Frédéric Dard - Bouge ton pied, que je voie la mer

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Bouge ton pied, que je voie la mer: краткое содержание, описание и аннотация

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— Bouge ton pied que je voie la mer, soupira Véra.
J'ai bougé mon pied.
Elle a vu la mer.
Et du même coup, le spectacle le plus effarant, le plus incrédulant, le plus tout ce que tu voudras qui se puisse imaginer !
Si tu ne crains pas les péripéties, entre avec nous dans la ronde, mon pote.
On n'a pas le temps de s'embêter.
D'ailleurs, on n'a même pas le temps de comprendre.
Mais on n'est pas là pour ça, hein ?

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Je descends jusqu’à Pinuche endormi dans un fauteuil Arouet, les jambes sur une chaise complémentaire.

Il est attendrissant dans l’abandon du sommeil, Baderne-Baderne. Chez certains oiseleurs en déconfiture, tu trouves, au fond d’une cage sanieuse, quelque vieux merle déplumé et plus ou moins agonisant, engoncé dans son plumage clairsemé, l’œil clos, les ailes tombantes. Eh bien, Pinuche, c’est pile cette image. Le col de son lardeusse remonte plus haut que les oreilles, cependant que le bord de son chapeau descend plus bas que le nez. Il a la tête penchée, la paupière fripée, les bras pendants. On s’aperçoit que les semelles de ses godasses sont trouées. Ses poches débordent. Un cache-nez en sort, pareil à une mue de serpent abandonnée par son locataire.

Je le secoue sans brusquerie. Il soulève ses stores vénitiens, me constate et me sourit aussitôt. Cher brave homme, va !

— Il a parlé ? demande-t-il en regardant le plafond.

— Toujours pas. J’aimerais t’envoyer sur le sentier de la guerre, César.

— C’est-à-dire ?

— J’éprouve le besoin de posséder un petit papier du bonhomme. On me l’a désigné, on m’a dit de lui faire préciser ses intentions, mais on s’est abstenu soigneusement de m’affranchir sur sa personne, ce qui n’est pas très délicat. J’aimerais savoir un peu d’où il vient, depuis combien de temps il est à Paris, bref, un maxi. Toi qui es un maître ès fouille-merde, tâche donc de m’obtenir un bout de curriculum.

Docile, la Vieillasse s’arrache, remet en place son fagot d’os, rajuste pardingue et bitos, bâille sans décrocher son râtelier noirci sous le harnois et demande :

— Quelle est son adresse ?

Je la lui communique et il s’en va. Des feuilles mortes emportées par le vent aigre s’engouffrent dans le pavillon au moment où il délourde.

Il fait froid dans cette baraque. Elle appartient à un parent de Bérurier, établi au Maroc, et qui lui en a confié les clés. Inhabitée depuis plus d’un an, elle entre en déglinguerie ; le chauffage électrique est insuffisant et elle se met, de la cave au grenier, à puer la joueuse d’harmonium.

J’aurais dû me pourvoir d’un transistor. Comme musique, je n’ai que celle de la bise et le bruit des volets mal assurés clapotant contre la façade. Ambiance morose, à la limite du lugubre, avec ce type inconnu, en haut, ficelé et prostré.

Je guigne le fauteuil abandonné par Pinuche. La viduité momentanée de mon existence m’accable. Je m’accommode (Louis XV) mal de ne rien foutre, et attendre m’est parfois insupportable. Alors quoi, dormir ?

La sieste digestive ?

Je me dépose entre les bras rembourrés du siège. Mes pieds vont tout seuls à la chaise. Je ferme mes yeux ensorceleurs, qui tant ont suractivé de glandes féminines.

Mais la pionce ne vient pas. J’ai grande envie de déclarer forfait, de tout envoyer chez Plumzingue. Ce genre de boulot n’est pas à ma mesure. C’est de la besogne de gestapiste, décidément. Dès le retour de Mathias et du Gros, j’irai tuber au Vieux que je crie pouce et qu’il me trouve un remplaçant.

Fort de cette confortante décision, je me sens mieux. Et voilà qu’on frappe à la porte. Ce ne peuvent être mes scouts de France, vu qu’ils sont en pleine jaffe. Le toc-toc est du genre poli, rien de comminatoire. Néanmoins avant de déponner, je vais filer un coup de saveur par la fenêtre. J’avise une demoiselle sur le perron, très very bioutifoule à première vue, dans un manteau de lynx. N’écoutant que mon émoi, je cours lui ouvrir. C’est pas une pin-up, mais une jeune fille d’environ dix-neuf ans, d’un châtain à reflets cuivrés, à la peau ambrée constellée de taches de rousseur. Elle est à peine fardée : un soupçon de rouge à lèvres et point c’est tout. Bon, probable qu’elle quête pour la paroisse, non ? Ou bien qu’elle est en panne avec sa R 5 Le Car et réclame de l’assistance ? Moi, je me dis ça. Mais je peux me gourer. Il m’est déjà arrivé de me tromper, et même de tromper les autres ; je peux te signaler une centaine de maris qui te le confirmeront.

Je souris à l’arrivante, mais elle arbore, comme on dit en vraie littérature passée à la peau de chamois, un visage soucieux, et j’ajouterai même, sans supplément de prix, crispé.

— Mademoiselle ?

Et tu sais quoi ?

Je te le donne pas en mille, mais entier :

— Je suis Emily Sliffer, et je viens chercher mon père, elle me virgule en pleine poire.

Le Sana, tu le connais ? Pas fastoche à décontenancer. Pourtant, dans le cas présent, son self-control prend de la gîte.

La gosse exprime dans un français corrèque, mais avec un fort accent anglo-saxon. Elle a des yeux changeants, gorge-de-pigeon, tu sais ? Tantôt bleus, tantôt verts, selon la lumière qui les frappe.

Mon hébétude est splendide. Je m’affublerais d’un nez qui s’allume et d’une perruque à toupet giratoire, je pulvériserais les records de clownerie.

— Vous venez chercher qui ça ? bafouillé-je.

— Mon père, Antony Sliffer.

Je m’arrange pour reprendre une contenance potable.

— Vous êtes ici chez Lucien Lordurier, ajouté-je.

D’un haussement d’épaules elle me signifie qu’elle s’en fout un tantinet que la masure appartienne à Lordurier ou au prince de Rogne, pardon : de Galles !

Ma pensée retrouve une vitesse de croisière décente (de police). En un éclair (tu me pardonneras la platitude de l’expression, je t’ai habitué à mieux, mais on vit des temps de restriction), je pige le parti qu’il me serait possible de tirer de la situation. Si Emily est réellement la fifille au mec du haut, tu parles d’un moyen de pression (et surtout d’oppression) pour l’inciter aux confidences !

Mais ce serait abject, hein, tu penses.

— Quelle drôle d’idée de venir frapper à cette porte ! poursuis-je.

Elle a l’air franchement désemparée, cette gosse. J’en suis retourné comme un fonctionnaire de l’ancienne majorité passé à la nouvelle.

— Comment se fait-il que vous veniez ici ? demandé-je.

— J’ai reçu un appel téléphonique anonyme.

— Comment ça ?

— Mon père a disparu depuis trois jours. J’étais morte d’inquiétude. Ce matin, quelqu’un m’a téléphoné pour me signaler qu’il se trouvait dans cette maison.

Elle plonge ses fabuleux yeux dans les fabuleux miens.

— C’est vrai, n’est-ce pas ?

— Folie ! exclamé-je. Folie !

Qu’à cet instant solennel et épiscopal, v’là-t-il pas le cor de setter irlandais qui débaroule l’escadrin en jappant de joie et se met à faire mille grâces à la gosse, merde ! J’ai l’air finaud, mézigue !

— Sexy ! elle irradie, la miss ! Oh ! my dear Sexy !

Que cette fois : dans le cul la balayette, mon Tonio, t’es feinté de première.

— Je suis trop bon avec les animaux, soupiré-je, ça me perdra. Venez !

Elle entre, je lourde. La drive au first floor ! Quand elle aperçoit son vieux saucissonné dans la camisole, elle pousse un grand cri et se jette sur lui.

Daddy ! Oh ! daddy !

Bon, la séance lacrymale, mon gars ! Bisouille, étreinte, t’es là, j’sus là, je t’aime ! J’en ai l’alarme à l’œil.

Sliffer se laisse gnougnouter.

Ma pomme, je m’avance, décidé. Clic ! Je passe une menotte au poignet droit de la petite, engage la chaînette nickelée entre les barreaux du lit de fer, et clac ! emprisonne son poignet gauche.

— Comme cela, dis-je, j’en ai deux pour le même prix.

Elle s’est laissé enchaîner sans comprendre. Tu ne peux pas te figurer ce qu’elle est choucarde, la pauvrette, dans son manteau de fille à papa, si gracieuse et innocente, avec cette horrible ferraille aux avant-bras.

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