance même relevait d’un hasard sordide. Sa mère Alicia était enceinte de trois mois lorsqu’elle avait été arrêtée et transférée au stade de Santiago. On l’avait pendue par les mains dans un vestiaire suintant la peur et la mort, pendant des heures. Les abus sexuels auraient dû rythmer ses séances de torture mais les geôliers avaient causé une telle boucherie parmi les détenues précédentes que l’officier responsable avait sanctionné les gardiens : interdiction d’abuser des prisonnières pendant deux mois.

Alicia Manuro avait bénéficié de ce délai pour quitter l’enfer du Stade national : son mari assassiné entre-temps en Argentine avec le général loyaliste, elle enceinte et les pressions de sa famille revenant à trop d’oreilles haut placées (son père était un médecin réputé de Santiago), Alicia avait été libérée. Edwards était né quatre mois plus tard, prématuré mais vivant.

Privée de pension militaire, Alicia avait trouvé un travail d’employée dans un grand magasin, vendu tous leurs biens pour payer les études de droit de son fils, et n’avait plus jamais parlé de politique. La défaite de Pinochet au référendum et l’ouverture démocratique des années 1990 allaient changer la donne. L’avocat en herbe avait accompagné sa mère chez le juge pour porter plainte contre les assassins de son père. Edwards avait lu le rapport de la commission Valech qui réunissait pour la première fois les dépositions et témoignages des familles de victimes, participé aux dénonciations publiques devant les maisons des coupables qui vivaient dans l’impunité, il avait étudié les dossiers en suspens dans les tribunaux, accumulant articles de presse, interrogatoires, profils, rumeurs, sans qu’aucune démarche n’aboutît.

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