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Alessandro Baricco: Soie

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Alessandro Baricco Soie

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— Baldabiou, il faut que je trouve quelqu’un, ici, qui sache lire le japonais.

Le manchot décocha un deux bandes avec effet rétro.

— Demande à Hervé Joncour, il sait tout.

— Moi ? Je n’y comprends rien.

— C’est toi le Japonais, ici.

— Peut-être, mais je n’y comprends rien.

Le valide se pencha sur le billard et envoya une chandelle à six points.

— Alors il ne reste plus que Madame Blanche. Elle a un magasin de tissus, à Nîmes.

Au-dessus du magasin, il y a un bordel. C’est à elle, aussi. Elle est riche. Et elle est japonaise.

— Japonaise ? Et comment est-elle arrivée ici ?

— Ne lui pose pas la question, si tu veux obtenir quelque chose d’elle. Merde.

Le manchot venait de rater un trois bandes à quatorze points.

26

À sa femme Hélène, Hervé Joncour dit qu’il lui fallait se rendre à Nîmes, pour affaires. Et qu’il serait de retour le jour même.

Il monta au premier étage, au-dessus du magasin de tissus, au 12 de la rue Moscat, et demanda Madame Blanche. On le fit attendre longtemps. Le salon était meublé comme pour une fête commencée des années plus tôt et jamais terminée. Les filles étaient toutes jeunes et françaises. Il y avait un pianiste qui jouait, en sourdine, des airs aux senteurs de Russie. À la fin de chaque morceau, il passait la main droite dans ses cheveux et murmurait doucement

— Voilà.

27

Hervé Joncour attendit près de deux heures. Puis on l’accompagna dans le couloir, jusqu’à la dernière porte. Il l’ouvrit, et entra.

Madame Blanche était assise dans un grand fauteuil, non loin de la fenêtre. Elle était vêtue d’un kimono fait d’une étoffe légère : entièrement blanc. À ses doigts, comme autant de bagues, elle portait des petites fleurs d’un bleu intense.

— Qu’est-ce qui vous fait croire que vous êtes assez riche pour pouvoir coucher avec moi ?

Hervé Joncour resta debout, face à elle, son chapeau à la main.

— J’ai besoin que vous me rendiez un service. Peu importe le prix.

Puis il tira de la poche intérieure de sa veste une petite feuille, pliée en quatre, et la lui tendit.

— Il faut que je sache ce qui est écrit là.

Madame Blanche ne bougea pas d’un millimètre. Elle gardait les lèvres entrouvertes, on aurait dit la préhistoire d’un sourire.

— Je vous le demande, madame.

Elle n’avait aucune raison au monde de le faire. Pourtant elle prit la feuille, l’ouvrit, la regarda. Elle leva les yeux sur Hervé Joncour, puis les baissa. Elle replia la feuille, lentement. Quand elle se pencha en avant, pour la lui redonner, son kimono s’entrouvrit légèrement, sur sa poitrine. Hervé Joncour vit qu’elle ne portait rien, dessous, et que sa peau était jeune et d’un blanc immaculé.

— Revenez, ou je mourrai.

Elle dit cela d’une voix froide, en regardant Hervé Joncour dans les yeux, et sans laisser échapper la moindre expression.

Revenez, ou je mourrai.

Hervé Joncour replaça la feuille dans la poche intérieure de sa veste.

— Merci.

Il fit un salut de la tête, pivota, marcha vers la porte et s’apprêta à poser quelques billets sur la table.

— Laissez tomber.

Hervé Joncour hésita un instant.

— Je ne parle pas de l’argent. Je parle de cette femme. Laissez tomber. Elle ne mourra pas et vous le savez.

Sans se retourner, Hervé Joncour posa les billets sur la table, ouvrit la porte et s’en alla.

28

Baldabiou disait que des hommes venaient de Paris, quelquefois, pour faire l’amour avec Madame Blanche. De retour dans la capitale, ils arboraient au revers de leur habit de soirée quelques petites fleurs bleues, de celles qu’elle portait toujours entre les doigts, comme autant de bagues.

29

Pour la première fois de sa vie, Hervé Joncour emmena sa femme, cet été-là, sur la Riviera. Ils s’installèrent pour deux semaines dans un hôtel de Nice, fréquenté surtout par des Anglais et connu pour les soirées musicales qu’il offrait à ses clients. Hélène était persuadée que dans un endroit aussi beau, ils réussiraient à concevoir cet enfant qu’ils attendaient en vain depuis des années. Ensemble, ils décidèrent que ce serait un fils. Et qu’il s’appellerait Philippe. Ils se mêlaient discrètement à la vie mondaine de la station balnéaire, s’amusant ensuite, enfermés dans leur chambre, à rire des personnages bizarres qu’ils avaient rencontrés. Au concert, un soir, ils firent la connaissance d’un négociant en fourrures, un Polonais : il disait qu’il était allé au Japon.

La nuit précédant leur départ, Hervé Joncour se trouva réveillé, alors qu’il faisait encore nuit, et se leva, puis s’approcha du lit d’Hélène. Au moment où elle ouvrit les yeux, il entendit sa propre voix dire doucement :

— Je t’aimerai toujours.

30

Au début de septembre, les sériciculteurs de Lavilledieu se réunirent pour décider de ce qu’il fallait faire. Le gouvernement avait envoyé à Nîmes un jeune biologiste chargé d’étudier la maladie qui rendait inutilisables les œufs produits en France. Il s’appelait Louis Pasteur : il travaillait avec des microscopes capables de voir l’invisible : on disait qu’il avait déjà obtenu des résultats extraordinaires. Du Japon arrivaient des nouvelles sur l’imminence d’une guerre civile, fomentée par les forces qui s’opposaient à l’entrée des étrangers dans le pays. Le consulat français, installé depuis peu à Yokohama, envoyait des dépêches qui déconseillaient pour le moment de nouer avec l’île des relations commerciales et invitaient à l’attente d’une période plus favorable. Enclins à la prudence, et sensibles à l’énorme dépense que comportait toute expédition clandestine au Japon, de nombreux notables de Lavilledieu firent l’hypothèse qu’on pouvait suspendre les voyages d’Hervé Joncour et se contenter pour cette année-là des approvisionnements en œufs, à peu près fiables, qui transitaient par les grands importateurs du Moyen-Orient. Baldabiou les écouta tous, sans dire un mot. À la fin, quand ce fut son tour de parler, il se contenta de poser sa canne de jonc sur la table et de lever les yeux vers l’homme qui était assis en face de lui. Et il attendit.

Hervé Joncour était au courant des recherches de Pasteur, et il avait lu les nouvelles qui arrivaient du Japon : mais il s’était toujours refusé à les commenter. Il préférait employer son temps à revoir le projet du parc qu’il voulait construire autour de sa maison. En un endroit caché de son bureau, il gardait une petite feuille pliée en quatre, avec quelques idéogrammes dessinés l’un en dessous de l’autre, encre noire. Il avait un compte en banque substantiel, menait une vie tranquille et caressait l’illusion raisonnable de devenir bientôt père. Quand Baldabiou leva les yeux vers lui, il dit

— C’est à toi de décider, Baldabiou.

31

Hervé Joncour partit pour le Japon aux premiers jours d’octobre. Il passa la frontière près de Metz, traversa le Wurtemberg et la Bavière, pénétra en Autriche, atteignit par le train Vienne puis Budapest et poursuivit jusqu’à Kiev. Il parcourut à cheval deux mille kilomètres de steppe russe, franchit les monts Oural, entra en Sibérie, voyagea pendant quarante jours avant d’atteindre le lac Baïkal, que les gens de l’endroit appelaient : le dernier. Il redescendit le cours du fleuve Amour, longeant la frontière chinoise jusqu’à l’Océan, et quand il fut à l’Océan, resta onze jours dans le port de Sabirk en attendant qu’un navire de contrebandiers hollandais l’amène à Capo Teraya, sur la côte ouest du Japon. Ce qu’il trouva, ce fut un pays plongé dans l’attente désordonnée d’une guerre qui n’arrivait pas à éclater. Il voyagea pendant plusieurs jours sans recourir à la prudence habituelle, la carte des pouvoirs et les systèmes de contrôle semblant s’être dissous autour de lui dans l’imminence d’une explosion qui les redessinerait totalement. À Shirakawa, il rencontra l’homme qui devait le conduire chez Hara Kei. En deux jours, à cheval, ils arrivèrent en vue du village. Hervé Joncour y entra à pied, afin que la nouvelle de son arrivée pût le précéder.

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