Pancol,Katherine - Les yeux jaunes des crocodiles

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— Et il reviendra alors, dis, maman, il reviendra ?

— Ne dis pas de bêtises, Zoé, l’interrompit Hortense. Papa est parti, point barre. Et pas pour revenir, si tu veux mon avis. Quant à moi, je ne comprends pas… C’est une pouffe, rien d’autre !

Elle avait prononcé ce mot d’un air dégoûté et Joséphine comprit qu’elle savait. Elle connaissait la liaison de son père. Elle avait dû la connaître bien avant elle. Elle voulut lui parler mais, en présence de Zoé, hésita.

— Le seul problème, c’est qu’on va vraiment être pauvres maintenant… J’espère qu’il nous donnera un peu d’argent. Il doit être obligé, non ?

— Écoute, Hortense… On n’a pas parlé de ça.

Elle s’arrêta, consciente que Zoé ne devait pas entendre la suite.

— Tu devrais aller te moucher, mon amour, et te passer de l’eau sur les yeux, conseilla-t-elle à Zoé en la soulevant de ses genoux et en la poussant hors de la cuisine.

Zoé sortit en reniflant et en traînant les pieds.

— Comment es-tu au courant ? demanda Joséphine à Hortense.

— Au courant de quoi ?

— Au courant de… cette femme.

— Enfin… maman. Tout le quartier le sait ! J’étais gênée pour toi ! Je me demandais comment tu faisais pour ne rien voir…

— Je savais mais je fermais les yeux…

Ce n’était pas vrai. Elle l’avait appris, la veille, par sa voisine de palier, Shirley, qui avait eu les mêmes arguments que sa fille « enfin, Joséphine, ouvre les yeux, merde ! T’es cocue et tu ne bronches pas ! Réveille-toi ! Même la boulangère se retient de sourire quand elle te tend ta baguette ! ».

— Qui t’a mise au courant ? insista Joséphine.

Le regard que lui lança alors Hortense la glaça. C’était un regard froid, plein du mépris de la femme qui sait envers celle qui ne sait pas, le regard d’une courtisane avertie pour une petite cruche.

— Ma pauvre maman, ouvre les yeux. T’as vu comment tu t’habilles ? Comment t’es coiffée ? Tu te laisses complètement aller. Pas étonnant qu’il soit allé voir ailleurs ! Il serait grand temps que tu quittes le Moyen Âge pour vivre à notre époque.

La même voix, le même dédain amusé, les mêmes arguments que son père. Joséphine ferma les yeux, plaqua ses deux mains sur ses oreilles et se mit à crier.

— Hortense ? Je t’interdis de me parler sur ce ton… Si on vit depuis quelque temps, c’est grâce à moi justement, et au XII e siècle ! Que ça te plaise ou pas. Et je t’interdis de me regarder comme ça. Je suis ta mère, ne l’oublie jamais, ta mère ! Et tu dois… Tu ne dois pas… Tu dois me respecter.

Elle bafouillait, elle était ridicule. Une nouvelle peur l’étreignit à la gorge : elle n’arriverait jamais à élever ses deux filles, elle n’avait pas assez d’autorité, elle allait être complètement dépassée.

Quand elle rouvrit les yeux, elle aperçut Hortense qui la considérait avec curiosité comme si elle la voyait pour la première fois et ce qu’elle aperçut dans le reflet étonné des yeux de sa fille ne la réconforta pas. Elle eut terriblement honte d’avoir perdu le contrôle de ses nerfs. Je ne dois pas tout confondre, se dit-elle, c’est moi qui dois donner l’exemple maintenant elles n’ont plus que moi comme repère.

— Je suis désolée, ma chérie.

— Ce n’est pas grave, maman, ce n’est pas grave. Tu es fatiguée, à bout de nerfs. Va t’allonger un peu, tu iras mieux après…

— Merci, chérie, merci… Je vais voir ce que fait Zoé.

Une fois le déjeuner terminé, les filles reparties pour l’école, Joséphine alla frapper à la porte de Shirley, sa voisine. Déjà, elle ne supportait plus d’être seule.

C’est Gary, le fils de Shirley, qui lui ouvrit. Il avait un an de plus qu’Hortense et était dans la même classe qu’elle, mais cette dernière refusait de rentrer avec lui de l’école sous prétexte qu’il était débraillé. Elle préférait se passer de ses cours, quand elle était malade et absente, pour ne pas lui être redevable.

— Tu n’es pas à l’école ? Hortense est déjà partie.

— On n’a pas les mêmes options, moi, le lundi, je rentre à deux heures et demie… Tu veux voir ma nouvelle invention ? Regarde.

Il exhiba deux Tampax qu’il fit bouger sans que les ficelles s’emmêlent. C’était étrange : à chaque fois qu’un tampon se rapprochait de l’autre, prêt à mélanger les petits fils en coton blanc, il s’immobilisait, se mettait à osciller, puis à tourner d’abord en petits cercles puis en cercles de plus en plus grands sans que Gary ait besoin de remuer les doigts. Joséphine le regarda, étonnée.

— J’ai inventé le mouvement perpétuel sans source d’énergie polluante.

— Ça me fait penser au diabolo, dit Joséphine pour dire quelque chose. Ta maman est là ?

— Dans la cuisine. Elle est en train de ranger…

— Tu l’aides pas ?

— Elle veut pas, elle préfère que j’invente des trucs.

— Bonne chance, Gary !

— Tu m’as même pas demandé comment je faisais !

Il avait l’air déçu et brandissait les deux Tampax comme deux points d’interrogation.

— T’es pas cool…

Dans la cuisine, Shirley s’activait. Un grand tablier noué autour de la taille, elle débarrassait les assiettes, raclait les restes, les jetait à la poubelle, faisait couler l’eau à grands flots pendant que sur sa cuisinière, dans de grandes casseroles en fonte, mijotait ce qui, d’après les délicats fumets qui s’en dégageaient, devait être un lapin moutarde et un potage de légumes. Shirley était une inconditionnelle des produits naturels et frais. Elle ne mangeait aucune conserve, aucun surgelé, lisait attentivement toutes les étiquettes collées sur les yaourts et autorisait Gary à avaler un aliment chimique par semaine afin, disait-elle, de l’immuniser contre les dangers de l’alimentation moderne. Elle lavait son linge à la main et au savon de Marseille, le faisait sécher à plat sur de larges serviettes, regardait rarement la télévision, écoutait chaque après-midi la BBC, seule radio intelligente, d’après elle. C’était une femme grande, large d’épaules, avec des cheveux blonds courts et épais, de grands yeux dorés, une peau de bébé hâlée par le soleil. De dos, on l’appelait monsieur et on la bousculait, de face, on s’écartait avec déférence pour la laisser passer. Mi-homme, mi-vamp, disait-elle en riant, je peux faire le coup de poing dans le métro et ranimer mes agresseurs en battant des cils ! Shirley était ceinture noire de jiu-jitsu.

Écossaise, elle racontait qu’elle était venue en France pour suivre les cours d’une école hôtelière et n’était plus jamais repartie. Le charme français ! Elle gagnait sa vie en donnant des leçons de chant au conservatoire de Courbevoie, des leçons particulières d’anglais à des cadres affamés de réussite, et confectionnait de délicieux gâteaux qu’elle vendait quinze euros pièce à un restaurant de Neuilly qui lui en commandait une dizaine par semaine. Et parfois, plus. Chez elle, on humait le légume qui blondit, la pâtisserie qui gonfle, le chocolat qui fond, le caramel qui cristallise, l’oignon qui dore et la poularde qui rissole. Elle élevait, seule, son fils Gary, ne parlait jamais du père de l’enfant, émettait, quand on y faisait allusion, quelques borborygmes qui indiquaient la piètre opinion qu’elle se faisait des hommes en général et de ce dernier en particulier.

— Tu sais avec quoi joue ton fils, Shirley ?

— Non…

— Avec deux Tampax !

— Ah bon… Il les met pas dans la bouche au moins ?

— Non.

— Parfait ! Au moins il ne reculera pas la première fois qu’une fille lui en mettra un sous le nez.

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