Frédéric Dard - Les vacances de Bérurier
Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Dard - Les vacances de Bérurier» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1969, Издательство: Éditions Fleuve Noir, Жанр: Иронический детектив, Шпионский детектив, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Les vacances de Bérurier
- Автор:
- Издательство:Éditions Fleuve Noir
- Жанр:
- Год:1969
- Город:Paris
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Les vacances de Bérurier: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les vacances de Bérurier»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
le plus délirant,
le plus fou fou fou,
le plus san-antoniesque
des SAN-ANTONIO
Les vacances de Bérurier — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les vacances de Bérurier», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Après bien des encombres, on atteint l’autre rivage. Pas exactement l’autre rivage, mais la langue de terre plantée de palmiers et de lauriers-roses servant de refuge. Tout est à recommencer de l’autre côté avant d’accéder au bord de mer. En plus on a la caravane qui radine en sens contraire. Les deux s’embrouillent dans l’oasis, se bousculent, se regardent en chacals de faïence ! Rien de commun entre des piétons se dirigeant de gauche à droite et des piétons allant de droite à gauche, rien hormis les jambes et les angoisses. Ils ne se sentent pas unis le moins du monde par leurs grandes misères de bipèdes. Aller sur le bord de mer et en revenir découle de deux philosophies contraires. A l’instant du croisement, les deux troupeaux sont farouchement, fondamentalement opposés l’un à l’autre.
— C’est beau les vacances, hein ? me lance le Vieux par-dessus une demi-douzaine de têtes plus ou moins basanées.
Son ton sarcastique tisonne l’émeute. Des aigres, des bilieux lui rétorquent à la cantonade qu’il avait qu’à rester chez lui, car tous ces gens : les à-pince et les en-voiture, déposent leur martyre sur l’autel des vacances. Deux soldats ennemis qui s’affrontent sont étroitement, secrètement unis par le formidable lien de la guerre. Ici, ces personnages mobiles, soit par action personnelle, soit par mécanique interposée, sont tous, de façon diverse, les farouches pionniers des vacances.
Nous voici enfin arrachés à l’océan de ferrailles. Le Dabe se plante au bord du trottoir pour regarder derrière lui le chemin parcouru, avec cet air de défi blasé qui est celui des vainqueurs murmurant : « Je ne suis qu’un homme comme les autres, et pourtant je l’ai fait ! »
— Regardez leur têtes, mon petit, murmure-t-il en me harponnant par le bras. Des monstres, tous. Ils sont terribles ! On ne lit que haine, peur et rage sur ces figures. Les jolies femmes sont laides de colère ; les mâles les plus athlétiques misérables comme des gnomes. Les plus belles lèvres en fait ne font que cacher des dents. Regardez, San-Antonio, comme ils ont tous sorti leurs dents.
Ainsi parla le Big Boss dont le crâne bronzé rutilait au soleil, jonglant avec les reflets de la chère Méditerranée.
— Au fait, où allons-nous ? m’enquiers-je.
— A la recherche de mon chauffeur.
— Bozon est ici ?
— Je parle de mon chauffeur privé.
J’ignorais qu’il en eût un. Dites, c’est le gros train de vie pour Pépère, décidément. Voilà un bonhomme qui m’épatera toujours.
Nous dévalons jusqu’à la plage où une humanité dénudée prend son fade avec Phœbus. Consciencieusement alignés en une parfaite ordonnance, ces embrocationnés de chaud confient leur denrée putrescible au soleil pour qu’il lui donne une apparence comestible. Ils rissolent en silence, stoïques. Prométhées ! Le mahomed hilare leur décolle la couenne, leur rôtit les jambons, leur crève les yeux, fout la pagaïe dans leurs flores microbiennes. Eux, magistraux comme des gisants, subissent les coups de lardoire avec ferveur. Y a des bien cuits et des saignants, des à point et des carbonisés. Ils se barbouillent de chaleur, ils s’en oignent l’oigne. Ils pourraient se faire dorer les intérieurs, ils se déballeraient aussi sec la tripaille sur le sable brûlant, se distendraient les meules pour se laisser brunir le trésor.
— Et ça, San-Antonio, ÇA, gémit le Dirlo, ça ne vous porte pas au cœur, dites ? Vous n’éprouvez pas une incœrcible nausée à longer cet alignement de quasi-charognes ?
Mon regard se réfugiant d’instinct sur une superbe blonde, je réponds par une moue.
— Mouais, ronchonne mon supérieur, après tout, il y a peut-être un âge pour ça.
— Mais non, monsieur, regardez ce groupe d’énormes vieillardes bourrées de cellulite et de fanons. Ces ex-femmes viennent là par coquetterie, en espérant que leur peau, une fois brunie, sera plus appétissante. Or, monsieur, la coquetterie, si l’on y songe, est une forme d’altruisme puisqu’elle consiste à se rendre plus engageant aux yeux de ses contemporains.
Il marche de plus en plus vite sur le front des troupeaux couchés.
— Vous savez où se tient votre chauffeur ?
— Oui, là-bas.
Il me désigne le club de volley-ball sur les courts duquel s’agitent des éphèbes en short.
— Il joue au volley ?
— Il a cette marotte en effet !
— Bon sport, monsieur !
Je suis tout contrit. Je n’ai jamais eu de contacts privés avec le Vieux. Toujours le boulot, le boulot, le boulot. Alors je ne sais pas faire. Je voudrais comporter mieux. Comment agit-on sur une plage avec un monsieur qu’on fréquente depuis des années mais dont on a toujours été séparé par un bureau ministre en acajou avec coins de bronze ouvragés ? Doit y avoir une adaptation à exécuter, un nouveau langage à trouver, une certaine liberté de ton à mettre au point, une démarche surtout à définir, non ? C’est cela le plus duraille : marcher au côté d’un supérieur que l’on n’a jamais connu qu’assis.
Nous déboulons en bordure des volleyeurs. On les croirait montés sur ressorts à boudin, les joueurs. Ils sautent sur place, montent et descendent comme des pistons. La grosse balle voltige au-dessus d’eux, vachement fascinée par l’attraction terrestre, mais toujours récupérée par une main ou par le mari de cette dernière : le poing.
Le Patron s’arrête, mains aux poches et considère la partie en ricanant.
— Il a l’air fin, le bougre, soupire-t-il. Comment un individu normal peut-il s’acharner sur un ballon ?
— Besoin d’exercice, laissé-je tomber.
— En ce cas, il existe la culture physique.
— C’est moins marrant. Un exercice solitaire n’a rien d’exaltant, monsieur, tandis qu’un jeu d’équipe transporte l’individu. Ici-bas, l’homme a besoin d’un moteur pour agir. Ici, le moteur c’est la victoire. Ces dix messieurs ont la volonté de gagner et pendant le temps du match, leur existence s’en trouve comme ennoblie.
— Ennobli ou pas, il me faut mon chauffeur ! riposte l’irascible.
— Quel est-il ?
— Le plus vieux !
Je découvre alors, dans le camp adverse, un vieillard musclé, à la poitrine couverte de poils gris, aux cheveux d’un blanc pisseux, doté d’une formidable moustache encore rousse.
— Ross ! crie sèchement le Vénérable.
Le moustachenu, ainsi interpellé, adresse une mimique au Vieux. Puis, profitant de ce que la balle sort, il lève le bras pour signaler qu’il souhaite quitter la partie.
Un jeune gorille s’écrie alors :
— Hé, les gars, y’a le druide qui veut se barrer !
On le remplace et le prénommé Ross quitte le court sableux. Un peu pittoresque, le personnage. Il a le menton carré, le nez crochu, les pommettes saillantes, le regard presque blanc. Son short blanc est trois fois trop large pour lui et lui descend sous les genoux.
— Ross ! dit le Vieux, en anglais ; mettez-vous rapidement dans une tenue décente, j’ai besoin de vous !
Ross opine et s’engouffre dans un vestiaire.
— Il est Anglais ? m’étonné-je.
— Jusqu’au dernier bouton de son uniforme.
— Il est rare qu’un Français ait à son service du personnel britannique.
— Très rare, convient le Déplumé, aussi Ross est-il là par suite d’un concours de circonstances.
Le pedigree et le destin de Ross ne constituant pas le sommet de mes préoccupations présentes, je m’abstiens de questionner le Patron, mais sur sa lancée, celui-ci explique :
— En 1920, mon beau-père a acheté une Rolls-Royce. En même temps que la voiture, la firme britannique lui a envoyé un technicien chargé d’expliquer le maniement et l’entretien du véhicule au chauffeur français chargé de le piloter. Ross était ce technicien. Au cours de son séjour, il est tombé amoureux de la femme de chambre de mon beau-père. Elle lui a plu, il a cassé la figure du chauffeur avec qui elle était fiancée et a pris radicalement la place de ce dernier. Il a épousé la femme de chambre et n’a plus quitté notre famille. A la mort de mon beau-père j’ai conservé l’ensemble, à savoir la femme de chambre, le chauffeur et… la Rolls ! Amusant, non ?
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Les vacances de Bérurier»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les vacances de Bérurier» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Les vacances de Bérurier» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.