Pancol,Katherine - Les yeux jaunes des crocodiles
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Hortense écouta puis demanda :
— Il n’a pas de téléphone non plus ?
— Il ne doit plus avoir de batterie…
Hortense n’eut pas l’air convaincu.
— Et toi, qu’est-ce que tu es venue faire à Paris ?
— Chercher des produits et voir mon avocat…
— Elle voulait savoir si elle pouvait appeler Chef pour son affaire en Chine. Ton père lui a dit de s’adresser à moi, intervint Joséphine.
— Chef, reprit Hortense, soupçonneuse. Qu’est-ce qu’il a à faire là-dedans ?
— Il travaille beaucoup avec les Chinois…, répéta Joséphine.
— Mmoui…, dit Hortense.
Elle se retira dans sa chambre, ouvrit ses livres et ses cahiers, commença à travailler mais l’étrangeté de la situation, sa mère dans la cuisine avec Mylène, leurs mines chiffonnées et leurs yeux rougis, ne lui disait rien de bon. Il est arrivé quelque chose à papa et maman ne me le dit pas. Il est arrivé quelque chose à papa, j’en suis sûre. Elle passa la tête dans le couloir et appela sa mère.
Joséphine la rejoignit dans sa chambre.
— Il est arrivé quelque chose à papa et tu me le dis pas…
— Écoute, chérie…
— Maman, je ne suis plus un bébé. Je ne suis pas Zoé, je préfère savoir.
Elle avait prononcé ces mots d’un ton si froid, si déterminé que Joséphine voulut la prendre dans ses bras pour la préparer. Hortense se dégagea d’un geste sec et violent.
— Arrête tes simagrées ! Il est mort, c’est ça ?
— Hortense, comment peux-tu dire ça ?
— Parce que c’est vrai, hein ? Dis que c’est vrai…
Elle tendait un visage fermé, hostile vers sa mère, la provoquant de sa colère. Elle avait les bras raidis le long du corps et toute son attitude la rejetait.
— Il est mort et tu as peur de me le dire. Il est mort et tu crèves de trouille. Mais à quoi ça sert de nous mentir ? Faudra bien qu’on sache un jour ! Et moi, je préfère savoir maintenant… Je déteste les mensonges, les secrets, les gens qui font semblant !
— Il est mort, Hortense. Happé par un crocodile.
— Il est mort, répéta Hortense. Il est mort…
Elle répéta ces mots plusieurs fois, ses yeux restèrent secs. Joséphine tenta de l’approcher une nouvelle fois, de passer son bras autour de ses épaules, mais Hortense la repoussa violemment et Joséphine tomba sur le lit.
— Ne me touche pas ! hurla-t-elle. Ne me touche pas !
— Mais qu’est-ce que je t’ai fait, Hortense ? Qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu sois aussi dure avec moi ?
— Je ne te supporte pas, maman. Tu me rends folle ! Je te trouve, mais je te trouve…
Les mots lui manquaient et elle soupira, exaspérée, comme si toute l’horreur que lui inspirait sa mère était trop grande pour tenir dans des mots. Joséphine courba le dos et attendit. Elle comprenait le chagrin de sa fille, elle comprenait sa violence, elle ne comprenait pas pourquoi ce chagrin et cette violence se retournaient contre elle. Hortense se laissa tomber sur le lit, à côté d’elle, observant une distance afin que Joséphine ne l’effleure pas.
— Quand papa était au chômage… quand il se traînait à la maison… tu prenais tes airs de bonne sœur, tes airs doucereux, pour nous faire croire que tout allait très bien, que papa était « en recherche d’emploi », que ce n’était pas grave, que la vie allait recommencer comme avant. Elle n’a jamais recommencé comme avant… Tu as essayé de nous le faire croire, tu as essayé de le lui faire croire.
— Que voulais-tu que je fasse ? Que je le mette dehors ?
— Fallait le secouer, lui mettre la réalité devant le nez, pas le conforter dans ses illusions ! Mais toi, tu étais là, toujours en train de nia-nia-nia… de dire n’importe quoi ! Toujours en train d’essayer que tout s’arrange avec des mensonges.
— C’est à moi que tu en veux, Hortense ?
— Oui. Je t’en veux de tes airs gentils, doux, complètement à côté de la plaque ! De ta générosité à la con, de ta gentillesse débile ! Je t’en veux, maman, t’as pas idée de ce que je t’en veux ! La vie est si dure, si dure, et toi, tu es là à prétendre le contraire, à essayer que tout le monde s’aime, que tout le monde partage, que tout le monde s’écoute. Mais c’est de la connerie, tout ça ! Les gens se dévorent, ils ne s’aiment pas ! Ou ils t’aiment quand tu leur donnes quelque chose à manger ! Tu n’as rien compris, toi. Tu restes là comme une conne, à pleurer sur ton balcon, à parler aux étoiles. Tu crois que je ne t’ai jamais entendue parler aux étoiles ? J’avais envie de te balancer par-dessus le balcon. Elles devaient bien se marrer les étoiles à t’entendre radoter, à genoux, les mains croisées. Avec ton petit chandail de rien du tout, ton tablier, tes cheveux plats et mous. Et toi, tu pleurnichais, tu leur demandais de l’aide, tu croyais qu’un bel ange allait descendre du ciel et résoudre tous tes problèmes. J’avais pitié de toi et en même temps je te détestais ! Alors j’allais me coucher et je m’inventais une mère fière, droite, impitoyable, une mère courageuse, belle, belle, je me disais ce n’est pas ma mère cette femme agenouillée sur le balcon, cette femme qui rougit, qui pleurniche, qui tremble pour un oui ou un non…
Joséphine sourit et la regarda avec tendresse.
— Vas-y, vide ton sac, Hortense…
— Je t’ai détestée au moment du chômage de papa. Dé-tes-tée ! Toujours à amortir, à étouffer, tiens, tu t’es même mise à grossir pour mieux amortir ! Tu devenais plus moche de jour en jour, plus molle, plus… rien du tout et lui, il essayait de s’en sortir, il essayait de continuer, il mettait ses beaux habits, il se lavait, il s’habillait, il essayait mais toi, tu le contaminais avec ta douceur répugnante, ta douceur qui dégoulinait, qui l’engluait…
— Ce n’est pas facile, tu sais, de vivre avec un homme qui ne travaille pas, qui est toute la journée à la maison…
— Mais fallait pas le materner ! Il fallait lui faire sentir qu’il avait encore du courage ! Toi, tu le ratatinais avec ta douceur. Pas étonnant qu’il soit allé voir Mylène. Avec elle, il se sentait un homme tout d’un coup. Je t’ai détestée, maman, si tu savais ce que je t’ai détestée !
— Je sais… Je me demandais juste pourquoi.
— Et tes grands sermons sur l’argent, sur les valeurs de la vie, j’en aurais vomi ! Il n’y a plus qu’une seule valeur aujourd’hui, maman, ouvre les yeux bien grands et avale ça d’un coup, il n’y a plus que l’argent, si t’en as t’es quelqu’un, si t’en as pas alors là… Bonne chance ! Et toi, tu n’as rien compris, rien compris du tout ! Quand papa est parti, tu ne savais même plus conduire la voiture, tu passais tes soirées à faire des comptes, à compter tes petits sous, t’avais plus rien… C’est Philippe qui t’a aidée avec les traductions, Philippe qui a du blé, des relations. S’il n’avait pas été là, on aurait fini où, hein ? Tu peux le dire ?
— Il n’y a pas que l’argent dans la vie, Hortense, mais tu es trop jeune.
— Dis-le bien vite que je suis jeune ! Parce que j’ai compris beaucoup de choses que tu n’as pas comprises, toi. Et je t’en voulais de ça aussi, je me disais : mais on va où avec elle ? Je me sentais pas en sécurité avec toi et je me disais : c’est encore trop tôt, mais un jour je ferai ma vie et je me casserai de cet endroit ! Je ne pensais qu’à ça. J’y pense toujours d’ailleurs, j’ai bien compris qu’il ne fallait compter que sur soi… Papa, si j’avais été sa femme…
— Nous y voilà !
— Exactement ! Je lui aurais mis les points sur les i , je lui aurais dit : arrête de rêver et prends ce qu’on t’offre. N’importe quoi mais commence quelque chose… Je l’ai tellement aimé, papa ! Je le trouvais si beau, si élégant, si fier… et si faible à la fois. Je le voyais se traîner toute la journée dans cet appartement, avec ses pauvres occupations, les plantes sur le balcon, sa partie d’échecs, son flirt avec Mylène ! et toi tu ne voyais rien. Rien ! Je te trouvais bête, si bête… Et, en même temps, je ne pouvais pas faire grand-chose. Ça me rendait folle de le voir comme ça ! Quand il a trouvé ce boulot au Croco Park, je me suis dit qu’il allait s’en sortir. Qu’il avait trouvé un truc où il pourrait réaliser ses rêves de grandeur. Les crocodiles ont eu sa peau. Je l’aimais tellement… C’est lui qui m’a appris à me tenir droite, à être jolie, différente, c’est lui qui m’emmenait dans les magasins et m’habillait si bien, après on allait dans un bar de palace parisien et on buvait un verre de champagne en écoutant un orchestre de jazz. Avec lui j’étais unique, j’étais magnifique… Il m’a donné ce petit truc en plus, cette force qu’il n’avait pas. Il me l’a donnée à moi, il n’a pas su se la donner à lui. Il n’avait pas de force, papa. Il était faible, fragile, un petit garçon mais pour moi, il était magique !
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