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Alessandro Baricco: Soie

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Alessandro Baricco Soie

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— Et il n’y avait plus rien de beau, au monde.

52

Dans les fermes, à Lavilledieu, les gens regardaient les mûriers couverts de feuilles et voyaient leur ruine. Baldabiou avait trouvé un approvisionnement en œufs, mais les larves mouraient dès qu’elles sortaient à la lumière. La soie grège obtenue à partir des rares qui avaient survécu suffisait à peine à faire travailler deux des sept filatures que comptait le pays.

— Tu n’aurais pas une idée demanda Baldabiou.

— Une, répondit Hervé Joncour.

Il fit savoir le lendemain qu’il avait l’intention, cet été-là, de commencer la construction du parc autour de sa maison. Il engagea des hommes et des femmes, dans le bourg, par dizaines. Ils déboisèrent la colline et en émoussèrent la forme, adoucissant la pente qui descendait vers la vallée. Avec des arbres et des baies, ils dessinèrent sur le sol des labyrinthes légers et transparents. Avec des fleurs de toutes sortes, ils créèrent des jardins qui s’ouvraient comme des clairières, par surprise, au cœur de petits bosquets de bouleaux. Ils firent venir l’eau, depuis la rivière, et la firent redescendre, de fontaine en fontaine, jusqu’à la limite occidentale du parc, où elle formait un petit lac, entouré de prairies. Au sud, au milieu des citronniers et des oliviers, ils construisirent une grande volière, faite de bois et de fer, on aurait dit une broderie suspendue dans l’air. Ils travaillèrent pendant quatre mois. À la fin de septembre, le parc fut prêt. Personne, à Lavilledieu, n’avait jamais rien vu de pareil. Les gens disaient qu’Hervé Joncour y avait dépensé tout son capital. Ils disaient aussi qu’il était revenu différent, malade peut-être, du Japon. Ils disaient qu’il avait vendu les œufs aux Italiens, et qu’il avait maintenant une fortune en or qui l’attendait dans les banques à Paris. Ils disaient que s’il n’y avait pas eu son parc, ils seraient tous morts de faim, cette année-là. Ils disaient que c’était un escroc. Ils disaient que c’était un saint. Certains disaient : il a quelque chose, comme une sorte de malheur sur lui.

53

Tout ce qu’Hervé Joncour dit, de son voyage, fut que les œufs avaient éclos, dans un village près de Cologne, et que ce village s’appelait Eberfeld.

Quatre mois et treize jours après son retour, Baldabiou vint s’asseoir en face de lui, au bord du lac, à la limite occidentale du parc, et lui dit

— De toute façon, il faudra bien que tu la racontes à quelqu’un, un jour ou l’autre, la vérité.

Il le dit doucement, en faisant un effort, car il ne croyait pas que la vérité pût, jamais, servir à quelque chose.

Hervé Joncour porta son regard vers le parc.

Il y avait l’automne, et une fausse lumière, partout.

— La première fois que j’ai vu Hara Kei, il portait une tunique sombre, il était assis les jambes croisées, immobile, dans un coin de la pièce. Étendue près de lui, la tête posée sur ses genoux, il y avait une femme. Ses yeux n’avaient pas une forme orientale, et son visage était celui d’une jeune fille.

Baldabiou écouta, en silence, jusqu’à la fin jusqu’au train à Eberfeld.

Il ne pensait rien.

Il écoutait.

Il eut mal d’entendre, à la fin, Hervé Joncour dire doucement

— Je n’ai même jamais entendu sa voix. Et un instant plus tard :

— C’est une souffrance étrange. Doucement.

— Mourir de nostalgie pour quelque chose que tu ne vivras jamais.

Ils remontèrent le parc en marchant côte à côte. La seule chose que dit Baldabiou, ce fut

— Mais pourquoi diable fait-il ce froid de canard ?

Dit-il, à un moment.

54

Au début de la nouvelle année – 1866 – le Japon autorisa officiellement l’exportation des œufs de vers à soie.

Pendant la décennie suivante, la France irait jusqu’à importer pour dix millions de francs d’œufs japonais.

À partir de 1869, avec l’ouverture du canal de Suez, se rendre au Japon n’allait d’ailleurs plus demander que vingt jours de voyage. Et en revenir, un peu moins.

La soie artificielle serait brevetée en 1884 par un Français nommé Chardonnet.

55

Six mois après son retour à Lavilledieu, Hervé Joncour reçut par la poste une enveloppe de couleur moutarde. Quand il l’ouvrit, il y trouva sept feuilles de papier, couvertes d’une écriture dense et géométrique : encre noire : idéogrammes japonais. Hormis le nom et l’adresse sur l’enveloppe, il n’y avait pas un seul mot écrit en caractères occidentaux. D’après les timbres, la lettre semblait venir d’Ostende.

Hervé Joncour la feuilleta, et l’examina longtemps. On aurait dit un catalogue d’empreintes de petits oiseaux, dressé avec une méticuleuse folie C’était surprenant de penser qu’en fait c’étaient des signes, la cendre d’une voix brûlée.

56

Pendant des semaines, Hervé Joncour garda la lettre sur lui, pliée en deux, glissée dans sa poche. Quand il changeait de costume, il remettait la lettre en place dans le nouveau. Jamais il ne l’ouvrit pour la regarder. De temps en temps, il la tournait entre ses doigts, pendant qu’il parlait avec un métayer, ou attendait que l’heure du dîner arrive, assis sous la véranda. Un soir, il se mit à l’examiner contre la lumière de la lampe, dans son bureau. En transparence, les empreintes de ces oiseaux minuscules parlaient, d’une voix étouffée. Elles disaient quelque chose d’absolument insignifiant, ou bien capable de bouleverser une existence : c’était impossible de le savoir, et cette idée plaisait à Hervé Joncour. Il entendit Hélène arriver. Il posa la lettre sur la table. Elle s’approcha et, comme tous les soirs, avant de se retirer dans sa chambre, voulut lui donner un baiser. Quand elle se pencha vers lui, sa chemise de nuit s’entrouvrit légèrement, sur sa poitrine. Hervé Joncour vit qu’elle ne portait rien, dessous, et que ses seins étaient petits, d’un blanc immaculé comme ceux d’une jeune fille. Pendant quatre jours, il continua de mener sa vie, sans rien changer aux rites prudents de ses journées. Le matin du cinquième jour, il mit un élégant complet gris et partit pour Nîmes. Il annonça qu’il serait de retour avant le soir.

57

Rue Moscat, au numéro 12, tout était pareil que trois années plus tôt. La fête n’était toujours pas terminée. Les filles étaient toutes jeunes et françaises. Le pianiste jouait, en sourdine, des airs aux senteurs de Russie. C’était peut-être la vieillesse, peut-être quelque sale douleur : à la fin de chaque morceau, il ne se passait plus la main droite dans les cheveux, et ne murmurait plus, doucement,

— Voilà.

Il restait muet, regardant ses mains, déconcerté.

58

Madame Blanche l’accueillit sans un mot. Ses cheveux noirs, brillants, son visage oriental, parfait. Petites fleurs bleues aux doigts, comme autant de bagues. Une robe longue, blanche, presque transparente. Pieds nus.

Hervé Joncour s’assit en face d’elle. Il sortit la lettre de sa poche.

— Vous vous souvenez de moi ?

Madame Blanche acquiesça d’un signe millimétrique de la tête.

— J’ai à nouveau besoin de vous.

Il lui tendit la lettre. Elle n’avait aucune raison de le faire mais elle la prit, et l’ouvrit. Elle regarda les sept feuillets, l’un après l’autre, puis elle leva les yeux vers Hervé Joncour.

— Je n’aime pas cette langue, monsieur. Je veux l’oublier, et je veux oublier ce pays, et ma vie là-bas, et tout le reste.

Hervé Joncour demeura immobile, les mains serrées sur les accoudoirs de son fauteuil.

— Je lirai cette lettre pour vous. Je le ferai. Et je ne veux pas d’argent. Mais je veux une promesse : ne revenez plus jamais me demander cela.

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