Bernard Minier - N'éteins pas la lumière

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N'éteins pas la lumière: краткое содержание, описание и аннотация

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« Tu l’as laissée mourir… »
Christine Steinmeyer croyait que la missive trouvée le soir de Noël dans sa boîte aux lettres ne lui était pas destinée. Mais l’homme qui l’interpelle en direct à la radio, dans son émission, semble persuadé du contraire… Bientôt, les incidents se multiplient, comme si quelqu’un avait pris le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s’effondre. Avant que l’horreur fasse irruption.
Martin Servaz, de son côté, a reçu par la poste la clé d’une chambre d’hôtel. Une chambre où une artiste plasticienne s’est donné la mort un an plus tôt. Quelqu’un veut le voir reprendre du service… ce qu’il va faire, à l’insu de sa hiérarchie et de ses collègues.
Et si nos proches n’étaient pas ce que nous croyons  ? Et si dans l’obscurité certains secrets refusaient de mourir  ? Non, n’éteignez pas la lumière, ou alors préparez-vous au pire… Après les grands succès de
et du
, Bernard Minier revient avec un thriller sur la manipulation et l’emprise, en explorant nos cauchemars les plus intimes, nos phobies et nos obsessions…

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À sa mort, il avait légué le bar et sa légende à son employée et, depuis, la patronne — qui écrivait de la poésie à ses heures — menait la barque d’une main ferme mais douce, sachant que ceux qui embarquaient le faisaient aussi pour elle.

Desgranges était assis à sa place habituelle, un galopin posé devant lui. Servaz capta quelques regards aussi chaleureux que ceux d’ours polaires en s’asseyant : il savait que la police pouvait aussi discriminer les siens, qu’elle préférait traiter ceux qui craquaient comme des parias plutôt que d’admettre qu’il y avait un problème. Il constata aussi que rien n’avait changé : les mêmes tronches aux mêmes places.

— Tu as l’air en forme, dit sobrement le policier.

— Je passe mon temps à balayer des feuilles mortes, à faire du sport et à me reposer…

Un gloussement lui parvint de l’autre côté de la table.

— Cette histoire de clé est arrivée à point nommé, on dirait. Je suis content de te voir, Martin.

Servaz ne répondit pas à cet élan d’affection. C’était inutile.

— Et toi, ça va ? demanda-t-il.

— Ça va, ça va. J’ai été affecté aux Jeux. Tu veux savoir mon dernier coup d’éclat ? Un gallodrome…

— Un quoi ?

— Le Maracana des combats de coqs, mon vieux. Au Ginestous, chez les Romanis… Un ring, des gradins pour les spectateurs, une salle de soin pour les coqs blessés, une autre climatisée avant que ces connards de volatiles entrent dans l’arène. Il y avait même des putains de tapis roulants, comme dans un club de gym, fonctionnant avec un moteur de machine à laver… pour muscler les petites pattes de ces champions ! Très mal en point, les champions, quand on les a trouvés… C’était plutôt dégueulasse. Bande de salauds…

Servaz se souvint d’avoir lu l’info dans le journal.

— À la santé des poulets qui volent au secours des coqs, trinqua-t-il.

— Et qui volent dans les plumes de leurs bourreaux, ajouta Desgranges.

— Tu gardes toujours une copie de toutes tes procédures ? demanda Servaz.

Desgranges acquiesça, prudent. Il attrapa la chemise cartonnée posée à côté de lui.

— T’as de la chance. Elle aurait pu être confiée à quelqu’un d’autre. J’ai jeté un coup d’œil là-dedans avant de venir… Martin, tu veux savoir la liste des suicides plus ou moins louches ces dernières années rien qu’à Toulouse ? Tu sais comme moi combien la frontière peut être ténue entre le suicide et le crime dans cette ville

Desgranges avait baissé la voix. Servaz hocha la tête : il savait à quoi son ancien collègue faisait allusion. Les années 1980 et 1990… Les pages les plus sombres de l’histoire de la ville ; elles flottaient encore comme des papiers gras sur les eaux croupies du passé. Elles dégageaient une odeur de soufre que les flics qui étaient en poste à l’époque, tous plus ou moins proches de la retraite aujourd’hui, n’aimaient pas renifler. Des meurtres inexplicablement classés en suicides. Comme celui de ce gamin de vingt ans retrouvé mort et ligoté dans le canal du Midi, portant des traces de coups au visage : suicide , selon le rapport du légiste. Ou cette jeune femme qui avait pourtant été cognée avec une extrême violence : suicide . Ou encore cette mère de famille baignant dans son sang sur le sol de sa salle à manger, une cordelette nouée autour du cou et une couche-culotte coincée dans la gorge : suicide … Cet homme de vingt-huit ans mort d’une balle dans la tête, le corps déplacé après la mort d’après les constats : suicide-suicide-suicide … « Raptus suicidaire » étaient les deux termes qui revenaient inexplicablement dans les rapports d’autopsie. Et la liste était longue comme un jour de Ramadan : des jeunes femmes qui disparaissaient entre leur travail et leur domicile, des prostituées dont les meurtres dans des chambres d’hôtels borgnes de Toulouse n’étaient jamais élucidés, des autopsies foirées, des instructions bâclées, des non-lieux à la pelle, des dossiers classés sans suite, des rumeurs folles de policiers et de magistrats corrompus, de réseaux de prostitution et de drogue impliquant des notables, de soirées sado-maso ultraviolentes, du cul, du porno, de la violence, du meurtre… En tout, près d’une centaine d’affaires non résolues entre 1986 et 1998 sur la seule compétence du tribunal de grande instance de Toulouse. Un record absolu. Et, pour couronner le tout, cerise sur le merdier, le tueur en série Patrice Alègre et le premier magistrat de la ville mis en cause : la Ville rose devenue pour la presse nationale une Gomorrhe sanglante, l’antichambre de l’enfer ; le soupçon partout, la folie aussi. Une légende urbaine bâtie par des mythomanes avides de publicité à partir d’une litanie de faits troublants, de dysfonctionnements, de négligences et d’incompétence.

Chaque fois qu’on remuait la vase, l’odeur rejaillissait ; la pestilence de ces années traînait encore dans les lieux sombres, au fond d’armoires pleines d’archives, dans des caves où des dossiers que personne n’avait envie de rouvrir prenaient la poussière. Les personnalités mises en cause avaient été blanchies — mais le soupçon, lui, demeurerait à jamais : nauséeux et ineffaçable. C’était comme si, derrière chaque mur de brique rose de la ville, derrière chaque porte en plein soleil existaient un mur d’ombre, une porte d’ombre.

— J’ai même connu l’inverse, poursuivit Desgranges, un suicide déguisé en crime. Le mec espérait faire porter le chapeau à sa femme et à l’amant de celle-ci.

— Tu es en train de me dire que je ne trouverai rien là-dedans ?

— Peut-être et peut-être pas…

Servaz haussa un sourcil.

— Avant de conclure au suicide, au moment des constats, compte tenu des circonstances très inhabituelles, les flics arrivés sur place ont d’abord pensé à un meurtre. En conséquence de quoi ils ont effectué pas mal de scellés et parmi ceux-ci il y avait…

Desgranges avait plongé une main dans la chemise cartonnée ; il en ressortit un calepin rose.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Un agenda.

— Comment se fait-il que tu l’aies encore en ta possession ? voulut savoir Servaz.

— Quand j’ai voulu rendre les affaires à la famille, j’ai appelé les parents de Célia. Ils sont venus les chercher. Je leur ai tout donné — sauf ça…

— Pour quelle raison ?

— Au cas où… J’avais l’intention de gratter un peu mais, puisqu’il s’agissait bien d’un suicide, j’ai laissé tomber.

— Mais tu as quand même gardé l’agenda…

— Oui. Je voulais vérifier un truc, et puis j’ai pas eu le temps.

— Quel truc ?

— Je te l’ai dit : j’ai juste eu le temps de fouiner un peu avant que le suicide soit avéré. Il ne m’a fallu que quelques heures pour identifier tous les prénoms et les noms qui sont là-dedans. Tous sauf un : Moki…

— MOKI ?

— Ouais. Tous les autres sont des amis, des collègues et des parents de Célia. Sauf lui.

Leurs regards se connectèrent : Servaz se sentit aux aguets. Combien d’affaires comme celle-là dormant dans des cartons gardaient à jamais leur secret enfermé entre les pages d’une procédure oubliée ? Il sentit le goût du manque sur sa langue.

— Eh ben ! Ça fait une paie, dit la patronne au-dessus de lui. De retour d’entre les morts ?

Il se demanda si même elle était au courant. S’il avait la marque d’infamie du dépressif tatouée sur le front. Mais le joli sourire de la patronne le réchauffa. Il prit conscience que beaucoup de choses lui avaient manqué ici ; il commanda un onglet et une salade.

Les gros doigts de Desgranges tournaient les pages du calepin.

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