Paul Féval - Annette Laïs

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Je ne pus m'empêcher de sourire et je répondis:

«Vous êtes une fée, ma cousine.

– Pas mal, René? vous avez bien dit cela. Prenez note de ma toilette, si vous voulez, car je vais en changer. Il faut être simple, quand on fait une escapade, et je vais tout uniment me déguiser en petite bourgeoise du Marais. Est-ce vrai que le Breton bretonnant est parti? J'aurais aimé le montrer: il avait une tête superbe, pour sûr et pour vrai. Allez m'attendre au fumoir. Fumez-vous? Il faut apprendre à fumer. Le monde marche. Tout ce qui fait crier les dames est bon. Souvenez-vous que vous marquez un point chaque fois qu'on dit: «Fi donc!»

Nous étions sous le vestibule. Elle s'éloigna, moins légère qu'une sylphide. Le spécimen d'entretien qui précède est, je puis l'affirmer, d'une exactitude rigoureuse. J'admire souvent combien sont sensibles et claires les premières pages de nos souvenirs. Dès que je le veux, je revois ma cousine la présidente dans ses moindres détails, et, certes, ce n'était pas une physionomie à la douzaine. Il y avait en elle un mélange curieux de l'élément breton et du condiment parisien. Ce qui pourra étonner, c'est que son élégance était bretonne et ses vulgarités parisiennes. Elle était de race, on le voyait pleinement; mais le niveau de l'inondation bourgeoise monte sans cesse; elle n'avait pas la taille qu'il faut pour tenir la tête beaucoup au-dessus du courant. Elle fréquentait un monde mixte auquel des peccadilles anciennes et modernes la tenaient attachée. Son mari était de la cour; sous Louis-Philippe, cela prouvait peu. Quelles que fussent ses raisons, elle n'allait ni aux Tuileries ni au pur faubourg Saint-Germain, ce qui lui donnait facilité pour médire de ceci et de cela. Elle médisait à miracle.

Elle avait de l'esprit beaucoup, quoiqu'elle fût sujette à effeuiller des naïvetés et même des sottises; elle avait de la distinction, plutôt, il est vrai, dans ses manières que dans son style. Je l'ai parfois admirée digne et noble entre deux plongeons. Ce n'était pas une grande dame; il lui manquait l'ampleur et aussi la tenue; mais telle qu'elle était, avec quinze ans de moins, la mode aurait pu la mettre sur son char. Il y a une chose qui vieillit encore plus que l'âge, c'est le péché. Je n'ai pas à faire, Dieu merci, la confession générale de ma cousine.

Elle avait passé vingt-huit ans, un certain jour déjà lointain, après avoir franchi quantité d'autres fossés. C'est la culbute. Depuis lors, elle ne comptait plus. Ayez miséricorde, elles font ce qu'elles peuvent: se cramponnant à un morceau de bois mort, et tâchant de croire que cette branche cassée tient encore à l'arbre verdoyant de la jeunesse.

Elles n'ont rien acquis, elles ont tout perdu, ayez miséricorde.

Ma cousine fut une grande heure et demie à s'habiller en petite bourgeoise du Marais. Sa toilette, je dois le dire, était un chef-d'œuvre d'opulente simplicité. Qu'elle fût l'ouvrage de la vieille lingère ou de Laroche elle méritait d'être mentionnée dans les bulletins exigés par ma sœur la marquise. Une gloire qui appartenait à Laroche sans partage, c'était la peinture; ma cousine était revernie à neuf depuis la racine de ses cheveux, noirs comme le pinceau qui les avait teints, jusqu'à son corsage, tout plein de lis et de roses en poudre. Son costume de bourgeoise du Marais était un peu catalan, à cause des dentelles qui drapaient sa robe de taffetas noir, et qui s'enroulaient dans sa chevelure; mais c'était sobre et simple, en comparaison de la toilette de Saint-Thomas d'Aquin. Bienheureuse jeunesse! Je la trouvai charmante et je le lui dis. Elle sauta sur le marchepied d'un bond imprudent: rien ne se cassa. Je montai derrière elle, et nous partîmes.

«Qu'écriras-tu à ta sœur, René? me fut-il demandé au premier tour de roue.

– J'écrirai à ma mère que je suis entré dans le paradis, répondis-je.

– A ta sœur, à ta sœur! c'est plus de son âge.

– Que j'ai trouvé une autre sœur aussi belle et plus brillante, qui est bonne pour moi, que j'admire…

– C'est cela, interrompit-elle en baissant la voix; le mot est bien choisi: ne lui dis pas que tu m'aimes.»

Elle garda le silence, et je mis la tête à la portière pour voir les quais. Nous arrivâmes au théâtre après le rideau levé! Ma cousine savait les mœurs du lieu; elle entra fort modestement dans sa loge, mais malgré toutes nos précautions, un tabouret tomba, et la salle entière cria aussitôt: «A la porte!»

A Paris, les choses vont ainsi: dans les théâtres où les places coûtent cher, on n'écoute guère la pièce; dans les théâtres du dernier ordre, où viennent s'épanouir loin du soleil les pauvres fleurs partout repoussées, l'attention du public est farouche et jalouse comme une passion. Ici, l'auditoire est comme l'œuvre elle-même, un exilé. Il a le goût féroce du théâtre; il est là, ne pouvant être ailleurs; il prend le mélodrame au rabais comme on boit le vin bleu de la barrière; et comme le rude convive de la Courtille finit, dit-on, par préférer d'affreux mélanges à la noble saveur du vrai vin, l'habitué des bas théâtres arrive à chérir l'étrange littérature qu'on met à la portée de sa bourse. Il en veut pour son argent, si dur à gagner; il regrette toute parole perdue et crierait bis volontiers à chaque coup de poignard.

Il n'est aucun grand artiste qui puisse se vanter d'être admiré, choyé, suivi, adoré comme telle étoile inconnue de ces obscurs firmaments. A l'œil du moraliste, ces pauvres scènes sont les plus importantes de toutes. Elles parlent à des gens de bonne foi, tout prêts à se battre pour entendre.

Il y a là néanmoins comme partout deux classes: les patriciens et le peuple. Nous n'avons voulu parler que du peuple. Les patriciens de l'endroit sont de lamentables caricatures de la jeunesse dorée des boulevards. A ces profondeurs, don Juan montre la corde, et Lovelace a les pieds plats. Je dois rappeler que nous sommes en 1842, Voilà bien longtemps que je ne suis revenu à Paris, dont les progrès éblouissent le monde, peut-être le théâtre Beaumarchais est-il maintenant une succursale du Grand-Opéra.

Nous nous tenions bien tranquilles au fond de notre loge pour ne pas éveiller les sauvages susceptibilités de ce parterre de rois. La jeunesse dorée du faubourg lorgnait ma cousine en se donnant des airs, et une demi-douzaine de lions râpés, qui représentaient évidemment ce qu'on appelait jadis la loge infernale à l'Opéra, posaient en séducteurs avec une naïve effronterie. Tous avaient le lorgnon dans l'œil et la moustache coquine. Combien de cœurs avaient-ils broyés le long du faubourg Saint Antoine! A l'orchestre, qui était peu garni, quelques négociants des bords du canal s'asseyaient auprès de leurs dames, et quelques auteurs du cru, jugeant avec sévérité l'œuvre de leur confrère, manifestaient timidement le mépris profond que leur inspirait la pièce. Aux premières galeries le beau sexe dominait, représenté par les élégantes de la rue de Charenton, auxquelles se mêlaient quelques cuisinières cossues. La soie change en vérité, de reflets selon les épaules. Presque toutes ces braves personnes étaient vêtues de soie; mais elles étanchaient leurs yeux sensibles avec des mouchoirs de couleur tenus par des mains prodigieusement gantées. Ne plaisantons pas: c'était l'aristocratie, et le peuple regardait franchement de travers.

Aux secondes, c'était le tiers-état. Il y avait déjà là moins de prétentions et moins de laideur. Tout un cordon de jeunes figures frangeaient la balustrade. On voyait bien encore quelques chapeaux parmi les chevelures brunes ou blondes, penchées avidement sur la scène; mais aux troisièmes, ce n'étaient plus que des bonnets, au-dessus desquels se dressait un mur de blouses bleues.

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