Paul Féval - Annette Laïs
Здесь есть возможность читать онлайн «Paul Féval - Annette Laïs» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Annette Laïs
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Annette Laïs: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Annette Laïs»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Annette Laïs — читать онлайн ознакомительный отрывок
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Annette Laïs», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Je pensais au président. Ou plutôt pensais-je à quoi que ce soit? J'étais ivre.
«Eh bien! me dit ma cousine, quand la jeunesse dorée fut partie pour boire de la bière et le peuple pour s'imbiber de coco, avais-tu idée d'une chose pareille?»
– Avez-vous vu que le décor a changé?» balbutiai-je malgré moi.
Elle me regarda.
«Tu es tout pâle, murmura-t-elle. On étouffe, ici.»
Son éventail agité au devant de mon front me fit du bien.
«Elle est maigre comme un clou, reprit-elle.
– Qui donc?
–Cette Annette Laïs. Tu ne trouves pas?
– Je ne l'ai pas vue.
– Comment! il n'y avait personne à regarder.
– Quel âge a-t-elle? demandai-je au hasard.
– Est-ce qu'on peut savoir! C'est usé misérablement; ça boit.
– Elle?» fis-je.
Et, devant mes yeux, le papillon passa dans son nimbe de fleurs.
«Le président ne déteste pas une petite pointe, me dit ma cousine avec un parfait sérieux.
– Elle! répétai-je.
– Mais tu dis que tu ne l'as pas vue.
– C'est bien vrai, je ne l'ai pas vue.»
Certes, je parlais vrai. Je ne connaissais pas les traits de son visage.
«Elle n'a pas même la beauté du diable, poursuivit ma cousine. Je doute fort que le président dérange pour elle son marchand de la rue Saint Antoine. Sois tranquille, quand elle aura passé vingt-huit ans, comme moi, on ne verra pas vingt lorgnettes braquées sur sa loge. As-tu remarqué ces bambins qui me dévisageaient?
– Non, répondis-je.
– J'ai froid, répondis-je.
– Tu es souffrant?
– Oui. Il me semble.
– Il te semble? Vas-tu prendre la maladie du pays comme ton valet de chambre à grand chapeau?»
Ce fut la première idée qui entra clairement en moi, parce qu'elle me donna l'espoir d'expliquer mon étrange malaise. Je m'interrogeai, cherchant à exagérer mes regrets. J'aimais, en effet, sincèrement ceux que j'avais laissés là-bas, mais c'était une affection tranquille, et, dans cet ordre d'idées, je ne trouvai point ce qui me serrait le cœur.
Ma cousine m'examinait:
«Drôle de petit bonhomme! murmura-t-elle. Est-ce que tu es sujet à cela?
«On grille. Après cela, l'eau de la Seine dérange quelquefois ceux qui arrivent. Allons-nous-en, je l'ai assez vue.»
Nous sortîmes. Elle me conduisait par la main comme un enfant. Aussitôt que nous fûmes dans la voiture, je vis les réverbères tourner et je perdis connaissance. Je ne me souviens pas de notre rentrée à l'hôtel. Quand je m'éveillai, il y avait près de moi deux personnes qui causaient: un jeune médecin et ma cousine. Ma cousine avait un frais déshabillé du matin.
«Mon Dieu! disait le jeune docteur, ce n'est pas le même genre. Mme Stoltz a plus de force et des effets plus imprévus. L'avez-vous entendue dire la romance du saule ? Ce n'est pas cela du tout. Prenez Garcia ou Grisi, vous avez des intentions différentes, des styles presque opposés, mais qui rendent, comme deux traductions en deux langues diverses, la pensée exacte du maestro. Je ne sais pas si je me fais comprendre.
– C'est-à-dire que je passerais mes jours à vous entendre parler musique, docteur!
– Eh! eh! fit le jeune médecin, j'ai mes malades. La médecine est presque aussi attachante que la musique.»
Il se tourna vers moi et vit mes yeux ouverts.
«Est-ce fini, nous deux!» me demanda-t-il avec une brusque gaieté.
Ma cousine joignit les mains et s'écria:
«Il est impayable, ce docteur Josaphat!»
Je n'avais qu'un étonnement, c'était de ne pas voir autour de moi mon père et ma mère. A ce premier instant j'avais oublié mon voyage de Paris, et la vue de ma cousine occasionnait en moi un pénible travail intellectuel.
«Est-ce que vous avez eu déjà de ces crises nerveuses, M. de Kervigné? me demanda le docteur. C'est très sérieux. Souffrez-vous?»
Je voulus parler, mais je ne pus. Je fis signe que je n'éprouvais aucune douleur.
«Vous l'avais-je dit, madame la vicomtesse? s'écria Josaphat. La cinquième paire! c'est très curieux. L'école Bouillaud vous le saignerait à blanc: ça peut réussir; le vieux Récamier l'amuserait avec des affusions: ce n'est pas mauvais: les gens de Hahnemann lui donneraient je ne sais quoi qui n'a pas le sens commun, mais qui opère des cures merveilleuses. Moi, je lui ai mis ma chaîne électrique autour du pied droit. Pourquoi? L'instinct qui s'appelle le génie quand il produit Guillaume Tell ou le Nozze … Il n'y a pas de système, madame, il y a des hommes. Le codex est un solfége. Le moindre fabricant de romances idiotes dispose de la pharmacie de Rossini ou de Mozart. Est-ce clair? Il ne s'agit que de savoir manipuler les gammes. Je ne saurai jamais si je suis un médecin ou un musicien. Qu'importe? Je vais entendre un quatuor de chambre chez Allard; c'est du Haydn. Je reviendrai ce soir, et notre jeune ami racontera ses impressions de voyage dans le pays cataleptique.»
Il baisa la main de ma cousine qui le reconduisit jusqu'à l'escalier. En conscience, ce docteur Josaphat était un charmant garçon, et je pense qu'il sera devenu un prince de la science, s'il ne s'est pas fait compositeur d'opéras.
Je savais maintenant où j'étais, la mémoire venait de renaître en moi tout d'un coup, tant la chaîne électrique autour des chevilles est un délicieux agent de guérison. Je la recommande vivement à toutes les personnes qui n'ont rien de mieux à faire. J'étais à Paris; cela ne m'étonnait plus; mes souvenirs s'arrêtaient seulement au début de ma maladie. J'ignorais d'où elle m'était venue et comment elle m'avait pris. Ma cousine rentra au moment où ma cervelle encore faible faisait effort pour reprendre complète possession d'elle-même.
«Que s'est-il donc passé? lui demandai-je.
– Bon, il a parlé, fit-elle étonnée, je vais rappeler le docteur.
– Je n'ai pas besoin du docteur, petite maman, répliquai-je. Il y a comme un brouillard autour de mes idées, et je voudrais savoir…
– Quel homme que ce docteur! s'écria-t-elle. Il est tellement au dessus de tout qu'il se moque de lui-même. Il m'a bien expliqué ton état, ah! supérieurement! mais il y a mêlé tant de musique que je ne m'y reconnais plus. Le trouves-tu joli garçon? Il ne veut pas croire que j'aie passé mes vingt-huit. Le plus drôle de corps qu'il y ait dans l'univers!
– Mais que s'est-il donc passé? insistai-je.
– Rien du tout, mon petit René. Nous avons été au théâtre et tu t'es trouvé mal d'une indigestion d'Annette Laïs.»
Je répétai ce nom comme s'il n'eût rien éveillé en moi, et, par le fait, il produisit sur ma mémoire une impression si faible et si vague que j'eus besoin d'un travail mental pour rattacher ce nom à quelque chose ou à quelqu'un. Ma cousine m'observait du coin de l'œil. Avait-elle conçu un soupçon? Je ne sais. En tout cas, ma complète indifférence sembla la réjouir.
«Maintenant, chevalier, reprit-elle en baissant la voix et d'un accent ému, faut-il vous dire au vrai ce qui s'est passé?
– Je vous en prie!» m'écriai-je avec plus de vivacité, car j'étais las de ma chasse aux souvenirs.
Elle prit mes deux mains dans les siennes et baissa les yeux.
«Dois-je entamer ce chapitre-là? murmura-t-elle. Je ne suis pas encore bien vieille, mais mon esprit est enclin à l'observation et j'ai de l'expérience. Je gagerais que vous n'avez jamais aimé.
– Jamais, répondis-je.
– Et c'est ce qui m'a attirée vers vous chevalier, poursuivit-elle sans relever son regard. A Paris, les jeunes gens de votre âge ont perdu depuis longtemps déjà la virginité du cœur.»
Je me mis à rougir, sans trop savoir pourquoi. C'était comme un remords, et pourtant, Dieu merci! je n'avais rien à me reprocher. Elle continua en glissant vers moi une œillade rapide.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Annette Laïs»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Annette Laïs» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Annette Laïs» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.