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Alessandro Baricco: Soie

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Alessandro Baricco Soie

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Toute la journée, Hervé Joncour suivit, de loin, la caravane. Quand il la vit s’arrêter pour la nuit, il continua d’avancer sur la route, jusqu’à ce que deux hommes armés viennent à sa rencontre, qui prirent son cheval et ses bagages, et l’emmenèrent dans une tente. Il attendit longtemps, puis Hara Kei arriva. Il ne salua pas. Ne s’assit pas non plus.

— Comment êtes-vous arrivé jusqu’ici, Français ?

Hervé Joncour ne répondit pas.

— Je vous ai demandé qui vous a amené jusqu’ici.

Silence.

— Il n’y a rien ici pour vous. Il n’y a que la guerre. Et ce n’est pas la vôtre. Allez-vous-en.

Hervé Joncour sortit une petite bourse de cuir, l’ouvrit et la vida sur le sol. Des écailles d’or.

— La guerre est un jeu qui coûte cher. Vous avez besoin de moi. Et moi j’ai besoin de vous.

Hara Kei ne regarda même pas l’or répandu sur le sol. Il tourna le dos et s’en alla.

47

Hervé Joncour passa la nuit en bordure du camp. Personne ne lui parla, personne ne semblait le voir. Les gens dormaient par terre, près des feux. Il y avait deux tentes seulement. Près de l’une d’elles, Hervé Joncour vit la chaise à porteurs, vide : accrochées aux quatre coins, de petites cages : des oiseaux. Aux mailles des cages pendaient de petites clochettes d’or. Elles tintaient, légères, dans la brise de la nuit.

48

Quand il se réveilla, il vit autour de lui le village qui s’apprêtait à se remettre en route. Il n’y avait plus les tentes. La chaise à porteurs était encore là, ouverte. Les gens montaient dans les chariots, en silence. Il se leva, regarda longuement autour de lui, mais les yeux qui croisaient les siens avaient tous une forme orientale, et se baissaient aussitôt. Il vit des hommes armés, et des enfants qui ne pleuraient pas. Il vit les visages muets qu’ont les gens quand ils sont en fuite. Et il vit un arbre, au bord de la route. Et accroché à une branche, pendu, le garçon qui l’avait amené jusque-là.

Hervé Joncour s’approcha, et resta là un moment, à le regarder, comme hypnotisé. Puis il dénoua la corde attachée à l’arbre, recueillit le corps du jeune garçon, l’étendit sur le sol et s’agenouilla près de lui. Il n’arrivait pas à détacher ses yeux de ce visage. C’est ainsi qu’il ne vit pas le village se remettre en chemin mais entendit seulement, comme de très loin, le bruit de cette procession qui le frôlait, remontant la route. Il ne leva pas les yeux, même quand il entendit la voix d’Hara Kei, à deux pas de lui, qui disait

— Le Japon est un très ancien pays, le saviez-vous ? Sa loi est très ancienne : elle dit qu’il existe douze crimes pour lesquels il est permis de condamner un homme à mort. Et l’un de ces crimes est d’accepter de porter un message d’amour pour sa maîtresse.

Hervé Joncour ne quitta pas des yeux le visage du jeune garçon tué.

— Il ne portait aucun message d’amour.

— C’est lui qui était un message d’amour.

Hervé Joncour sentit quelque chose appuyer contre sa nuque, et lui faire courber la tête vers le sol.

— C’est un fusil, Français. Je vous demande de ne pas lever les yeux.

Hervé Joncour ne comprit pas tout de suite. Puis il entendit, dans le bruissement de cette procession en fuite, le son doré de mille clochettes minuscules qui se rapprochaient, petit à petit, et bien qu’il n’eût devant les yeux que cette terre noire, il l’imaginait, cette chaise à porteurs, oscillant comme un pendule, il la voyait, presque, remonter le chemin, mètre par mètre, et se rapprocher, lente mais implacable, portée par ces sons qui deviennent de plus en plus forts, insupportablement forts, et de plus en plus proches, proches à le frôler, un vacarme doré, là, devant lui, exactement devant lui maintenant – à cet instant précis – devant lui.

Hervé Joncour releva la tête.

Des étoffes merveilleuses, des tissus de soie, tout autour de la chaise à porteurs, mille couleurs, orange, blanc, ocre, argent, pas la moindre ouverture dans ce nid magnifique, juste le bruissement de ces couleurs ondoyant dans l’air, impénétrables, plus légères que rien.

Hervé Joncour n’entendit pas une explosion faucher sa vie. Il sentit ces sons s’éloigner, le canon du fusil s’écarter, et la voix d’Hara Kei dire doucement

— Allez-vous-en, Français. Et ne revenez plus jamais.

49

Seulement le silence, sur la route. Le corps d’un jeune garçon, par terre. Un homme agenouillé. Jusqu’aux dernières lueurs du jour.

50

Hervé Joncour mit onze jours pour atteindre Yokohama. Il corrompit un fonctionnaire japonais et se procura seize cartons d’œufs, qui provenaient du sud de l’île. Il les enveloppa dans des linges de soie et les scella à l’intérieur de quatre boîtes en bois, rondes. Il réussit à s’embarquer pour le continent, et aux premiers jours de mars arriva sur la côte russe. Il choisit la voie la plus au nord, cherchant le froid pour bloquer la vie des œufs et prolonger le temps qui restait avant leur éclosion. Il traversa à marche forcée quatre mille kilomètres de Sibérie, franchit les monts Oural et arriva à Saint-Pétersbourg. À prix d’or, il acheta des quintaux de glace et les chargea, avec les œufs, dans la cale d’un cargo qui se rendait à Hambourg. Il fallut six jours pour y arriver. Il déchargea ses quatre boîtes en bois, rondes, et monta dans un train qui allait vers le Sud. Au bout de onze heures de voyage, juste à la sortie d’un village appelé Eberfeld, le train s’arrêta pour faire provision d’eau. Hervé Joncour regarda autour de lui. Un soleil estival brillait, sur le vert des champs de blé, et sur le monde entier. En face de lui était assis un négociant russe : il avait ôté ses chaussures et s’éventait avec la dernière page d’un journal écrit en allemand. Hervé Joncour le regarda. Il vit les taches de sueur sur sa chemise et les gouttes qui perlaient à son front et sur son cou. Le Russe dit quelque chose, en riant. Hervé Joncour lui sourit, se leva, prit ses bagages et descendit du train. Il le remonta jusqu’au dernier wagon, un fourgon de marchandises qui transportait du poisson et de la viande, conservés dans la glace. L’eau dégoulinait comme d’une cuvette transpercée par des milliers de projectiles. Il ouvrit la porte du fourgon, monta sur la plate-forme, et prit l’une après l’autre ses boîtes en bois, rondes, les emporta à l’extérieur et les posa par terre, à côté des rails. Puis il referma la porte, et attendit. Quand le train fut prêt à partir, on lui hurla de faire vite et de remonter. Il répondit en hochant la tête, et en envoyant un salut. Il vit le train s’éloigner, puis disparaître. Il attendit de ne plus entendre un seul bruit. Puis il se pencha sur une des boîtes, fit sauter les cachets et l’ouvrit. Il procéda de même avec chacune des trois autres. Lentement, soigneusement.

Des millions de larves. Mortes.

On était le 6 mai 1865.

51

Hervé Joncour entra à Lavilledieu neuf jours plus tard. Sa femme Hélène vit de loin la voiture remonter l’allée ombragée de la maison. Elle se dit qu’elle ne devait pas pleurer, et qu’elle ne devait pas s’enfuir.

Elle descendit jusqu’à la porte d’entrée, l’ouvrit et s’arrêta sur le seuil.

Quand Hervé Joncour arriva près d’elle, elle sourit. Il la serra dans ses bras, et lui dit doucement

— Reste avec moi, je te le demande.

La nuit, ils veillèrent tard, assis sur la pelouse devant la maison, l’un près de l’autre. Hélène parla de Lavilledieu, et de tous ces mois passés à attendre, et aussi des derniers jours, horribles.

— Tu étais mort. Dit-elle.

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