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Alessandro Baricco: Soie

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Alessandro Baricco Soie

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— Je ne peux pas.

— Pourquoi ?

— Parce que dans deux jours ma permission est terminée, je dois rentrer à Paris.

— Carrière militaire ?

— Oui. C’est ce que mon père a décidé.

— Ce n’est pas un problème.

Il prit Hervé Joncour avec lui et l’emmena chez son père.

— Savez-vous qui c’est ?

— Mon fils.

— Regardez mieux.

Le maire se laissa aller contre le dossier de son fauteuil de cuir, et commença à transpirer.

— Mon fils Hervé, qui dans deux jours remontera à Paris, où l’attend une brillante carrière dans notre armée, si Dieu et sainte Agnès le veulent.

— Exact. Sauf que Dieu est occupé ailleurs et sainte Agnès déteste les militaires.

Un mois plus tard, Hervé Joncour partit pour l’Egypte. Il voyagea sur un bateau qui s’appelait l’ Adel . Dans les cabines arrivait l’odeur des cuisines, il y avait un Anglais qui disait s’être battu à Waterloo, le soir du troisième jour on vit des dauphins luire à l’horizon comme des vagues ivres, à la roulette le seize n’arrêtait pas de sortir. Il revint deux mois plus tard – le premier dimanche d’avril, à temps pour la grand-messe – avec des milliers d’œufs maintenus par de la ouate dans deux grandes boîtes en bois. Il avait des tas des choses à raconter. Mais ce que Baldabiou lui dit, quand ils se retrouvèrent seuls, ce fut

— Parle-moi des dauphins.

— Les dauphins ?

— La fois où tu les as vus. C’était ça, Baldabiou.

Personne ne savait quel âge il pouvait avoir.

8

— Pas toute la terre, dit doucement Baldabiou, pas toute , en versant deux doigts d’eau dans son verre d’anisette.

Nuit d’août, passé minuit. À cette heure-là, d’habitude, Verdun avait déjà fermé depuis longtemps. Les chaises étaient renversées, alignées, sur les tables. Son comptoir, il l’avait nettoyé, et le reste aussi. Il n’y avait plus qu’à éteindre les lumières, et à fermer. Mais Verdun attendait : Baldabiou était en train de parler.

Assis en face de lui, Hervé Joncour, une cigarette éteinte aux lèvres, écoutait, immobile. Comme huit ans plus tôt, il laissait cet homme lui réécrire posément son destin. Sa voix lui arrivait faible et claire, rythmée par les gorgées périodiques d’anisette. Sans s’interrompre, pendant de longues minutes. La dernière chose qu’elle dit fut

— Il n’y a pas le choix. Si nous voulons survivre, il faut aller là-bas.

Silence.

Verdun, accoudé à son comptoir, leva les yeux vers les deux autres.

Baldabiou tenta de trouver encore une gorgée d’anisette, dans le fond de son verre.

Hervé Joncour posa sa cigarette sur le bord de la table avant de dire

— Et il est où, exactement, ce Japon ?

Baldabiou leva sa canne de jonc en l’air et la pointa par-delà les toits de Saint-Auguste.

— Par là, toujours tout droit. Dit-il.

— Jusqu’à la fin du monde.

9

En ce temps-là, le Japon était, effectivement, à l’autre bout du monde. C’était une île faite d’îles et qui avait vécu pendant deux cents ans complètement séparée du reste de l’humanité, refusant tout contact avec le continent et interdisant l’accès à tous les étrangers. La côte chinoise était à près de deux cents milles, mais un décret impérial avait veillé à la rendre plus éloignée encore, empêchant sur toute l’île la construction de bateaux à plus d’un mât. Selon une logique à sa manière éclairée, la loi n’interdisait pas, d’ailleurs, de s’expatrier : mais elle condamnait à mort ceux qui tentaient de revenir. Les commerçants chinois, hollandais et anglais avaient essayé maintes fois de rompre cet isolement absurde, mais ils n’étaient parvenus qu’à mettre en place un réseau de contrebande périlleux et fragile. Ils y avaient gagné peu d’argent, beaucoup d’ennuis et quelques légendes, bonnes à vendre dans les ports, le soir. Là où ils avaient échoué, allaient réussir, par la force des armes, les Américains. En juillet 1853, le Commodore Matthew C. Perry entra dans la rade de Yokohama à la tête d’une flotte moderne de bateaux à vapeur et remit aux Japonais un ultimatum qui « souhaitait » l’ouverture de l’île aux étrangers.

Les Japonais n’avaient jamais vu jusque-là de navire capable de remonter la mer contre le vent.

Lorsque, sept mois plus tard, Perry fut de retour pour recevoir la réponse à son ultimatum, le gouvernement militaire de l’île se plia à la signature d’un accord qui acceptait l’ouverture aux étrangers de deux ports dans le nord du pays, et l’établissement de quelques premières, prudentes, relations commerciales. La mer autour de cette île – déclara le commodore avec une certaine solennité – est désormais beaucoup moins profonde.

10

Baldabiou connaissait toutes ces histoires. Surtout, il connaissait une légende qui revenait très souvent dans les récits de ceux qui y étaient allés, là-bas. Ils disaient que dans cette île on produisait la plus belle soie du monde. Et cela depuis plus de mille ans, selon des rites et des secrets qui avaient atteint une exactitude mystique. Baldabiou, lui, pensait que ce n’était pas une légende mais la pure et simple vérité. Un jour, il avait tenu dans sa main un voile tissé avec un fil de soie japonais. C’était comme ne rien tenir entre ses doigts. Aussi, quand tout parut s’en aller à vau-l’eau à cause de cette histoire de pébrine et des œufs malades, il pensa ceci :

— Cette île est pleine de vers à soie. Et une île où pendant deux cents ans aucun commerçant chinois et aucun assureur anglais n’est parvenu à entrer est une île où aucune maladie n’entrera jamais.

Il ne se contenta pas de le penser : il le dit à tous les producteurs de soie de Lavilledieu, après les avoir convoqués dans le café de Verdun. Aucun d’eux n’avait jamais entendu parler du Japon.

— Nous devrions traverser le monde pour aller nous acheter des œufs tels que Dieu les voudrait, dans un endroit où quand on voit un étranger on le pend ?

— Le pendait, précisa Baldabiou.

Ils ne savaient qu’en penser. À l’esprit de l’un d’eux, une objection se présenta.

— Il doit bien y avoir une raison pour que personne au monde n’ait eu l’idée d’aller acheter ses œufs là-bas.

Baldabiou aurait pu bluffer en rappelant que nulle part au monde il n’y avait un autre Baldabiou. Mais il préféra dire les choses comme elles étaient.

— Les Japonais se sont résignés à vendre leur soie. Mais leurs œufs, non. Ils les gardent pour eux. Et celui qui essaie d’en faire sortir de l’île commet un crime.

Les producteurs de soie de Lavilledieu étaient, à des degrés variables, des gentlemen, jamais ils n’auraient songé à enfreindre une quelconque loi dans leur pays. L’hypothèse de le faire à l’autre bout du monde leur parut, cependant, raisonnablement sensée.

11

On était en 1861. Flaubert finissait Salammbô , l’éclairage électrique n’était encore qu’une hypothèse et Abraham Lincoln, de l’autre côté de l’Océan, livrait une guerre dont il ne verrait pas la fin. Les sériciculteurs de Lavilledieu se mirent en société et rassemblèrent la somme, considérable, nécessaire à l’expédition. Il parut à tous logique de la confier à Hervé Joncour. Quand Baldabiou lui demanda s’il acceptait, il répondit par une question.

— Et il est où, exactement, ce Japon ?

Par là, toujours tout droit. Jusqu’à la fin du monde.

Il partit le 6 octobre. Seul.

Aux portes de Lavilledieu, il serra contre lui sa femme Hélène et lui dit simplement

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