Caryl Férey - Utu

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D'origine maorie, Jack Fitzgerald s'était engagé dans la police suite aux disparitions inexpliquées de son épouse et de sa fille sur une île de Nouvelle-Zélande. L'annonce de son suicide, après la mort d'un chaman indigène aux pratiques occultes effroyables, ne convainc pas son ancien bras droit. Osborne, spécialiste de la question maorie, revient sur les traces de son ami et par la même occasion sur son propre passé. Hana, celle qu'il appelle « ma femme » et qu'il connaît depuis l'enfance, croise de nouveau sa route. Les disparitions continuent. Une réalité glaçante se dessine. Au pays du utu, la vengeance comme les gènes, se transmet dans le sang…
Caryl Férey, né en 1967, écrivain, voyageur et scénariste, s'est imposé comme l'un des chef de file du thriller français avec la publication de
et
en 2012. Grand Prix de littérature policière 2008 et Grand Prix des lectrices de Elle 2009, rocker dans l'âme, Caryl Férey est également le père littéraire de Mc Cash, un flic borgne sans prénom croisé dans
et dans
de Joe Strummer. « L’intrigue, violente, ficelée avec dextérité, et l’écriture, ciselée comme un coutelas, font de ce
un roman explosif : une autopsie radicale de l’enfer humain. »
Martine Laval,

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Bastion Point. L’affaire datait de 1977, lorsque la tribu ngati whatua avait occupé la terre de leurs ancêtres, alors propriété de la Couronne britannique — terre sur laquelle pesait un projet immobilier. Cette occupation avait été la première d’un mouvement de revendications maories qui avait secoué le pays : si les occupants de Bastion Point avaient été finalement expulsés par la force, le tribunal de Waitangi avait été instauré afin de recevoir leurs revendications. À travers cet épiphénomène, les Néo-Zélandais et plus précisément les pakehas avaient appris à voir leur passé en face : en signant un traité de Waitangi volontairement mal traduit, les Maoris avaient cru s’assurer un droit de regard sur les agissements des Blancs alors que ceux-ci s’arrogeaient le pouvoir. Par essence, les terres cédées contre des couvertures et des mousquets n’appartenaient à personne : à leur manière ils pensaient les louer tout en en gardant les droits. Les confiscations qui avaient suivi les guerres maories puis les politiques menées jusqu’en 1950 en faveur de l’installation de colons et de grands travaux sur les terres indigènes sans que ceux-ci puissent se défendre ressemblaient non pas à ce qu’on apprenait dans les livres scolaires mais à une spoliation en bonne et due forme de leurs terres, même et surtout celles déclarées tapus , sacrées, taboues. Le traité n’avait pas été appliqué, selon le principe qu’« un document engageant un gouvernement européen et une peuplade primitive ne pouvait avoir aucune valeur aux yeux de la loi », et la révolte avait été réprimée par le sang.

Mais l’époque voulant cela, on avait depuis tenté de panser les blessures : les Maoris s’estimant brimés pouvaient désormais déposer leurs plaintes, un juge maori présidait au tribunal chargé d’interpréter le fameux traité de Waitangi, ceci dans les deux versions. Les plaintes étaient prises en compte depuis l’époque coloniale. Les conclusions étaient soumises au Parlement chargé de légiférer, mais le tribunal gardait le droit d’imposer l’application de leurs recommandations. Malgré ce processus de réconciliation nationale, certains s’estimaient lésés et continuaient de revendiquer leurs terres ancestrales. Zinzan Bee faisait partie de ces gens-là.

Osborne avait mis Culhane sur le coup. On verrait bien ce qui arriverait.

*

— Allô Josie ?

— Bonjour capitaine !

Cette manie qu’elle avait de l’appeler par son grade…

— Mark va bien ? demanda Timu.

— Oh oui ! Aujourd’hui on a fait un atelier peinture : il adore ! Vous voulez que je l’appelle ? Il est en salle de télé avec les autres mais j’en ai pour deux minutes…

— Non non, ne le dérangez pas ! Dites-lui simplement que je vais passer tout à l’heure. Vers six heures.

— Pas plus tard, hein ! materna-t-elle joyeusement. On mange à sept et vous savez que Mark n’aime pas être dérangé durant les repas !

— Je serai là à six heures.

Le Maori salua l’éducatrice spécialisée et raccrocha, les dents serrées — sa vessie lui faisait mal. Il avala un des cachets du docteur Beevan et put bientôt marcher normalement.

À cinquante-trois ans, Jon Timu ne se sentait pas vieux, simplement malade. C’était ça et seulement ça, la vieillesse. Cet état latent qui en douce vous exclut de la communauté des bien portants, des bien vivants. Même si tout le monde doit mourir un jour, la maladie inventait un compte à rebours dont seuls les sursitaires pouvaient mesurer le point d’impact. Timu se sentait mitraillé. À part Beevan, personne n’était au courant du cancer qui le rongeait. Même pas Mark — surtout pas Mark. Un secret aussi jalousement gardé que les circonstances de la mort de sa femme…

Le soleil brillait sur le parking du commissariat central. C’était pourtant une belle journée. Le chef de la police regagnait sa vieille BM quand il aperçut Osborne contre la portière, les mains dans les poches de son costume noir.

— J’ai à vous parler, dit-il.

— Je suis pressé, répondit le Maori. De quoi vous voulez parler ?

— De Fitzgerald.

Osborne avait sa tête des mauvais jours. Le Maori prit un air vaguement paternaliste :

— Vous avez du mal à l’encaisser, c’est ça ?

— Ne vous foutez pas de ma gueule, Timu, lui rétorqua-t-il sans détour. Fitzgerald suspectait Zinzan Bee d’être le complice de Kirk, qui de son côté s’adonnait à des rites sanguinaires : les cadavres tirés du charnier où il exécutait ses victimes étaient partiellement désossés. Des fémurs. Ne me dites pas que vous n’êtes pas au courant. J’ai entendu un tas de conneries sur le compte de ce Zinzan Bee, maintenant j’aimerais entendre les vôtres.

Timu réprima la colère qui lui lézardait le front.

— On vous a chargé de retrouver l’auteur d’un cambriolage, répliqua-t-il, pas de déterrer les cadavres de Fitzgerald.

— Je ne crois pas à son suicide.

— C’est pourtant la vérité. C’est pour ça que vous avez accepté de réincorporer le service ? s’esclaffa le Maori. Bon Dieu, vous déconnez complètement : Fitzgerald s’est suicidé avec son arme de service à l’institut médico-légal de Devonport, on a plusieurs témoins, en plus du rapport de la balistique : c’était un acte prémédité ! Fitzgerald s’est flingué, Osborne : si pénible que ce soit pour vous de l’admettre, il va falloir vous le mettre dans le crâne !

Une brise passa sur le parking déserté.

— Dans ce cas, pourquoi avoir escamoté les cadavres ?

Timu soupira bruyamment — quelle tête de mule.

— Nous n’avons pas escamoté des cadavres, comme vous dites, mais tu certains détails particulièrement sordides qui n’auraient fait qu’alimenter la peur, répliqua le chef de la police. Je ne tiens pas à ce que les médias remuent la merde : les services de sécurité privés et les vendeurs d’alarmes font déjà assez de business comme ça…

Le Maori ouvrit la portière de la Ford mais Osborne n’en démordait pas :

— D’un côté vous prônez le principe de tolérance zéro, de l’autre vous cachez des faits essentiels à l’enquête : dans quel but ?

Ses yeux brillaient au soleil.

— Quelle enquête ? répliqua Timu.

— Fitzgerald.

Il secoua sa grosse tête :

— Vous n’y êtes pas, Osborne : pas du tout ! Il n’y a pas d’affaire Fitzgerald, il y a une affaire Kirk avec des zones d’ombre et un suspect dans la nature, Zinzan Bee. Je garde des informations sous le coude pour ne pas alerter inutilement la population au sujet d’un quelconque chaman maori sanguinaire : je plante mes graines et je regarde ce qui pousse. Vous êtes une de ces graines.

Osborne se méfiait. Le Maori avait des yeux malades.

— La hache de Melrose fait partie de vos graines ?

— Possible, répliqua Timu. Vos recherches, vous en êtes où ?

— Zinzan Bee reste introuvable. Je sais juste qu’il faisait partie des contestataires de Bastion Point, concéda Osborne.

Un groupe de policiers approchait. Timu regarda sa montre : six heures. Déjà en retard, il se jeta sur le siège de sa BM.

— Ce que je viens de vous dire est et doit rester confidentiel, dit-il d’un air entendu. Si la presse n’a pas été mise au courant de certains détails, c’est aussi parce que je ne tiens pas à ce qu’on vienne entacher la mémoire de mon prédécesseur…

Sur ces entrefaites, Timu mit le contact et partit retrouver son fils.

*

L’affaire se compliquait et Osborne pataugeait. Il prit le problème à l’envers : qui pouvait en vouloir à Melrose ? Qui d’autre que des Maoris ?

Si Osborne le connaissait surtout pour ses livres, Nick Melrose avait commencé son ascension sociale grâce à l’exportation de bois exotique — kauris principalement, dont il avait parachevé l’extinction — puis comme promoteur de kits-maisons à monter soi-même. Après quoi, il avait acheté différentes pêcheries et créé la compagnie Sealord Products, qui dix ans plus tard devait devenir la plus grosse entreprise de pêche du pays. Quand en 1993 le gouvernement racheta au nom des Maoris la moitié des parts de la compagnie en vertu de l’article 2 du traité de Waitangi stipulant que les Maoris resteraient maîtres de 10 % de tous les quotas (de nombreuses tribus plaignantes n’avaient en effet plus accès à leurs pêcheries, activités traditionnelles et base de leur alimentation), Nick Melrose avait revendu l’entreprise à un consortium japonais, en signe de protestation — vente, prime de départ et stock-options estimées à 250 millions de dollars NZ.

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