Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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— Et la famille ?

— Des négociants en vin de Bernheim, en Alsace, qui trafiquent honnêtement leur sylvaner au gros plant nantais. Ils ont déshérité Krämer au profit de leurs deux aînés. Sauf la part réservatrice, bien sûr, qu’ils lui ont donnée sous la forme d’une bicoque en ruine. De braves gens…

— Ton opinion, sur Krämer ?

— Attachant. Franchement, à l’époque, un gosse attachant. Dieu sait si j’en ai vu passer depuis, mais tu vois, je m’en souviens encore, c’est dire ! Un gosse un peu timide qui parlait comme un livre, subjonctifs et tout… Il m’a dit qu’il ne s’était senti lui-même pour la première fois de sa vie qu’au moment de l’arnaque.

— Autant dire qu’il était prêt à y replonger dès sa sortie de cabane.

— Oui et non, parce qu’il y avait Caroline.

— Caroline ?

— Une petite copine qu’il s’était faite à son cours d’art dramatique et qui est venue le pêcher le jour de sa libération. Une gamine à bonne influence, tu vois. Il l’a présentée à sa famille, il l’a épousée, ils ont même retapé le cabanon en ruine.

Ce qui n’empêche que le jeune Krämer avait ça dans le sang, l’arnaque, le grand vertige du dédoublement. Une passion qui faisait toute l’épaisseur du deuxième dossier. Arnaque à l’assurance-vie, contrôle fiscal bidon, arnaque à l’expertise pinardière, nouvelles ventes frauduleuses de biens immobiliers… cinq ans ferme, cette fois-ci. Quand le président lui a demandé de justifier ses actes, « difficilement explicables pour un enfant qui n’a manqué de rien », Krämer a répondu, très poli :

« Précisément, monsieur le Président, c’est une affaire d’éducation, je suis d’un milieu irréprochable, on ne peut donc pas me reprocher d’en appliquer l’enseignement. »

Silence.

Il y a une douceur étrange à entendre les cinq policiers débattre du cas lointain d’Alexandre Krämer, au milieu de cette nuit, la voix tamisée par le souci de ne pas réveiller le bébé endormi sur le ventre du collègue vietnamien. La vie passerait presque pour un murmure…

Seulement, il y a le troisième dossier. Dossier ventru. L’éternel parpaing que les récidivistes finissent tous par s’attacher au cou pour noyer leur vie.

— En sortant de prison, Krämer est rentré directement chez lui où il a tué sa Caroline et ses deux frères : Bernard et Wolfgang Krämer.

— Ses deux frères ?

— Des jumeaux. Elle avait refait sa vie avec la paire. Krämer les a descendus tous les trois, a mis le feu à la maison et s’est constitué prisonnier. Ça lui a pris le temps d’un aller-retour.

Voilà.

Le souffle nocturne de la ville sous ces hommes qui chuchotent…

Voilà.

— Et c’est en taule qu’il a été remarqué par Saint-Hiver ?

Oui. Krämer s’était mis à écrire. Des biographies imaginaires de surdoués de la finance. Transféré à la prison de Champrond, il y a passé quinze années modèles. Jusqu’à l’assassinat de Saint-Hiver.

— Pourquoi n’a-t-il pas fait un scandale quand il s’est aperçu qu’on lui fauchait ses bouquins ? Au lieu de buter Saint-Hiver…

Quelqu’un a posé cette question.

À quoi tout le monde réfléchit.

Réponse de l’inspecteur Van Thian :

— Auprès de qui, ce scandale ?

Développement :

— Mettez-vous à la place de ce type… Premier séjour en cabane, ses parents lui piquent son héritage… Deuxième séjour, ses frères lui fauchent sa femme… Troisième séjour, c’est la totalité de son travail littéraire qui y passe. Un travail de quinze ans ! Volé par son bienfaiteur… À qui un type comme ça peut-il se plaindre, d’après vous ? Sur qui peut-il miser, au juste ?

Silence.

— Un type comme ça ne pense plus qu’à flinguer tout ce qui bouge. La vengeance… C’est d’ailleurs pour ça qu’il purgeait sa perpète, non ?

— À propos de flinguer, mon cher Thian, ce Krämer a un point commun avec vous…

Le commissaire divisionnaire Coudrier fronçant le sourcil, feuilletant le troisième dossier…

— Excellent tireur, comme vous. Son beau-père, le père de Caroline, était armurier, rue Réaumur. Il voulait présenter Krämer aux championnats de France. Attendez, j’ai lu quelque chose d’intéressant à ce propos…

Mais renonçant à trouver la bonne page dans le fatras des expertises psychiatriques…

— Bref, un des psychiatres qui s’est penché sur Krämer a émis une théorie curieuse sur les tireurs d’élite… comme quoi les meilleurs d’entre eux opéreraient une sorte de dédoublement, au moment du tir, ils seraient à la fois le tireur et la cible, ici et là-bas, d’où leur extrême précision, que ne peut expliquer la seule acuité du regard… Qu’en pensez-vous, Thian ?

(« C’est la même chose pour les mauvais tireurs, pense l’inspecteur Van Thian, sauf qu’eux, ils se ratent. »)

— Il y a de ça.

La conclusion appartient au divisionnaire :

— Dès lors, vous savez qui vous avez en face de vous, messieurs, un tireur de la qualité de Thian, mais qui a pris l’habitude de tuer, sept assassinats en tout, si on compte le codétenu qu’il a égorgé avant de s’évader.

Fin de la réunion.

Tout le monde se lève, l’inspecteur Van Thian en maintenant contre sa poitrine la tête de l’enfant endormie.

— Thian, vous êtes arrivé après la nouvelle, mais tout porte à croire que nous avons un huitième cadavre sur les bras.

— Julie Corrençon ?

— Non, la directrice du Talion.

— La reine Zabo ?

— Comme vous dites, la reine Zabo. Disparue depuis trois jours.

41

— Trois jours et trois nuits, petit con.

(…)

— Je ne t’en ai pas parlé plus tôt pour ne pas t’inquiéter…

(…)

— Avec ces machines qui te poussent partout, tu dois avoir suffisamment de soucis comme ça.

(…)

— Mais ce soir, je craque. Insomnie complète. Excuse-moi.

(…)

— Ta Julie a encore frappé.

(Búshi Julie, Loussa ! Ce n’est pas Julie, Loussa !)

— Elle a enlevé mon Isabelle.

(Búshi Julie, bon Dieu !)

— Mercredi, Isabelle me convoque dans son bureau, et, entre deux questions d’ordre professionnel, elle m’annonce que les flics se trompent pour ce qui est de ta Julie.

(Tā shuō de duì ! Elle a raison !)

— Qu’elle l’a eue au téléphone et qu’elle a pris rendez-vous avec elle.

(Năr ? Wèishénme ? Où ? Pourquoi ?)

— Elle n’a voulu me dire ni où ni pourquoi.

(Māde ! Merde !)

— Elle n’a pas voulu non plus que je l’accompagne.

(…)

— En fait, elle était excitée comme une puce. Elle m’a juré ses grands dieux qu’elle ne courait aucun risque, si ce n’est celui d’être suivie par les deux inspecteurs chargés de sa protection. « Mais je les sèmerai, Loussa, tu me connais ! » Elle pétillait de l’œil, comme si les temps de la clandestinité étaient revenus.

(Hòulái ! Ensuite !)

— Est-ce que je t’ai déjà dit qu’elle a été formidable pendant la Résistance ?

(Hòulái ! Hòulái !)

— Moulins clandestins, imprimeries clandestines, réseaux de distribution clandestins, librairies clandestines, romans, journaux, elle a imprimé tout ce que les frisés interdisaient.

(…)

— Le 25 août 44, le soir même de la libération de Paris, le Grand Charles en personne lui a dit : « Madame, vous êtes l’honneur de l’Edition française »…

(…)

— Et tu sais ce qu’elle lui a répondu ?

(…)

— Elle lui a répondu : « Qu’est-ce que vous lisez, en ce moment ? »

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