Hugues Pagan - L'Eau du bocal

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Bouleversements politiques, changement de majorité, donc modification dans l'organigramme des flics. Les bons grimpent, les méchants vont au purgatoire. L'inspecteur divisionnaire Rameau connaît la musique : le voilà affecté au service trombones de la sécurité intérieure, tandis que son petit-fils, petit facteur, fabrique des bombes miniaturisées qui tiennent juste dans un stylo à bille de marque « police nationale 1975 ». Le problème, c'est qu'il les oublie un peu partout et qu'elles explosent. De là à voir une vague d'attentats terroristes ou même à soupçonner un complot contre le nouveau chef de l'État, il n'y a qu'un pas…
Avec
paru pour la première fois en 1983 au Fleuve noir, Hugues Pagan s'est livré à une satire explosive des coulisses du pouvoir et de leurs services secrets. Une satire en forme de farce sanglante.

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— Des autonomes, fit Laurent avec amertume. C’est ça, va au bout de ta pensée : des autonomes. Des anarchistes nioulouque.

— Ça chie pas. On sort un tract, comme quoi les banques, c’est truands et compagnie. Qu’elles arnaquent tout le monde. Qu’on fait ça pour venger les travailleurs.

— C’est ringard, coupa Laurent. Plus personne ne croit ce genre de conneries.

— T’es négatif, renifla Leila. Super-négatif.

Petit Facteur revint avec une bédé. Un Métal Hurlant.

Il portait Éloïse en parachute ventral.

* * *

— Ils sont en train de s’engueuler, rapporta l’agent mateur par-dessus son épaule avec le débit saccadé et l’entrain factice d’un reporter sportif. Ils s’engueulent… Lui hausse les épaules. Elle va au contact. Elle est au contact. Il fait non avec la tête. Elle remonte à l’assaut. Elle rattaque. Oui. Non. Il donne des signes de fatigue. Il est usé. Elle a compris qu’il lui fallait maintenant soutenir un forcing implacable. Elle met le paquet. Tout le paquet. Il est acculé dans les cordes. Il ne se défend plus que faiblement. Il va craquer. Il va craquer d’un moment à l’autre. Il… NON ! Non, sauvé par le gong : le môme se repointe avec la grenouille. C’est le break. Ils se lèvent… Ils vont s’en aller. Ils s’en vont. (Il se pencha sur l’écran). Oh, papa, elle a un de ces culs !

Ses doigts tripotaient la touche enregistrement.

* * *

— Combien ? demanda l’homme à Rameau.

— Combien quoi ?

— La substance employée par vos hommes. Vous connaissez très bien, mon cher Rameau, l’immense intérêt intellectuel que le Colonel Khadafou porte à toutes ces innovations techniques. Vous n’ignorez pas que cet intérêt confine dans son esprit à une espèce de monomanie. Or, d’une façon ou d’une autre, vous connaissez la substance. Ou sa formule. Ou son inventeur.

— Vous croyez ? dit Rameau avec scepticisme.

— Je le crois, affirma l’homme. Je vous connais très bien, mon cher Rameau. Votre pseudo-disgrâce n’a pas abusé nos services. Je connais également votre amour presque immodéré pour la plaisanterie de bon goût. Cette affaire du Pub Renault, une telle rigueur méditée dans le choix juste, une telle précision d’exécution. Allons, cher ami. Qui d’autre que vous, dans ce pays, en est capable ?

Rameau considéra son interlocuteur à travers le contenu de son verre. Cul de Plomb fumait des cigarettes à bout doré, marron foncé et pas plus épaisses qu’un crayon à sourcils. L’homme ressemblait trop à Omar Sharif. Il dit, en serrant le poing :

— Ne commettez pas l’erreur de me prendre pour un enfant.

— Okay, se résigna Rameau.

Il tripotait le ticket.

— Combien, répéta l’homme.

Pour ce qui concernait la patience, on le devinait en rupture de stocks.

— Cher, annonça le policier.

Il griffonna un chiffre sur le ticket.

— Ah, fit l’homme avec un sourire content.

— En dollars, précisa Rameau avec affabilité.

— Je vais devoir en référer à mon supérieur hiérarchique direct, dit l’homme dont le visage avait viré au gris. (Il tripotait férocement sa moustache poivre et sel.) À quel numéro puis-je vous joindre, mon très, très cher Rameau ?

* * *

— Oh, dit la fille, il y a tellement longtemps que je rêvais de vous rencontrer. J’ai vu tous vos films, toutes vos séries. C’est une journée merveilleuse pour moi. (Elle adressa un regard haineux au bébé.) C’est à vous, ça ?

— Non, dit Laurent, c’est à une fille qui est partie au Sénégal.

— Côte-d’Ivoire, rectifia Petit Facteur.

— Vous jouez merveilleusement. Vos rôles dégagent fréquemment une virilité que je qualifierai de réfléchie.

— Je ne suis pas…

— Je sais que vous êtes. Je respecte votre désir d’incognito. Vous savez ce qu’écrivait Chamfort ?

— Des chansons, dit Petit Facteur. Des chansons ringardes.

— Il écrivait : « La célébrité, c’est être connu par des types qui vous connaissent pas. » Fantastique, non ?

— Fantastique, approuva Laurent d’une voix lugubre.

Elle fouillait dans son sac. Elle en sortit une ordonnance médicale plus ou moins fripée, la parcourut et releva le menton :

— J’ai pas votre photo sur moi. Je suppose que vous en avez pas non plus ? J’ai pas autre chose. Vous me mettez un mot dessus ?

— Je ne suis pas…

— Allez-y, dit la fille en lui fourrant l’ordonnance entre les doigts. Ça craint pas, je fais le pet…

Laurent cherchait.

Petit Facteur leva les yeux de son magazine. La mimique signifiait clairement ce qu’elle avait à signifier. Le gosse sortit un stylobille, tendit la bédé avec.

— Vous mettez : « à Thérèse », dit la fille. Au début, hein, « à Thérèse » et…

Elle avait les cheveux très frisés, de la couleur du Kiravi 12° vu par transparence. Des petites lunettes rondes d’officier japonais dans une série D hollywoodienne, Laurent signa. Il ne restait plus d’encre dans le stylo. La fille récupéra l’ordonnance. La lut comme un exploit d’huissier.

— Vous le pensez vraiment ?

— Non, dit Laurent. C’est pour la rime. Au revoir.

— Au revoir, Laurent.

Leila avait pris de l’avance. Ils la rejoignirent. Petit Facteur tenait la bédé en chasse-bison devant la figure.

— Quelle conne, dit Laurent.

— T’es drôlement mieux que l’autre blaireau, réfléchit Leila.

La fille regarda le stylo à bille qu’elle avait dans la main. Une saloperie de truc publicitaire que l’espèce de petit serpent à sonnette avait sans doute abominablement mâchouillé. Un être de ce talent, de cette puissance, bouffé, vidé, phagocyté par de tels parasites. Quelle force il fallait au génie pour s’épanouir.

Elle considéra l’objet avec une haine sauvage, incommensurable.

Symbole à un quelconque degré de la dégradation quasi-héraclitéenne et néanmoins inexorable (ou à cause de cela inexorable) du plus qu’humain embourbé dans la fatalité d’un destin historique.

Elle le rejeta consciemment et avec force au fond d’une poubelle murale consacrée aux papiers.

Là où sont, comme sur une grève austère, les pleurs et les grincements de dents carbonés d’une humanité exsangue.

* * *

— Nous avons la situation bien en main, affirma Rameau.

— Parfaitement bien en main, ajouta la femme.

Elle avait un ton incisif et décidé.

— Oui ? fit № 2.

— Et nous entendons la garder bien en main, fit la femme.

— Oui, dit № 2 d’une voix mourante.

— En ce qui concerne le PUB RENAULT…

— En ce qui concerne…

— Il serait opportun d’organiser une fuite en direction de la Presse, suggéra Rameau. Ça mange pas de pain, mais ça peut donner un bol d’oxygène. Fuite : une hypothèse haute, une hypothèse basse. Un truc crédible, qui trahisse le bouillonnement fécond de la pensée investigatrice. La preuve que nous n’excluons aucune hypothèse a priori…

— Aucune hypothèse a priori. Une haute, une basse…

№ 2 avait l’air un peu hébété.

Rameau s’empara du paquet de cigarettes, sur le bureau.

En alluma une.

— L’hypothèse haute. Bon : les contractuels internationaux. Venus d’ailleurs, repartis dans l’instant. Le grand jeu de la multinationale terroriste. Je vous fais confiance pour les détails… (Il souffla la fumée, pensif, en direction du plafond improbable.) Bon, il faut mettre de la viande, autour. Apparemment Khadafou n’est pas sur l’affaire mais il n’est jamais contre un coup de publicité, quitte à renvoyer l’ascenseur après. Les Ritals, c’est la déprime. On peut toujours coller une vague insinuation, le temps que ça soit démenti…

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