Frédéric Dard - Rendez-vous chez un lâche

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Rendez-vous chez un lâche: краткое содержание, описание и аннотация

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Deux coqs vivaient en paix… Une petite bourgeoise vient troubler l'existence de François Givet, un peintre homosexuel en ménage avec Riton, garçon sympathique, qui le protège farouchement. Ce jeune prolo, mi-voyou, mi-ange gardien, feint de s'amuser de cette liaison naissante et, à ses yeux, contre nature, entre son ami et cette doctoresse trop séduisante pour être honnête. En réalité, Riton a peur et pressent un drame imminent. Une lutte sourde se déclare entre ces trois personnages. Et voilà la guerre allumée… Derrière l'intrigue criminelle, les doubles jeux et les mensonges, Frédéric Dard dévoile avec une extraordinaire acuité le drame intime d'un homme qui n'aime pas les femmes et fait preuve d'une intuition pénétrante dans un domaine qui lui est, a priori, étranger.

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— Oui ?

— Je vous téléphone pour hier. J’ai dû vous paraître stupide ?

— Pourquoi ? À cause de votre croque-mitaine ?

— Oui, j’aimerais connaître le fond de votre pensée.

— Je ne crois pas qu’elle en ait un, je manque trop de logique pour ça.

— Ne plaisantez pas et répondez-moi !

— Après vous avoir laissée j’ai eu la curiosité d’attendre.

— Je m’en suis doutée, alors ?

— Je peux être franc ?

J’ai deviné de la tristesse dans son silence.

— Dites…

— Eh bien, je ne comprends pas, voilà !

— Qu’est-ce que vous ne comprenez pas, monsieur Givet ?

— Ne m’appelez pas M. Givet, ça m’agace !

— Vraiment !

Son ironie m’a fait mal. Un mal inattendu, que j’ignorais.

Elle a répété :

— Qu’est-ce que vous ne comprenez pas ?

— Vous et lui d’abord ! Ensuite la peur que vous avez de lui.

— C’est toute une histoire !

— Je l’espère !

Nous nous sommes aperçus brusquement que nous n’avions plus rien à nous dire. Cela a fait comme la veille, lorsqu’elle ajustait son imperméable dans la tour. En vérité, nous ne nous supportions qu’à petites doses.

Si elle s’était imaginé que j’allais lui réclamer son histoire, elle avait fait fausse route. Son passé avec le plantigrade qui lui servait de mari m’indifférait. J’ai toujours ressenti un manque d’intérêt absolu pour le passé des gens que je connais. Ils ne m’intéressent qu’au présent. L’instant, voilà ce qui importe ! Sa fascination, sa puissance ! Oui, l’instant et rien d’autre.

— Vous êtes au travail ? a-t-elle murmuré, timide comme une jeune fille.

Sa voix, ce n’était plus du Rouault, mais plutôt du Soutine.

— Je vais m’y mettre.

Et, narquois, j’ai ajouté :

— D’après mes calculs, je dois gagner deux cent mille francs sur chaque tube de couleur que j’achète. Joli bénéfice, hein ?

— Je vous ai donc fait si mal à l’orgueil, hier ?

— Non, je plaisante. Beaucoup de pipi et de sang à analyser, aujourd’hui ?

— Beaucoup ! Mais du sang de prolétaire ; celui dont on arrose les vallons de Champagne. Bonne journée, monsieur Givet !

Elle a murmuré : « Oh ! pardon ! » comme si le mot monsieur que je lui avais demandé de ne pas employer équivalait à une injure.

Puis elle a raccroché.

Je suis resté en plan avec l’écouteur à la main. L’automatique n’étant pas encore installé dans le pays, au bout de quelques secondes, la standardiste m’a demandé ce que je voulais. J’ai posé l’appareil sans lui répondre.

Je commençais une cathédrale de Chartres. Les flèches de l’édifice dressées sur le ciel moutonneux de la Beauce m’inspiraient. Je découvrais dans ces aiguilles de pierre, non le témoignage d’une ferveur, mais au contraire une bravade.

Je me suis mis à peindre hardiment. Mais j’éprouvais une espèce de malaise et les touches de couleur que je déposais sur ma toile m’écœuraient.

« Sapristi, me suis-je dit, qu’est-ce qui t’arrive ! »

D’ordinaire, mon travail m’exalte. Il me communique une fièvre voisine de l’ivresse. Or, ce matin-là il me flanquait la nausée.

Je pensais comme les autres jours, je possédais mon art des autres jours et voici que j’étais las de penser et de concevoir comme de coutume.

« Ça va te passer ! » me suis-je promis.

J’avais toujours redouté cet instant. Il me semblait qu’un jour je serais sans chaleur devant mon chevalet et qu’alors commencerait un effroyable calvaire. Cela s’appelait perdre la foi. Voilà : je n’avais plus la foi. En tout cas, elle m’avait momentanément quitté.

Pourtant je me suis entêté à peindre. Je lançais des coups de pinceau rageurs sur mon rectangle de toile. Et rien ne se produisait. Rien d’autre que des taches et des traits inacceptables.

Deux heures plus tard, lorsque Riton s’est levé, je suais sang et eau devant une cathédrale que la grâce n’avait pas visitée.

Il est venu à mes côtés pour examiner mon tableau.

— Mince ! Tu te lances dans le bon Dieu, maintenant ? a-t-il gouaillé.

— Ça n’a pas l’air de me réussir !

— Pourquoi ?

— Tu trouves ça beau, toi ?

Riton s’est reculé comme il se doit afin de capter une vue d’ensemble de l’ébauche.

— Non, a-t-il convenu. Ça manque de quelque chose…

— De quoi ?

— M…, qu’est-ce que tu veux que j’te dise, j’suis pas peintre, moi !

J’ai dégagé la toile du chevalet et l’ai tendue à Riton.

— Rends-moi service, va flanquer ça à la poubelle !

— T’es dingue ! Même comme ça, ça vaut des ronds si tu le signes !

J’ai tressailli. Elle avait des dons de visionnaire, Danièle Carbonin. La veille, je me serais peut-être laissé convaincre par l’argument de Riton. J’aurais forcé mon talent comme un dompteur fouette le fauve qui refuse d’exécuter son numéro. Cela aurait donné un François Givet de plus devant lequel mon marchand de croûtes n’aurait pas sourcillé. Et il se serait bien sûr trouvé des critiques avertis pour déclarer « que j’étais en pleine évolution et qu’on devinait un prolongement de mon moi second dans le devenir de mon trait ».

— Je te dis de balancer cette toile !

— Bon ! Comme tu voudras. Qu’est-ce qui t’arrive, t’as des crampes ?

— Au cerveau, oui !

— T’es pas malade ?

— Mais non.

— C’t’un reste de ta grippe, tu ne crois pas ?

— J’en suis persuadé, ai-je fait avec amertume.

— Je suis sûr qu’on devrait faire un voyage ! C’t’ hiver est dégueulasse. T’aimerais pas faire du ski ?

— Je ne pense pas.

— C’est vrai, tu pourrais te casser le poignet. Eh bien, alors, l’Italie ! Venise, dis ?

— J’ai horreur de cette ville. J’ai l’impression d’être à une représentation du Châtelet.

— Et la Sicile ? Paraît que c’est si beau. On se baignerait ! De nuit, dis, vieille cloche, tu te figures en plein mois de décembre ? Moi j’ai pris qu’un bain de minuit dans ma vie, et c’était dans la Seine, entre deux péniches. Quand je suis sorti de la baille, je puais le mazout…

Son idée me paraissait intéressante. Un voyage ? Pourquoi pas !

— On va étudier ça, Riton.

— O.K. !

Il faisait tourner le cadre de bois de ma toile au bout de son index.

— Alors c’est dit, on le jette ?

— C’est dit.

— Une fois, deux fois, trois fois, pas de regret ? Adjugé !

Il a lancé la toile en l’air, l’a rattrapée des deux mains et a passé sa tête à travers la cathédrale de Chartres. Il est sorti, nanti de cette cangue, en sifflant un air italien pour rappeler la Sicile à mon bon souvenir.

* * *

Dix minutes plus tard, je passais des après-ski et une canadienne de daim fourrée pour sortir. Ma maison me gênait aux entournures comme un vieux vêtement lorsqu’on a pris de l’embonpoint.

Je désirais filer à l’anglaise, mais le colombier transformé de ce diable de Riton constituait un mirador idéal. Comme j’ouvrais la porte en tenant le battant de la cloche pour l’empêcher de tinter, il a poussé un coup de sifflet qui m’a cloué sur place. Mettant sa main en porte-voix, il a hurlé :

— Alors, cher maître, on s’évade !

Puis, enjambant la fenêtre pour aller plus vite, il accourut vers moi.

Ses cheveux emmêlés brillaient comme du cuivre fourbi sous le maigre soleil. Sa bouche pendait d’un côté. Il voulait se constituer un air très avantageux, très « on-ne-me-la-fait-pas ».

C’était avant tout sa puérilité de gamin qui me plaisait.

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