Daniel Pennac - Au bonheur des ogres

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Au bonheur des ogres: краткое содержание, описание и аннотация

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Côté famille, maman s'est tirée une fois de plus en m'abandonnant les mômes, et le Petit s'est mis à rêver d'ogres Noël.
Côté cœur, tante Julia a été séduite par ma nature de bouc (de bouc émissaire).
Côté boulot, la première bombe a explosé au rayon des jouets, cinq minutes après mon passage. La deuxième, quinze jours plus tard, au rayon des pulls, sous mes yeux. Comme j'étais là aussi pour l'explosion de la troisième, ils m'ont tous soupçonné.
Pourquoi moi ?
Je dois avoir un don…

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Et tout à coup, je vois ses yeux à lui, l’autre, là-bas, Gimini, qui me regarde. Qui me sourit. Mon grand-père mythique…

Et je comprends.

Il m’en aura fallu du temps !

Le temps de vivre.

Pas moins.

C’est le même regard que celui de Léonard ! Ce sont les mêmes yeux que ceux de la Bête.

Et c’est ma mort qu’il m’envoie.

La surprise et la peur sont si violentes que l’épée de feu, une nouvelle fois, me traverse la tête. Toute une brochette d’huîtres sanglantes est extirpée de mon crâne.

Sourd à nouveau. Et, bien sûr, Coudrier m’apparaît. Dix mètres de là. A côté d’un mannequin d’essayage vêtu comme lui, figé dans la même immobilité. Coudrier. Caregga du côté des blousons de cuir. Et quelques autres. Soudaine évidence policière.

Le gorille a encore avancé d’un bon mètre.

Pourquoi moi ?

Cette joie, dans ses yeux à lui, là-bas, le nabot maléfique !

Il a compris que j’ai compris !

Du coup, je comprends.

C’est lui, le sixième le dernier, le pourvoyeur !

Pour une raison que j’ignore il a buté tous les autres.

Et c’est moi qu’il va faire sauter maintenant.

Pourquoi ?

Sa Majesté Kong s’est encore rapproché. Caregga jette un coup d’œil interrogateur à Coudrier, la main droite glissée dans l’échancrure de son blouson.

Coudrier fait un non rapide de la tête.

Non ? Comment ça, non ? Mais si, Bon Dieu ! Si !

Dégaine, Caregga ! Il y a du bleu dans les étincelles du gorille. Du bleu et un jaune qui fait ressortir le sanglant du rouge.

Regard éperdu à Coudrier.

Prière sourde et muette à Caregga.

Elan paralysé.

Aucune réponse.

Et cette indicible jouissance sur le visage du vieux.

Cette joie provoquée par le spectacle de ma terreur. L’orgasme ! Le panard de sa vie ! N’aurait-il vécu que dans l’attente de cet instant, ça valait le coup de tenir cent ans !

Coudrier n’interviendra pas.

C’est le sourdingue extra-lucide qui l’affirme en moi au sourdingue hyper-voyant.

Ils vont tous me laisser sauter !

Sauter, pour sauter, je saute !

Le plongeon de ma vie. Droit sur le singe voleur d’enfants ! J’ai vu, nettement, mon corps dans l’espace, parallèle au sol, comme si j’étais un autre. J’ai plongé sur le singe mais sans le quitter des yeux, lui, l’ogre ricanant. Et quand je me suis abattu sur ma proie…

Quand j’ai appuyé sur l’interrupteur…

C’est lui qui a sauté.

Là-bas.

A l’autre extrémité du comptoir.

Il y a eu un gonflement de la blouse grise.

Son visage, une seconde, au comble du ravissement.

Puis la blouse s’est vidée d’une purée sanglante.

Qui avait été son corps.

Implosion.

Et, quand je me suis redressé, j’ai su qu’il avait fait de moi un assassin.

Pourquoi moi ?

Pourquoi ?

Les flics m’ont emmené.

38

Cette fois-ci, il me faut des heures pour récupérer mes oreilles. Des heures passées seul dans une salle d’hôpital qui doit être sonore. Seul, si l’on excepte la trentaine d’étudiants en médecine qui écoutent dévotement le propos du maître blanc penché sur le cas de ma surdité à éclipses. Il a le sourire du Savoir. Ils ont le sérieux de l’apprentissage. Ils s’entretueront un jour pour lui piquer sa place. Il s’accrochera au caducée. Tout cela aura lieu loin de moi. Parce qu’avec six assassinats sur le râble, j’égrènerai dans un trou les unités de la perpétuité.

— Pourquoi ?

Pourquoi moi ?

Pourquoi m’avoir refilé le chapeau à moi ?

Gimini n’est plus là pour me répondre.

Comment s’appelait-il, au fait, mon grand-père idéal ? Je ne sais même pas son nom.

Si au moins je pouvais ne plus rien entendre jusqu’au bout. Mais non, le maitre blanc n’a pas volé ses diplômes. Alors, forcément, il me débouche.

— Il ne s’agissait pas à proprement parler d’une lésion, messieurs.

Murmures admiratifs des piranhas du savoir.

— Aucune chance pour que les symptômes réapparaissent jamais.

Et, à moi, de sa voix suavement parfumée :

— Vous êtes guéri, mon cher. Il ne me reste plus qu’à vous rendre votre liberté.

Ma liberté se pointe aussitôt en la personne de l’inspecteur Caregga. Qui me conduit sans un mot vers le Quai des Orfèvres. (Bien la peine de me rendre l’ouïe pour me livrer à un muet !)

Claquements de portières. Escaliers. Ascenseur. Claquements de talons dans les couloirs. Claquements de portes. Et toc, toc, toc, à celle du commissaire divisionnaire Coudrier.

Il était en train de téléphoner. Il raccroche. Il hoche longuement la tête en me regardant. Il demande :

— Café ?

(Pourquoi pas ?)

— Elisabeth, je vous prie…

Café.

— Je vous remercie. Vous pouvez vous retirer.

(C’est ça. Mais laissez-nous la cafetière, oui, voilà.)

La seule porte à ne pas claquer dans toute cette boutique, c’est celle du divisionnaire Coudrier quand elle se referme sur Elisabeth.

— Alors, mon garçon, vous avez enfin compris ?

(Pas vraiment, non.)

— Vous êtes libre. Je viens d’appeler votre famille pour la rassurer.

Suivent les explications. Les explications finales. Voilà : je ne suis pas un assassin. Mais l’autre, le nabot sulfureux que j’ai fait sauter en l’air en était un. Et de première encore ! Non seulement c’est lui qui a provoqué sa propre mort en m’obligeant à plonger sur le gorille, mais c’est aussi lui qui a rectifié toute son équipe d’ogres.

— Comment les attirait-il dans le Magasin ?

La question me vient spontanément, et, oui, en effet, c’est bien ce qui a longtemps travaillé Coudrier.

— Il ne les attirait pas. Ils y venaient de leur plein gré.

— Vous dites ?

— Suicides, monsieur Malaussène.

Il sourit, tout à coup, et s’étire dans son fauteuil.

— Cette affaire m’a rajeuni de trente ans. Une autre tasse ?

Il y en avait en pagaille de ces sectes à la gomme, pendant la rôtisserie de la Seconde Guerre mondiale. Or, un des premiers jobs du commissaire Coudrier, une fois les armistices signés, fut de récurer tous ces chaudrons du diable.

— Un travail passablement monotone, mon garçon, elles se ressemblaient toutes comme deux gouttes de sang, ces foutues sectes des années quarante.

Oui, toutes sur le même modèle. Un curieux phénomène de rejet des codes moraux et des idéologies, au profit d’une mystique de l’Instant. Tout est permis puisque tout est possible . Voilà en gros ce qu’ils avaient dans le crâne. Et la démesure du temps les encourageait. Il y avait de l’émulation dans l’air, pour ainsi dire. S’ajoutait à cela une critique radicale du matérialisme, qui rend l’homme besogneux et prévoyant — le commerce des choses révélant une foi abjecte dans les lendemains qui payent. Mort au lendemain ! Vive l’instant ! et gloire à Mammon le Jouisseur, Prince de l’Instant Eternel ! Voilà. En gros. Et de s’associer par-ci, par-là, les doux dingues de l’époque, en sectes instantanées, jouissives et meurtrières, dont cette Chapelle des 111 , une jolie bande de six ogres, adeptes de la Bête 666 .

— Je dois avouer que j’ai nagé, au début.

Mais il a pigé assez vite, Coudrier.

— Cet air de jouissance sur le visage de tous ces morts, d’abord.

Oui, le premier, braguette béante, les deux vieillards qui s’embrassaient, l’autre nataliste qui s’envoyait au ciel juste avant d’exploser, et l’Allemand nu des toilettes scandinaves…

— Ce n’était pas tout à fait normal .

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