Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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Krämer lui demanda qui était la belle femme.

— Pas la moindre idée. Elle voulait savoir pourquoi j’avais fait abattre le zigoto qui jouait votre rôle sur la scène. Un comble, non ? Bon, Krämer, passons aux choses sérieuses, maintenant. Voilà ce que je vous propose…

Il retourna Chabotte contre le sol et le tua.

* * *

— Pour venger Saint-Hiver ?

Krämer fait oui de la tête, assis à côté d’une Reine désolée.

— Mon pauvre Krämer, le nombre de raisons que vous vous donnez pour tuer les gens…

Ils parlent à mi-voix. Une longue couleuvre ocre et brune louvoie entre les pieds des roses trémières vers la soucoupe de lait que Julie a placée pour elle sous l’abri d’une pierre plate.

— Et Gauthier ?

— Je voulais exécuter tout le personnel de la maison d’édition.

— Pourquoi ?

— Peut-être parce que avec la mort de Saint-Hiver j’étais devenu un vrai tueur…

— Qu’est-ce que c’est que ça, un vrai tueur ? Vous trouvez que vous ne faisiez pas assez vrai comme ça ?

La couleuvre avance lentement, mais chacun de ses anneaux glisse sur lui-même à une vitesse de fouet. C’est une force contenue. Comme une décision imminente.

— Il y avait une couleuvre pareille à celle-ci qui nichait au même endroit, du temps de mon père, leur a dit Julie.

* * *

Il avait tué Gauthier parce qu’il figurait sur une photo de Playboy en qualité de secrétaire de J.L.B. Lorsque la belle femme (perruque brune cette fois) avait abandonné Gauthier rue Gazan, au bord du parc Montsouris, il l’avait tué très vite, sans même lui poser de question. Il exécuterait ainsi tous ceux qui, en lui volant son œuvre, avaient détruit celle de Saint-Hiver. C’était sa nouvelle décision. Il ne se vengeait plus, il vengeait Saint-Hiver. Or, pour une raison qu’il ne s’expliquait pas, la belle femme le conduisait à ses cibles, lui désignait les coupables. Ils faisaient équipe. Tout à parier qu’elle le mènerait bientôt près de ce géant bâti comme un rugbyman qui se tenait, hilare, à côté de J.L.B, sur une autre photo de Playboy. La belle femme était son poisson pilote. Elle menait sa propre enquête qui recoupait la sienne. Elle avait épargné Chabotte et Gauthier qui l’avaient sans doute dirigée vers le cerveau de l’affaire. Elle remontait vers une source par un chemin où lui, Krämer, n’épargnerait personne.

Une idée magnifique lui était venue dans l’excitation où l’avait plongé l’exécution de Chabotte : compromettre la belle femme ! Lancer les enquêteurs sur ses traces. Deux raisons à cela. Qu’il numérota : 1° garder les coudées franches pour ses exécutions, 2° la sauver quand elle se ferait prendre. Il ne vivait que dans l’attente de ce moment. Le moment où il irait se dénoncer à sa place. Le moment où, se livrant lui-même, il l’innocenterait. Cette perspective le maintenait éveillé dans un débordement de joie lucide qui faisait de lui une sorte de tueur gai, extraordinairement instinctif, invulnérable. La réalité se présentait à lui avec cette même clarté qui nimbait les êtres et les choses durant ses crises de suffocation, jadis. Il savait ce qu’il dirait à la belle femme en la sauvant. Peut-être ne se croiseraient-ils que le temps d’une brève confrontation, mais il aurait le temps de le lui dire. Il la désignerait du doigt en souriant, et il lui dirait :

— Vous… vous, je vous aime exactement.

Il ne concevait pas de plus belle déclaration d’amour.

— Je vous aime exactement.

Peut-être laisserait-il un temps entre le verbe et son adverbe :

— Je vous aime… exactement.

Peut-être pas.

* * *

— C’est d’ailleurs la première chose qu’il m’a dite en se réveillant, après son évanouissement.

— Quoi donc ?

— Ça : « Je vous aime exactement. »

— Sans blague ?

— Mot pour mot.

La Reine et Julie parlent à voix basse. Krämer dort dans la chambre attenant à la cuisine. La Reine a bel et bien bordé l’assassin. C’est qu’ils doivent se lever à l’aurore. Une tâche énorme les attend : reprendre toute la confession de Krämer, lui rendre sa première personne du singulier, récrire tous les passages où sa plume s’est égarée dans les mirages de l’épique. « Vous êtes toujours d’accord, Alexandre ? » Il a fait oui de la tête. « Bon, alors dormez, maintenant. » La Reine a posé sa main potelée sur le front de l’assassin. Le dernier homme qu’elle ait ainsi touché c’est Malaussène, quelques minutes avant que l’assassin ne l’abatte. Krämer s’est endormi sous la main potelée de la Reine.

— C’est tout de même étrange, comme situation, dit la Reine à Julie devant son tilleul du soir. Deux femmes, perdues au fin fond du Vercors, s’occupant à préparer la réinsertion d’un tueur… sa réinsertion carcérale.

C’est ce qu’elles ont décidé : mettre au point la confession de Krämer, la confier au commissaire divisionnaire Coudrier pour qu’il désarme sa flicaille sentinelle. Faute de quoi, Krämer se fera abattre, son premier pied posé dans Paris. La Reine et la journaliste travaillent à la réinsertion d’un rossignol. Qu’il retrouve le territoire paisible de sa cage, qu’il s’enroule de nouveau dans le nid de son écriture. La Reine s’intéresse à toutes les écritures.

— Alors, c’est ici que vous avez passé votre enfance, avec votre gouverneur de père ?

— C’est ma maison natale, oui, répond Julie, je suis née dans cette cuisine.

— Fameux personnage…

La Reine parle à petites gorgées brûlantes.

— Le gouverneur colonial qui décolonise…

Julie en convient. Elle a trouvé son père assez « fameux », oui.

— Vous n’avez jamais été tentée d’écrire un livre sur lui ?

— Il n’en est pas question.

— Nous en reparlerons.

Les deux femmes se taisent. On entend les mulots mener à petites pattes leur sarabande nocturne, dans le fouillis néocolonial du grenier.

— Et qu’est-ce que vous lui avez répondu ?

— Pardon ?

— À Krämer, quand il vous a fait sa déclaration d’amour…

* * *

Il s’était évanoui à l’apparition de la belle femme. La quantité de sang perdu, certes, mais l’émotion, surtout. Il s’était évanoui comme on s’abandonne. Il avait entraîné une petite commode dans sa chute. Les pages de sa confession à la troisième personne s’étaient répandues autour de lui.

Quand il s’était réveillé, il était nu, allongé dans le lit de la chambre de bonne, bandé, relié à un goutte-à-goutte. Assise dans un fauteuil de bureau dont le skaï éventre laissait aller des tumeurs moussues, la belle femme était occupée à lire sa confession.

— Vous…, dit-il.

Elle leva les yeux.

— Vous… Je vous aime exactement.

Elle fut aussitôt à genoux près de lui. Elle pressait le canon d’un revolver d’ordonnance contre sa tempe.

— Un mot de plus et je fais sauter ta tête de con.

Il ne douta pas une seconde qu’elle mettrait sa menace à exécution. Il se tut. Il ne reçut pas cette réaction comme l’onde de chagrin qui, en toute logique amoureuse, aurait dû l’achever. Une fois de plus, la curiosité l’emporta. Pour quelle raison une femme qui venait de vous sauver la vie pouvait-elle projeter de vous tirer une balle dans la tête ? La question l’ intéressait. Il la lui posa un peu plus tard, quand elle se fut calmée et qu’elle lui eut fait raconter le reste de son histoire.

— À Bercy, vous avez abattu l’homme que j’aimais.

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