Pancol,Katherine - Les yeux jaunes des crocodiles

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Joséphine eut soudain un élan de pitié envers Antoine et, oubliant la réserve qu’elle s’était promis d’adopter, elle se laissa aller et parla à Iris.

— Je viens de le mettre dehors ! Oh, Iris, qu’est-ce qu’on va devenir ?

— Antoine, tu l’as mis à la porte ? Pour de bon ?

— Je n’en pouvais plus. Il est gentil, ce n’est pas facile pour lui, c’est vrai mais… Je ne supporte plus de le voir rester à ne rien faire. J’ai peut-être manqué de courage mais…

— C’est tout, tu es sûre ? Il n’y a pas une autre raison que tu me caches…

Iris avait baissé d’un ton. Elle avait maintenant sa voix de confesseur, celle qu’elle employait quand elle voulait extirper des confidences à sa sœur. Joséphine ne pouvait rien cacher à Iris. Incapable de lui dissimuler la moindre de ses pensées, elle se rendait toujours. Pire : elle lui offrait son secret. Elle avait l’impression que c’était la seule façon d’attirer son attention, la seule façon de se faire aimer.

— Tu ne sais pas ce que c’est que de vivre avec un mari au chômage… Quand je bosse, j’en arrive à avoir mauvaise conscience. Je travaille en cachette, derrière les épluchures de pommes de terre et les casseroles.

Elle regarda la table de la cuisine et se dit qu’il fallait qu’elle la débarrasse avant que les filles ne rentrent de l’école pour déjeuner. Elle avait fait ses comptes : cela lui coûtait moins cher que la cantine.

— Je croyais qu’au bout d’un an tu te serais habituée.

— Tu es méchante !

— Excuse-moi, ma chérie. Mais tu semblais si bien en prendre ton parti. Tu le défendais toujours… Bon, qu’est-ce que tu vas faire, maintenant ?

— Je n’en ai pas la moindre idée. Je vais continuer à travailler, c’est sûr, mais il faut que je trouve quelque chose en plus… Des petits cours de français, de grammaire, d’orthographe, je ne sais pas, moi…

— Ce ne devrait pas être difficile, il y a tellement de cancres de nos jours ! À commencer par ton neveu… Alexandre est revenu hier de l’école avec un demi en dictée. Un demi ! Tu aurais vu la tête de son père… J’ai cru qu’il allait mourir étouffé !

Joséphine ne put s’empêcher de sourire. L’excellent Philippe Dupin, père d’un cancre !

— Dans son école, la maîtresse enlève trois points par faute, ça va vite !

Alexandre était le fils unique de Philippe et Iris Dupin. Dix ans, le même âge que Zoé. On les retrouvait toujours cachés sous une table en train de discuter, l’air grave et concentré ou de construire, en silence, des maquettes géantes loin des assemblées familiales. Ils correspondaient en échangeant des clins d’œil et des signes dont ils usaient comme d’un vrai langage, ce qui énervait Iris qui prédisait à son fils un décollement de la rétine ou, quand elle était très en colère, une crétinisation assurée. « Mon fils va finir idiot et bourré de tics à cause de ta fille ! » pronostiquait-elle en accusant Zoé du doigt.

— Les filles sont au courant ?

— Pas pour le moment…

— Ah… Et tu vas leur annoncer comment ?

Joséphine resta muette, grattant de l’ongle le bord de la table en Formica, formant une petite boule noire qu’elle fit gicler dans la cuisine.

Iris reprit. Elle avait encore changé de ton. Elle parlait maintenant d’une voix douce, enveloppante, une voix qui à la fois la rassura et la détendit, lui donnant envie de se remettre à pleurer.

— Je suis là, ma chérie, tu sais que je suis toujours là pour toi et que je ne te laisserai jamais tomber. Je t’aime comme moi-même et ce n’est pas peu dire !

Joséphine eut un rire étouffé. Iris pouvait être si drôle ! Jusqu’à ce qu’elle se marie, elles avaient partagé de nombreux fous rires. Et puis, elle était devenue une dame, une dame responsable et très occupée. Quelle sorte de couple formait-elle avec Philippe ? Elle ne les avait jamais surpris en train de s’abandonner, d’échanger un regard tendre ou un baiser. Ils semblaient toujours en représentation.

À ce moment-là, on sonna à la porte d’entrée et Joséphine s’interrompit.

— Ce doit être les filles… Je te laisse et je t’en supplie : pas un mot demain soir. Je n’ai pas envie que ce soit l’unique sujet de conversation !

— Entendu, à demain. Et n’oublie pas : Cric et Croc croquèrent le grand Cruc qui croyait les croquer !

Joséphine raccrocha, s’essuya les mains, enleva son tablier, son crayon dans les cheveux, tapota ses cheveux pour les faire bouffer et courut ouvrir la porte. Hortense s’engouffra la première dans l’entrée sans dire bonjour à sa mère ni même la regarder.

— Papa est là ? J’ai eu un dix-sept en expression écrite ! Avec cette salope de madame Ruffon, en plus !

— Hortense, s’il te plaît, sois polie ! C’est ton professeur de français.

— Une peau de vache, oui.

L’adolescente ne se précipita pas pour embrasser sa mère ou mordre un morceau de pain. Elle ne laissa pas tomber son cartable ni son manteau à terre, mais posa le premier et enleva le second avec la grâce distinguée d’une débutante qui abandonne son long manteau de bal au vestiaire.

— Tu n’embrasses pas maman ? demanda Joséphine en discernant avec agacement une pointe de supplication dans sa voix.

Hortense tendit une joue veloutée et douce en direction de sa mère, tout en soulevant la masse de ses cheveux auburn pour s’éventer.

— Il fait une de ces chaleurs ! Tropicale, dirait papa.

— Donne-moi un vrai baiser, chérie, supplia Joséphine perdant toute dignité.

— Maman, tu sais que je n’aime pas quand tu me colles comme ça.

Elle effleura la joue tendue de sa mère et se reprit aussitôt :

— Qu’y a-t-il pour le déjeuner ?

Elle s’approcha de la cuisinière et souleva le couvercle d’une casserole dans l’attente d’un petit plat mitonné. À quatorze ans, elle avait déjà le maintien et l’allure d’une femme. Elle portait des vêtements assez simples, mais avait retroussé les manches de son chemisier, fermé le col, ajouté une broche, ceinturé sa taille d’une large ceinture qui transformait sa tenue d’écolière en une gravure de mode. Ses cheveux cuivrés soulignaient un teint clair et ses grands yeux verts exprimaient un léger étonnement, mâtiné d’un imperceptible dédain qui tenait tout le monde à distance. S’il y avait un mot qui semblait avoir été fabriqué spécialement pour Hortense, c’était bien celui de « distance ». De qui tient-elle cette indifférence ? se demandait Joséphine chaque fois qu’elle observait sa fille. Pas de moi en tout cas. Je suis si godiche à côté de ma fille !

Elle a un goût de fer barbelé, pensa-t-elle après l’avoir embrassée. Et comme elle s’en voulait d’avoir formulé cette idée, elle l’embrassa encore, ce qui énerva l’adolescente qui se dégagea.

— Des frites et des œufs au plat…

Hortense fit la moue.

— Très peu diététique, maman. On n’a pas de grillade ?

— Non, je… Chérie, je n’ai pas pu aller chez le…

— J’ai compris. On n’a pas assez d’argent, la viande coûte cher !

— C’est que…

Joséphine n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une autre petite fille déboula dans la cuisine et vint se jeter contre ses jambes.

— Maman ! Maman chérie ! J’ai rencontré Max Barthillet dans l’escalier et il m’a invitée à venir voir Peter Pan chez lui ! Il a le DVD… Son père le lui a rapporté ! Je peux y aller, ce soir, en sortant de l’école. Je n’ai pas de travail pour demain. Dis oui, maman, dis oui !

Zoé levait un visage éperdu de confiance et d’amour vers sa mère qui ne résista pas et la serra contre elle en disant : « Mais oui, mais oui, chérie douce, ma toute belle, mon bébé… »

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