Daniel Pennac - Aux fruits de la passion

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Aux fruits de la passion: краткое содержание, описание и аннотация

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La tribu Malaussène et ses proches ont le regret de vous annoncerle mariage de Thérèse Malaussène avec le comte Marie-Colbert de Roberval, conseiller référendaire de première classe.
Cet avis tient lieu d'invitation.

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Julie avait raison. Il fallait absolument empêcher ça.

J'ai fait taire mon chagrin, j'ai plongé en moi-même, je m'y suis concentré autant que j'ai pu, et là, pour la première fois de ma vie, au plus enfoui de moi, j'ai clairement sollicité une intervention surnaturelle.

Et le ciel m'a entendu.

Il m'a exaucé.

Exaucé !

Moi ! pécheur multirécidiviste, blasphémateur désespéré, rendu à l'extrême bout de mon rouleau sans foi… Le ciel m'a exaucé !

À la seconde même où le Petit allait ouvrir la bouche, une autre voix que la sienne a retenti dans la quincaillerie. Une voix venue de nulle part et qui s'étirait en disant :

— Ouiiiiii…

Une voix séraphique, qui slalomait languissamment entre nous :

— Oh ! Ouiiiii…

Le Petit a lâché la photo, l'œil rond derrière ses lunettes roses. Tout le monde a relevé la tête. Ce fut au tour de Balard et Fromonteux de jouer les statues de sel.

— Oui ! scandait la voix dans un halètement vorace, oui ! oui ! oui ! oui !…

Un ange féminin, à n'en pas douter, un ange superbement femelle, qui acquiesçait pleinement aux joies de la vie :

— Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Et qui, après avoir dilaté jusqu'à l'extrême ce hurlement de plaisir, se recroquevilla dans un soupir repu, comme on ramène les couvertures à soi.

Silence.

Tous les visages de la tribu s'étaient tournés vers la porte du dortoir.

Yasmina déboula de l'escalier, radieuse, jetant les yeux de tous les côtés.

— Sema ? Sema ? criait-elle, vous avez entendu ?

J'ai pivoté sur mes talons.

J'ai moi aussi fixé la porte.

Ma main s'est posée sur la poignée.

J'ai ouvert lentement.

Et oui…

Oui.

— …

— …

— …

Thérèse était dans son lit.

Elle dormait à poings fermés.

Pas un mot autour de moi.

De fait, quand on avait encore dans les yeux cette chose carbonisée au rictus éblouissant ou cet ovni posé sur la table familiale, cela commandait le silence. Une certaine trouille même, à en juger par le teint cireux de Balard et Fromonteux. Eux qui avaient tout vu dans ce domaine, c'était la première fois qu'ils assistaient à une résurrection. À vrai dire, en y repensant aujourd'hui, ce n'est pas ce miracle qui me surprit le plus. Ce genre de chose devait arriver un jour ou l'autre, avec Thérèse. Non, il y avait beaucoup plus extraordinaire. La vraie surprise était ailleurs. Thérèse, notre si pudique Thérèse, dont Jérémy affirmait qu'elle avait dû naître dans un scaphandre de cosmonaute, Thérèse était nue ! Elle était nue dans son lit pour la première fois de sa vie. Et les draps froissés ramenés sur elle en vrac, loin de cacher cette nudité, en accentuaient la splendeur. Parce qu'il y avait autre chose, aussi : Thérèse avait perdu ses angles ! C'était bien notre Thérèse, aucun doute possible, et pourtant c'était une autre, une Thérèse en courbes graciles, les cheveux dénoués, les bras alanguis, la peau lisse et diaphane, un sourire assouvi sur un visage presque poupin. Thérèse, pourtant, la même, mais Thérèse déliée tout à coup, gavée d'un sang généreux qui palpitait à la fleur de sa peau, Thérèse révélée à elle-même par on ne sait quel voyage.

— On dirait maman, a murmuré le Petit.

C'était exactement ça.

— Nâmet , a murmuré Yasmina.

Cela aussi était vrai, « nâmet », Thérèse semblait dans un rêve.

— On n'a pourtant pas rêvé, nous, a grommelé Hadouch.

— Il serait temps de s'y mettre, a feulé Rachida en s'enroulant autour de lui.

Comme Hadouch et Rachida allaient partir, il s'est encore passé autre chose. Le corps de Thérèse a été pris de soubresauts. Crispations discrètes, d'abord, comme un frémissement de toute sa peau sous un brusque courant d'air, puis une série de spasmes, s'entraînant les uns les autres, jusqu'à ce que Thérèse entière soit prise d'une trémulation de possédée, mais qui n'affectait ni son sourire ni son sommeil. Une béatitude trépidante à vous glacer le sang. Bien plus effrayant qu'un corps de femme classiquement tordu par les amusements du diable. Je crois bien que nous avons tous reculé d'un pas. Thérèse tressautait de la tête aux pieds, maintenant. Cela fit glisser sa couverture et nous la révéla dans sa toute nouvelle splendeur. Personne n'osa la recouvrir. Nous la regardions, entre horreur et ravissement, comme si une puissance occulte allait nous envoyer un message en relief sur cette peau resplendissante. Un très mauvais film, en vérité, mais qui semblait ravir Thérèse. Puis nous entendîmes les coups. Des coups sourds qui ébranlaient la maison. Cela montait des abysses. Un esprit frappeur s'acharnait, au rythme de Thérèse. Laquelle trépidait de plus belle et ne se réveillait toujours pas. Ces coups contre le plancher, les grincements du sommier, puis ces grognements étouffés, puis cette odeur familière…

J'ai enfin compris.

Je me suis accroupi.

J'ai regardé sous le lit.

— Ça suffit comme ça, Julius, sors de là !

Julius le Chien a aussitôt cessé de se gratter. Il s'est extirpé, autant que sa masse le lui permettait. Lui aussi nous a regardés comme si nous étions ressuscités. Pas la moindre trace de sa crise de la veille. Un fumet un peu plus affirmé, peut-être, un rien de perplexité dans le regard, aussi… Un surcroît d'humanité.

*

Nous avons consolé Balard et Fromonteux comme nous avons pu. Le café les a un peu requinqués. Ils sont repartis dans Paris, nantis d'une mission sacrée : trouver, sur sept millions d'habitants, la famille éplorée à qui offrir leur œuf de Pâques.

Nous venions de donner un sens à leur vie.

*

Tous les lits de la quincaillerie dormaient, à présent. Julie et moi avions récupéré notre territoire. Nous remontions lentement à la surface quand l'évidence m'a sauté aux yeux.

— Julie, tu avais bien dit capote ?

— Pardon ?

— Tu m'avais bien dit que Marie-Colbert avait une tête à baiser sous capote, de tout temps, sida ou pas ?

— Oui.

— Tu t'es gourée.

— Ah ?

— Thérèse est enceinte.

— Comme ça ? Du jour au lendemain ?

— Cent contre un.

À quoi j'ai ajouté, plus mort que vif :

— Ça se réalise, Julie. Tout ce que j'ai prévu est en train de se passer. Point par point. Marie-Colbert est mort. Thérèse est enceinte… Tu peux m'engueuler tant que tu voudras mais ça va me tomber dessus, je le sais, je suis juste en dessous, maintenant. Fin de la montée dramatique : dans moins de vingt-quatre heures, je me fais emballer par les flics.

13

Julie ne m'a pas engueulé. Elle s'est jointe à moi pour interroger Thérèse à son réveil. Qui a réagi en toute bonne humeur :

— Mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Benjamin avait raison, c'est tout ! Marie-Colbert n'en voulait qu'à mon don de voyance. Dimanche matin, après la nuit de noces — pas ébouriffante, la nuit de noces, entre parenthèses —, quand j'ai annoncé à mon mari que j'étais fichue pour la divination, j'ai vu sa figure s'allonger et je suis partie. Voilà.

Cela dit avec une gaieté primesautière en trempant une tartine de myrtilles dans un bol de lait blanc. Œil candide, mastication spongieuse, main déjà tendue vers une autre tranche de pain, Thérèse mangeait pour deux, elle s'envoyait un double petit déjeuner, enceinte d'un affamé, aucun doute là-dessus, squattée par un goinfre.

— Tu es partie comme ça ? a demandé Julie. Sans attendre confirmation ? Sans qu'il te chasse ?

Thérèse leva les yeux au ciel :

— Juliiiiie, je ne suis plus spirite, mais je ne suis pas conne. J'ai vu sa tête, je te dis ! Et puis quoi, tu connais les hommes ; s'il y a une chose qu'ils attendent de nous, c'est que nous leur donnions le courage de nous foutre à la porte. J'ai pris les devants, c'était mieux. J'ai attendu le train de nuit et je suis rentrée en douce. Benjamin, il n'y a plus de beurre ? C'est tout ce qui reste comme beurre ?

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