Frédéric Dard - Les vacances de Bérurier
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- Название:Les vacances de Bérurier
- Автор:
- Издательство:Éditions Fleuve Noir
- Жанр:
- Год:1969
- Город:Paris
- ISBN:нет данных
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le plus délirant,
le plus fou fou fou,
le plus san-antoniesque
des SAN-ANTONIO
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Y a des petites gosses genre Cosette, résignées comme des orphelines. Y a des vieillards maugréateurs. Y a des jeunes filles joyeuses. Des chiens qui pissent partout, à petites giclouilles préoccupées. Des jeunes gens avec leur transistor accroché au cou pour rien perdre de la publicité d’Astra ou de ce cher M’sieur Trigano qui est un peu le Dieu vigilant de ces sortes d’endroits.
Ça, c’est la corvée de flotte. Les caravaniers du désert. Dans le fond, la petite loco s’égosille en trinquebalant ses wagonnets bourrés de ciment malodorant. On voit des Arabes blancs de chaux qui s’agitent et louchent sur les campeuses. Y’aura une drôle de séance de ramonage chez ces messieurs, le soir venu, dans leur bidonville côte d’azuréen. De l’extase à retardement. Des évocations bien salaces.
J’entre à l’office : une vaste pièce circulaire qui pue la bière aigre et la laitue fanée. Ça fait épicerie-comptoir-bureau de réception. On y vend du chocolat et des sardines, des pêches blettes et des nouilles en vrac, de l’huile d’olive et des petites poupées provençales. Deux personnes vocifèrent à deux téléphones jumelés qu’aucune cloison ne sépare. La première, un grand, fort en cuissots, avec les cheveux en brosse et des poils partout, dit à une standardiste de Clermont-Ferrand qu’il l’emmerde ; tandis qu’une demoiselle dont on mate les noix à travers le short trop étroit gazouille à un Riri insituable des niaiseries pour militaire au clair de lune.
Deux marmots malmènent un billard électrique tout fulgurant d’éclairs jaunes et rouges dont les flippers battent éperdument de l’aile comme des papillons enlisés. Ça sonnaille, ça tintinnabule.
Je m’approche de la tenancière du camp (de concentration) ping. Elle est plâtreuse, bouffie, mal peinte. Une violette en guise de bouche. Un regard souligné trois fois au crayon vert. Une guiche à la Fréhel ! Des lustres de cristal en guise de boucles d’oreilles.
— Je cherche un dénommé Bérurier, dis-je. Il a dû arriver ce matin !
Elle me virgule un sourire pareil à un anus sur le point de happer le thermomètre.
— C’est à vous, la Rolls qui vient d’arriver ? élude-t-elle.
— Elle ne m’appartient pas, mais j’ai eu le grand privilège d’être véhiculé par elle !
La dame repeinte hoche sa tête admirable, ce qui met en branle un moutonnement de rides et de replis. Les bourrelets de la poitrine partent à l’assaut des fanons, lesquels communiquent leur frémissement à d’anciennes bajoues désaffectées.
— J’ai encore jamais vu un modèle semblable, fait-elle. Il est sorti quand ?
— Il s’agit d’un prototype, qui ne sera pas standardisé avant quatre ans au moins, la renseigné-je. A propos du dénommé Bérurier ?… plaidé-je en désignant le grand livre noir où sont consignés les noms des forçats.
— Oh oui. En effet, ils sont arrivés ce matin, très tôt…
Elle se mouille le pouce pour tourner une page collée à la précédente par une tache de confiture et une crotte de nez.
— Ils sont dans l’allée Adam et Eve, me renseigne-t-elle, la dernière au fond. Je vous les appellerais bien par l’haut-parleur, mais ça va être l’heure des informations et mes clients aiment pas qu’on interrompe.
— Ne vous dérangez pas, chère madame, je les dénicherai tout seul.
Le peuple s’est accru autour de la Rolls. Le carrosse disparaît derrière cette grappe humaine, on ne peut plus désinvolte, qui n’a aucune pudeur et ne se fait pas faute d’échanger des aperçus impertinents sur les établissements Rolls-Royce et leurs clients. Juste comme je sors, la voix enregistrée du plombier éclate, formidable, dominant le tulmute ambiant :
— V’s’avez donc jamais rien vu, tas de pignoufes ? Faut-y qu’j’me déculotte pour vous montrer l’clou du spectac ! Y z’ont rien à branler, ces pommes, pour s’agglomérer devant un tas de tôle !
Pour le coup la foule se dilue en maugréant. On ne résiste pas au ton acerbe du plombier de mon Honorable Singe.
L’allée Adam et Eve, avouez que c’est prometteur. Ça fait Eden… en diable ! on pourrait espérer des pins parasols, des lauriers-roses, des palmiers dattiers, toute un sylve féerique. Ça fait Paul et Virginie a priori, seulement a posteriori, on se rend compte que l’incident de la pomme a déjà chamboulé le ménage. Que la punition perpétuelle a pris effet. Je longe des souks bleus et ocres, assez pimpants d’aspect, mais où les conditions de vie en disent long sur la misère des hommes. Tous ces gus vautrés dans la poussière de ciment, ils sont en train de l’expier, le péché originel. Y en a qui se bagarrent avec leurs réchauds récalcitrants. Y’en a qui frappent leur progéniture pour se calmer les angoisses. D’autres qui sont de corvée de patates. Des qui se garnissent la tente de plaquettes Vapona à cause des moustiques et des qui s’oignent de Pipiol pour la même raison. On en aperçoit des tout cloqués, déjà. Bien rougeoyants, saignants même ! Y’a les stoïques qui lisent. Ceux qui profitent de son immobilisation pour trifouiller dans les intestins de leur Peugeot, lui vérifier les durites, lui dégorger les bougies, retendre sa courroie de ventilateur. Des dames font des lessives secrètes en de menus récipients pleins de mousse. On en devine qui s’envoient en l’air à travers les rideaux mal fermés de leur gentilhommière, on les entend se comporter, profiter du vacarme environnant pour se donner libre cours. J’en avise qui me font pitié, accroupis comme des fakirs dans leur maison de toile. D’autres, au contraire, y régnent en souverains : Abd-El Kader ! J’enjambe des détritus, je contourne des marmots au cul nu. J’évite des bassines. Je fais du slalom entre des ustensiles ménagers. Des garnements foncent à vélo entre les ruelles, renversent des galtouzes, regardent ceux qui baisouillent à travers des échancrures. On voit des habitués qui voisinent, se réjouissent de ce qu’il ne pleuve pas comme l’an passé. C’t’année elles s’annoncent merveilleuses, les vacances. Le camping de la Méduse enchantée mérite bien son blaze ! A mon avis c’est plutôt le camping de l’enchanteur médusé !
A force de me détroncher de droite à gauche, je finis par repérer la vieille chignole des Béru. Elle aussi aura sa place au musée. Notez que des 15 traction Citroën on en voit rouler encore quelques-unes. Mais des comme la tuture au Gros, il n’en existe pas deux. On peut pas croire qu’elle fonctionne avec ses emplâtres aux pneus, les cartons servant de pare-brise, les fils de fer aux portières afin de remplacer les poignées disparues, ses ailes absentes, les caisses de bois servant de malle arrière, ses phares pendants comme des yeux de lapin mort par énucléation.
A droite de ce qui fut une auto et qui demeure confusément un véhicule, une tente est dressée. Faut voir comme ! Elle ressemble à un chameau, la tente à Béru. Elle est penchée, elle se tortille comme un éléphant qui va s’asseoir. Des traînées sombres la souillent. Des trous l’aèrent. De la fange, déjà, s’en échappe. Et des plaintes aussi. Je reconnais l’organe grumeleux de Dame Berthe.
— Non ! Pas maintenant ! M’sieur Félix ! M’sieur Félix, voyons, mon époux est dans les parages ! Et si ma jeune nièce arriverait ! Je vous en prie ! Oh ! C’que vous êtes polisson dans votre genre ! On l’dirait pas à vous voir si sérieux, m’sieur Félix !
Un temps, la voix protestataire reprend, plus faible, déjà vaincue, presque soumise !
— Aaah ! C’que vous êtes bien constitué, m’sieur Félix ! Réellement vous trompez vot’monde ! Oh ! Oh la ! M’sieur Ffffféliiix ! Ah tu la voulais, ta grande, hein, cochon, enchaîne l’épouse Bérurier en changeant résolument de registre. Elle vient d’accélérer, Berthaga, de pousser à fond la combustion pour s’arracher à l’attraction terrestre. La v’là partie pour sa virée cosmique ! La tente, ça finit de l’ébranler, si je peux dire, cette séance. Son mât de misaine devient un mât de cocagne. Ma parole, ils y grimpent après pour que ça vertige de la sorte. Y a de la frénésie dans le matériel. Des boursouflures sporadiques ! Des dépressions ! Du roulis ! Des protubérances ! Elle s’affaisse mollement, la tente. Elle est latente, sa chute ! Un rush sur la gauche arrache deux piquets d’un coup. Des amarres craquent. Le bivouac au Béru commence à rouler bord sur bord. Sa cargaison est désarrimée, complètement folingue. Une jambe nue de la Berthy jaillit à l’air libre, se replie sur une forme fantomatique. Ça trémousse éperdument. Ça halète ! Ça crève ! Ça pète ! Elle est à genoux, la guitoune, à présent. Titubante comme un taureau foudroyé. Avec encore des cris et des soupirs. Des conjurations. On dirait que c’est l’édifice de toile qui agonise se démet de ses fonctions protectrices, se soumet aux intempéries à venir, reconnaît sa faiblesse. Le beaupré va égratigner la tente voisine, celle d’un solitaire aux genoux cagneux, porteur d’un collier de barbe style instituteur célibataire. Il fumait son calumet, le campeur contigu. Un sage, ça se reconnaît à la manière qu’il expulse sa fumaga à longs pets souples et précieux. On se croise les regards, il hausse les épaules.
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