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Alessandro Baricco: Soie

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Alessandro Baricco Soie

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Pause.

— Je ne sais pas, mais peut-être qu’on pourrait y arriver. Avec nos œufs, avec le travail que fait Pasteur, et puis ce qu’on peut acheter aux deux Italiens… on pourrait y arriver. Les autres, dans le pays, ils disent que c’est une folie de t’envoyer là-bas… avec tout ce que ça coûte… ils disent que c’est trop risqué, et ils ont raison, les autres fois c’était différent, mais maintenant… maintenant c’est difficile d’en revenir vivant, de là-bas. Pause.

— Ce qu’il y a, c’est qu’ils ne veulent pas risquer de perdre les œufs. Et moi, je ne veux pas risquer de te perdre, toi.

Hervé Joncour resta un moment les yeux fixés sur le parc qui n’existait pas. Puis il fit quelque chose qu’il n’avait jamais fait.

— J’irai au Japon, Baldabiou. Dit-il.

— J’achèterai ces œufs, et s’il le faut, je les achèterai avec mon propre argent. Tu dois juste décider si je vous les vends, à vous ou à quelqu’un d’autre.

Baldabiou ne s’y attendait pas. C’était comme de voir gagner le manchot, au dernier coup, sur un quatre bandes, une géométrie impossible.

42

Baldabiou annonça aux éleveurs de Lavilledieu que Pasteur était peu crédible, que ces deux Italiens avaient déjà escroqué une bonne moitié de l’Europe, qu’au Japon la guerre serait terminée avant l’hiver et que sainte Agnès, en rêve, lui avait demandé s’ils n’étaient pas tous une armée de trouille-au-cul. À Hélène seulement il ne put mentir.

— Est-il vraiment nécessaire qu’il parte, Baldabiou ?

— Non.

— Alors, pourquoi ?

— Je ne peux pas l’en empêcher. Et s’il veut aller là-bas, je peux seulement lui donner une raison de plus pour revenir.

Tous les éleveurs de Lavilledieu versèrent, bon gré mal gré, leur quote-part pour financer l’expédition. Hervé Joncour commença ses préparatifs et, aux premiers jours d’octobre, fut prêt à partir. Hélène, comme toutes les années, l’aida, sans rien lui demander, et en lui cachant ce qui pouvait l’inquiéter. Le dernier soir seulement, après avoir éteint la lumière, elle trouva la force de lui dire

— Promets-moi que tu reviendras. D’une voix ferme, sans douceur.

— Promets-moi que tu reviendras. Dans le noir, Hervé Joncour répondit

— Je te le promets.

43

Le 10 octobre 1864, Hervé Joncour partit pour son quatrième voyage au Japon. Il passa la frontière près de Metz, traversa le Wurtemberg et la Bavière, pénétra en Autriche, atteignit par le train Vienne puis Budapest, et poursuivit jusqu’à Kiev. Il parcourut à cheval deux mille kilomètres de steppe russe, franchit les monts Oural, entra en Sibérie, voyagea pendant quarante jours avant d’atteindre le lac Baïkal, que les gens de l’endroit appelaient : le saint. Il redescendit le cours du fleuve Amour, longeant la frontière chinoise jusqu’à l’Océan, et quand il fut à l’Océan, resta onze jours dans le port de Sabirk en attendant qu’un navire de contrebandiers hollandais l’amène à Capo Teraya, sur la côte ouest du Japon. À cheval, en empruntant les routes secondaires, il traversa les provinces d’Ishikawa, Toyama, Niigata, et il pénétra dans celle de Fukushima. Quand il arriva à Shirakawa, il trouva la ville à demi détruite, et une garnison de soldats du gouvernement qui bivouaquait dans les ruines. Il contourna la ville par l’est et pendant cinq jours attendit en vain l’émissaire d’Hara Kei. À l’aube du sixième jour, il partit vers les collines, en direction du Nord. Il n’avait que quelques cartes, approximatives, et ce qu’il lui restait de ses souvenirs. Il erra pendant plusieurs jours, jusqu’au moment où il reconnut une rivière, puis un bois, puis une route. Au bout de la route, il trouva le village d’Hara Kei : entièrement brûlé : les maisons, les arbres, tout.

Il n’y avait plus rien.

Pas âme qui vive.

Hervé Joncour resta immobile, regardant l’énorme brasier éteint. Il avait derrière lui une route longue de huit mille kilomètres. Et devant lui, rien. Brusquement, il vit ce qu’il croyait invisible.

La fin du monde.

44

Hervé Joncour resta pendant des heures au milieu des ruines. Il n’arrivait pas à partir, bien qu’il sût que chaque heure, perdue là, pouvait signifier le désastre, pour lui, et pour Lavilledieu tout entier : il n’avait pas les œufs et, même s’il en avait trouvé, il ne lui restait plus que deux petits mois pour traverser le monde avant qu’ils n’éclosent, se transformant en un tas de larves inutiles. Même un seul jour de retard pouvait signifier la fin. Il le savait, et pourtant il n’arrivait pas à partir. Il resta donc là, jusqu’au moment où il se passa quelque chose de surprenant et d’absurde : du néant, tout à coup, surgit un jeune garçon. Vêtu de haillons, il marchait lentement, fixant l’étranger avec la peur dans les yeux. Hervé Joncour ne bougea pas. Le garçon fit encore quelques pas, et s’arrêta. Ils restèrent là, à se regarder, à quelques mètres l’un de l’autre. Puis le garçon prit quelque chose sous ses haillons, s’approcha d’Hervé Joncour en tremblant de peur, et le lui tendit. Un gant. Hervé Joncour revit la rive d’un lac, et une robe orangée abandonnée par terre, et les petites ondes qui déposaient l’eau sur le bord, comme envoyées là, de très loin. Il prit le gant et sourit au garçon.

— C’est moi, le Français… l’homme de la soie, le Français, tu comprends ?… c’est moi.

Le garçon cessa de trembler.

— Français…

Il avait les yeux brillants, mais il riait. Il commença à parler, criant presque, et à courir, en faisant signe à Hervé Joncour de le suivre. Il disparut dans un sentier qui pénétrait dans le bois, en direction des montagnes.

Hervé Joncour ne bougea pas. Il tournait ce gant entre ses mains, comme s’il était la seule chose qui lui fût restée d’un monde englouti. Il savait que maintenant c’était trop tard. Et qu’il n’avait pas le choix.

Il se leva. Lentement, il s’approcha de son cheval. Monta en selle. Puis fit quelque chose de bizarre. Il serra les talons contre le ventre de l’animal. Et partit. En direction du bois, derrière le garçon, de l’autre côté de la fin du monde.

45

Ils voyagèrent pendant plusieurs jours, remontant vers le Nord, à travers les montagnes. Hervé Joncour ignorait où ils allaient mais il laissa le garçon le guider, sans tenter de l’interroger. Ils rencontrèrent deux villages. Les gens se cachaient dans les maisons. Les femmes se sauvaient. Le garçon s’amusait comme un fou à leur crier après des choses incompréhensibles. Il n’avait pas plus de quatorze ans. Il n’arrêtait pas de souffler dans un petit instrument en roseau dont il tirait les cris de tous les oiseaux du monde. On aurait dit qu’il vivait le plus beau moment de sa vie.

Le cinquième jour, ils arrivèrent en haut d’un col. Le garçon désigna un point, devant eux, sur la route qui descendait dans la vallée. Hervé Joncour prit sa longue-vue, et ce qu’il vit était une sorte de cortège : des hommes armés, des femmes et des enfants, des chariots, des animaux. Un village entier : sur les chemins. Il vit, à cheval, vêtu de noir, Hara Kei. Derrière lui se balançait une chaise à porteurs fermée sur les quatre côtés par des pièces d’étoffe aux couleurs éclatantes.

46

Le petit garçon descendit du cheval, dit quelque chose, et se sauva. Avant de disparaître parmi les arbres, il se retourna et resta là un instant, cherchant un geste pour dire que c’avait été un très beau voyage.

— C’a été un très beau voyage, lui cria Hervé Joncour.

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