Pancol,Katherine - Les yeux jaunes des crocodiles
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— Eh bien… ça y est ! Je m’en vais…
— Très bien. Tu peux garder les clés. Tu as sûrement oublié des affaires et tu devras revenir les chercher. Préviens-moi que je ne sois pas là. Ça vaudra mieux…
— Tu as raison, je les garde… Que vas-tu dire aux filles ?
— Je ne sais pas. Je n’y ai pas pensé…
— Je préférerais être là quand tu leur parleras…
Elle ferma le robinet d’eau, s’appuya contre l’évier et, lui tournant toujours le dos, dit :
— Si tu n’y vois pas d’inconvénient, je leur dirai la vérité. Je n’ai pas envie de mentir… C’est suffisamment pénible comme ça.
— Mais tu vas leur dire quoi ? demanda-t-il, angoissé.
— La vérité : papa n’a plus de travail, papa ne va pas bien, papa a besoin de prendre l’air, alors papa est parti…
— Prendre l’air ? répéta-t-il en écho rassurant.
— Voilà ! On va dire ça comme ça. Prendre l’air.
— C’est bien, « prendre l’air »… C’est pas définitif. C’est bien.
Il avait commis l’erreur de s’appuyer à la porte et la nostalgie l’envahissait à nouveau, le clouant sur place, le privant de tous ses moyens.
— Va-t’en, Antoine. On n’a plus rien à se dire… Je t’en supplie, va-t’en !
Elle s’était retournée et lui montrait le sol des yeux. Il suivit son regard et aperçut sa valise à roulettes, posée à ses pieds. Il l’avait complètement oubliée. Alors c’était pour de vrai : il partait !
— Eh bien… Au revoir… Si tu veux me joindre…
— Tu m’appelleras… ou je laisserai un message au salon de Mylène. Je suppose qu’elle saura toujours où te trouver ?
— Et pour les plantes, il faut les arroser deux fois par semaine et mettre de l’engrais une…
— Les plantes ? Qu’elles crèvent ! C’est le cadet de mes soucis.
— Joséphine, s’il te plaît ! Ne te mets pas dans cet état… Je peux rester si tu veux…
Elle le foudroya du regard. Il haussa les épaules, prit sa valise et se dirigea vers la porte.
Alors elle se mit à pleurer. Accrochée au rebord de l’évier, elle pleura, elle pleura. Son dos était secoué de sanglots. Elle pleura d’abord sur le vide que cet homme allait laisser dans sa vie, seize ans de vie commune, son premier homme, son seul homme, le père de ses deux enfants. Puis elle pleura en pensant aux petites filles. Elles n’auraient plus jamais le sentiment de sécurité, la certitude d’avoir un papa et une maman qui veillent sur elles. Enfin elle pleura d’effroi à l’idée de se retrouver seule. Antoine s’occupait des comptes, Antoine faisait la déclaration d’impôts, Antoine remboursait l’emprunt de l’appartement, Antoine choisissait la voiture, Antoine débouchait le lavabo. Elle s’en remettait toujours à lui. Elle s’occupait de la maison et de l’école des filles.
Elle fut tirée de son désespoir par la sonnerie du téléphone. Elle renifla, décrocha, ravalant ses larmes.
— C’est toi, chérie ?
C’était Iris, sa sœur aînée. Elle parlait toujours d’une voix gaie et entraînante comme si elle était chargée d’annoncer les promotions au supermarché. Iris Dupin, quarante-quatre ans, grande, brune, mince, aux longs cheveux noirs qu’elle disposait comme un voile de mariée perpétuelle. Iris qui devait son prénom à la couleur des deux grands lacs d’un bleu intense qui lui servaient d’yeux. Quand elles étaient petites, on l’arrêtait dans la rue. « Mon Dieu ! Mon Dieu ! » répétaient les gens en se mirant dans le regard sombre, profond, ourlé de violet avec un minuscule éclat doré. « C’est pas possible ! Viens voir, chéri ! Jamais vu des yeux comme ça ! » Iris se laissait contempler, jusqu’à ce que, satisfaite et repue, elle entraînât sa sœur par la main en sifflant entre ses dents « quels ploucs ! Z’ont jamais rien vu ! Faut voyager les mecs ! Faut voyager ! ». Cette dernière phrase mettait Joséphine en joie, elle partait en hélicoptère, les bras grands ouverts, tournant sur elle-même et hurlant de rire.
Iris, en son temps, avait lancé toutes les modes, accumulé tous les diplômes, séduit tous les hommes. Iris ne vivait pas, Iris ne respirait pas, Iris régnait.
À vingt ans, elle était partie faire ses études aux États-Unis, à New York. À l’université de Columbia, département cinéma. Elle y avait passé six ans, était sortie première ex aequo de sa promotion, avait gagné la possibilité de réaliser un moyen-métrage de trente minutes. À la fin de chaque année, les deux meilleurs étudiants se voyaient allouer un budget pour tourner un film. Iris avait été l’un des deux. L’autre lauréat, un jeune Hongrois, géant ténébreux et hirsute, avait profité de la cérémonie de remise des prix pour l’embrasser en coulisses. L’anecdote était restée dans les annales de la famille. L’avenir d’Iris s’inscrivait en lettres blanches sur les collines d’Hollywood. Et un jour, sans crier gare, sans que personne n’ait prévu ce retournement, Iris s’était mariée. Elle avait à peine trente ans, revenait des États-Unis où elle avait remporté un prix au festival de Sundance, prévoyait de réaliser un long-métrage dont on disait le plus grand bien. Un producteur avait donné un accord de principe et… Iris avait renoncé. Sans fournir aucune explication ; elle ne se justifiait jamais. Elle était rentrée en France et s’était mariée.
En voile blanc, devant le maire et le curé. Le jour de son mariage, la salle de la mairie affichait complet. Il fallut rajouter des chaises et tolérer que certains s’agrippent au rebord des fenêtres. Chacun retenait son souffle, s’attendant à ce qu’elle envoie voler sa robe et apparaisse toute nue en criant « C’était pour rire ! ». Comme dans un film.
Rien de la sorte ne se produisit.
Elle semblait prise et éprise. D’un certain Philippe Dupin qui ronronnait dans son habit queue-de-pie. « Qui c’est, qui c’est ? » demandaient les invités en le dévisageant à la dérobée. Personne ne le connaissait. Iris racontait qu’ils s’étaient rencontrés dans un avion et que cela avait été « love at first sight ». Bel homme, ce Philippe Dupin. Manifestement, à constater les regards gourmands que les femmes posaient sur lui, l’un des plus beaux hommes que la Terre ait produits ! Il dominait la foule des amis de sa femme avec une nonchalance empreinte d’un dédain amusé. « Mais qu’est-ce qu’il fait ? Il est dans les affaires… Et pourquoi si vite ? Tu crois que… ? » Les langues fourchettaient, faute d’informations précises. Le père et la mère du marié considéraient l’assistance avec la même moue légèrement hautaine de leur fils qui donnait à penser que ce dernier faisait une mésalliance. Les invités s’en allèrent écœurés. Iris n’amusait plus personne. Iris ne faisait plus rêver. Elle était devenue terriblement normale et c’était, dans son cas, de très mauvais goût. Certains ne la revirent plus jamais. Elle avait chu et sa couronne n’en finissait pas de rouler à terre.
Iris déclara qu’elle s’en fichait comme de sa première tétine et décida de se vouer corps et âme à son mari.
Philippe Dupin était un homme congestionné de certitudes. Il avait monté son propre cabinet de droit international des affaires puis s’était associé à plusieurs grands ténors de la place de Paris, Milan, New York et Londres. C’était un avocat retors qui n’aimait défendre que les cas impossibles. Il avait réussi et ne pouvait comprendre que tout le monde ne se conduise pas comme lui. Sa devise était lapidaire : « Quand on veut, on peut. » Il l’articulait en se renversant dans son grand fauteuil en cuir noir, étirait les bras et faisait craquer ses phalanges en regardant son interlocuteur comme s’il énonçait une vérité première.
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