Frédéric Dard - Les scélérats

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Entre son travail à l'usine et sa banlieue morne, Louise n'en peut plus de l'ennui abyssal de sa vie. La jeune fille s'égare un jour dans le centre-ville, et la voilà qui tombe en pâmoison devant la maison des Rooland ! Qu'est-ce qui la séduit le plus ? Le charme discret de cette demeure bourgeoise ? Sa fascination pour les deux Américains qui y résident ? L'alcoolisme mondain de Madame ? Le physique irrésistible de Monsieur ? Comme elle réussit à se faire embaucher comme bonne, on peut parier qu'elle le saura bien vite…
Guidée par une intelligence animale et une libido devastatrice, Louise a-t-elle vraiment le choix ? Elle déploie son emprise sur le couple, inexorablement… Pour le meilleur et pour le pire.

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— Dès qu’il arrivera à son bureau, pouvez-vous lui dire qu’il téléphone à la maison ?

— Oui.

— Vous n’oublierez pas, c’est très important !

En guise de réponse elle a raccroché.

J’en ai fait autant, à tâtons, car j’avais le regard fixe. Mon sang cognait fort à mes tempes et les frissons qui me secouaient prenaient un rythme de plus en plus accéléré. Je suis allée avaler de l’aspirine. Il me fallait absolument chasser cette grippe, car j’aurais besoin de toutes mes forces pour révéler la vérité à Jess. Comment lui avouer un tel mensonge ?

Je ne me sentais pas la force de soutenir ses yeux d’enfant grave. Le mépris que j’allais y découvrir m’ôterait toute force de vivre.

Je ne savais où quêter l’inspiration. J’étais mal en point décidément. J’avais coupé un arbre et il s’abattait sur moi.

Peut-être trouverai-je un peu de paix au premier étage ? Les chambres ombreuses derrière leurs volets fermés me semblaient moins hostiles que le rez-de-chaussée.

Je suis revenue à la chambre de Jess. Sur la table de nuit, les caractères dorés de la bible luisaient comme des ailes d’abeille au soleil. J’ai saisi avec crainte le gros livre noir. La peau grenue de sa reliure m’a troublée comme une peau vivante.

HOLY BIBLE.

Il croyait donc à ces mots barbares imprimés là-dedans, Jess ? Sur la première page du livre on voyait une croix, et, au-dessous du dessin, il y avait une phrase en anglais. Alors il était aussi américain notre Dieu ? Des gens le priaient avec ces mots que je ne pouvais traduire ? J’avais juré un mensonge sur ces feuillets souples agrémentés de lettrines gothiques.

Est-ce que cela avait les mêmes conséquences morales que si j’avais prêté ce faux serment sur une bible française ? Holy Bible signifiait quoi au juste ? Ça n’était peut-être pas la même bible que la nôtre ? Ce qui restait tout pareil, cependant, c’était cette croix dont on avait dessiné le relief avec des hachures. La sonnerie du téléphone a retenti. Elle paraissait venir de très loin. C’était sûrement Jess qui me rappelait. Fallait-il faire ma confession au téléphone ?

Comment avait-il dit, parlant du livre noir ? « La bible de mon mariage ? ». On avait donc une bible spécialement pour se marier en Amérique ?

L’appel lancinant continuait de vriller le silence de la maison. À chaque lancée du timbre, je secouais la tête en balbutiant : « Non, Jess ! Je n’ose pas ! Non, Jess » !

C’était plus impressionnant que s’il avait été en face de moi avec sa peau dorée et son air attentif.

J’ai essayé de résister, mais comme la sonnerie s’obstinait, j’ai fini par descendre en gardant la bible serrée contre ma poitrine.

Je ne sais pas s’il vous est arrivé de regarder un appareil téléphonique quand sa sonnerie vous crie de décrocher ? Je l’ai fait vraiment, consciencieusement même, et je peux vous dire que c’est une sensation terrible. On dirait que tout votre destin s’est blotti dans cette boîte d’ébonite et qu’il appelle au secours. J’espérais que cela s’arrêterait. Lorsque le silence serait revenu, j’aurais le temps de surmonter ma défaillance avant de rappeler.

— Allô !

D’un geste brusque, j’avais plaqué l’écouteur à mon oreille. La voix froide et impatiente de la secrétaire de tout à l’heure m’est entrée d’un bond dans le crâne :

— Vous êtes la domestique de Mister Rooland ?

— Sa domestique, oui !

— Mister Rooland est de retour, il veut savoir auquel sujet vous l’avez appelé ?

J’avais du mal à comprendre. Pourquoi Jess refusait-il de me parler lui-même ? C’était donc vraiment fini ? Ma voix, même au téléphone, lui était devenue odieuse…

— Voulez-vous me le passer ? ai-je imploré.

— Mister Rooland est occupé, il dit que vous me parliez à moi.

— Passez-le moi ! C’est très important.

— Moment, please !

Monsieur se trouvait sûrement en face d’elle. Elle lui a expliqué dans leur langue mon insistance, et je n’ai pas entendu sa réponse. Je pense qu’il s’est sûrement contenté de faire un signe négatif.

— Mister Rooland ne peut pas vous parler. Alors vous me dites ou pas ?

Elle ne devait pas être commode, cette fille. Je l’imaginais, malgré mon désarroi. Elle portait sans doute un prénom impossible ; elle n’avait pas de poitrine et ses dents du haut lui sortaient de la bouche.

— Voulez-vous dire à Monsieur que la police est venue. Il faut qu’il aille de toute urgence chez le commissaire de Léopoldville.

Pourquoi ai-je eu la sensation que Jess venait de prendre le second écouteur ? Je sentais brusquement sa présence sur la ligne. J’ai crié :

— Vous m’écoutez, Monsieur Rooland ? Non ! Ne raccrochez pas, je vous en supplie, allez au commissariat avant de passer ici. Ils vous expliqueront, moi je ne m’en sens pas le courage…

La bible m’est tombée des bras, j’ai voulu la retenir et dans un faux-mouvement j’ai coupé la communication. Lorsque j’ai porté de nouveau l’écouteur à mon oreille, je n’ai entendu que ce sifflement affolant qui me faisait penser aux grands espaces du ciel.

L’aspirine opérait son effet. Je me sentais mieux. Pas vraiment mieux, mais du moins capable de poursuivre mon train-train.

Il fallait que je reprenne mes occupations : l’aspirateur au salon, puis dans les chambres… Il ne me restait que quelques heures pour redevenir une vraie bonniche. J’avais besoin de me ratatiner dans mon humble coquille, sachant que ça faciliterait la redoutable entrevue avec Rooland.

Dans notre intérêt commun, il valait mieux qu’il chasse une employée plutôt qu’une maîtresse. Maman répète toujours que plus on est petit, moins on se fait mal en tombant.

C’est des idées toutes faites, mais elles ont du bon. Croyez-moi !

CHAPITRE XX

La fièvre me dopait au lieu de m’engourdir. Je ne me rappelle pas avoir jamais travaillé avec autant de courage que cet après-midi-là. Tout mon désespoir, je crois que je l’ai usé à encaustiquer les parquets et à fourbir l’argenterie.

J’ai abattu plus de travail en quatre heures qu’une servante normale en huit jours. Les lits ! La salle de bains ! Tout ! J’ai même frotté le perron à la brosse c’est vous dire ! Comme si de la quantité d’ouvrage exécutée dépendait mon pardon…

Le temps était maussade, le ciel pesant. Les nuages les plus clairs étaient des nuages gris, et l’air devenait irrespirable.

C’est brutalement que la fatigue m’a terrassée. À la dernière marche du perron, je me suis sentie tellement claquée que je me suis assise carrément dans le mouillé, en haletant comme après une longue course.

La balancelle aux coussins bleus gémissait sur ses crochets et les festons de la tente ondulaient mollement.

Pourtant on ne sentait pas le vent. Au contraire, excepté ce divan de jardin, tout était stagnant, silencieux. Les papiers gras de la rue restaient inertes. La vue de cette balançoire qui remuait inexplicablement m’hypnotisait.

Peut-être était-ce l’esprit de Thelma qui… Oh ! je vous vois sourire. Encore une idée folle, n’est-ce pas ? Et pourtant…

Quand j’avais aperçu Jesse et sa femme la première fois, la balancelle poussait cette même plainte rouillée et je crois que c’était ce petit bruit qui avait attiré mon attention. Un bruit comme l’appel d’un oiseau.

Une petite fourgonnette Renault, entièrement noire, avançait à faible allure dans la rue. On eût dit que son conducteur la pilotait en regardant les numéros des pavillons.

C’est étrange, l’instinct : dès que j’ai aperçu cette Juva, j’ai eu la certitude qu’elle allait s’arrêter devant la barrière. Effectivement elle s’est rangée pile en bordure de notre trottoir. Deux hommes en sont descendus : deux gendarmes. L’un avait plus de galons que l’autre. Il faut dire aussi qu’il était plus vieux. Bedonnant, avec un visage sanguin, il faisait songer à une boule en équilibre sur deux bottes de cuir. Son subordonné était plus grand et il avait le poil noir et la peau bistre.

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