Paul Féval - Annette Laïs
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Dans les avant-scènes, une demi-douzaine d'Armides essayaient de poser en princesses qui s'encanaillent. Leurs cavaliers ne se montraient pas.
Au parterre, vous n'eussiez pas pu faire parvenir un grain de plomb jusqu'au sol. C'était une masse humaine compacte, silencieusement haletante. Cela ondulait parfois, produisant un bruyant applaudissement, puis l'immobilité reprenait. On eût dit deux cents crânes sculptés dans une planche.
Je regardais cela. Mon œil n'avait pas encore été jusqu'au théâtre. La vue de la salle m'étonnait et me divertissait. Ceux qui viennent de province ont une tendance à dénigrer; j'étais presque content de trouver Paris si pauvre et si laid. Vertubleu! au théâtre de Vannes, il y avait au moins la loge de la préfecture! Je n'allais pas souvent au spectacle: là-bas, c'est de très mauvais ton; mais, enfin, quand je me donnais la joie d'entendre mal chanter Robert le Diable ou voir mal jouer Lucrèce Borgia , j'étais sûr de trouver des croix d'honneur au balcon et des épaulettes à l'orchestre.
Ici, rien! La supériorité de la capitale du Morbihan me parut si évidente, que je me sentis un peu fier de lui appartenir. L'orgueil, chez les bonnes natures, est un sentiment bienveillant; ce fut avec des prédispositions clémentes que mon regard aborda enfin le décor, tout neuf et peint violemment, où chaque objet semblait trop grand pour l'exiguité du local. Pour moi, au premier instant, les acteurs eux-mêmes eurent mines de géants qui se mouvaient dans une boîte d'étrennes parmi les végétaux colosses. C'était une scène champêtre au bord du Rhin, qu'on devinait tranquille et fier du progrès de ses eaux derrière des glaïeuls hauts comme des chênes. De l'autre côté du fleuve, qui avait trois pieds de large, un vieux castel dressait ses créneaux sourcilleux, effroi de la contrée, disait justement le jeune premier, vêtu de velours et peint comme ma cousine. La voix de ce jeune premier secouait le tympan. Tandis qu'il parlait, ses yeux allumés comme des chandelles, allaient chercher les bravos tout au fond des loges, et dédaignaient le parterre, qui applaudissait furieusement, je ne savais pourquoi. Je regrettai ma tante Bel-Œil, qui, certes, eût accordé du premier coup à ce garçon un cœur sensible.
Pendant qu'il criait à tue tête aux gens qui l'entouraient de faire silence pour ne point éveiller l'attention des brigands de la montagne, un splendide bandit apparut, tout hérissé de poignards et de pistolets. L'orchestre grinça un accord à faire dresser les cheveux sur les têtes depuis longtemps chauves, et le jeune premier fut incontinent chargé de fers.
Je crus que le parterre allait se précipiter en avant pour empêcher cette injustice. Ma cousine me dit à l'oreille:
«Le voici aux stalles d'orchestre, à gauche. Vois s'il a l'air d'un domestique.»
Mes yeux suivirent son doigt et rencontrèrent la seule personne comme il faut qui fût dans la salle. C'était un gentleman vêtu de noir dont la tenue pouvait passer, en vérité, pour irréprochable. Il tourna la tête; je saisis son profil perdu: c'était Laroche.
Le brigand des montagnes haranguait sa troupe et l'on faisait des préparatifs pour pendre le jeune premier aux branches d'un arbre qui avait des feuilles de cucurbitacée. Le parterre m'inquiétait. Un des membres de la jeunesse dorée s'étant permis de rire reçut une pomme qui s'écrasa en cocarde sur son œil. On n'était pas là pour s'égayer.
«Je parie, dit ma cousine, que Mlle Annette Laïs va sortir de terre pour délivrer ce grand benêt… Tiens, dans la baignoire, à droite, reconnais-tu ce respectable crâne?»
Il appartenait en propre au président qui se montrait, en effet, mais si peu!
Il y eut dans la salle un long murmure. Le jeune premier pendu poussa un cri, et les brigands de la montagne s'écartèrent épouvantés.
Elle ne sortait pas de terre, mais c'était bien elle, car son nom éclata parmi l'enthousiasme des bravos: «Annette Laïs! Annette Laïs!»
Laroche lui-même applaudissait de ses mains fort bien gantées, et le président eut un sourire.
Elle ne sortait pas de terre. Je vois son entrée vaguement et comme on cherche la trace fugitive d'un rêve d'opium. Il me semble que la voix de l'orchestre devint plus douce qu'un soupir. Le décor se fondit, lumineux et confus dans des gammes d'arc-en-ciel; un nuage perlé passa; elle bondit, fleur ailée, au milieu d'un tourbillon de feuilles de roses…
IX.
TOUJOURS ANNETTE LAIS
Qu'était, cependant, cette pièce? Annette Laïs avait au dos des ailes de papillon. Ce devait être un drame fantastique. Je n'en sais rien; je ne l'ai jamais su.
Je l'ai revue vingt fois, cette pièce, ou plutôt j'ai revu vingt fois l'entrée d'Annette Laïs, voltigeant parmi les roses effeuillées. Mais je ne sais pas qui était ce jeune premier, ni ce que devenaient les brigands de la montagne. Là dedans, Annette devait être une fée; elle se nommait Farfalla. Au tomber du rideau, elle s'endormait sous le baiser des roses.
J'avais devant les yeux un vaste éblouissement: voilà où mon souvenir est précis. Le misérable décor, agrandi tout à coup, perdait mon regard dans les profondeurs de sa perspective. Louis XIV n'aurait pas franchi ce Rhin! Les vieilles tours se dressaient, mélancoliques et menaçantes, au-dessus de la rampe déchirée, et des routes mystérieuses s'enfonçaient au loin dans la forêt.
Annette était transparente comme une pensée. Je la suivais parmi les flots de gaze que le vent de sa course soulevait. Je sens avec fatigue que je ne puis vous la montrer telle que je la vis. Donnez des ailes à un sourire.
Il y eut en moi une angoisse sourde; je cherchai mon équilibre sur le siége où j'étais assis. Puis mon cœur se serra cruellement, et j'eus les yeux pleins de larmes qui me blessaient la paupière. Ce fut tellement soudain et aussi tellement étrange que, dans ma raison, je n'attribuai rien de ce que j'éprouvais à la présence d'Annette. Je crus à une maladie foudroyante qui se déclarait; j'eus frayeur d'un accès de folie.
J'étais malade et fou plus encore que je ne le craignais.
La toile descendit du cintre lentement, et mon rêve se cacha derrière cette pourpre grossière, bordée d'impossibles franges d'or. La salle entière frémissait; je la sentais qui tremblait la fièvre.
«Annette Laïs! Annette Laïs!» cria-t-on du parterre.
Et un chœur tumultueux tomba du paradis, répétant:
«Annette Laïs! Annette Laïs!»
J'eus pudeur, comme si on eût froissé en moi brutalement la délicatesse même de mon cœur.
«C'est là que nous allons bien la voir!» me dit la présidente.
J'aurais voulu me cramponner au rideau pour l'empêcher de remonter.
«Regarde bien! Veux-tu la jumelle?»
Je pris la jumelle et je la mis au-devant de mes yeux sans remarquer que je tenais le gros bout. Je distinguai à perte de vue un petit ange parmi des fleurs. Et je souris, je m'en souviens bien, car le petit ange venait à nous, arrondissant ses bras nus et balançant une guirlande de roses.
Avant de rencontrer leur président, chuchota près de moi ma cousine, ces papillons crottés marchent dans le ruisseau avec des souliers sans semelles.
La salle croulait sous les applaudissements. Je n'eus pas la pensée d'applaudir.
«A l'âge de M. de Kervigné, reprit Aurélie, voilà pourtant ce qu'il faut!»
Je rougis et je regardai la baignoire où le profil du président s'était indiscrètement montré. La baignoire était vide.
«Oh! fit ma cousine, cette fois sans amertume, il est au changement de costume. Pour la pauvre créature, c'est le quart d'heure de Rabelais.»
Laroche était debout vers nous. La main d'Aurélie s'agita, mais Laroche ne broncha pas: c'était un maraud bien dressé. Il vous avait vraiment, là-bas, une tournure de jeune notaire.
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