Frédéric Dard - Rendez-vous chez un lâche

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Rendez-vous chez un lâche: краткое содержание, описание и аннотация

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Deux coqs vivaient en paix… Une petite bourgeoise vient troubler l'existence de François Givet, un peintre homosexuel en ménage avec Riton, garçon sympathique, qui le protège farouchement. Ce jeune prolo, mi-voyou, mi-ange gardien, feint de s'amuser de cette liaison naissante et, à ses yeux, contre nature, entre son ami et cette doctoresse trop séduisante pour être honnête. En réalité, Riton a peur et pressent un drame imminent. Une lutte sourde se déclare entre ces trois personnages. Et voilà la guerre allumée… Derrière l'intrigue criminelle, les doubles jeux et les mensonges, Frédéric Dard dévoile avec une extraordinaire acuité le drame intime d'un homme qui n'aime pas les femmes et fait preuve d'une intuition pénétrante dans un domaine qui lui est, a priori, étranger.

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— Je suis une petite provinciale. J’ai fait mes études dans le Sud-Est d’abord, puis je suis venue à la Fac à Paris. J’ai loué une chambre meublée chez des particuliers : les Carbonin.

Je commençais à deviner. Mais je l’ai laissée aller.

— C’était lui et sa première femme. J’ai eu une période très studieuse, ensuite j’ai commencé à m’étourdir un peu. La femme de Jérôme me demandait de quitter les lieux, elle ne pouvait supporter la vie infernale que mes condisciples et moi menions chez elle. J’avoue qu’il fallait beaucoup de patience et de largeur d’esprit pour tolérer cette bacchanale. Chaque fois, Jérôme arrangeait le coup…

— Il était amoureux de vous ?

— De ma jeunesse surtout !

Par la fenêtre, j’ai vu la bonne qui s’éloignait dans la grand-rue, un manteau vert simplement jeté sur ses épaules, afin sans doute de laisser voir la blouse blanche dont elle paraissait si fière.

— Et alors ? ai-je murmuré…

Irrésistiblement je m’étais emparé de nouveau du bloc de papier et, tandis qu’elle poursuivait son histoire, je la croquais sous un nouvel angle.

— M me Carbonin est morte pendant ma dernière année d’internat…

— Et le mari est devenu votre amant ?

— Pas tout de suite. C’est seulement une fois que j’ai eu mes diplômes qu’il m’a proposé le mariage. Je ne possédais pas d’argent et la vie que j’avais menée les dernières années m’avait donné envie de faire une fin avant d’avoir vécu vraiment.

— Bref, vous l’avez épousé à cause d’une crise de foie ?

Elle a ri.

— Presque. Sa jalousie a été instantanée. Il m’a installée ici parce que c’est un endroit peu folichon. En sortant de la mairie, j’ai compris que je ne m’appartenais plus. J’étais vraiment sa chose, comme l’on dit dans les romans bleus. Il m’avait vue à l’œuvre, vous comprenez, alors il a peur… J’ai fini par accepter cette férule qui vous paraît si odieuse. Je l’ai acceptée parce que je me suis dit que sa situation à lui était pire que la mienne. C’est effrayant de douter sans arrêt de quelqu’un, de le surveiller et s’abaisser jusqu’à le faire espionner par une gourde de bonniche. Il contrôle mes rendez-vous professionnels et il minute mon temps. Si je vous disais qu’il note le kilométrage au cadran de ma pauvre Vespa et veut que je lui rende compte des moindres distances qu’il enregistre ?

— Dites donc, c’est un cas, votre Jérôme !

— C’en est un !

Ma seconde esquisse était mieux que la première.

Je la lui ai montrée.

— Votre avis ?

— Si je ne servais pas de modèle, je dirais que c’est magnifique !

J’ai prélevé les deux feuillets dessinés et les ai glissés dans ma poche.

— Vous ne m’en laissez pas un ? a demandé Danièle.

— Non, plus tard. Pour l’instant j’en ai besoin.

— Besoin !

— Je veux faire votre portrait. J’ai d’ailleurs horreur de cette expression qui me fait penser à de la décalcomanie…

— Mon portrait !

— Ça vous choque ?

Elle a passé sa main dans ses cheveux, comme le fait une femme qu’on s’apprête à photographier.

— Je crois que oui, en effet, ça me choque. Vous êtes un si grand peintre…

— Non, ai-je objecté doucement, en pensant bien ce que je disais, je ne suis qu’un peintre en vogue, pas un grand peintre.

— … et moi, a-t-elle continué, juste un petit docteur de banlieue, sans avenir, ce qui est triste, et sans passé, ce qui est pire. Je ne suis pas belle, ni même jolie. Je n’ai pas de caractère et quand je me coiffe devant ma glace, c’est à peine si je me regarde, tellement je me trouve inintéressante.

Elle ne minaudait pas. Je me rendais bien compte qu’elle était on ne peut plus sincère. Elle s’expliquait mal l’intérêt que je lui portais, et moi je me l’expliquais plus mal encore.

Il fallait pourtant bien que je découvre le mobile secret qui m’avait amené dans son cabinet. J’ai ressorti mes deux croquis.

— Attendez, ça va me permettre de vous faire comprendre.

Je les ai longuement étudiés. Danièle gardait les bras croisés sur son sous-main, pareille à une écolière studieuse attendant le résultat de ses compositions.

— J’y suis.

— Oui ?

— Vous êtes un mystère !

— Un mystère, moi !

Elle trouvait la chose drôle. On eût dit que je venais de lui débiter une bonne blague.

— Un mystère, a-t-elle répété. Je vous jure bien que non ! Tout est si simple en moi.

« Ce mari hyper jaloux que je traîne constitue, je crois bien, tout mon pittoresque. »

Elle s’était levée et arpentait l’étroit local en désignant les éprouvettes, les flacons, les bassins de faïence, les seringues.

— Voici toute ma panoplie de femme mystérieuse. Des parcelles d’individu, des scories de toutes natures : excréments et crachats en tout genre.

Elle a pris un flacon.

— Voici l’urine de M. Varichon Joseph, diabétique !

Elle a cueilli une éprouvette étiquetée dans un cadre de bois.

— Crachat de M lle Morins Juliette, B. K.

« Et permettez-moi de vous présenter maintenant le pipi de M me Azanian avec tous ses entérocoques… »

Danièle a eu un brusque silence. Son persiflage l’avait déprimée. Elle est venue à moi.

— Où est le mystère, dans tout cela ? Dites-le-moi ?

— Et comme je ne répondais pas :

— Eh bien ! c’est moi qui vais vous l’apprendre. Mon mystère n’existe que pour vous seul. Car c’est seulement le mystère de la femme que vous découvrez en moi. Et ce mystère-là, nous sommes un bon milliard sur cette planète à le détenir.

Je me suis senti rougir. Pour donner le change, j’ai regardé ma montre.

— Je crois que votre Intelligence Service ne va plus tarder ; il faut que je me sauve.

— C’est le terme qui convient. Eh bien ! sauvez-vous !

— Quand pourrai-je vous revoir ?

— Me revoir !

— Pour peindre votre portrait, il faudra bien que je « potasse » votre visage, non ? Et je ne peux pas venir jouer les clients tous les jours !

— Mon geôlier ne me permet pas d’entretenir des relations extra-professionnelles.

— Puis-je vous poser une question ?

— Si je vous répondais que non, vous seriez bien embêté !

— Comptez-vous passer votre vie en compagnie de cette terreur ?

Elle n’a pas marqué l’ombre d’une hésitation.

— Oui.

— Vous êtes heureuse ?

— Bien des chemins conduisent au bonheur, ou du moins à la tranquillité qui en tient lieu. Le mien n’est pas plus mauvais qu’un autre et il comporte moins d’ornières que vous ne le croyez.

Elle a coulé un regard vers la fenêtre, exprimant ainsi son désir de voir s’achever cette étrange entrevue.

— Rassurez-vous, je m’en vais pour de bon.

Elle m’a tendu la main.

— C’est un adieu ? ai-je demandé d’une voix pâle.

— Quand on quitte quelqu’un que l’on… enfin quelqu’un comme vous, c’est toujours un adieu.

J’ai porté sa main à mes lèvres. Sa manche sentait la clinique. Mes lèvres ont effleuré sa peau délicate.

Elle m’a escorté jusqu’au perron, après avoir regardé une dernière fois les environs par crainte de voir surgir la fille aux jambes violettes.

— Adieu, docteur !

J’ai aimé son petit hochement de menton, son battement de paupières et l’espèce de frémissement qui a parcouru ses lèvres.

— Adieu, et à bientôt, m’a-t-elle répondu.

CHAPITRE VIII

À la suite de cette visite à Danièle Carbonin, plusieurs petits événements ont quelque peu modifié ma vie. Le plus important, je crois, est que j’ai évacué mon atelier. Au lieu de peindre dans ma « tour à grand spectacle » j’ai monté mon chevalet dans ma chambre. J’ai prétendu, pour éviter les sarcasmes de Riton, que je voulais peindre cette vue de la Seine que j’avais de ma croisée. Il n’a guère prêté attention à ce déménagement, le considérant sans doute comme une lubie d’artiste. Il vivait de plus en plus dans son pigeonnier et travaillait — du moins le laissait-il entendre — à une invention qui risquait de faire du bruit.

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