Frédéric Dard - Les scélérats

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Entre son travail à l'usine et sa banlieue morne, Louise n'en peut plus de l'ennui abyssal de sa vie. La jeune fille s'égare un jour dans le centre-ville, et la voilà qui tombe en pâmoison devant la maison des Rooland ! Qu'est-ce qui la séduit le plus ? Le charme discret de cette demeure bourgeoise ? Sa fascination pour les deux Américains qui y résident ? L'alcoolisme mondain de Madame ? Le physique irrésistible de Monsieur ? Comme elle réussit à se faire embaucher comme bonne, on peut parier qu'elle le saura bien vite…
Guidée par une intelligence animale et une libido devastatrice, Louise a-t-elle vraiment le choix ? Elle déploie son emprise sur le couple, inexorablement… Pour le meilleur et pour le pire.

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— Jess !

Il ne s’est pas arrêté pour autant. La sueur lui ruisselait sur le front et il continuait d’écraser le tourne-disques avec son pied. Comme il ne portait pas de souliers, mais ses sandales habituelles, ça devait lui faire rudement mal.

La porte de la chaudière était ouverte, ça flambait dru dans le foyer. J’ai reconnu à la lumière des flammes le peignoir de bain et quelques disques tout racornis, pareils à ces champignons noirs qu’on met à sécher sur les fenêtres à la campagne.

— Qu’est-ce que vous faites ?

En guise de réponse, il a ramassé les débris de l’appareil. Celui-ci avait l’air d’un animal écrabouillé sur une route, les entrailles sorties. Jess l’a enfourné dans la chaudière puis il a essuyé sa figure ruisselante d’un revers de bras.

— Pourquoi avez-vous fait ça, Jess ?

— Je ne voulais plus.

Qu’est-ce qu’il ne voulait plus : le souvenir de Thelma ou celui de nos amours ? Je me suis jetée contre sa poitrine haletante.

— Jess, mon chéri.

Il m’a prise aux épaules et m’a repoussée fermement, en murmurant.

— Non, Louise, sorry !

— Mais, Jess !

— Non, c’est tout à fait impossible. Je suis navré extrêmement pour hier soir. Ç’a été un regrettable vertige !

Un regrettable vertige, notre étreinte !

— Mais je vous aime, Jess. Je vous ai toujours aimé, depuis le premier jour que je vous ai vu. C’est pour cela que je suis venue vous demander de m’engager, vous le comprenez bien !

Il continuait de secouer la tête.

— Vous êtes une petite fille, Louise.

— Plus maintenant ! ai-je hurlé. Plus maintenant, espèce de sale américain !

— Il ne faut pas dire cela, il me semble que vous ressemblez à…

— A ?…

— Non…

— Dites-le !

— À votre mère !

— Oh ! Jess…

J’avais reculé, et cette fois c’est lui qui m’a enlacée. J’ai eu droit à sa poitrine. Sa sueur collait ma joue et j’entendais cogner son cœur.

— Vous ne m’aimez pas ?

— Non, Louise.

— Vous préférez la femme d’hier soir ?

— Non plus !

— Pourquoi l’aviez-vous amenée ici ?

— Oh ! c’était pour m’étourdir… Les hommes sont comme ça, Louise. Beaucoup d’aventures, mais juste un amour.

— Et c’est quoi, votre amour, Thelma ?

— Oui.

Je n’aurais jamais cru une chose semblable. Jess amoureux de sa femme ! Pourtant il avait si bien encaissé sa mort. Je ne savais plus quoi dire. Je voyais qu’il était sincère, qu’il avait pitié de moi et que cette scène le peinait.

— Qu’est-ce que je vais devenir ? ai-je balbutié.

Tout était fini. « L’île » s’enfonçait sous la suie de Léopoldville. Je flairais l’usine Ridel, la télé d’Arthur et l’abat-jour de perles dans notre cuisine, avec Maman comptant des morceaux de sucre du bout de son sacré bec de lièvre pour vérifier combien il y en avait dans un kilo.

Le jour de mon entrée ici, Jess m’avait assuré que mes dix-sept ans valaient quarante millions de dollars ; j’étais prête à les céder pour beaucoup moins que ça, prête même à en faire cadeau au besoin.

— Hein, Monsieur Rooland, qu’est-ce que je vais faire maintenant ?

— Vous êtes jeune !

Ça y est ! On me l’avait déjà servi, ce refrain-là !

J’étais jeune, d’accord. Et puis après ? N’était-ce pas cela justement le drame ? Avoir une jeunesse dont on ne sait que faire ! Une jeunesse qui s’étiole sous le ciel encrassé d’une banlieue ! Une jeunesse dont l’homme que vous aimez a profité un soir de… de vertige et qu’il vous refuse le lendemain matin.

Ce peignoir brûlé, cet électrophone saccagé, exprimaient mon désastre.

— Ma jeunesse, Monsieur Rooland, vous pouvez aussi la foutre dans la chaudière, pendant que vous y êtes !

— Montons ! a-t-il dit.

Après un dernier ronron, le feu mourait déjà. J’ai suivi Jess au rez-de-chaussée. Le soleil s’était levé entre temps et commençait de filtrer par les fentes des volets. Le salon où j’avais été si follement heureuse la veille, baignait maintenant dans une ombre mauve.

Je l’ai contemplé avec des yeux incrédules.

Je n’arrivais pas à croire que j’avais été la maîtresse de Jess et que tout était déjà terminé. Je me disais que si j’avais passé la nuit dans ses bras, il n’aurait pas osé réagir sur le matin. Tout se serait déroulé autrement. Seulement, maintenant, il était trop tard.

Trop tard !

— Expliquez-moi, Monsieur Rooland.

— Quoi donc ?

— Cet amour pour votre femme, je n’arrive pas à comprendre !

Il s’est versé un verre de scotch. La bouteille gisait sur le tapis élimé.

— Vous ne comprendriez pas, Louise.

— Vous croyez ?

— On ne comprend jamais l’amour des autres…

— Pourtant, Madame m’avait expliqué des choses.

— Lesquelles ?

— Cet enfant que vous souhaitiez et qu’elle n’a pas pu vous donner. Elle disait que votre vie, à tous les deux, c’était comme une promenade dans un bois, en hiver.

— Elle disait cela ?

— Oui. Voyez-vous, ce que je n’arrive pas à m’expliquer, c’est que vous teniez à elle : une ivrognesse ! Une putain !

Il s’est littéralement jeté sur moi et m’a secouée si fortement que ma tête a heurté le mur.

— Je vous défends ! Je vous défends ! Louise !

Et il a ajouté des trucs en anglais parce qu’il était tellement en colère qu’il n’arrivait plus à les traduire.

— Lâchez-moi, Monsieur Rooland ! Vous me faites mal !

Mon cri m’a prouvé que c’était bien fini entre nous. Je ne l’appelais plus Jess mais M. Rooland !

— Je vais m’en aller, ai-je murmuré, c’est bien ça que vous voulez maintenant ?

Il a secoué la tête, vaincu par mon calme.

— Non. Restez… Je veux seulement que ce, soit comme avant.

— Votre servante ? Juste votre servante, n’est-ce pas ?

— O.K. !

Il est monté prendre son bain. Et quand, une heure après, il est parti, sans me dire au revoir, je me suis demandé s’il reviendrait jamais.

CHAPITRE XVII

Il est resté quarante-huit heures absent. Vous dire la nuit que j’ai passée dans « l’île » à guetter son pas sur le sable de l’allée est impossible.

À mesure que les heures s’écoulaient, je perdais tout ressentiment contre lui. J’oubliais la scène du matin pour ne plus penser qu’à cet amour infini qu’il m’avait dispensé. Il avait regretté son « vertige » après, mais sur le moment je sais bien qu’il avait connu un bonheur aussi total que le mien. En réfléchissant à la question, j’en arrivais à me dire que sa fureur dans la cave était presque une marque d’amour pour moi. S’il avait passé la nuit avec cette Jennifer, il n’aurait pas eu d’accès de colère. Il n’aurait détruit ni le tourne-disques ni le peignoir, parce que de telles étreintes lui auraient semblé banales. Donc, avec moi, ça avait été autre chose. Je devais me satisfaire de cette idée.

Le lendemain, dès neuf heures, j’ai téléphoné au Shape pour avoir des nouvelles. On m’a renvoyé de service en service jusqu’au sien, et j’ai reconnu sa voix. Sa chère voix.

Le téléphone accusait son accent.

— J’écoute…

— C’est vous, Monsieur ?

— Oh ! Louise…

— Excusez-moi, je voulais seulement savoir…

J’ai raccroché. Il était vivant, que m’importait le reste. Je me moquais qu’il eût passé la nuit chez sa blonde maniérée. Cette fille valait une nuit, en effet, deux peut-être, mais pas davantage.

Effectivement, le soir Jess est rentré seul… chez nous. Ç’a été comme s’il revenait d’un long voyage. On s’est regardé avec émotion, très attentivement, comme pour voir dans quelle mesure nous avions changé l’un et l’autre.

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