Frédéric Dard - Le monte-charge

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Une histoire hallucinante qui vous fera douter de vos sens, peut-être même de votre raison.
Et pourtant… Lorsqu'un producteur a en tête la réalisation d'un film que l'usage a affublé du nom bien français de « suspense » il appelle FREDERIC DARD
— Avez-vous une bonne histoire ? Racontez-la-moi.
DARD déteste raconter ses histoires. Il préfère écrire un roman. Le roman est déjà un scénario DARD voit, pense, écrit « cinéma ».
Suspense, vertige, angoisse, psychose, voilà les mots qui s'attachent à son œuvre.
Le cinéma français demande ses « brutes » à cet homme jeune, fin et bienveillant, ses tueurs à cet homme doux et pacifique et chez lui, auprès d'un feu de bois clair et sympathique, nous parlons bruits de pas, nuits sans lune, cris dans l'ombre et impitoyables destins. Alain POIRÉ

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— Oh ! oui. Ça a dû être terrible.

— Terrible, en effet. À la suite de ça je… suis parti.

— Je vous comprends.

— Et, pendant mon absence, Maman est morte à son tour. Maintenant, le monde est devenu pour moi un cimetière sans croix, il est plein de tombes et de fantômes.

« Et je suis revenu aujourd’hui dans cet univers saccagé. J’ai retrouvé notre petit appartement, à deux pas d’ici. En guise de sapin de Noël, il y avait un rameau de buis jauni dans un verre ayant contenu de l’eau bénite. Je n’ai pas pu tenir le coup, je suis ressorti. Et je vous ai vue, au restaurant, avec votre petite fille. Pour moi, vous représenterez toujours la vie !

— C’est beau ce que vous me dites. Pouvoir être pour quelqu’un ce qu’on est si peu pour soi-même, voilà qui réconforte !

Je lui ai tendu ma main, elle y a mis la sienne. Cette fois ce n’était plus une pression de doigts effarouchés dans le noir, ce n’était plus un contact resquillé, mais un acte délibéré, un geste de solidarité humaine plus qu’une caresse volée.

— Parlez-moi de vous, puisqu’on se raconte…

— Moi je suis de l’autre côté.

— C’est-à-dire ?

— Du côté de ce monsieur a qui vous avez pris sa femme.

Elle s’est tue. J’avais soif de savoir, mais je n’osais brusquer ses confidences. Elle a fixé ma main un moment. J’ai eu honte car je ne possédais plus des mains d’intellectuel.

— Pour moi aussi ça fait sept ans ! J’étais aux Beaux-Arts. Je voulais être décoratrice de cinéma. J’ai rencontré l’homme qui devait devenir mon mari. Il était très beau, il était riche, il avait une voiture sport qui m’impressionnait beaucoup. Les filles de maintenant épousent souvent des autos. C’est un mal du siècle !

« J’ai cru qu’il m’apportait le Paradis sur le porte-bagages chromé de sa Jaguar, lorsqu’il m’a demandé de l’épouser je n’ai pas dit « oui » ; je l’ai hurlé ! Il y a eu un peu de tirage avec la famille car je n’avais pas de fortune. Mon père est ancien officier. Quand les Dravet ont su que papa pourrait se mettre en uniforme pour le mariage ils ont mis les pouces. Un colonel, ça fait tellement bien dans une noce.

Elle s’est tue à nouveau, comme pour laisser affluer ses souvenirs. Alors ça m’a repris comme au cinéma : j’ai eu envie de lui dire que je l’aimais.

— Puisqu’on est Noël, je peux vous dire que je vous aime ?

— Oh ! oui, vous pouvez ! Vous pouvez ! Il y a si longtemps que personne ne me l’a dit !

— Continuez.

— Mon histoire vous intéresse ?

— Ce n’est pas une histoire.

— Non, a-t-elle murmuré, même pas !

« Je me suis donc mariée à ce fringant garçon. Sa famille lui a fait bâtir cette petite usine de brochage. Lucienne est née…

— Pour vous aussi ç’aurait pu être le bonheur, non ?

— Pour moi aussi. Seulement, dans la vie, il y a toujours un décalage, et c’est ce décalage qui détruit tout.

« Dans votre cas, le décalage venait du fait que vous aimiez la femme de votre patron.

— Et dans le vôtre ?

— Il est venu du fait que Lucienne est née six mois après notre union, et sept mois après ma première rencontre avec Jérôme. Et c’était le plus beau bébé de la maternité. Pas du tout le genre couveuse, a-t-elle ajouté avec un humour amer.

Son histoire était aussi classique que la mienne mais beaucoup moins romanesque.

Elle a soupiré :

— Dans l’industrie on ne plaisante pas avec ça !

— Divorce ?

— Dans l’industrie catholique on ne divorce pas !

— Vous n’aviez pas… heu… prévenu votre fiancé de… de vos espérances ?

— Non. Je ne… Comment vous dire ces choses sordides ? Je ne les espérais plus, ces espérances-là. Avant de rencontrer Jérôme, je m’étais livré à certaines… Oh ! soyons conformiste : à certaines « manœuvres ». Je vous dis que tout cela est sordide !

— Ensuite ?

— Ç’a été dramatique : rupture des relations avec la belle famille. Et puis désaffection, c’est le mot, très rapide du mari. Au début, ça ne se passa pas trop mal car il prit des maîtresses. Mais un jour il n’en eut qu’une seule, et mon existence devint un calvaire.

« Je ne le vois presque plus. Il vient en bas pour s’occuper de l’affaire. Quand il monte jusqu’ici, c’est pour gifler Lucienne ou me traiter de grue.

Elle m’a versé une forte rasade de cognac ; elle-même s’est servi encore un peu de cherry.

— Bizarre nuit de Noël, n’est-il pas vrai ? a-t-elle poursuivi. Nous nous sommes rencontrés il y a une heure. Je ne connais pas votre nom, et vous ne connaissez que celui de mon mari. Et pourtant nous venons de nous raconter nos vies, d’une traite.

— Pardonnez-moi, madame. Je m’appelle…

Elle a vivement mis sa main devant ma bouche.

— Non je vous en supplie, ne vous nommez pas. C’est tellement mieux ainsi. Nous avons le temps… Maintenant je voudrais vous demander une chose…

— Tout ce que vous voudrez.

— Sortons ! La petite dort et elle a le sommeil profond. Je peux me permettre de la laisser seule une heure ou deux. J’aimerais aller regarder Noël, dehors, au bras d’un homme.

— Au bras « d’un » homme ? ai-je soupiré.

Elle a eu un transport d’enthousiasme.

— Oh ! mon Dieu ; c’est une phrase d’homme jaloux, ça ! Voyez-vous, c’est peut-être cela qui me manque le plus : la jalousie…

Elle allait ajouter « d’un homme », s’est arrêtée à temps et a éclaté de rire.

— Vous venez ?

Elle a pris mon verre que j’avais déposé sur la cheminée et l’a mis sur la tablette supérieure du bar roulant. Ce devait être une femme méticuleuse, ennemie du désordre.

Elle a éteint la lumière du salon, puis celle du vestibule. À nouveau ç’a été le palier obscur.

— L’ampoule est grillée depuis deux jours, a-t-elle annoncé.

Elle prit ma main et ouvrit la porte du monte-charge. Pendant la descente elle ne la lâcha pas. J’ai aimé cette curieuse sensation d’engloutissement que procure toujours la plongée d’une cabine d’ascenseur.

Maintenant les rues étaient tranquilles. Le ciel devenait clair et la nuit luisait comme du métal poli, à cause du gel. Les magasins étaient éteints. Parfois, un groupe de fêtards débouchaient d’un carrefour en poussant des rires forcés.

Nous nous tenions par le bras, elle et moi, et nous avancions à petits pas heureux dans les rues vides qui maintenant paraissaient immenses.

L’horloge lumineuse d’un carrefour indiquait onze heures moins vingt. Nous croisâmes un mendiant ivre qui me demanda l’aumône.

— Vous croyez, vous, que la nuit de Noël n’est pas une nuit comme les autres ? m’a-t-elle demandé.

— Bien sûr, puisque les hommes en ont décidé ainsi !

— Vous n’avez pas la foi ?

— Cela dépend des jours. Je suis le contraire des autres : j’ai la foi lorsque je suis heureux.

— L’avez-vous en ce moment ?

— Oui.

Son bras s’est fait pressant. Je sentais sa bonne chaleur de femme s’épandre dans mon corps. Un confus désir d’elle me tenaillait depuis que nous marchions ainsi, avec nos hanches qui se frôlaient.

À un certain moment, je l’ai sentie frissonner.

— Vous avez froid ?

— Un peu.

— Voulez-vous que nous entrions dans un bar ?

— Je n’ai pas envie de voir des gens…

Soudain, quelque chose m’a frappé : l’incohérence de tout cela. Par la pensée, j’ai pris de la hauteur et j’ai contemplé ce quartier comme on contemple la maquette d’une ville future.

Il y avait l’appartement de cette femme, avec une petite fille endormie ; le mien, si funèbre, si désolé… Et ces rues froides où nous déambulions d’une démarche de somnambule…

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