Frédéric Dard - Les vacances de Bérurier
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- Название:Les vacances de Bérurier
- Автор:
- Издательство:Éditions Fleuve Noir
- Жанр:
- Год:1969
- Город:Paris
- ISBN:нет данных
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le plus délirant,
le plus fou fou fou,
le plus san-antoniesque
des SAN-ANTONIO
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C’est le grand Céline qui a écrit : « Si les choses nous emportaient en même temps qu’elles, si mal foutues qu’on les trouve, on mourrait de poésie. » Oui, les choses… C’est quelque chose ! Bien moins décevant que les êtres, plus altier, plus noble, plus fidèle.
— Comme le disait votre ami, reprends-je, il faut pas mal de figurants pour tourner ce film à bord !
Clin d’œil ponctuateur. La souris a bondi.
— On va tourner un film ?
— Oui, mon chou, assuré-je en pensant que mon Eumig 8 mm fera l’affaire.
— Et alors ? coupe le détignacé.
— Alors, je viens de penser que les Bérurier sont en vacances à deux pas d’ici dans un camping. On pourrait peut-être…
On a pu.
Et c’est bien pour ça que tout est arrivé.
2
Il marche à longues enjambées rageuses, le Boss. Il ne s’est pas encore remis de sa commotion concernant la participation de sa fausse nièce à la croisière. Il en a classe de jouer les michetons, d’être pris en flagrant délit de bamboche par un de ses sous-fifres. Il en veut à la terre entière avec une mention toute spéciale pour le gars mézigue qu’il soupçonne d’avoir manigancé ce coup bas. Avec Camille, il se sait cornard d’avance. Une fille pour l’été ! Elle va faire des ravages sur le Mer d’Alors, il ne pourra pas intervenir, étant confiné dans les rôles ingrats de tonton gâteux. Du coup, sa victoire à propos de mon adhésion l’indiffère. Le Vieux est de ces hommes qui oublient leurs triomphes aussitôt qu’acquis pour ne plus s’intéresser qu’à leurs déboires. Notez, c’est ce qui fait leur force, cette insatisfaction permanente. L’homme facilement satisfait est heureux mais n’avance pas. Si Herzog se contentait de peu, la Butte Montmartre lui aurait suffi et il ne serait pas allé se faire engourdir les salsifis au sommet de l’Annapurna. De même, votre San-A, il se contenterait d’écrire des trucs policemards bien classiques au lieu de se foutre des stalactites dans le caberlot à force de vous pondre des machins à la mords-moi le neutron. L’ambition d’aider les autres. Il se mouche pas du coude ! Et après ! J’ai, tout autour de mon nombril, des choses qui ne sont pas mauvaises et l’envie me tenaille de vous les transmettre, libre à vous de les virguler à la poubelle aussi sec.
Y’a de beaux esprits qui se claquent les jambons à ma lecture. Drôlement sommaire, clament-ils, ces plâtreux, la philosophie de CE San-Antonio. Tu parles d’un chouette compliment, Zézette ! Si elle est sommaire, c’est donc qu’elle est bonne, ma philo. Les idées les plus élémentaires sont les plus valables. Je suis la trousse de secours de la pensée populaire. Le Meccano 0000 de la philosophie quotidienne. Le sandwich de l’esprit destiné à calmer les fringales urgentes. En sortant de ma buvette, on peut foncer vers les boutiques mieux approvisionnées pour y puiser des nourritures à grand spectacle, y subir des traitements électriques luxueux, s’y faire encaustiquer la cervelle et dorer l’intellect. Pas la peine de se tirer la bourre. Tant qu’à faire d’exister, existons ensemble, quoi ! La vie, faut y passer. Comme disait Icare : « Impossible de vivre sans ailes. »
En cette période de l’année, la traversée de la Croisette constitue un exploit. C’est le gros déluge de bagnoles sports bourrées de viandes dorées. Des amoncellements de cuisses et de nichons, des entrelacs de jambes, un fourmillement de couleurs, un éclaboussement de chromes, des odeurs cancérigènes d’essence et de goudron surchauffé. Le tout macère dans le soleil, sous des palmiers gris de poussière.
On prend l’affût à l’orée d’un passage clouté, prêts à foncer à la première déchirure. Nous sommes environnés de piétons provisoires qui tentent héroïquement de regagner leurs voitures. Un petit couple de sexagénaires fulmine. Lui est un petit truc extra-utérien qui n’aurait jamais dû quitter le bocal de sa jeunesse, elle est une guenon piailleuse musclée comme une écrevisse. Des chapeaux de paille enrubannés les maintiennent dans une ombre vénéneuse. Ils tendent le poing en direction de la grosse chenille bigarrée, infernale, grondante, insolente, paroxysmique, qui déferle, tonitrue, vrombit, insulte, rit, chante et brandit l’impudeur comme une bannière.
Faut les voir à l’ouvrage, les Côte-d’Azur’s men. Pare-chocs contre pare-chocs, gavés de poussière et de radio. Car, au plus fort de ce torrent pétaradeur, ça salut-les-copines en couronne, mes fieux ! On reconnaît des bouts d’organe de M. Claude François, des débris amygdaliens de l’Hallyday. Et des comme Sheila, vous en avez déjà vu des comme Sheila, dites ? Elle continue bravement de batifoler de la glotte, cette grande fifille, au milieu du vacarme, M. Lip, imperturbable nous distribue ses tops.
Ça défile encore, toujours. Des jeunes gens au torse nu laissent pendre leurs flûtes aux poils dorés hors de leur Triumph. Y a les congés payés aussi, ceux qui viennent de débouler de l’homicide route Napoléon et qui sont abrutis par la kermesse, avec des chaises longues arrimées sur la galerie, des voitures d’enfants, des matelas, des cages à serins, des skis nautiques, des bidets émaillés, des vélos japonais, des boutanches de butane. Ils pilotent en tricot de corps à grille. Mémère est toute congestionnée par le voyage et la chaleur. Dedans, on aperçoit minet en laisse, ou Médor qui tire son panais des grands jours par la portière. Y’a les mouflets au bord de l’asphyxie, belle-maman qu’a dégrafé son corsage, l’audacieuse, et qui s’évente avec le Chasseur Français. Elle coule un regard moribond la chère femme. Elle implore le ciel trop bleu, trop vide pour abriter un Bon Dieu compatissant. Le Bon Dieu, il fait son boulot, et les connards vacanciers qui troupeaudent le long de la mer ne sont pas inscrits à son planninge.
Y a aussi les touristes z’étrangers. Les Anglais impavides avec leurs frites pas plus violines que d’ordinaire, qui ne souffrent de rien, ne s’impatientent pas, ne regardent nulle part. Les Belges, en sueur, avec leurs bons regards confiants et admiratifs. Les Allemands calmes et doux, un peu préoccupés. Les Suisses soucieux de ne pas égratigner la carrosserie de leurs rutilantes Mercédès, qui hasardent des coups de klaxon et multiplient les appels de phare. Les Scandinaves plus naves que Scandi, blondasses, fadasses, connasses, qui distribuent des rires au gré des regards.
A la fin on en a marre d’attendre. La guenon brandit son ombrelle de maréchale et s’avance témérairement devant les mufles brûlants des chignoles. Napoléon au pont de Lodi ! Ralliez-vous à ma ganache blanche ! On lui emboîte le pas. On lézarde à travers les bagnoles aboyeuses. On croule sous les lazzi et les invectives. Des coups de frein cascadent.
Y a des chocs de pare-chocs. On s’ébroue. Les piétons farouches foncent, tapant sur la colonne. Blouing ! Un coup de poing sur un capot ! Tzoum ! un coup de pied dans un pneu. Faut savoir se battre, les gars. Ça s’organise, une traversée de Croisette en pleine saison. Ça se mérite ! Celui qui ne prend pas ses risques est condamné à tourner en rond autour d’un même bloc de maisons pendant la durée de l’été. Devant nous, une grosse dame américaine prend un coup d’aile dans les miches. Elle vitupère avec l’accent texan, ce qui est en ce monde la pire façon de vitupérer. Derrière, une paire de Japonais photographient en marchant. Faudra qu’un jour où je serai de passage au pays du Soleil-Levant je demande à voir l’album de photos d’un touriste japonouille, ça doit valoir le déplacement, j’ai dans l’idée. Comme bouffeurs de péloche y a pas pire. On se malaxe sur la chaussée en un formidable frotti-frotta international. On se piétine, on s’imbrique, on s’échange la sueur, on se porte, on se déporte, on fonce, on haie, on recule, on proteste, on atermoie, on se baigne dans des vapeurs d’essence et des effluves humains. On s’agglutine. On forme l’essaim, on déforme les seins, on pousse, on éructe, on érecte, on tracte, on se contracte, on détraque. On hue. On sue. On pue ! On devient mou. On est à la fois la pâte, le tube et la main qui le presse. Derrière nous le flot s’est reformé, devant nous il ne s’est pas encore interrompu. Nous constituons une île de chair qui dérive comme une banquise. La vieille à l’ombrelle a sombré. Son avorton avorté pousse des glapissements pour appeler sa pintade. Il la supplie d’être présente, la réclame à l’univers indifférent ! L’exige aux tomobilistes, aux piétons, aux palmiers, au m’sieur l’agent en chemise bleue qui cause du tiercé avec un copain rondouillard sur le bord de la chaussée. Des ménages se défont ainsi dans les traversées de Croisette, en été. Des tumeurs malignes s’y réchauffent, des fausses couches s’y organisent, des vices assoupis s’y réveillent, des graisses y fondent, de ecchymoses y violissent, des petites filles y devinent l’homme et des petits garçons, la pédérastie. C’est une formide émulsion qui gazouille à bloc. Une moche chenille processionnaire qu’arrive mal à processionner. On a des espoirs d’aboutir. Un timoré du volant qu’a des arrière-pen-sées à écraser le monde pédestre, file un timide coup de patin dont profite la horde pour le déconnecter du flot circulatoire. Les autres tomobilistes l’abreuvent de reproche derrière, ils lui disent comme quoi il est peigne-cul à outrance, qu’il fallait « enfoncer » (c’est le mot : enfoncer) et pas se laisser intimider par ces salauds qu’ont qu’à marcher sur les trottoirs au lieu de venir perturber la circulation déjà si épaisse. Car, pour un tomobiliste, la circulation ça n’est pas ce qui marche, mais seulement ce qui roule, et encore : ce qui roule dans le même sens que soi.
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