Pancol,Katherine - Les yeux jaunes des crocodiles
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Elle éclata en sanglots et sortit un mouchoir de son sac.
— On n’a presque rien retrouvé de lui. Juste la montre de plongée que je lui avais offerte à Noël et ses chaussures…
Joséphine se redressa et sa première pensée fut pour les filles.
— Il ne faut pas que les filles sachent, dit-elle à Mylène. Hortense passe son bac dans une semaine et Zoé est si sensible… Je leur dirai petit à petit. Je dirai d’abord qu’il a disparu, qu’on ne sait pas où il est et puis, un jour, je leur dirai la vérité. De toute façon, poursuivit-elle comme si elle se parlait à elle-même, il ne leur écrivait plus, il ne leur téléphonait plus. Il était en train de disparaître de leur vie. Elles ne vont pas me demander de ses nouvelles tout de suite… je leur dirai après… après… je ne sais pas quand… d’abord je dirai qu’il est parti en reconnaissance visiter d’autres terres pour implanter d’autres parcs… et puis… enfin, je verrai.
Et puis… tout lui revint.
Le jour de leur rencontre. La première fois qu’elle l’avait vu, il était perdu dans une rue de Paris, il tenait un plan de la ville à la main et cherchait son chemin. Elle l’avait pris pour un étranger. Elle s’était approchée et lui avait demandé en articulant « je peux vous aider ? ». Il lui avait jeté un regard éperdu, avait expliqué : « J’ai un rendez-vous important, un rendez-vous d’affaires, et j’ai peur d’être en retard. – Ce n’est pas loin, je vais vous y conduire », avait-elle dit. Il faisait beau ce jour-là, c’était le premier jour d’été à Paris, elle portait une robe légère, elle venait d’être reçue à son agrégation de lettres. Elle se promenait le nez en l’air. Elle l’avait piloté et l’avait laissé devant une grande porte en bois verni, avenue de Friedland. Il transpirait, s’était essuyé le visage et avait demandé, inquiet : « Je suis présentable ? » Elle avait ri et avait dit : « Vous êtes impeccable. » Il l’avait remerciée avec un regard de chien battu. Elle se souvenait très bien de ce regard. Elle s’était dit : C’est bien, je lui ai rendu service, j’ai servi à quelque chose aujourd’hui, il a l’air si misérable, ce pauvre garçon. Oui, c’était exactement en ces termes qu’elle avait pensé à lui. Il lui avait proposé d’aller boire un verre après son rendez-vous, « si ça se passe bien, on fêtera ma nouvelle embauche, sinon vous me consolerez ». Elle avait trouvé cela un peu maladroit comme invitation, mais elle avait accepté. Je me souviens très bien d’avoir accepté parce qu’il ne me faisait pas peur, qu’il faisait beau, que je n’avais rien à faire et que j’avais envie de le protéger. Il ne semblait pas à sa place dans cette ville trop grande pour lui, dans ce costume trop ample, avec ce plan qu’il ne savait pas lire et les rigoles de sueur qui lui coulaient dans les yeux. En attendant de le retrouver, elle était allée se promener sur les Champs-Élysées, avait acheté une glace vanille-chocolat, un tube de rouge à lèvres. Elle était revenue le chercher devant la même porte en bois verni. Elle avait retrouvé un homme flamboyant, sûr de lui, autoritaire presque. Elle s’était demandé si c’était elle qui l’avait idéalisé le temps de sa promenade ou si elle l’avait mal perçu la première fois. Elle l’avait vu sous un angle nouveau : viril, réconfortant, spirituel. « Ça a marché comme sur des roulettes, lui avait-il dit, je suis embauché ! » Il l’avait invitée à dîner. Il avait parlé pendant tout le repas de son prochain job, il ferait ci, il ferait ça, elle l’écoutait et avait envie de se laisser aller. Il était si rassurant, si entraînant. Plus tard, elle s’était demandé sous combien d’angles on pouvait percevoir une même personne et quel angle était le bon. Et si le sentiment qu’on éprouvait envers cette personne variait selon l’angle… S’il l’avait invitée à dîner alors qu’il était égaré, anxieux, transpirant, aurait-elle dit oui ? Je ne crois pas, avait-elle reconnu, honnête. Je lui aurai souhaité bonne chance et je serais partie sans me retourner… Alors à quoi tient la naissance d’un sentiment ? À une impression fugace, fluctuante, changeante ? À un angle qui se déplace, laissant la place à une illusion qu’on projette sur l’autre ? Le jour où il l’avait demandée en mariage avait été un jour autoritaire et viril. Elle avait dit oui. Cela l’avait tracassée longtemps au début de son mariage, d’autant plus que l’angle sous lequel lui apparaissait Antoine changeait souvent…
Aujourd’hui, il n’y a plus d’angle. Il est mort. Il me reste une image d’homme flou, mais d’homme aimable et doux. Il lui aurait fallu une autre femme que moi, peut-être.
— Vous allez faire quoi maintenant ? demanda Joséphine à Mylène.
— J’hésite. Je vais peut-être partir en Chine. Je ne sais pas si les filles vous l’ont dit, mais j’ai monté un business là-bas…
— Elles m’ont raconté…
— Je crois que je vais y aller, je pourrais gagner pas mal d’argent…
Son œil avait repris de l’éclat. On sentait qu’elle pensait à ses projets, à ses commandes, à ses futurs bénéfices.
— Vous devriez essayer, en tout cas ; cela vous changerait les idées…
— De toute façon, je n’ai guère le choix. Je n’ai plus rien, j’avais donné toutes mes économies à Antoine… Oh ! mais je ne vous demande rien ! Je ne voudrais pas que vous croyiez que je suis venue pour ça…
Joséphine avait eu un imperceptible mouvement de repli quand Mylène avait parlé d’argent. Elle s’était dit un centième de seconde : Elle est venue me demander de lui rembourser les dettes d’Antoine. Devant le regard doux et triste de Mylène, elle s’en voulut d’avoir pensé ça, chercha à se rattraper.
— J’ai un beau-père qui commerce avec les Chinois. Vous pourriez aller le voir, il vous donnerait des conseils…
— Je me suis déjà servie de son nom pour approcher un avocat, rougit Mylène.
Elle se tut un instant et joua avec la poignée de son sac.
— C’est vrai que ce serait bien si je pouvais avoir un rendez-vous avec lui.
Joséphine lui écrivit l’adresse et le téléphone de Chef sur un morceau de papier et le lui tendit.
— Vous pouvez lui dire que c’est moi qui vous envoie. On s’aimait bien, avec Marcel…
Ça lui faisait drôle de l’appeler Marcel. Il changeait d’angle, lui aussi, en changeant de prénom.
Elle fut interrompue dans ses pensées par une cavalcade dans l’escalier, le bruit d’une porte qui s’ouvrait à toute volée et Zoé déboula, rouge, essoufflée, s’arrêtant net devant Mylène. Son regard alla de sa mère à Mylène en se demandant : Mais qu’est-ce qu’elle fait là ?
— Et papa ? demanda-t-elle aussitôt à Mylène sans lui dire bonjour ni l’embrasser. Il est pas avec toi ?
Elle s’était placée au côté de sa mère et la tenait par la taille.
— Mylène était justement en train de me dire que ton père était parti faire des repérages à l’intérieur du pays. Il veut agrandir ses parcs. C’est pour ça que vous n’avez plus de nouvelles depuis quelque temps…
— Il n’a pas emporté son ordinateur ? demanda Zoé, soupçonneuse.
— Un ordinateur dans la savane ! s’exclama Mylène. Tu as vu ça où, Zoé ? Tu me fais un baiser ?
Zoé hésita, regarda sa mère, puis s’approcha de Mylène et déposa un prudent baiser sur sa joue. Mylène la prit dans ses bras et la serra contre elle. L’intimité manifeste entre Zoé et Mylène choqua d’abord Joséphine qui se reprit vite. Hortense fut tout aussi surprise et distante que sa sœur. Elles prennent mon parti, se dit Joséphine qui n’était pas mécontente, c’est assez bas de penser ça mais ça me réconforte. Elles doivent se demander ce qu’elle fait là. Elle répéta ce qu’elle avait dit à Zoé. Mylène approuva du menton pendant qu’elle parlait.
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