Pancol,Katherine - Les yeux jaunes des crocodiles

Здесь есть возможность читать онлайн «Pancol,Katherine - Les yeux jaunes des crocodiles» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les yeux jaunes des crocodiles: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les yeux jaunes des crocodiles»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Les yeux jaunes des crocodiles — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les yeux jaunes des crocodiles», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Je comprendrais très bien que tu aies besoin de… compagnie. Tu es mariée depuis si longtemps… Le désir ne résiste pas au brossage de dents quotidien coude à coude dans la salle de bains…

— Détrompe-toi, nos coudes forniquent encore assez souvent.

Bérengère haussa les épaules.

— Impossible… Pas après des années de mariage.

Et, pensa-t-elle, pas après ce que je viens d’apprendre !

Elle hésita un instant puis, d’une voix rauque et sourde qui intrigua Iris, ajouta :

— Tu sais ce qu’on murmure à Paris au sujet de ton mari ?

— Je n’en crois rien.

— Moi, non plus d’ailleurs. C’est énorme !

Bérengère secoua la tête comme si elle n’en revenait pas. Elle secoua la tête pour étirer un peu plus le temps et l’attente de son amie. Elle secoua la tête, enfin, pour savourer encore une fois la douceur du poison qu’elle instillait. En face d’elle, Iris ne bronchait pas. Ses longs doigts aux ongles rouges jouaient avec un pli de la nappe blanche et c’était bien la seule manifestation de ce qui pouvait ressembler à de l’impatience. Bérengère eût aimé qu’Iris la relance, mais elle se rappela que ce n’était pas du tout dans la façon d’être de son amie. La grande force d’Iris résidait dans une inertie proche de l’indifférence absolue, comme si rien, jamais, ne pouvait l’atteindre.

— On dit… Tu veux savoir ?

— Si ça t’amuse.

Il y avait dans les yeux de Bérengère une lueur de joie contenue sur le point d’éclater. Ce doit être sérieux, pensa Iris, elle ne se mettrait pas dans cet état-là pour une rumeur sans importance. Et dire qu’elle se prétend mon amie. Dans quel lit va-t-elle précipiter Philippe ? Philippe est un homme que les femmes guignent : beau, brillant, bourré d’argent. Les 3 B, d’après Bérengère. Barbant aussi, ajouta Iris en jouant avec son couteau. Mais il faut vivre avec lui pour le savoir. Et elle était la seule à partager le quotidien assommant de ce mari si convoité. C’est drôle, cette amitié qui consiste à ne pas ménager la personne que l’on aime, à débusquer l’endroit où ça fait mal pour enfoncer le pieu fatal.

Elles se connaissaient depuis longtemps. Intimité cruelle de deux femmes qui se jaugeaient sans pouvoir se passer l’une de l’autre. Amitié tour à tour hargneuse et tendre, où chacune soupesait l’autre, prête à mordre ou à panser la plaie. Selon son humeur. Et l’importance du danger. Car, se dit Iris, s’il m’arrivait quelque chose de grave, Bérengère serait à mes côtés. Rivales tant qu’elles avaient des griffes et des dents pour mordre, unies si l’une d’elles venait à vaciller.

— Tu veux savoir ?

— Je m’attends au pire, articula Iris avec une ironie amusée.

— Oh, tu sais, c’est sûrement n’importe quoi…

— Dépêche-toi, bientôt j’aurai oublié de qui on parle et ce sera beaucoup moins drôle.

Plus Bérengère tardait à parler, plus Iris se sentait mal à l’aise car cette précaution oratoire signifiait, à n’en pas douter, que l’information valait son pesant d’or. Sinon Bérengère l’aurait énoncée sans hésiter, éclatant de rire devant l’énormité de la fausse nouvelle. Or elle prenait son temps.

— On dit que Philippe a une liaison sérieuse et… spéciale. C’est ce que m’a dit Agnès ce matin.

— Cette peste ! Tu la vois encore ?

— Elle m’appelle de temps en temps…

Elles s’appelaient chaque matin.

— Mais, tu sais… elle dit n’importe quoi.

— S’il y en a une qui est bien renseignée, c’est elle.

— Et puis-je savoir avec qui Philippe batifole ?

— C’est là que le bât blesse…

— Et que ça devient sérieux ?

Le visage de Bérengère se fronça comme le minois d’un pékinois dégoûté.

— Sérieux au point que…

Bérengère hocha la tête.

— Et c’est pour ça que tu as la gentillesse de me prévenir…

— De toute façon, tu l’aurais su et, à mon avis, il vaut mieux que tu sois préparée pour faire face…

Iris serra ses bras contre sa poitrine et attendit.

— Vous me donnerez l’addition, demanda-t-elle au garçon qui passait près de leur table.

Elle allait l’inviter, impériale et magnanime. Elle aimait l’élégance glacée d’André Chénier montant vers l’échafaud et cornant la page du livre qu’il était en train de lire.

Elle paya puis attendit.

Bérengère se tortillait de gêne. Elle aurait voulu reprendre ses mots. Elle s’en voulait de s’être laissée aller à cancaner. Son plaisir avait été de courte durée, mais les dégâts, elle le prévoyait, seraient longs à effacer. C’était plus fort qu’elle : il fallait qu’elle crache son venin. Faire mal lui faisait du bien. Parfois, elle se promettait de résister, de ne pas médire, elle tenait et retenait sa langue. Elle pouvait chronométrer son temps de résistance. Comme les plongeurs en apnée. Elle ne tenait pas très longtemps.

— Oh, Iris, je suis si désolée… Je n’aurais pas dû… Je m’en veux.

— Tu ne crois pas que c’est un peu tard ? répondit Iris, glaciale, en regardant sa montre. Je suis désolée mais, si tu continues à jouer les prolongations, je ne vais pas pouvoir attendre plus longtemps.

— Ben voilà… On dit qu’il sort avec… un… un…

Bérengère la fixait, désespérée.

— Un… un…

— Bérengère, arrête de bégayer ! Un quoi ?

— Un jeune avocat qui travaille avec lui…, débita Bérengère à toute allure.

Il y eut un instant de silence puis Iris toisa Bérengère.

— C’est original, dit-elle d’une voix qu’elle s’efforça de garder neutre. Je ne m’y attendais pas… Merci, grâce à toi je vais être un peu moins stupide.

Elle se leva, attrapa son sac, enfila ses gants en ficelle rose très fine, enfonçant chaque doigt avec soin comme si chaque intervalle correspondait à une étape de sa pensée, puis, se rappelant soudain qui les lui avait offerts, elle les ôta et les posa sur la table devant Bérengère.

Et sortit.

Elle n’avait oublié ni la lettre de l’allée ni le numéro de sa place de parking et se glissa dans sa voiture. Elle resta ainsi un moment. Droite par bonne éducation, raide par orgueil et immobile, foudroyée par une douleur qu’elle ne ressentait pas encore mais qu’elle devinait imminente. Elle ne souffrait pas, elle était égarée. Éparpillée en mille morceaux, comme si une bombe avait explosé en elle. Elle demeura dix minutes sans bouger. Sans réfléchir. Insensible. Se demandant ce qu’il fallait réellement en penser, ce qu’elle éprouvait réellement. Au bout de dix minutes, elle sentit, étonnée, son nez frémir, sa bouche trembler et deux grosses larmes perler à l’angle de ses grands yeux bleus. Elle les écrasa, renifla et mit le contact.

Marcel Grobz étendit le bras à travers le lit pour ramener à lui le corps de sa maîtresse, qui s’était écartée d’un vigoureux coup de reins et lui tournait le dos de façon ostensible.

— Arrête, Choupette, me boude pas. Tu sais bien que je supporte pas.

— Je te parle d’un truc hyper-important et tu m’écoutes pas.

— Mais si… Mais si… Allez, viens… Je te promets que je t’écoute.

Josiane Lambert se détendit et roula son déshabillé en dentelles mauve et rose contre le corps majestueux de son amant. Son large ventre débordait sur ses hanches, des poils roux ornaient sa poitrine et une couronne de cheveux blond-roux son crâne chauve. Ce n’était pas une jeunesse, Marcel, mais ses yeux bleu vif, malins, perçants le rajeunissaient considérablement. « Tes mirettes ont vingt ans », lui chantonnait Josiane dans l’oreille après l’amour.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les yeux jaunes des crocodiles»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les yeux jaunes des crocodiles» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les yeux jaunes des crocodiles»

Обсуждение, отзывы о книге «Les yeux jaunes des crocodiles» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x