Paul Féval - Annette Laïs

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J'éprouvai comme une réminiscence aiguë de ma douleur, tant cette définition était juste.

«Et comme la fièvre cérébrale, continua Josaphat, est compliquée ici d'une affection nerveuse très accentuée, la manie, car c'est probablement une manie temporaire, a dû être terrible.

– Ah! je me doute bien de ce qu'était son idée fixe! soupira ma cousine.

– Question extra-médicale, belle dame. Mais je suis bien sûr que l'idée fixe de la petite sauterelle du théâtre Beaumarchais n'était pas M. le président de Kervigné.

– A propos, demanda ma cousine, qu'a-t-elle eu cette Annette Laïs?

– Une fièvre cérébrale, tout comme notre jeune ami.

– Et sa situation?..

– La même que celle du chevalier. Ou eût dit le même pouls.

– Où donc allez-vous la voir?

– Mais, chez son père. Son père est un tigre pour l'honneur!»

Ma cousine éclata de rire. Son rire ne me blessa pas du tout. Je faisais grande attention, cependant, à ce que disait le docteur.

«Parbleu! s'écria-t-il en tirant sa montre, je vais manquer l'audition de la Squarciafico, chez Tamburini. Elle demande cent mille francs, les feux et le congé pour son contre- ut et ses roulades dans le grave. Faites taire le petit, s'il veut parler. A ce soir.»

Ma cousine s'établit près de moi avec un livre. Elle m'avait veillé comme une sœur de charité. Je n'avais aucune envie de lui parler. Ma pensée n'était pas confuse, je sentais plutôt ma cervelle vide comme une coquille d'œuf. Ma préoccupation était de savoir exactement et clairement quelle avait été mon idée fixe. C'était me pencher au-dessus du vertige d'où je sortais à peine.

Aussitôt que mes regards plongèrent là-dedans je fus entraîné et précipité. La réponse à ma question imprudente fut l'idée fixe elle-même qui revint torturer mon cerveau.

Je sus du moins ce qu'elle était, car je gardais la possibilité de raisonner. Mon idée fixe avait été merveilleusement définie par ce fou de docteur Josaphat. Cet homme là devait vivre avec des idées fixes. La mienne consistait en un effort extravagant et patient dirigé vers ce but impossible: revoir ce que je n'avais pas vu.

Je cherchais tout uniment le visage d'Annette Laïs, ses traits, son sourire, au milieu de cette giboulée de fleurs qui tourbillonnait dans ma mémoire. Je n'avais vu qu'une ombre; qui était un papillon, perdu dans un brouillard de gaze; je voulais la femme, je la voulais belle comme les invraisemblances de mon rêve; je la voulais éblouissante comme les rayons de ma féerie.

Peut-on dire que je l'aimais alors? J'avais entendu sans colère ni dépit, la dernière comme la première fois, les paroles méprisantes du docteur Josaphat. Rien en moi ne se révoltait pour défendre Annette Laïs insultée. Il est évident que je ne l'aimais pas.

Mais alors à quel ordre de sentiments rattacher l'obstination de ma pensée qui allait vers le même objet toujours, entêtée et patiente comme le son de cloche qui, dans ma tête, répétait le nom d'Annette Laïs?

Je suppose que c'était ma fièvre, rien que ma fièvre, et que ma fièvre, pour employer la langue du savant Josaphat, était un des prodromes de cet amour foudroyant qui allait être toute ma vie; car je n'ai fait que cela en ma vie: aimer Annette Laïs!

J'eus deux visites: Laroche et M. de Kervigné.

Dès que Laroche entra, ma cousine mit un doigt sur sa bouche et lui dit:

«Attention à toi, Roro! le chevalier a sa connaissance.»

Laroche vint jusqu'à mon lit et m'examina. Je tenais les yeux fermés.

«Madame la vicomtesse se fatigue beaucoup,» prononça-t-il d'un ton respectueux.

C'était en Bretagne seulement que nous l'appelions la présidente.

«Il est sauvé, répondit ma cousine, ne suis-je pas assez payée?

– C'est selon comment madame la vicomtesse l'entend, repartit Laroche, dont la voix de baryton, prétentieuse et offensante, n'excitait plus en moi aucune espèce de colère.»

Ma cousine reprit tout bas:

«Il a prononcé mon nom plusieurs fois dans sa fièvre.»

Je devinai un sourire sur les lèvres du maraud, qui ajouta militairement:

«Je venais de la part de monsieur prendre des nouvelles de madame.

– Tu diras à monsieur qu'il peut venir, répondit ma cousine. C'est son parent, après tout. Cela lui fera plaisir de le voir en bonne voie de guérison.»

Laroche sortit et M. de Kervigné entra presque aussitôt après. Ma cousine tendit la main à son mari, qui la porta fort galamment à ses lèvres. On parla de moi un instant; ce fut, de part et d'autre, en des termes bienveillants, puis le président, changeant de matière tout-à-coup, dit:

«Que pensez-vous que l'on doive faire de ce Laroche?

– De Laroche? répéta ma cousine étonnée.

– Il m'obsède, et je ne puis le faire taire qu'en le congédiant. Il interprète votre conduite avec notre jeune cousin d'une façon tout à fait blessante. Ce sont toujours de nouveaux rapports…

– Laroche! fit encore une fois Aurélie.

– Je crois savoir que vous tenez encore à lui, prononça le président sans aucune intention de raillerie.

– Uniquement parce qu'il vous est fort attaché,» répondit très sérieusement ma cousine.

Elle sonna. Laroche parut.

«Mon ami, lui dit-elle avec douceur, monsieur vous paye pour surveiller le dehors et non point le dedans. Nous sommes un bon ménage. Monsieur m'a chargé de vous parler comme je le fais. Je suis au-dessus de vos bavardages, qui fatiguent monsieur et qui vous feront mettre à la porte. Allez et mêlez-vous de ce qui vous regarde.»

Laroche, tout blême, sortit obéissant à son geste impérieux. Le président baisa une seconde fois la main de sa femme et ce fut en souriant.

«Vous avez raison, dit-il, c'est un beau coquin. Le voilà mieux planté que jamais.»

Quatre jours après cette entrevue, j'eus permission de me lever une heure. Ma cousine agissait avec moi comme la plus tendre des mères, et le docteur Josaphat lui-même me témoignait quelque estime. Il nous annonça que ce jour-là même Annette Laïs s'était levée aussi.

«Il ne faut pas s'y tromper, dit-il à ma cousine, les autres sont la douzaine, mais elle est le treizain. On tient la dragée haute au président, et toute la famille vous a une tenue héroïque, un père à cheveux blancs, un frère qui ressemble à Mélingue dans ses grands rôles. M. de Kervigné ira loin s'il court toujours.»

J'ai peine à exprimer ces nuances, et cela est nécessaire, pourtant; j'écoutais avec curiosité, voilà tout. Annette Laïs m'occupait tout entier, mais c'était malgré moi, et le mot intérêt, tout froid qu'il est, serait trop chaud encore pour rendre la nature de mes sentiments à son égard. Annette Laïs était pour moi le reste de ma fièvre. Si je n'essayais pas de fuir, c'est que je sentais à priori que c'était là l'impossible.

Rien n'avait changé, son nom était le refrain, le son de cloche, la tyrannie d'une migraine.

On me donna deux lettres de Vannes, dont l'une avait déjà six jours de date. Ma cousine avait eu la bonté d'y répondre. La lecture de ces lettres me fit du bien: celle de ma mère laissait voir une tendresse et une sollicitude qu'on ne m'avait pas toujours montrées.

La séparation semblait lui avoir appris à me mieux aimer. Elle me rappelait néanmoins ses diverses commissions, et, sur quatre pages, les petits en avaient bien trois pour leur part. «Cha'ot veut aller avec tonton René,» avait dit mon neveu. Quel enfant! Les dents de Mimi poussaient. La lettre de mon père était plus courte, mais elle contenait deux apostilles, une de ma tante Bel-Œil, une de ma tante Nougat. Mon père me disait de faire bonne figure à Paris et de ne pas ménager sa bourse. Il terminait en s'écriant: Je ne t'en dis pas plus long! A la soupe! Bon appétit, bonne conscience!

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