Paul Féval - La fabrique de mariages, Vol. I

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La fabrique de mariages, Vol. I: краткое содержание, описание и аннотация

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Paul Féval

La fabrique de mariages, Vol. I

I

– Le billet de mille francs. —

Dans les premiers jours de mai, en l'année 1836, deux hommes se rencontrèrent dans l'une des contre-allées du boulevard de Saxe, derrière l'hôtel royal des Invalides. L'avenue était déserte, comme il arrive souvent. C'est à peine si quelques soldats passaient deux à deux à de longs intervalles, portant leur chapelet de bidons enfilés. Ce quartier, situé entre les Invalides et l'École militaire, est triste à en mourir. On n'y rencontre que des guerriers en négligé, ou quelques vieux débris de nos victoires, montant clopin-clopant à la barrière de Vaugirard pour boire au Grand-Vainqueur le vin exempt de droits en rabâchant des épluchures de batailles. Après déjeuner, le soleil d'Austerlitz réchauffe tous les cabarets du Gros-Caillou, comme le soleil de juillet illuminait encore, à l'époque où se passe notre histoire, toutes les guinguettes des environs de la Bastille.

Ils vont et viennent, ces soleils historiques; le vrai soleil du bon Dieu n'en peut mais et se venge en aveuglant les astronomes qui lui cherchent des taches.

C'est le quartier des marchands de bois en gros. A cette époque où la garde civique était à la mode, tous les chantiers portaient pour enseigne un français coiffé du bonnet à poil. Il y avait dans les avenues, et tout le long du boulevard des Invalides, le chantier du Garde national , le chantier de l' ancien Garde national , le chantier du nouveau Garde national , le chantier du vrai Garde national , et d'autres. La concurrence parisienne, bien honnête mais adroite, sait ainsi varier ses moyens.

A part les chantiers, quelques usines, deux fabriques de chandelles, des fermes de maraîchers plus sauvages que les métairies de la Sologne, mais moins pittoresques, – des couvents, le puits de Grenelle et beaucoup de maisons d'éducation. Ce qui distingue cette portion lointaine du Gros-Caillou, ce sont des multitudes de pensions pour MM. les officiers et des cabarets d'une tristesse profonde où la bière ne mousse que sur l'enseigne. On y boit de l'eau-de-vie à 12 degrés; on y boit surtout des demi-tasses de ce liquide désobligeant à la vue, blessant pour l'odorat, qui contient toute sorte d'ingrédients, sauf le café dont il porte le nom. Ces cabarets ont une physionomie toute particulière. Ce sont des masures presque neuves, mais caduques et rachitiques comme les enfants des vieux. La recette s'y fait le lundi avec des gens venus on ne sait d'où: le reste de la semaine, ils chôment. Plusieurs ont une mauvaise réputation.

Il n'est pas dans Paris de quartier qui soit plus émaillé de militaires. Sous la Restauration, c'étaient de dangereux parages. En 1836, on y assassinait encore assez bien vers la brune.

De nos jours, on n'assassine plus nulle part. L'âge d'or est venu sur terre.

Le journal le Droit , à court de crimes, va se fondre, dit-on, avec la Gazette des Tribunaux qui est sans ouvrage.

Il était environ dix heures du matin. La journée s'annonçait superbe et la brise balançait les grands arbres au feuillage tout jeune, mais déjà décoloré par la poussière. Nos deux hommes se rencontrèrent à peu près au milieu de l'avenue, vers l'endroit où se construit maintenant le couvent coquet des dames carmélites.

Il y avait alors, sur la droite, un chantier; sur la gauche, un pensionnat de jeunes filles.

Le marchand de bois étalait ses bûches savamment superposées à droite de la chaussée. Ses tas énormes formaient de jolis dessins; au haut du plus architectural, une horloge était placée, et, devant la grille, une enseigne effrontée criait aux passants: Seul chantier du Garde national .

Le pensionnat avait aussi bien bonne mine. On voyait quelques têtes d'acacias derrière le premier corps de logis. Une vaste enseigne, noir sur blanc, sans colifichets ni ornements, portait en grosses lettres: Pensionnat de jeunes personnes, avec jardin, tenu par mademoiselle Géran .

Au-dessous, trois médaillons de forme ovale traduisaient cela en anglais d'abord: Boarding school for young ladies ; en allemand ensuite: Kostschule zu Jungferen ; enfin, en espagnol: Casa de educacion para las señoritas .

Il y avait aussi une grille, mais fermée par des persiennes; une grosse cloche de couvent, pendue à une tige de fer, dominait un des piliers du portail, et, chaque fois qu'un passant s'approchait un peu trop près de l'entrée, on entendait l'aboiement terrible d'un mâtin.

Ce mâtin, à en juger par sa voix, devait être d'une taille énorme.

– Vous vous êtes fait attendre, monsieur Fromenteau! dit le plus âgé de nos deux compagnons, sans se découvrir, tandis que l'autre soulevait son chapeau.

– Dix heures juste, répondit celui-ci, qui montra l'horloge du chantier.

– Si les horloges des marchands de bois sont aussi justes que leurs mesures… Mais brisons là, monsieur Fromenteau, et dépêchons: je suis accablé d'affaires.

– Les mariages vont bien? demanda Fromenteau en clignant de l'œil.

Son interlocuteur le toisa d'un air de supériorité si souveraine, que Fromenteau, éperdu, toucha son chapeau derechef.

Ce Fromenteau sentait le pauvre diable, bien qu'il fût proprement couvert. Il était habillé tout de noir avec une cravate blanche un peu fatiguée. De grands papiers sortaient de ses poches; signe évident de misère.

Ces grands papiers qui sortent des poches ne valent jamais rien pour celui qui les porte: papiers d'huissier, papiers d'avocat, papiers de poëte. Je ne sais pourquoi la détresse à papiers est la plus navrante de toutes.

Fromenteau n'était ni poëte, ni plaideur. Il avait, au cinquième étage d'une vilaine maison de la rue de la Harpe, un cabinet d'affaires et de renseignements .

Bon métier, métier tout parisien, où l'on se damne à fond et irrémissiblement pour manger du pain sec.

Le compagnon de Fromenteau était un tout autre homme: pantalon gris à guêtres collantes et à plis sur le ventre; gilet de velours noir, montrant sa pointe sous le frac bleu, militairement boutonné; cravate noire étoffée et nouée largement, hauts cols de chemise, moustaches en brosse, chapeau à bords importants, cigare de cinq sous, pas de gants, gros jonc à pomme d'or. Ses moustaches et ses cheveux commençaient à grisonner, mais vous ne lui auriez pas donné plus de cinquante-cinq ans. C'était un assez bel homme, se tenant droit, se portant haut, et gardant cette physionomie d'officier en demi-solde, qui fut si populaire sous la Restauration.

Le nom n'était pas au-dessous du personnage. Tout le monde ne s'appelle pas M. Garnier de Clérambault. Cela sonne.

Enfin, la profession valait l'homme et le nom. M. Garnier de Clérambault, par ses relations dans le grand monde (ceci faisait partie de ses prospectus), par sa position de fortune et de moralité, par la confiance qu'il avait su inspirer aux familles, pouvait offrir son entremise utile aux célibataires ou veufs des deux sexes, désirant contracter mariage.

Il avait l'honneur d'offrir aux amateurs des dots liquides et sérieuses, depuis trois cents francs jusqu'à sept millions quatre cent vingt-sept mille six cent soixante-cinq francs. Il ne plaçait que des rosières, et, quant aux épouseurs, il répondait de leur ingénuité sur sa propre tête. Il mariait les humbles aussi bien que les puissants. Son carnet bienveillant s'ouvrait aux cuisinières sur le retour tout comme aux jeunes princesses polonaises; il accueillait même les demoiselles du quartier Bréda, pourvu qu'elles eussent de la candeur et des économies. Son personnel en fait d'hommes embrassait l'ordre social tout entier. Il avait entre ses mains des cœurs de porteurs d'eau, des cœurs d'avoués en mal d'étude non payée, des cœurs de professeurs, des cœurs d'artistes, des cœurs de généraux, et même un cœur de banquier.

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