Il se trouvait chez Soubise, à Grangognant. Le frère de Maryska, fou homicide (quelle horreur !), est allé l’y chercher. Gaston, le maître d’hôtel, l’a pris en flagrant délit et le gars l’a étranglé avec une corde puis pendu à la suspension. Il se trouvait sur les lieux de son forfait lorsque j’ai appelé. C’est lui qui m’a répondu en se faisant passer pour Gaston. Il m’a dit de ne pas quitter, puis il est parti, se disant que le suicide du domestique ne ferait pas de doute et que c’était mon appel téléphonique qui l’avait motivé. Pas bavête, hein ? On est futé à c’t’âge-là.
— Dis voir, ma choute, fais-je à la chanteuse. Il y a quelqu’un que tu oublies…
— Qui ? balbutie-t-elle en se troublant.
— Mais, l’ami Jérôme. C’est chez lui que tu es allée chercher refuge en quittant le Mistigri, hein ? Tu lui as dit qu’Ambistrouyan s’était fait liquider ; devant ton affolement, il a cru que c’était toi et il a voulu te virer ; alors, perdant la tête, tu lui as flanqué des coups de marteau sur la tronche. Où l’avais-tu pris, ce marteau ?
— Dans son escalier, on réparait l’immeuble…
— Charmante nature !
J’en ai assez soudain de lui bourrer le crâne. Maintenant l’arrestation du frangin, la récupération du vrai diam ne sont plus qu’une question d’heures. Faut que j’aille ronfler pendant que les services de la poule se mettront en branle.
Je murmure seulement :
— C’est toi qui as refilé la pierre bidon aux Léopold ?
— Oui. Je leur ai dit que je l’avais trouvée chez Ambistrouyan. C’était pour leur inspirer confiance et permettre à mon frère de gagner du temps. J’avais peur que Fred aille chez Soubise et rencontre Luciano…
Elle pousse un cri.
— Mais qu’est-ce qui vous arrive, monsieur le commissaire ?
Il arrive à monsieur le commissaire qu’il est parti à dame. Il ronfle dans le fauteuil de l’inspecteur Javer.
Je dors un jour, une nuit, un autre jour et une autre nuit.
Et puis je m’annonce à Grangognant pour récupérer le Gros et opérer notre rentrée sur Paname.
Les fenêtres de la classe sont grandes ouvertes. Et j’entends la voix de mon féal Béru qui clame :
— Bébert, si tu me lis pas ça correctement, t’auras droit à un coup de pompe dans le train et à douze verbes : « je suis pas foutu de lire ce qu’y a d’écrit sur une étiquette ».
Alors le frêle timbre du môme ânonne :
— « Les vins du Rocher, velours de l’estomac ».
La pédagogie, Béru l’a dans le sang !
Je sens une caresse dans mon cou.
— Chéri, gazouille-t-on dans mon oreille droite.
— Rosette, susurré-je, prêt à faire une folie avant de rentrer at home.
Je me retourne.
C’est pas Rosette mais la postière de Grangognant. Une dame de deux mètres, sans poitrine, avec des dents en bois, des lunettes comme des hublots, un teint cireux et des varices.
Bref, bien conservée pour ses cent ans !
FIN
Lire : Le Loup habillé en grand-mère [voir le tome 5 de l’édition « Bouquins »].
Ça paraît abscons, mais faites le pointage et vous verrez que ça tient !
Dans la région lyonnaise, un pot est une bouteille de 46 cl de capacité.
Diminutif donné à la rue de la République par les Lyonnais. C’est l’artère principale de Lyon.
Mot du folklore lyonnais pour désigner les ordures ménagères.
À Lyon, un porche s’appelle une porte d’allée.
La mère Cottivet est un personnage folklorique, à l’accent traînant et chantant, dont le vocabulaire est riche du patois lyonnais.
La prison de Lyon.
L’expression « en être baba » commence à me sortir par les pores. J’ai décidé, avec votre permission, de la remplacer par d’autres noms de gâteaux. Et sans votre permission aussi du reste.
Je sais, mais du moment que ça m’amuse…
Quand je dépasse la mesure, allez m’attendre directement au paragraphe suivant.
Choisissez et renvoyez-moi la formule non utilisée.
« Péter la miaille » signifie embrasser avec effusion.
Un vrai Lyonnais commence toujours la lecture de son journal par la rubrique nécrologique. Il la poursuit par celle des remerciements ; puis par celle des concours boulistes ; et la termine, s’il a le temps, par celle de la première page.
Être fatigué comme je suis fatigué et parvenir à m’exprimer de cette manière châtiée, c’est quelque chose, non ?