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Alessandro Baricco: Soie

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Alessandro Baricco Soie

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32

On le conduisit dans l’une des dernières maisons du village, en haut, à la lisière des bois. Cinq serviteurs l’attendaient. Il leur confia ses bagages et sortit sur la véranda. À l’extrémité opposée du village on apercevait le palais d’Hara Kei, à peine plus haut que les autres maisons mais entouré de cèdres énormes qui en défendaient la solitude. Hervé Joncour resta quelques instants à l’observer, comme s’il n’y avait rien d’autre, jusqu’à l’horizon. Ce fut ainsi qu’il vit, finalement, tout à coup, le ciel au-dessus du palais se noircir du vol de centaines d’oiseaux, comme exploses de la terre, des oiseaux de toutes sortes, étourdis, qui s’enfuyaient de tous côtés, affolés, et chantaient et criaient, pyrotechnie jaillissante d’ailes, nuée de couleurs et de bruits lancée dans la lumière, terrorisés, musique en fuite, là dans le ciel à voler.

Hervé Joncour sourit.

33

Le village commença à s’agiter comme une fourmilière affolée : tous couraient et criaient, et regardaient en l’air pour suivre des yeux ces oiseaux échappés, orgueil de leur seigneur pendant des années, outrage à présent qui volait dans le ciel. Hervé Joncour sortit de chez lui et redescendit à travers le village, marchant lentement, et regardant devant lui avec un calme infini. Personne ne semblait le voir, et il semblait ne rien voir. Il était un fil d’or qui courait droit, dans la trame d’un tapis tissé par un fou. Il passa le pont sur la rivière, descendit jusqu’aux grands cèdres, entra dans leur ombre et en ressortit Devant lui, il vit l’immense volière, avec ses portes grandes ouvertes, absolument vide. Et devant la volière, une femme. Il ne regarda pas autour de lui et continua simplement à marcher, lentement, ne s’arrêtant que lorsqu’il fut face à elle.

Ses yeux n’avaient pas une forme orientale, et son visage était celui d’une jeune fille.

Hervé Joncour fit un pas vers elle, tendit le bras et ouvrit la main. Sur sa paume, il y avait un billet, plié en quatre. Elle le vit et son visage tout entier se mit à sourire. Elle posa sa main sur celle d’Hervé Joncour, serra avec douceur s’attarda un instant, puis la retira, gardant entre ses doigts ce billet qui avait fait le tour du monde. Elle l’avait à peine caché dans un pli de son vêtement que la voix d’Hara Kei se fit entendre.

— Soyez le bienvenu, mon ami français.

Il était à quelques pas. Son kimono sombre, ses cheveux, noirs, parfaitement rassemblés sur la nuque. Il s’approcha. Il se mit à examiner la volière, regardant l’une après l’autre les portes grandes ouvertes.

— Ils reviendront. Il est toujours difficile de résister à la tentation de revenir, n’est-ce pas ?

Hervé Joncour ne répondit pas. Hara Kei le regarda dans les yeux et, très doucement, lui dit

— Venez.

Hervé Joncour le suivit. Il fit quelques pas avant de se retourner vers la jeune fille et s’inclina pour la saluer.

— J’espère vous revoir bientôt.

Hara Kei continuait de marcher.

— Elle ne connaît pas votre langue. Dit-il.

— Venez.

34

Ce soir-là, Hara Kei invita Hervé Joncour dans sa demeure. Il y avait là quelques hommes du village, et des femmes vêtues avec une grande élégance, le visage fardé de blanc et de couleurs éclatantes. On buvait du saké, on fumait dans de longues pipes en bois un tabac à l’arôme étourdissant et âpre. Arrivèrent des saltimbanques, et un homme qui arrachait les rires par ses imitations d’hommes et d’animaux. Trois vieilles femmes jouaient sur des instruments à cordes, sans jamais cesser de sourire. Hara Kei était assis à la place d’honneur, vêtu de noir, les pieds nus. Dans une robe de soie, splendide, la femme au visage de jeune fille était assise à côté de lui. Hervé Joncour se tenait à l’extrémité opposée de la pièce : il était assiégé par le parfum douceâtre des femmes qui l’entouraient et il souriait avec embarras aux hommes, qui se divertissaient à lui raconter des histoires qu’il ne comprenait pas. Mille fois il chercha ses yeux, et mille fois elle trouva les siens. C’était comme une danse triste, secrète et impuissante. Hervé Joncour la dansa très avant dans la nuit puis se leva, dit quelque chose en français pour s’excuser, se débarrassa comme il put d’une femme qui avait décidé de l’accompagner, et en s’ouvrant un chemin au milieu des nuages de fumée et des hommes qui l’apostrophaient dans leur langue incompréhensible, il partit. Avant de sortir de la pièce, il regarda une dernière fois vers elle. Elle était en train de le regarder, de ses yeux parfaitement muets, à des siècles de là.

Hervé Joncour erra à travers le village en respirant l’air frais de la nuit, s’égarant dans les ruelles qui escaladaient le flanc de la colline. Quand il arriva chez lui, il vit une lanterne, allumée, qui oscillait derrière la paroi de papier. Il entra et trouva deux femmes, debout, devant lui. Une Orientale, jeune, vêtue d’un simple kimono blanc. Et elle. Il y avait dans ses yeux une sorte de gaieté fébrile. Sans lui laisser le temps de rien, elle s’approcha, prit sa main, la porta à son visage, l’effleura des lèvres puis, en la serrant fort, la posa sur les mains de la jeune fille qui était près d’elle, et l’y maintint, un court instant, pour que cette main ne pût s’échapper. Enfin, elle la retira, fit deux pas en arrière, prit la lanterne, regarda un instant Hervé Joncour dans les yeux puis s’enfuit en courant. C’était une lanterne orange. Elle disparut dans la nuit, petite lumière qui s’enfuyait.

35

Hervé Joncour n’avait jamais vu cette jeune fille, et en fait il ne la vit pas non plus, cette nuit-là. Dans la chambre sans lumière, il sentit la beauté de son corps, et il connut ses mains et sa bouche. Il l’aima pendant des heures, avec des gestes qu’il n’avait jamais faits, se laissant enseigner une lenteur qu’il ne connaissait pas. Dans le noir, ce n’était rien de l’aimer, et de ne pas l’aimer, elle.

Un peu avant l’aube, la jeune fille se leva, remit son kimono blanc, et partit.

36

En face de chez lui, à l’attendre, Hervé Joncour trouva, au matin, un homme d’Hara Kei. Il avait avec lui quinze feuilles d’écorce de mûrier, entièrement recouvertes d’œufs : minuscules, couleur d’ivoire. Hervé Joncour examina chaque feuille, avec soin, puis négocia le prix et paya en écailles d’or. Avant que l’homme ne s’en allât, il lui fit comprendre qu’il voulait voir Hara Kei. L’homme secoua la tête. Hervé Joncour comprit, à ses gestes, qu’Hara Kei était parti le matin même, tôt, avec sa suite, et que personne ne savait quand il reviendrait.

Hervé Joncour traversa le village en courant, jusqu’à la demeure d’Hara Kei. Il ne trouva que des serviteurs qui, à chacune de ses questions, répondaient en secouant la tête. La maison paraissait déserte. Et bien qu’il cherchât autour de lui, même dans les objets les plus insignifiants, il ne vit rien qui ressemblât à un message qui lui fût destiné. Il quitta la maison, et en revenant vers le village, passa devant l’immense volière. Les portes étaient à nouveau fermées. À l’intérieur, des centaines d’oiseaux volaient, à l’abri du ciel.

37

Hervé Joncour attendit encore deux jours un signe quelconque. Puis il partit.

À un peu plus d’une demi-heure du village, il se trouva passer non loin d’un bois d’où arrivait un singulier, et argentin vacarme. On y voyait, cachées parmi les feuilles, les milliers de taches sombres d’une bande d’oiseaux, arrêtés là pour se reposer. Sans rien expliquer aux deux hommes qui l’accompagnaient, Hervé Joncour arrêta son cheval, prit son revolver à sa ceinture et tira six coups en l’air. La bande d’oiseaux, terrorisée, s’éleva dans le ciel, comme la colonne de fumée s’échappant d’un incendie. Si haute, que tu l’aurais vue à des jours et des jours de marche. Noire dans le ciel, sans autre but que son propre égarement.

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