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Caryl Férey: Condor

Здесь есть возможность читать онлайн «Caryl Férey: Condor» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2016, ISBN: 978-2070143528, издательство: Éditions Gallimard, категория: Триллер / Прочие приключения / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Caryl Férey Condor

Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » ( et ), en Afrique du Sud avec (récompensé entre autres par le en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec , il nous entraîne avec dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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La jeune députée rayonnait, un simple foulard de soie rouge au cou et un œillet au revers de sa veste.

— Tu n’as pas répondu à mon texto hier, la cueillit-elle dans un sourire, je me demandais si tu allais venir !

— Je suis là, fit Gabriela.

Trois mois s’étaient écoulés depuis leur rupture et personne n’avait donné de nouvelles. Les deux femmes avaient rompu d’un commun désaccord (il était clair qu’elles s’aimaient) mais, avec ses nouvelles fonctions parlementaires, l’emploi du temps déjà chargé de Camila repousserait Gabriela à la marge et elle n’avait pas l’âme d’une tricoteuse.

— Comment tu vas ?

— Bien, comme d’habitude.

Gabriela soutint son regard étoilé. Trois mois : leur deuil était encore boiteux.

— Rien de changé alors ? insinua Camila.

— Non, rien.

Elles se dévisagèrent, moins souveraines qu’elles ne voulaient le laisser croire, avant qu’un mouvement de foule les ramène au présent. Les montagnes casquées des Forces spéciales attendaient le long de Providencia, tortues compactes sur le bitume. Camila se tourna vers la horde protestataire ; ils étaient des dizaines de milliers, peut-être cent mille, carambolage d’étudiants, d’associations issues des mouvements sociaux réunis sur la grande place de Santiago, dressant drapeaux et banderoles dans un brouhaha vitaminé. Les hélicoptères survolaient les buildings du centre-ville : canons à eau, véhicules blindés, groupes de voltigeurs à moto, escadrons tenant leurs boucliers de Plexiglas le long des barrières en fer, les forces de l’ordre aussi étaient parées.

Gabriela enclencha sa GoPro, gonflée à bloc. Elle avait vingt-six ans : l’amour était passé, pas l’envie de tout brûler derrière elle. Camila lui lança un regard de louve, le mégaphone à la main, avant de rameuter ses troupes qui n’attendaient que ça.

Viva el Chile, mierda !

Atacama — 1

Dès deux mille mètres, l’aridité est extrême dans le désert d’Atacama : dans la Vallée de la Lune, il ne tombe pas une goutte d’eau. Plaques fracturées, reliefs de plissements tectoniques d’une beauté muette, sauf les oiseaux au repos, chaque animal de passage ou égaré y est voué à une mort certaine.

Ici les pierres parlent. Leur mémoire est lente, de l’infini minéral lissé par un vent multimillénaire — fossiles, brutes, chromatiques, sauvages ou neutres, elles racontent l’inénarrable du temps qui est et ne passe pas, ce pouls secret dont les chamanes atacamènes perpétuaient l’odyssée.

Les pierres parlent, ou chantent quand, dévalant les sommets, le souffle gelé des Andes les polit en mordant l’éternité. Usures dynamiques, telluriques, primitives, c’est le vent qui dicte et façonne en architecte capricieux l’inclinaison du temps. Tout est immobile dans le grand désert du Nord, immanent. Les conquérants incas les avaient assujettis les premiers, mais on trouve encore les traces des premiers Atacamènes dans les peintures murales des grottes : dessins d’animaux, de mains plaquées selon la texture du pigment, autant de tentatives de survie pétrifiée dans la roche.

Les pierres parlent et crient parfois : c’est dans ce désert que la dictature avait installé ses camps de concentration. Des centaines d’opposants politiques étaient emprisonnés dans des baraquements sommaires, souvent sans identification, plus sûrement assassinés et jetés dans les poubelles de l’Histoire. Des disparus, hommes et femmes que les militaires enterraient au petit bonheur d’un océan rocailleux, une balle dans la nuque en guise de linceul.

Leurs squelettes s’étaient mêlés aux os des quatre mille Atacamènes tués par les Incas. Fraternité des barbelés. Mais le propre d’un disparu est de différer le deuil pour ses proches, jusqu’à l’hypothétique découverte du cadavre aimé… L’absence d’eau ralentissant la décomposition des os, on peut encore croiser de vieilles femmes errant à la recherche de leurs fils ou maris assassinés, grattant le sol pour en découvrir les tombes, retournant les pierres, quêtant les signes, de pauvres folles qui tous les jours arpentent un territoire de deux cent mille kilomètres carrés.

Elizardo Muñez les croisait parfois, au hasard des hauts plateaux où il habitait depuis son retour, des femmes-saules penchées sur le destin de leurs disparus, ratissant la croûte terrestre comme si les os allaient en sortir.

De pauvres folles, oui — mais Elizardo non plus n’avait pas toute sa tête…

2

Stefano ébouriffa ses cheveux blancs, comme tous les matins après la douche, mettant fin à sa toilette. Il ne pouvait pas encadrer les peignes, les déodorants pour homme, les lotions après-rasage revitalisantes. Stefano avait dû être beau mais, à soixante-sept ans, un coup d’œil dans la glace suffit à vous rappeler que ce n’est pas avec des crèmes de jour qu’on refait surface.

Une impressionnante vidéothèque tapissait les murs de sa chambre, réduisant le mobilier à un lit simple et à un unique placard, où s’entassaient ses vêtements et quelques paires de chaussures. Stefano enfila son costume, un modèle gris anthracite acheté il y avait longtemps à Paris, ajusta sa fine cravate noire sur sa chemise blanche et quitta sa garçonnière.

L’appartement se situait à l’étage du Ciné Brazil, le seul en exercice dans le quartier, un trois pièces fonctionnel dont l’escalier de service donnait sur la cabine de projection. Le confort était spartiate, la décoration sommaire, mais Gabriela avait le don de transformer les objets trouvés dans la rue pour égayer la cuisine commune — guirlande de lampions au-dessus de l’évier, collages, détournement de tracts publicitaires plaqués aux murs repeints de couleur vive, deux vieux fauteuils retapés pour former leur coin salon, une caisse renversée près du poêle où trônait l’affiche de La Dolce Vita .

Stefano la trouva ce dimanche-là, presque fraîche, prenant le petit déjeuner dans la cuisine. Gabriela portait un peignoir blanc terriblement échancré sur la poitrine, ses cheveux noirs défaits, rêvassant par la fenêtre à la peinture écaillée, un café tiède entre les mains.

— On dirait que tu n’as pas beaucoup dormi, dit-il.

— Toi non plus, répliqua-t-elle, sauf que ça se voit.

— Ha ha !

Il l’avait entendue rentrer cette nuit, tard, et lui n’avait jamais été tellement « du matin ».

— La manif d’hier, ça a fini comment ?

— Bah, le bordel, comme d’habitude…

Les pacos avaient sonné la fin de la manifestation en chargeant de tous les côtés, semant une brève panique avant de disperser les derniers réfractaires à coups de grenades lacrymogènes et de canons à eau. Il n’y avait bien que les chiens des rues à s’amuser, courant après les véhicules blindés qui les aspergeaient, comme s’il s’agissait d’un nouveau jeu… Stefano traîna la jambe jusqu’à la cafetière italienne encore fumante sur la gazinière, pesta en silence contre ce genou qui certains jours le faisait boiter, constata que l’étudiante n’avait pas touché à ses tartines.

Gabriela gardait un air mélancolique, le regard perdu vers le ciel éteint au-dessus de la cour — ça ne lui arrivait jamais.

— En tout cas il y avait du monde, commenta Stefano, qui avait défilé une heure avec les jeunes avant la première projection. Pourvu qu’ils se bougent, cette fois-ci.

— Hum.

Elle rêvassait toujours, un œil sur les hirondelles qui nichaient sous les toits.

— Camila était avec les syndicats étudiants, dit-il. Tu l’as vue ?

— Hum hum…

Gabriela s’était couchée à cinq heures, abusant de tout chez des types croisés à la manif pour oublier ses « retrouvailles » avec Camila — ça avait tellement bien marché qu’elle se souvenait à peine d’être rentrée à l’appartement… Stefano n’épilogua pas sur sa gueule de bois ; Gabriela était assez grande pour piloter ses dérives, et les amours à son âge étaient fluctuantes.

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