Frédéric Dard - Les vacances de Bérurier
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- Название:Les vacances de Bérurier
- Автор:
- Издательство:Éditions Fleuve Noir
- Жанр:
- Год:1969
- Город:Paris
- ISBN:нет данных
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le plus délirant,
le plus fou fou fou,
le plus san-antoniesque
des SAN-ANTONIO
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Je commence à piger l’origine du train de vie de mon Boss : un riche mariage. En somme, être chef de la police constitue pour lui un violon d’Ingres.
Comme quoi les castors n’ont pas tous la même manière de procéder, et les plus malins exploitent leur appendice caudal avec plus de discernement que les autres.
Ross a dû prendre des cours du soir avec Frégoli dans sa jeunesse, car il réapparaît, moins de cinq secondes plus tard, dans une tenue de serge noire à boutons dorés, impeccable. Il porte des leggings, une casquette plate, des gants de peau gris et il ressemble à un personnage d’Hadley Chase, revu et aggravé par Ronald Sharles.
— En route ! La voiture est loin ? lui demande mon surprenant directeur, toujours dans la langue des Beatles.
— A quelque trois cents yards, sir, lui répond le Driveman.
— C’est pour maintenir l’excellence de votre anglais que vous conversez dans cette langue avec Ross ? demandé-je au patron, avec un rien de léchouille.
Il hausse les épaules.
— Pas du tout, je lui parle anglais tout bonnement parce qu’il s’est toujours et vigoureusement refusé à apprendre le français. Vous savez, cher San-Antonio, que nos amis britanniques considèrent qu’il n’existe en ce monde qu’une seule véritable langue et un fourmillement de dialectes douteux qui ne méritent pas qu’on s’y arrête. Un Anglais préfère apprendre l’égyptien ancien ou le sanscrit plutôt que le français ou l’espagnol. Ross a obligé son épouse à apprendre sa langue. Moyennant quoi il a condescendu à habiter notre pays. Mais il a expédié sa progéniture dans des public-schools dès qu’elle eut l’âge d’entrer à la maternelle. Maintenant ses enfants sont établis là-bas. La francisation de Ross n’aura donc été qu’un très mince épisode dans l’histoire de cette honorable famille.
Ross nous précède, d’un pas mécanique d’officier de l’armée des Indes. Il s’engage dans un parking proche et je ne tarde pas à découvrir la Rolls-Royce la plus solennelle, la plus héraldique, la plus compassée, le plus vénérable qu’il m’ait jamais été donné de rencontrer. Noire comme la nuit des temps, anguleuse comme la Grande-Bretagne, sévère comme un dimanche londonien, formidable, impressionnante, haute sur pattes, elle fait songer à un monument historique magnifiquement conservé. Rarement pièce de musée ne s’est offerte à l’admiration des foules dans un meilleur état de fraîcheur.
— Belle grand-mère, n’est-ce pas ? plaisante le Vieux.
Je siffle admirativement.
— Je suis ému, Patron.
— Vous pouvez, mon garçon. De part et d’autre de cette calandre, un demi-siècle de gloire mécanique vous contemple. Très honnêtement, je pense que c’est plus à cause de cette auto que d’Amélie la femme de chambre que Ross est demeuré sur le continent. Cette Rolls, c’est sa Juliette Drouet. La plus tendre, la plus choyée des maîtresses. Parfois je le regarde la laver, la bichonner, vous voulez que je vous dise ? C’est é-ro-tique !
Des gamins en culotte éponge, plus dorés que des cochons en pain d’épice, examinent cette émanation du passé en échangeant des considérations en titi parigot.
— Tu crois qu’c’t’une bagnole ? demande le plus jeune.
— T’es louf, c’t’un machin pour la publicité, mon pote. Y doiv’atteler ce zinzin derrière une jeep et le balader en ville pour faire de la réclame !
— D’la réclame pour quoi t’est-ce que ?
— Pour un cirque, probable. Ou p’t’être pour un film.
En nous voyant investir l’engin, ils s’écartent prudemment, comme les techniciens de Cap Carnaval lors de la mise à feu d’un autobus interplanétaire. Le Vieux et moi montons à l’arrière. J’ai l’impression de m’installer dans un salon. Il y fait frais, les sièges sont moelleux. Une odeur doucereuse et vieillotte de cuir ancien et de fleur fanée vous glisse dans l’âme je ne sais quelle nostalgie olfactive…
Je fais du regard le tour du propriétaire. Un bar d’acajou. Un poste de radio-télévision. Un téléphone, un Frigidaire. Bref, la fin des fins, le super-luxe, le raffinement.
— C’est tout de même pas d’origine, ça ? demandé-je plaisamment en désignant les éléments précités.
— Non, bien sûr, murmure le Dirlo en sortant deux verres du bar, Caroline (c’est le nom donné par Ross à cette voiture, aussi faut-il prononcer Carolaïne) est une vieille dame à laquelle on a laissé sa belle robe de brocart, mais qui porte des dessous de starlett. Une orange-vodka bien frappée ?
— Volontiers.
Une vitre teintée nous sépare du chauffeur. Le Vieux décroche un tube acoustique antédiluvien.
— Direction Saint-Raphaël, Ross, je vous prie.
— Parfaitement, sir.
— Et le moteur ? m’inquiété-je, il est encore d’origine ?
Le Big Dabe me sermonne du doigt.
— Heureusement que nous sommes coupés d’avec Ross, dit-il. S’il vous avait entendu poser une question pareille, il aurait été obligé de s’arrêter pour avaler un comprimé de cardiorythmine. Non seulement le moteur est d’origine, mon cher ami, mais je vous donne ma parole d’honneur qu’on n’a jamais parlé de lui depuis 1920. Aucune bougie, aucune vis platinée n’ont été remplacées. Parler du moteur d’une Rolls de cette époque, c’est comme parler de l’infortune conjugale d’un cocu en sa présence ou comme traiter de l’inceste dans un couvent de carmélites. Le moteur d’une Rolls 1920 est une espèce de mythe qu’il est de bon ton de ne pas évoquer. Une pauvre nécessité qui fut palliée une fois pour toutes. Savez-vous que Ross a failli me quitter le jour où je lui ai demandé s’il n’y avait pas « comme un bruit bizarre en provenance du moteur » ? Vérification faite, il s’agissait d’un ivrogne qui s’était jeté avec sa bicyclette sous nos roues et que nous avons traîné sur une dizaine de kilomètres.
Effectivement, tout est silence dans cette voiture. Ross la pilote avec précision et souplesse. Il a contourné la ville pour aller chercher l’autoroute et la silhouette sombre de son dos ne bronche pas d’un pouce.
A un rétrécissement de la chaussée, nous sommes brusquement obligés de ralentir du fait d’un vieux teuf-teuf bourré de voyous hirsutes qui ahane misérablement. Ross réclame le passage d’un klaxon impératif dont le timbre est aux avertisseurs modernes ce que la voix de Chaliapine est à celle de Sylvie Vartan.
Il en résulte un concert de protestations et une volée de poings brandis. Loin de serrer le bas-côté, les blousons noirs se mettent à zigzaguer sur la route ce qui est, en pareil cas, la façon la plus éloquente de dire merde.
La voix impavide de Ross retentit dans le parlophone.
— Puis-je employer le dispositif 13, sir ?
— J’allais vous le conseiller, Ross !
— Merci, sir.
Et Ross avance la main sur son tableau de bord à côté duquel celui d’un Bœing 707 paraîtrait plus sommaire que celui d’une 2 cv. Il enclenche un bouton d’ébonite noir. Aussitôt le déferlement d’un avion de chasse en piqué retentit à l’avant de la Rolls. C’est cataclysmique comme bruit. Aucune trompe d’eustache ne saurait résister à cet aigre mugissement. Les sonotones explosent en recevant cette décharge d’ondes. Les tympans saignent. L’effet est magique : le tacot des petites gouapes décrit une embardée. Il escalade le talus et stoppe, les deux roues droites dans une terre labourée.
Fin de la sirène. Imperturbable, Ross double. Une giclée d’insultes part de l’auto embourbée, style : « Toi, avec ton carrosse pourri ! Esclave ! Fasciste ! Gaulliste ! Assassin ! »
Tout y passe.
Ross ralentit et demande dans le tube :
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